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1973

  • LA BANDE A BOLO

    le bandit en 2cv

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    Au début des années 70, un malfaiteur particulièrement audacieux réussit une série incroyable de braquages, la plupart en Ille et Vilaine, avant de s’évanouir dans la nature.

     

    Un homme assez petit mais bien bâti sortait d’une 2cv, côté passager. La 2cv se garait quelques mètres plus loin. L’homme entrait dans un commerce  avec la démarche d’Aldo Maccione. Il portait une tenue  classique, blouson de cuir et pantalon de toile. Une caquette, des lunettes teintées et un foulard masquaient partiellement sa fine cagoule couleur chair. Soudain, il braquait le révolver qu’il avait caché dans son journal vers le patron ou la patronne. Il remontait la visière de sa casquette et ordonnait avec un fort accent italien « silencé, pesonné né bougé, sinoné zé mé faché tré tré fort, si… ».

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    Il sortait une boite de sauce bolognaise de sa poche et la posait sur le comptoir en ironisant : « Bolo va vous accommoder à sa façon, bandé dé nouillées. Bolo veut qué vous mettiez l’argent dans un sac et qué vous lé lui tendiez sans problemo. Cé compris ? ».

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    Les attaques de Bolo, c’était un spectacle. Une fois l’argent récolté Bolo sortait en ricanant, toujours avec son accent italien et sa démarche de macho frimeur. « Zé réviendrai, annonçait-il. Ma zé né peux pas vous diré quand. Vous risquériez de mé tendré un piègé avé la polizia ». La 2cv reculait jusqu’à son niveau. Bolo entrait côté conducteur. Le passager se glissait côté passager. Bolo s’installait au volant et démarrait en trombe.

     

    Le premier braquage eut lieu à Saint-Malo en mai 1971 dans un bar rue de Dinan. Une semaine plus tard, une épicerie fine de Saint-Malo fut victime du même mode opératoire. Puis des bureaux de tabac, des épiceries fines, des coiffeurs…. Le bandit accéléra son rythme et élargit sa zone d’action à Dinard, Rennes, Dol, Dinan, Pontorson. Prenant de plus en plus confiance en lui, il ne tarda pas à attaquer des agences bancaires et des bureaux de poste qui étaient alors beaucoup moins protégés qu’aujourd’hui.

     

    Bolo Showman avant l’heure

     

    Quand il prenait le volant de sa  2cv, Bolo entamait un nouveau numéro. Il fonçait autant que le permettait sa monture. Il plaçait la 2cv dans des appuis incroyables, faisait crisser les pneus, doublait à droite, à gauche, puis disparaissait dans la nature après sa séance de rodéo.

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    A Saint-Malo, le commissaire Golin courait après Bolo… sans le rattraper. Les forces de l’ordre se demandaient à qui elles avaient à faire. Le premier flic de la Cité corsaire était convaincu qu’une bande de la Mafia bolognaise pillait la ville. L’accent de Bolo, le surnom qu’il s’était lui-même attribué en laissant ses boites de sauce italienne, son organisation très professionnelle rendaient l’hypothèse crédible. Bolo commettait le sans-faute à chaque braquage. Portant des gants, il ne laissait pas d’empreintes digitales (personne n’exploitait encore l’ADN). Aucun témoin ne pouvait décrire son visage, ni celui du complice qui l’attendait dans la 2cv. Aucune info ne fuitait sur ses complices. Car il était forcément soutenu par une bande. Comment aurait-il pu, seul ou avec un unique complice, voler une 2cv avant chaque braquage, la maquiller, préparer son itinéraire de fuite, disparaître ? Le commissaire aurait bien des questions à poser au truand le jour où il l’arrêterait. Il se demandait notamment la raison de la passion de Bolo pour la 2cv. Pas la voiture la plus rapide pour s’enfuir. Peut-être parce qu’il s’agissait de l’automobile la plus populaire en France et qu’une 2cv garée près d’un lieu de braquage n’attirait pas l’attention ? De toute façon, avant d’interroger Bolo, il fallait l’arrêter et ça, ce n’était pas gagné….

