Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Livre - Page 46

  • ICÔNES DES SIXTIES (2)

    La parole à Philippe Georjan (1) pour nous raconter quelques souvenirs automobiles et autres des sixties

    polars,romans,fictions,vintage,24 heures du mans,brands-hatch,pilotes,ford gt40,philippe georjan,xavier ferrant,dany de suliac,le mans,1968

    Monstres conçus pour la course, automobiles directement issues de la série, de  nombreuses catégories de voitures trouvaient leur place en compétition en 1968.

    polars,romans,fictions,vintage,24 heures du mans,brands-hatch,pilotes,ford gt40,philippe georjan,xavier ferrant,dany de suliac,le mans,1968

    « A cette époque des sixties, il était encore possible de courir avec sa voiture de tous les jours, raconte Philippe Georjan (1). Pas de plateau obligatoire, pas de slicks, juste un arceau, un coupe-circuit, un extincteur et des harnais de sécurité, et les gentlemen-drivers pouvaient s’aligner au départ.

    polars,romans,fictions,vintage,24 heures du mans,brands-hatch,pilotes,ford gt40,philippe georjan,xavier ferrant,dany de suliac,le mans,1968

    Des Fiat 850 et des Alfa Romeo  connurent leurs heures de gloire en rallye, sans oublier bien sûr les fameuses R 8 Gordini.

    polars,romans,fictions,vintage,24 heures du mans,brands-hatch,pilotes,ford gt40,philippe georjan,xavier ferrant,dany de suliac,le mans,1968

    « En ce temps-là, Jean-Pierre Beltoise ne dédaignait pas de piloter la nouvelle Honda N 600 en rallye.

    polars,romans,fictions,vintage,24 heures du mans,brands-hatch,pilotes,ford gt40,philippe georjan,xavier ferrant,dany de suliac,le mans,1968

    « Henri Greder et Marie-Claude Beaumont avaient remporté la catégorie des voitures de tourisme de série au Rallye de Monte-Carlo avec une Opel Commodore, une machine qui ressemblait beaucoup à l’Opel Rekord que venait d’acheter mon père pour remplacer sa Ford 20 MTS.

    polars,romans,fictions,vintage,24 heures du mans,brands-hatch,pilotes,ford gt40,philippe georjan,xavier ferrant,dany de suliac,le mans,1968

    Bien sûr, des voitures plus prestigieuses s’illustraient, les Ford GT 40 par exemple.  « Je me souviens particulièrement bien de la Ford GT 40. Mon ami Xavier Ferrant en pilota une en endurance durant les saisons 1967 et 1968. C’était une voiture impressionnante avec son gros V 8 américain qui rugissait sa puissance dans une gamme de  sons rauques. Ses échappements  soufflaient la force rageuse et la volonté de propulser l’auto comme une balle dans les lignes droites. Mais même cette voiture se montrait plus docile que les protos d’aujourd’hui. Lors d’une course à Brands-Hatch à laquelle je m’étais rendu pendant les vacances de Pâques, Xavier l’a amenée de l’hôtel au circuit par la route.

    polars,romans,fictions,vintage,24 heures du mans,brands-hatch,pilotes,ford gt40,philippe georjan,xavier ferrant,dany de suliac,le mans,1968

    Je m’en souviens très bien parce que j’étais monté à côté de lui. C’était marrant de passer à côté des Mini, des Ford Escort, des Jaguar, Vauxhall  avec la GT 40 dont le pavillon arrivait à la hauteur des glaces des voitures de tourisme… J’avais 16 ans à l’époque. Je n’imaginais pas que quelques années plus tard, il faudrait des batteries d’ordinateurs pour faire démarrer un proto et que des ingénieurs modifieraient leurs réglages à distance depuis des hélicoptères survolant les voitures dans la ligne droite des Hunaudières. D’ailleurs, pour moi à l’époque, un ordinateur, c’était un gros truc énorme, au moins de la taille d’une salle à manger, qui crachait des cartes perforées. C’était bon pour le Pentagone, pour Ford, pas pour des écuries, et encore moins pour des particuliers.

    polars,romans,fictions,vintage,24 heures du mans,brands-hatch,pilotes,ford gt40,philippe georjan,xavier ferrant,dany de suliac,le mans,1968

    « 1968, c’était aussi l’année des événements. A la suite des grèves, les 24 Heures du Mans furent reportées au mois de septembre. La course se déroula dans des conditions différentes, une température plus fraîche, une nuit plus longue. Mais une course toujours aussi passionnante. Cette année-là, elle ne réussit pas à Xavier et à son équipier Dany de Suliac. Les soucis techniques s’abattirent sur eux au début de la nuit et ils ne purent pas refaire leur retard malgré une fin de course menée au rythme d’un Grand Prix. Il faut réunir tant de conditions pour remporter une course comme Le Mans qu’aucune équipe ne peut y parvenir à chaque édition. Bien que déçus, nous nous disions – avec raison - que ce n’était que partie remise.

    polars,romans,fictions,vintage,24 heures du mans,brands-hatch,pilotes,ford gt40,philippe georjan,xavier ferrant,dany de suliac,le mans,1968

    « Les variétés s’intéressaient aux bandits cette année-là. La superbe Sylvie Vartan s’en prenait à Baby Capone. Serge Gainsbourg et Brigitte Bardot  racontaientt Bonnie and Clyde. Joe Dassin évoquait la Bande à Bonnot. Ces artistes ne se limitaient cependant pas aux récits de la pègre. Sylvie se souvenait aussi de sa rivière, La Maritza, et affolait les cœurs avec Comme un garçon.

    polars,romans,fictions,vintage,24 heures du mans,brands-hatch,pilotes,ford gt40,philippe georjan,xavier ferrant,dany de suliac,le mans,1968

    Françoise Hardy pensait à la fin de l’amour en se demandait Comment te dire adieu. Claude François ignorait encore que son Comme d’habitude deviendrait un triomphe planétaire, et Mireille Mathieu chantait son accent provençal, celui « qu’on attrape en naissant du côte de Marseille ».

     

    « J’ai toujours conservé une tendresse particulière pour cette époque des sixties et des seventies. Je ne suis pas le seul si j’en crois leur retour à la mode ! »

     

    NOTE MODIFIÉE LE 21 AOÛT 2014

     

    (1) Philippe Georjan est le héros de  VENGEANCE GLACÉE AU COULIS DE SIXTIES, LE polar vintage, gourmand automobile et humoristique. Plus de précisions et possibilité de lire gratuitement les premières pages en cliquant ICI http://bit.ly/1zmPqE6

    polars,romans,fictions,vintage,24 heures du mans,brands-hatch,pilotes,ford gt40,philippe georjan,xavier ferrant,dany de suliac,le mans,1968, sixties

    C’est dans ce polar que Philippe, le narrateur, fait la connaissance de Xavier, son moniteur particulier de conduite sur Lotus,  l’ami qui va l’aider à grandir plus vite !

     

    QUELQUES AUTRES LIENS A SUIVRE

     

    Tout ou presque sur la R8 Gordini, remarquable icône des sixties http://www.r8gordini.com/

     

    Les 24 Heures du Mans 1968

    1ère partie : http://bit.ly/1dqEzSG

    2ème partie : http://bit.ly/1llQF1U

    3ème partie : http://bit.ly/VEYi9g

     

    Une petite voiture artisanale engagée au Mans 1968 http://bit.ly/17VsVv0

     

    L’auto-école en Lotus Elan  http://bit.ly/1sucixL

     

    Ronnie et la dame au chapeau, une autre histoire à la même période http://0z.fr/r8RvN

     

    LE PACTE DU TRICHEUR, un autre polar automobile écrit pour vous : http://amzn.to/1jAhsoF

     

    Suivez Thierry Le Bras sur Twitter

    https://twitter.com/ThierryLeBras2

     

    Et pourquoi pas sur Facebook ?

    http://www.facebook.com/thierry.lebras.18

     

    Philippe Georjan

  • ICÔNES DES SIXTIES (1/4)

    L’automobile n’avait rien d’un objet banal à cette époque…

    polars,romans,fictions,vintage,24 heures du mans,pilotes,ford,cobra,lotus,cooper,porsche 911,saint-malo,le mans,1966,meurtres

    Vives, joyeuses, audacieuses, à la fois agressives et insouciantes, telles étaient les sportives des sixties, à l’image de ceux qui les conduisaient.