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    Car les scenarii de Bolo étaient minutieusement préparés. Un jour, en octobre 1972, après avoir dévalisé une agence bancaire place Châteaubriand, il déboula sur la plage avec la 2cv. C’était le début d’après-midi. La mer était basse. Bolo commença par faire des tête-à-queue en marche arrière sur le sable mouillé afin d’amuser la galerie, Puis il fonça en direction de Rochebonne où un autre accès à la plage lui permettait de ressortir. Prévenu par téléphone, le commissaire Golin envoya des équipes le cueillir. Les policiers firent chou blanc. Bolo roula bien vers Rochebonne avec la 2cv. Certains évaluèrent sa vitesse sur le sable mouillé à 130 kilomètres heure. A ce rythme-là, il se serait échappé avant l’arrivée de la police. Mais Bolo avait choisi une autre option. Peu avant les Thermes Marins, il obliqua vers la mer. La 2cv ralentit et s’immobilisa sur une sorte de radeau sur lequel étaient installées des rampes d’accès. L’engin n’avait pas attiré l’attention. Tout le monde avait pensé à la préparation d’une activité nautique. Une puissante vedette prit le radeau et la 2cv en remorque. La police maritime trouva un peu plus tard la 2cv flottant à un mille au large sur le radeau abandonné. Bolo, ses complices et le butin s’étaient évaporés après leurs exploits nautiques !

     

    Bolo superstar…

     

    Déjà populaire, Bolo entreprit à l’automne 1972 d’envoyer des cassettes enregistrées aux journaux, radios et télévisions. Amusés, les médias relayèrent ses messages.

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    … Si zé peur d’êtré pris ? expliquait le gangster.  Non, pas du tout. zé suis millé fois plous malin qué ceux qui me courent après. Ils né m’auront zamais. Zé encore pas mal dé tours dans mon sac…

    … Les filles, zé vous aime !!! annonçait-il. Bisés à toutes en attendant que zé choisisse cellé d’entre vous qui partagéra ma vie… »

     

    Bolo joignait quelques photos de lui et de sa 2cv… Aucune où il était identifiable naturellement.

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    Il n’est pas exagéré de parler d’une Bolomania à cette période. Fin 1972, un groupe de jeunes chanteuses se forma afin de chanter sa gloire. Après les Clodettes, apparurent donc les Bolettes ! Un groupe de 4 filles, une brune, une blonde, une rousse et une noire. Elles enregistrèrent plusieurs 45 tours dont un véritable tube qui se vendait aussi bien que les titres de Sylvie Vartan ou Dalida. Elles passèrent chez Drucker qui faisait déjà de la télé depuis longtemps. Les Bolettes avaient repris la musique de Embrasse-moi idiot avec de nouvelles paroles :

    « Épouse-moi Bolo,

    Moi je ferai, ferai ton bonheur,

    Bolo… »

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    Si les exploits de Bolo amusaient le public et la presse, les forces de l’’ordre les commerçants et les banques ne riaient pas du tout. Le Ministre de l’Intérieur déclara Bolo ennemi public Numéro 1. Les professionnels victimes de ses actes constituèrent une confédération contre Bolo. La confédération promit des primes substantielles à ceux qui apporteraient des informations permettant l’arrestation de Bolo et, le cas échéant, un pactole à qui le livrerait aux forces de l’ordre. Bolo réagit en proposant la création d’une Confédération Française des Gangsters, Voleurs et truands (CFDGTVT) qui défendrait les droits des travailleurs du crime contre le capital conservateur. Morts de rire, tous les grands médias relayèrent l’info. A cette époque, Bolo atteignit une côte de popularité comparable à celle de Johnny Hallyday. Le plus dur pour lui serait désormais de ne pas finir dans Le Pénitencier.

     

    Puis Bolo renié

     

    A partir du printemps 1973, les choses se compliquèrent. Loin d’’approuver la proposition de confédération sauce bolognaise, le milieu se retourna contre sa vedette. La pression de la police conduisait les indics à balancer, La nervosité des flics se traduisait par la multiplication des contrôles et arrestations. En bref, Bolo nuisait au chiffre d’affaires de ses confrères. Il échappa de peu à un attentat. Les coups devinrent plus périlleux. Alléchés par les promesses de primes en cas d’informations ou d’arrestation, quelques gars aux caractères bien trempés se découvrirent des âmes de chasseurs de primes. A Saint-Malo, Bolo se fit surprendre par l’un deux. Son flingue lui fut arraché des mains.