     

    « J’avais 14 ans en 1966, la première fois que je suis allé aux 24 Heures du Mans, raconte Philippe Georjan (1). Nous vivions dans un tourbillon permanent, certains que rien de grave que pourrait nous arriver, que nos conditions de vie s’amélioreraient d’année en année, que nous réaliserions tous nos rêves. Vraiment une autre époque. Crise de l’énergie, chômage, pollution, ces problèmes ne nous effleuraient pas l’esprit. Nous traversions les 30 Glorieuses avec enthousiasme.

     polars,romans,fictions,vintage,24 heures du mans,pilotes,ford,cobra,lotus,cooper,porsche 911,saint-malo,le mans,1966,meurtres

    « Je m’étais lié d’amitié avec Xavier Ferrant, un jeune pilote professionnel qui roulait en Lotus Elan au quotidien, se rappelle Philippe. Xavier adorait aussi les Cobra ? authentiques monstres mécaniques de équipés de V8 4,7 litres qui rugissaient de plaisir dès leurs pilotes effleuraient l’accélérateur.

    polars,romans,fictions,vintage,24 heures du mans,pilotes,ford,cobra,lotus,cooper,porsche 911,saint-malo,le mans,1966,meurtres

    « Je rêvais déjà de ma première voiture, bien sûr. Ce serait une Cooper rouge avec toit blanc et deux bandes blanches sur le capot avant. Les versions Cooper S brillaient en rallye, particulièrement sur les routes enneigées du Monte Carlo. Mais on les voyait aussi dans d’autres épreuves. Un jour, je piloterais à mon tour une Cooper S en rallye et en course de côte. Mon cousin Laurent qui avait mon âge et qui partageait tous mes rêves, périples et loisirs, serait mon navigateur.

    polars,romans,fictions,vintage,24 heures du mans,pilotes,ford,cobra,lotus,cooper,porsche 911,saint-malo,le mans,1966,meurtres

    « Bientôt, les Porsche 911 et Alpines Berlinette s’illustreraient dans toutes les disciplines de la course automobile. Elles-aussi, nous plaisaient beaucoup.

    polars,romans,fictions,vintage,24 heures du mans,pilotes,ford,cobra,lotus,cooper,porsche 911,saint-malo,le mans,1966,meurtres

    « Conçues pour la performance pure et le plaisir de piloter, ces voitures ne concédaient rien aux contraintes d’aujourd’hui qui aseptisent tous les véhicules et notre vie en général. Devenu cinquantenaire, j’éprouve une vraie nostalgie de cette époque et de son atmosphère. Je me réjouis de l’avoir connue, d’en avoir bien profité.

    polars,romans,fictions,vintage,24 heures du mans,pilotes,ford,cobra,lotus,cooper,porsche 911,saint-malo,le mans,1966,meurtres

    « Le monde artistique aussi respirait la joie de vivre. La sublime Sylvie Vartan twistait et dansait en rêvant à son Johnny.  Après avoir remporté le concours de l’Eurovision avec « Poupée de Cire, poupée de son », la toute jeune France Gall s’était encanaillée en interprétant sans en comprendre le sens « Les sucette à l’anis », une autre composition de Serge Gainsbourg. L’érotisme mignon de Brigitte Bardot affolait nos sens d’adolescents sensibles aux premiers émois. Couettes au vent, la gentille petite Sheila promettait à ses copains qu’elle ne les oublierait jamais avant de constater que « l’heure de la sortie, c’était le meilleur moment de la journé »e. Sacha Distel faisait rire la France entière avec ses pompiers de Rio qui cherchaient  les tuyaux, la lance et la grande échelle avant de s’apercevoir qu’ils étaient en panne d’auto pendant que la ville brûlait. Michel Polnareff, que son coiffeur visagiste affublait d’une coupe copiée sur Françoise Sagan – bonjour la tristesse !!! – se lamentait du comportement résolument négatif de la « Poupée qui fait non ». Johnny, l’idole des jeunes, affirmait avec force que les mauvais garçons n’étaient pas méchants et que s’ils donnaient des coups, c’était parce qu’ils en avaient reçu beaucoup, et de partout. Devenue blonde depuis le mois d’août 1964, la belle et talentueuse Dalida changeait de style. Elle chantait magnifiquement « La danse de Zorba » sur la musique de Théodorakis.

     

    « C’était une époque, une belle époque, celle de notre adolescence, conclut Philippe dont le regard semble s’éloigner vers un horizon lointain plein de rêves… »

     

    NOTE MODIFIÉE LE 6 AOÛT 2014

     

    (1) Philippe est le héros de  VENGEANCE GLACÉE AU COULIS DE SIXTIES, LE polar vintage, gourmand automobile et humoristique. Plus de précisions et possibilité de lire gratuitement les premières pages en cliquant ICI http://bit.ly/1zmPqE6

    polars,romans,fictions,vintage,24 heures du mans,pilotes,ford,cobra,lotus,cooper,porsche 911,saint-malo,le mans,1966,meurtres

    C’est dans ce polar que Philippe, le narrateur, fait la connaissance de Xavier, son moniteur particulier de conduite sur Lorus,  l’ami qui va l’aider à grandir plus vite !

     

    QUELQUES LIENS A SUIVRE

     

    Une autre présentation de VENGEANCE GLACÉE AU COULIS DE SIXTIES http://0z.fr/u88wT

     

    Bientôt un film avec Tom Cruise à l’époque deVENGEANCE GLACÉE AU COULIS DE SIXTIEShttp://bit.ly/LHGHst

     

    Pedro et Ricardo Rodriguez, les frères amis du sport automobile,  devraient aussi arriver sur grand écran ! http://bit.ly/1kdnVsY

     

    LE PACTE DU TRICHEUR, un autre polar automobile que j’ai écrit pour vous :http://amzn.to/1jAhsoF

     

    Suivez-moi sur Twitter

    https://twitter.com/ThierryLeBras2

     

    Et pourquoi pas sur Facebook ?

    http://www.facebook.com/thierry.lebras.18

     

    Thierry Le Bras

  • RONNIE JOUE ET GAGNE CONTRE LA FERRARI

    De l’usage inhabituel d’une GT Ferrari en 1966…

    ferrari,citroën,ds,ds 21,austin,1966,lotus,f1,cobra,2 cv,david sarel,vintage,fictions

    Une auto-école un peu spéciale…

     

    Ronnie est un personnage secondaire de l’univers de David Sarel, un des héros récurrents de mes romans et nouvelles.

     

    Le voici en pleine leçon de conduite, dans son exercice préféré, le dépassement… Éric Trélor, le parrain de David, et Freddy Vivien, pilote de F1 que les lecteurs des Aventures de Sarel connaissent bien, se rappellent ici la leçon de pilotage prodiguée sur route ouverte par Victor Le Guénan, le grand-père d’Éric.

     

    Doubler une Ferrari !

     

    - A l’époque de cette histoire, j’allais sur mes 12 ans, raconte  Éric. Nous étions en 1966. Ronnie et Freddy avaient respectivement un et deux ans de plus que moi. C’était un jeudi après-midi. Comme d’habitude, mon grand-père Victor avait insisté pour laisser sa DS 21 à Régine, sa compagne,  et lui emprunter la Mini avec laquelle elle roulait  au quotidien. La raison de la passion du grand-père Victor pour la Mini chaque jeudi après-midi n’avait rien d’irrationnel. Il nous amenait, Ronnie, Freddy et moi du côté de Plouhinec et du Magouër et il nous apprenait à conduire sur les petites routes. Comme nous savions tous tenir nos langues, personne ne s’est jamais douté de rien.