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    Dominé physiquement par son adversaire, Bolo parvint tout de même à s’échapper, Mais après avoir donné un coup de couteau à l’autre et menacé des passants de leur balancer une grenade. La dangerosité du braqueur détruisit sa popularité. Les ventes de disques des Bolettes s’effondrèrent. Fin juillet 1973, Bolo attaqua un bureau de Poste au Lude dans la Sarthe. Il se croyait tranquille en sortant de sa zone d’action habituelle. Les choses faillirent à nouveau mal tourner. Avant de s’en prendre à la guichetière, Bolo arracha un peu d’argent des mains d’un ouvrier du bâtiment qui faisait un petit retrait. L’homme, bien charpenté, vit rouge. Il bouscula Bolo, fit tomber son flingue et le battit comme plâtre. Sans avoir l’idée hélas de lui enlever son masque. Une nouvelle fois, Bolo s’en tira grâce au coup de la grenade. Après la correction encaissée, il eut certainement besoin d’un sérieux ravalement de façade. Et cette fois, son image était complètement détruite. Il n’était plus un héros mais un vulgaire voyou  cupide prêt à voler quelques billets gagnés à la sueur du front d’un ouvrier.

     

    Révélations prochaines ?

     

    Personne n’a jamais su qui était Bolo. Ses méfaits prirent fin après cette dernière attaque en juillet 1973. Fut-il mangé cru par des complices aussi froids qu’un boa ? Prit-il sagement sa retraite de malfaiteur ?

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    S’acheta-t-il une Rolls blanche avant de devenir décorateur et antiquaire ? Ou fut-il exécuté et enterré sans cérémonie ? Par qui ? Un chasseur de prime qui aurait préféré le dévaliser plutôt qu’attendre la récompense, le milieu, une officine chargée de régler le problème Bolo discrètement sans l’amener devant la justice ?

     

    Les années ont passé et tout le monde avait oublié Bolo. Une rumeur court cependant depuis quelques jours. Bolo serait bien vivant. Il aurait pris contact avec un avocat afin de mesurer les risques judiciaires s’il racontait son histoire. Il aurait également signé un contrat avec un éditeur de best-sellers. Devenu écrivain, un camarade de collège de Bolo serait chargé de mettre le récit en forme et de travailler à son adaptation au cinéma avec des scénaristes. L’auteur malouin a été stupéfait d’apprendre l’identité de Bolo mais se dirait amusé par l’histoire et plutôt content de mener ce projet à bien avec un ex copain  perdu de vue depuis très longtemps.

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    Bolo se vautre dans les rêves de gloire. Il y aura le livre, le film, les émissions de télé qui accompagneront sa médiatisation, et aussi un album. Bolo se serait bien vu rock star au temps de son adolescence. Il compte rattraper l’omission de ce casting en enregistrant un album. Il songe pour commencer à un single. Une version très personnelle de Moi Lolita, le tube d’Alizée  (avec d’autres paroles) :

    On m’appelle le Bolo,

    Ou encore le Roi Bolo,

    C’est pas ma faute,

    Je vois le pognon

    Tout prêt à se jeter sur moi

    C’est pas ma faute à moi,

    Moi le Bolo…

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    Que fera Bolo des nouveaux  revenus tirés de ses activités criminelles passées ? Sans doute quelques dons à des associations caritatives, histoire de soigner son image et de retrouver sa popularité. Et il réalisera un vieux rêve, acheter une voiture qui l’a toujours fasciné. Pas une 2cv, non, plutôt LA Ferrari qu’il avait déjà envie de s’offrir à l’époque…

    Vous pouvez également me retrouver sur http://circuitmortel.com , https://gotmdm.com/driver/ et http://polarssportsetlegendes.over-blog.com/

    QUELQUES LIENS A SUIVRE

     

    A découvrir absolument pour les amateurs de 2cv , les fabuleuses maquettes de Christophe  Goujon ; son compte Facebook

    https://www.facebook.com/christophe.goujon.1

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    Ronan affronte la mère Poupoune et sa 2cv  http://0z.fr/SBfWH

     

    Une autre histoire de voitures et de gangsters au bon vieux temps Vintage

    http://bit.ly/1xpO1Q7

     

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    Thierry Le Bras

  • LA MINI 1275 GT 1973

    souvenirs, souvenirs...