    ferrari,citroën,ds,ds 21,austin,1966,lotus,f1,cobra,2 cv,david sarel,vintage,fictions

    « C’était au tour de Ronnie de prendre le volant. A la sortie de Plouhinec, au début de la longue ligne droite en direction de Pont-Leroy, il a rattrapé une Ferrari rouge qui roulait à peine à plus de soixante à l’heure et dont les échappements fumaient bleu. Double, a conseillé Freddy qui savait déjà qu’il voulait déjà devenir pilote professionnel. Une Ferrari, ça se double comme n’importe quelle autre bagnole quand il y a un manche au volant. De fait, Freddy en a doublé souvent des Ferrari quand il est devenu champion du monde de F1, et des Ferrari super bien pilotées. Alors, face à une Ferrari conduite médiocrement, il était logique qu’il ait le réflexe de lui faire voir nos feux arrière au plus vite.

     

    - Je n’ai jamais été sensible au mythe Ferrari, intervient Freddy. Je préférais Lotus, Shelby et Porsche  de toute  façon. Et je n’ai jamais eu la moindre envie de courir pour les Rouges, même s’il m’est arrivé occasionnellement de le laisser croire à la presse.

    ferrari,citroën,ds,ds 21,austin,1966,lotus,f1,cobra,2 cv,david sarel,vintage,fictions

    - C’est vrai, approuve Éric. Freddy et moi adorions alors les Lotus, les Cobra et les GT 40. Au Mans, nous souhaitions que Ford mette la pile à la Scuderia. Nous en voulions à Enzo Ferrari de mal se comporter avec ses pilotes et nous ne lui pardonnerions jamais l’éviction de John Surtees au Mans 1966. Mon grand-père Victor n’aimait pas le Commendatore non plus. Il reconnaissait que les Ferrari étaient superbes, mais il leur préférait les Maserati, les Jaguar et les Aston Martin.

    ferrari,citroën,ds,ds 21,austin,1966,lotus,f1,cobra,2 cv,david sarel,vintage,fictions

    - Sacré Victor, plaisante Freddy qui se rappelle parfaitement le fameux grand-père Victor et sa jeune compagne qui pilotait une Ford Cortina Lotus dans les épreuves de l’ouest cette année-là. Il imaginait Régine au volant de la Ferrari !

    ferrari,citroën,ds,ds 21,austin,1966,lotus,f1,cobra,2 cv,david sarel,vintage,fictions

    - Tout juste, confirme Éric. II a râlé contre le conducteur de la Ferrari en grommelant que filer un bijou à un veau pareil, c’était comme donner de la confiture à des cochons ! Si Régine avait ça, elle  gagnerait le scratch au Tour Auto, pesta-t-il. Ronnie hésitait à doubler car mon grand-père lui reprochait parfois d’avoir le pied trop lourd sur l’accélérateur. Mais il en a reçu l’ordre. Double moi ce gougnafier, a commandé mon grand-père. Ce veau insulte le cheval cabré. Ronnie ne s’est pas fait prier. Piloter une Ferrari, ça se mérite, a commenté notre ami après s’être rabattu devant la GT italienne. L’argent n’achète pas tout. C’est scandaleux de voir une pince dans le baquet d’une Ferrari juste parce que son banquier lui laisse palper assez d’oseille pour se l’offrir. Acheter une Ferrari pour en faire ça, c’est un hold-up. Ça devrait être puni pas la  loi. Mon grand –père a abondé dans son sens. Une Ferrari, c’est une œuvre d’art, même si on n’apprécie pas la personnalité du créateur de la marque..

    ferrari,citroën,ds,ds 21,austin,1966,lotus,f1,cobra,2 cv,david sarel,vintage,fictions

    « Je préfère d’autres marques, c’est vrai, mais je ne supporte pas de voir un type conduire une voiture faite pour les circuits comme la mère Poupoune se traîne de la poste au marché dans sa vieille dodoche, a insisté mon grand-père Victor. La culture automobile, ça existe et ça se respecte, Bon Dieu. L’allusion à la mère Poupoune représentait l’insulte suprême dans la bouche de mon grand-père. Car il existait bien une mère Poupoune équipée d’une 2 cv à Lanester. Une postière acariâtre que détestait mon grand-père…

     

    Conduire n’est pas piloter

     

    - Hélas, nous voyions plus de 2 cv et de clones de la mère Poupoune sur nos routes que de filles canons comme Régine au volant de belles GT, soupire Freddy. Pourtant, quand nous étions adolescents, il n’y avait pas de limitations de vitesses, l’essence coûtait moins cher, c’était facile de ne pas tout dire au fisc… L’époque merveilleuse des 30 glorieuses. Malgré tour, peu de gens se laissaient tenter.

    ferrari,citroën,ds,ds 21,austin,1966,lotus,f1,cobra,2 cv,david sarel,vintage,fictions

    - Ronnie aussi faisait souvent cette réflexion, se souvient Éric. Mais il y avait aussi moins de voitures en circulation qu’aujourd’hui. Et puis, la Ferrari représentait un signe extérieur de richesse que peu de chefs d’entreprises ou de membres de professions libérales s’autorisaient en Bretagne. Durant les sixties, la plupart des personnes ayant les moyens d’acheter une très belle voiture se limitaient à des berlines rapides, style DS 21, Alfa Roméo, BMW, Mercedes ou à la limite Jaguar. C’était sans doute un peu différent sur la Côte d’Azur et à Paris, mais chez nous, les Ferrari étaient rares. D’autant qu’elles ne jouissaient pas d’une réputation de fiabilité à toute épreuve et qu’elles étaient très chères. De temps en temps, on voyait une Jaguar Type E, une Mercedes 280 SL cabriolet ou une Porsche 356 ou 911, mais les Ferrari, c’était vraiment très rare.

    ferrari,citroën,ds,ds 21,austin,1966,lotus,f1,cobra,2 cv,david sarel,vintage,fictions

    - Quelque part, c’est dommage, regrette Freddy. Ceux qui avaient les moyens de s’offrir un vrai bolide à l’époque pouvaient en profiter tous les jours. Maintenant,  dès que tu touches à l’accélérateur, tu joues à la roulette russe avec ton permis.

    ferrari,citroën,ds,ds 21,austin,1966,lotus,f1,cobra,2 cv,david sarel,vintage,fictions

    - D’autant que les routes étaient sinueuses comme des spéciales de rallye, ajoute Éric. Accélération, freinage, rétrogradage, appui, ré-accélération en montant les vitesses collé au siège dans la symphonie d’un échappement rugissant… Le bon  temps, quoi.

     

    Les deux hommes se taisent quelques instants, absorbés par leurs souvenirs.

     

    - Nous avons  tout de même fini par savoir ce qui se passait avec la Ferrari conduite par un manche. Elle n’est pas restée longtemps à Lorient, cette pauvre voiture. Ce fut un garagiste qui expliqua toute l’histoire à mon grand-père quelques semaines plus tard. Il paraît que la concession Fiat vendit cette année-là une voiture rouge issue des ateliers de Modène à un client qui sortait d’une DS 21. Cette Citroën n’était livrée qu’avec une boîte automatique. Lorsque le client prit livraison de sa Ferrari, le concessionnaire lui rappela qu’il ne fallait pas oublier de débrayer. Il ajouta qu’il ne devait pas rouler trop vite pendant le rodage et la ramener à mille kilomètres pour la première révision. Le client est parti, fier comme Artaban. Qui sait si sa femme ne lui a pas reproché de se prendre pour Fangio à la première accélération ?

     ferrari,citroën,ds,ds 21,austin,1966,lotus,f1,cobra,2 cv,david sarel,vintage,fictions

    - Il réalisait sans doute le rêve de sa vie, observe Freddy.