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    1973, une grande année pour moi…

     

    Puisque ce fut celle du permis, du bac et de ma première voiture, cette Mini 1275 GT jaune à toit noir. Autant de symboles d’un changement d’univers, du passage à l’âge adulte. Un sentiment amplifié par l’entrée en fac de droit à l’automne après des vacances pleines d’enthousiasme.

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    Mon père avait été sympa. Il l’était d’ailleurs naturellement avec moi comme avec ses amis et collaborateurs jusqu’à ce qu’il se fasse retourner comme une crêpe par une sorcière aussi cupide que stupide et maléfique. Je souhaitais vraiment une Mini. A l’époque, mon père était aussi un grand fan de voitures sportives et de compétition. Il roulait au quotidien avec un coupé Alfa Romeo 2000 GTV Bertone. L’aiguille du compte-tours et celle du compteur de vitesse se promenaient tout le temps à droite, vers le bas des cadrans, là où les vrombissements déchargent  l’adrénaline qui provoque l’extase. Il m’a offert la Mini alors la plus performante sur le marché, une auto au look de petite bombe et au tempérament de compétitrice.

     

    Un vieux rêve

     

    J’adorais la Mini depuis mon enfance. En fait,  depuis que je l’avais vue en photo dans les cahiers « Compétition » de L’Automobile Magazine l’été de mes 10 ans. Car les versions Cooper S furent des reines du rallye, ne l’oublions pas. Elles ont remporté des tas de courses dont le Rallye de Monte-Carlo en 1965, 1967 et furent déclassées de façon discutable en 1966 après avoir dominé l’épreuve. Je possédais depuis sa sortie – et je l’ai encore – la miniature Corgi Toys signée par Timo Makinen et Paul Easter.

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     Alors, la 1275 GT, c’était pour moi l’héritière de la fameuse Cooper S. Une communication vantée par le réseau de concessionnaires. Une publicité un peu exagérée, il faut bien le reconnaître, car la 1275 GT ne développait que 61 cv contre 75 à sa glorieuse aînée. La faute à l’abandon du double carbu pour un seul et à un taux de compression plus faible. Mais avec son poids plume (707 kg) et son pont court (qui limitait sa vitesse de pointe à 145 km/h), elle montrait un tempérament affirmé et laissait sur place les banales R5, R12 et autres Simca 1100 ou 204. La 1275 GT Clubman était plus longue que la Mini traditionnelle de 11 cm. Son avant carré ne faisait pas l’unanimité. Moi, j’adorais car je trouvais que ça lui donnait une allure plus agressive.

     

    Au volant

     

    Ce qui surprenait d’entrée dans la Mini, c’était la position de conduite. Plus haute que dans l’Alfa de mon père ou le Coupé Fiat de ma mère. L’inclinaison (un peu comme dans un camion) du volant gainé cuir paraissait en décalage avec la prétention sportive de l’auto. Mais c’était une question d’habitude. Le conducteur s’y habituait très bien.

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    La 1275 GT exigeait un pilotage énergique. C’était un kart, maniable, efficace, qui mettait vite en confiance. Elle incitait à un dosage « on – off » de l’accélération et du freinage. Rien à voir avec les voitures aseptisées d’aujourd’hui, aux commandes onctueuses, au comportement policé. J’avais toujours envie de pousser ma 1275 GT, d’accélérer fort, de la faire monter dans les tours, de freiner tard, de prendre des appuis. Une voiture très saine, sûre, parfaite pour un jeune conducteur  certes prudent, mais quand même diablement tenté par la vitesse et qui ne rêvait que de piloter un jour en course. J’ai couru ensuite plusieurs saisons en Golf GTI et la VW m’a fait penser à la Mini. Une petite traction avant légère pensée pour l’efficacité et la performance.