     

    - Pour lui, réaliser son rêve se révéla aussi cruel que le poursuivre en vain, enchaîne Éric. Car quelques jours plus tard, le client revint, fort mécontent. La voiture n’affichait que sept cents kilomètres au compteur. Mais notre Ferrariste trouvait qu’elle n’avançait pas. « Je ne peux pas dépasser le 90 », se lamenta-t-il. Surpris, le patron du garage monta à côté de lui pour un essai. Et il comprit ce qui se passait. L’homme débrayait bien pour passer la première, démarrer, puis s’arrêter. Mais entre temps, il ne s’occupait que de l’accélérateur et du frein, persuadé que les vitesses passaient toutes seules. Il n’avait pas compris que la boite mécanique de sa Ferrari n’avait rien à voir avec la transmission automatique de la DS. Ronnie ne voulait pas le croire. Il supputait que mon grand-père essayait de le faire marcher. Et pourtant, c’était vrai.

     

    La DS non plus ne manque pas d’allure

     

    - Le veau ne méritait pas sa Ferrari, ironise Freddy. ferrari,citroën,ds,ds 21,austin,1966,lotus,f1,cobra,2 cv,david sarel,vintage,fictions

    - Non, pas vraiment. L’histoire se termine par un divorce entre l’homme et sa machine, conclut Éric. Les dieux de la mécanique voulaient bien qu’il touche au grisbi mais pas à une Ferrari. Le cave ne se rebiffa pas. Pendant 700 kilomètres, la Ferrari et lui avaient fait chambre commune mais rêves à part. Conduire une Ferrari, c’est pas qu’une question de vocabulaire. Le cave garda probablement toute sa vie dans sa mémoire d’éléphant qu’il s’était trompé énormément. Il rangea en sous-sol de son esprit la mélodie du V 12 Ferrari. Aux dires de mon grand-père, Il aurait vendu sa belle GT rouge, dont le moteur était rincé après les sur-régimes quotidiens en première, pour racheter une DS 21. Je ne sais pas où la Ferrari a été revendue. En tout cas à l’époque, je ne l’ai jamais revue dans les rues de Lorient.

     

    Le retour de notre conducteur malheureux à la DS après son échec chez Ferrari souligne en vérité les qualités de la DS Citroën qui fut une voiture exceptionnelle et très en avance sur son époque.

    ferrari,citroën,ds,ds 21,austin,1966,lotus,f1,cobra,2 cv,david sarel,vintage,fictions

    - Ce n’est pas pour rien que mon grand-père a toujours roulé en DS à partir de 1955, date de sortie de la berline Citroën qui faisait littéralement figure d’OVNI, constate Éric. Imagine la à côté d’une Frégate ou d’une 403 et tu te feras une idée de l’avance de Citroën sur la concurrence. Tenue de route, freinage, facilité de conduite en faisaient une machine efficace et sûre pour des conducteurs qui se seraient transformés en dangers publics au volant d’une propulsion un peu sportive et pointue.

    Vous pouvez également me retrouver sur http://circuitmortel.com , https://gotmdm.com/driver/ et http://polarssportsetlegendes.over-blog.com/

    QUELQUES LIENS A SUIVRE

     

    Freddy Vivien et sa première fan http://bit.ly/1rIFFzY

     

    Même s’il l’a laissé croire une fois, Freddy Vivien ne voulait surtout pas piloter pour Frerrari http://0z.fr/2zYDt

     

    Ronnie connaîtra son heure de gloire en course  http://0z.fr/DwoeM

    ferrari,citroën,ds,ds 21,austin,1966,lotus,f1,cobra,2 cv,david sarel,vintage,fictions

    Quelques années plus tard, Éric  en verve dans un rallye périlleux http://0z.fr/JHYvp

     

    Ronnie mate la mère Poupoune  http://0z.fr/SBfWH

     

    Sensations F1 avec Freddy http://bit.ly/1hkn4Qu

     

    Suivez Thierry Le Bras sur Twitter

    https://twitter.com/ThierryLeBras2

     

    Et pourquoi pas sur Facebook ?

    http://www.facebook.com/thierry.lebras.18

     

    Propos recueillis par

    Thierry Le Bras