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    Fin 1973, j’ai beaucoup roulé avec la 1275 GT. Ma famille habitait Saint-Malo. Je commençais ma première année à la fac de droit de Rennes mi-octobre. J’avais cours du lundi au vendredi à 8 heures 30. L’appartement dans lequel je devais m’installer à Rennes ne fut libéré par les précédents occupants qu’au moment des fêtes de fin d’année. Je partais de la Cité corsaire de bonne heure le matin et je rentrais l’après-midi ou en soirée selon les horaires des cours et TD. La route Saint-Malo – Rennes ne comportait encore qu’un petit tronçon de quatre voies. Cela m’a accoutumé  à conduire tous les jours sur route dans des conditions météo variables. A cette saison, le brouillard et la pluie ne sont pas rares. Et le matin, il fait nuit. Mais j’aimais bien ces moments passés tout seul dans ma voiture avec l’autoradio. Même s’il fallait me lever tôt que la plupart des copains. Au bout de deux mois, je connaissais toutes les ornières de la chaussée car, il faut l’admettre, la Mini n’était pas vraiment confortable. Par contre, ses qualités routières se révélaient excellentes. Un matin de décembre, je me suis retrouvé sur le verglas peu après Saint-Pierre de Plesguin. Étudiant motivé, je n’ai même pas eu l’idée de faire demi-tour. J’ai continué sur la glace jusqu’à Rennes. Sans aucun problème. La Mini était si bien équilibrée qu’elle restait saine, sûre. Et sa motricité permettait de monter les côtes sans souci malgré le miroir de verglas. Le même jour, mon père s’est fait piéger avec son Alfa. Pas de blessure mais une perte de contrôle, une immobilisation dans un fossé et un marbre pour la caisse. La puissante propulsion avec autobloquant se révélait moins véloce que la Mini quand l’adhérence devenait précaire.

     

    C’était avant

     

    Dans mon esprit, la Mini reste associée à d’excellents souvenirs. Une voiture vive, sûre, compagne fidèle des débuts de ma vie d’automobiliste. Une auto de son époque, de ma jeunesse, quand Matra gagnait au Mans, quand Michel Sardou chantait La maladie d’amour  et aussi Le jeune curé, quand  la sublime Sylvie interprétait J’ai un problème avec Johnny, quand Jean Graton publiait l’album Série Noire (une aventure de Michel Vaillant et Steve Warson), quand les Alfa 2000 GTV et les BMW 2002 Ti étaient les reines de la catégorie 2 litres en groupe 1, quand je rêvais de courir au Mans avec une Porsche Carrera RS…

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    Sur les murs de ma chambre, les posters de Porsche 917 (pas enlevés malgré la fin de son homologation à la fin de la saison 1971) voisinaient avec ceux de BMW 30 CSL groupe 2 et des photos d’Alfa, d’autres BM, d’Alpine et de Porsche que j’avais réalisées moi-même à Saint-Germain-sur-Ille, à Saint-Gouëno et au départ du Grand National Tour Auto. En ma qualité d’étudiant en droit, je lisais Le Point et aussi une partie de l’incontournable Le Monde. Mais j’attendais chaque numéro d’Échappement avec plus d’impatience, je l’avoue volontiers. Avant… Mais ça, c’était avant, comme dit la pub. Bon, mais même si c’était avant, ça a existé et ça contribue aux atmosphères de fiction que je crée maintenant dans des romans et nouvelles !

     

    QUELQUES LIENS A SUIVRE

     

    Cooper S contre DS, un docufiction illustré évoquant leur duel au Monte-Carla 1966

    http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2009/11/06/le-retour-de-la-ds-citroen.html

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    Cooper S, de la série à la compétition, un  excellent livre d’Enguerand Lecesne paru chez ETAI (qui sera suivi dans quelques mois d’un 2ème livre signé du même Enguerrand Lecesne sur les Mini en course

    http://www.lva-auto.fr/boutique/livres/mini-cooper-s-de-la-serie-a-la-competition.html

     

    Ambiance Grand National Tour Auto 1973 à Dinard

    http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2009/05/25/ambiance-grand-national-tour-auto-1973.html

     

    Le bon temps c’est quand à votre avis ? Réponse sur 

    http://polarssportsetlegendes.over-blog.com/article-le-bon-temps-c-est-quand-112754015.html

     

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    Thierry Le Bras

  • COURSE DE CÔTE DE SAINT-GERMAIN SUR ILLE 1973 : 3 PHOTOS SOUVENIRS

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    Printemps 1973, les dernières semaines avant une première aggravation des limitations de vitesse suivie du premier choc pétrolier. La fin d’une époque. Voici 3 photos de voitures symboliques de cette année-là et quelques bons souvenirs qu’elles réveillent.

    Bientôt, le parc automobile allait se diéseliser. Les voitures deviendraient plus grandes, plus lourdes, s’équiperaient de boites de vitesses longues comme un jour sans pain pour rouler à petite vitesse sur quatre voies en économisant le fuel. Les pouvoirs publics vilipenderaient la conduite sportive. Ce serait même la seule chose sur laquelle tous les partis politiques et leurs représentants tomberaient d’accord. Moi, je préparais mon bac et je rêvais qu’un jour, je viendrais courir à Saint-Germain sur une Alfa Roméo 2000 GTV qui me permettrait aussi de dévorer les kilomètres à des moyennes impressionnantes (je suis bien venu à Saint-Germain d’ailleurs, mais sur d’autres montures ; et j’ai aussi fait péter des chronos sur route ouverte, mais mieux vaut ne pas trop parler de ces choses-là à notre époque aseptisée). En attendant de concrétiser mes rêves, je faisais chauffer l’appareil photo ! La Fiat 128 groupe 2 de Sinsoulier (ci-dessus) marchait comme un avion. P’tit Louis, comme l’appelaient ses supporters, finirait 12ème au scratch, juste derrière la BMW 2002 de Michel Pouteau.

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    Claude Pigeon faisait partie des pointures de la région. Un gentleman driver de haut niveau capable de s’engager dans de grandes épreuves et de jouer les premières places dans toutes les disciplines. Quant à la Porsche 911, elle faisait déjà rêver tous les aspirants pilotes. Qui ne s’est jamais dit secrètement qu’un jour peut-être…

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    Mon père possédait une Alfa Roméo 2000 GTV Bertone depuis le mois de décembre précédent. Il adorait les voitures qui offraient des sensations (il sortait d’une Opel Manta SR) et avait le pied lourd sur l’accélérateur. Il se moquait sans vergogne de la Castafiore, grosse cantatrice bêlante, hystérique et ridicule qui déchirait les tympans du pauvre capitaine Haddock, mais il m’empruntait volontiers mes albums de Michel Vaillant ainsi que mes livres des Éditions Marabout consacrés à la course auto. A cette époque, son pilote préféré était Jacky Ickx, en attendant de découvrir Niki Lauda dont l’intelligence de course le séduirait. Dès que j’ai eu mon permis, il m’a laissé conduire l’Alfa – même avant d’ailleurs, je peux l’avouer, il y a prescription maintenant. Le Coupé 2000 GTV Bertone était une auto fantastique, encore plus vivante que ma Mini ! Le concessionnaire Alfa Roméo de Saint-Malo faisait partie de ses amis et je me débrouillais souvent pour l’accompagner au garage. Que les amoureux de la marque au trèfle se rassurent. Je ne sous-entends pas que l’Alfa connaissait des problèmes mécaniques, mais comme le garage incluait une station services, les visites étaient régulières pour faire le plein d’essence. La veille du week-end de la Course de côte de Saint-Germain sur Ille justement, nous y avions croisé Guy Somekh qui courait sur une Alfa groupe 1 (la 2000 GTV verte ci-dessus). Il habitait dans la région parisienne où il était encore étudiant en 1973 si mes souvenirs sont bons, mais il venait en vacances à Dinard et connaissait donc bien la région. Rien d’étonnant dès lors à ce qu’il ait tenu à disputer les CC de Saint-Germain et de Saint-Gouëno. Guy Somekh était un gentleman driver type. Il roulait au quotidien avec l’Alfa qu’il utilisait en course. Les préparations des voitures de série restaient raisonnables en 1973. Par la suite, Guy Somekh a participé deux fois aux 24 Heures de Spa, toujours au volant d’Alfa Romeo.

    UN LIEN  A SUIVRE

    L’Alfa Montéral et d’autres voitures exceptionnelles victimes du choc pétrolier et de l’autophobie naissante des pouvoirs publics

    http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2010/03/25/alfa-romeo-montreal-un-joyau-ne-trop-tard.html

     

    Thierry Le Bras