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Livre - Page 36

  • MORTS EN FORMULE 1, un livre à lire absolument

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    Et si la F1 n’était pas un monde irréprochable ?

     

    Rivalités acharnées, équipiers entretenant des relations proches de la haine, jolies filles peu  farouches, Ferrari F 40 et autres attributs du luxe, enjeux financiers colossaux, le décor de l’intrigue est planté avec talent par Christian Vella,

     

    Grand reporter à L’Équipe, rédacteur en chef à TF1, producteur délégué d’Auto Moto, Christian Vella connaît parfaitement le monde de la discipline reine du sport automobile pour l’avoir fréquenté et analysé sans relâche depuis de nombreuses années.

     

    Dans l’univers F1 de Christian Vella, les pilotes sont respectés, même si les travers de certains sont dépeints sans concession. Mais l’auteur ne se fait guère d’illusions sur les personnages sulfureux qui pourraient – employons le conditionnel pour ne choquer personne – se laisser tenter par une ingérence fructueuse dans les affaires de la discipline reine du sport automobile.

     

    N’oublions pas l’argent et les intérêts colossaux que brasse la F1 dans la vraie vie. Un ancien acteur de l’organisation du défunt Grand-Prix de France me confia l’an dernier que le chiffre d’affaires global de la F1 correspondait au PIB du 9ème pays du monde. De quoi susciter bien des convoitises dans un cadre à l’abri des règles et sanctions d’un régime démocratique.

     

    Quelques affaires bien louches ont d’ailleurs déjà éclaté en F1. Elles laissent bien peu de traces en vérité. Les principaux bénéficiaires du Stepney-Gate et du Crash-Gate par exemple jouissent de l’impunité la plus totale tandis que le pauvre jeune pilote qui se fera pincer parce qu’il a fumé un joint en boite avec ses potes cinq jours avant une épreuve écopera de six mois de suspension de licence, quelles que soient les conséquences pour sa carrière et sa réputation. Selon que vous serez puissant ou misérable, etc, etc, chanta Michel Sardou en reprenant une fable de La Fontaine… Or puissants et mystérieux, certains acteurs du monde de la F1 le sont incontestablement. Bernie Ecclestone ne fut-il pas suspecté d’être le vrai cerveau de l’affaire du train postal ? Une rumeur qu’il écarte d’un revers de main en lançant sur le ton de la plaisanterie que ce n’est pas crédible parce qu’il ne se déplace jamais pour un pourboire ! En 1996, un journal belge a titré que 10% du budget de l’écurie Jordan provenait d’un groupe lié à la criminalité russe ! Le propriétaire de la marque de vodka Kremlyovskaia, un certain Riccardo Marian Fanchini était signalé par Interpol depuis 1982 pour complicité dans une attaque à main armée à Munich. Il était aussi sous le coup d’un mandat d’arrêt national américain et identifié par l’administration antidrogue des États-Unis comme organisateur présumé d’un trafic de 650 kg de cocaïne entre Panama et Anvers. Cet intriguant personnage animait à Anvers diverses sociétés liées à la Mafia russe. Le beau Riccardo y avait fondé le Kremlyovskaia Group qui exportait de la Vodka belge à Moscou. En 1997, la vodka Kremlyovskaia n’apparut plus sur les Jordan. Allez savoir pourquoi ? Certains se souviendront qu’à la fin des années 1970, les Williams  arboraient un autocollant au nom de Ben Laden. Alors, après de tels exemples, il n’est nullement déraisonnable d’imaginer des polars dans le milieu de la F1.

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    Franchement, en lisant le roman de Christian Vella, je me suis d’ailleurs dit que les ressemblances avec des personnages existant ou ayant existé n’étaient pas toutes fortuites. Dans son scénario, d’anciens nazis participent au business de la Formule 1 et tentent d’imposer leur loi aux écuries. Des accidents masquent des meurtres. Des journalistes renommés oublient le B.A. BA du métier pour se transformer en « porte-plume » serviles et peu regardants du pilote dont ils assurent la promotion. De lourdes menaces pèsent sur ceux qui rompraient l’omerta. Mais tout ceci n’est évidemment qu’une fiction sans rapport avec la réalité. Enfin, je crois… Sinon, la F1 deviendrait si décevante et si terrifiante qu’elle finirait par perdre tout son aura.

     

    En tout cas, le roman de Christian Vella offre ce qui caractérise un excellent livre, c'est-à-dire du plaisir au lecteur. Il lance aussi un pavé dans la mare, d’autant que dans le scénario, le narrateur, journaliste intègre, s’approche de la vérité. S’y brûlera-t-il les ailes comme Icare ? Réponse dans les dernières pages. Quant à la probité et à l’objectivité des journalistes et des acteurs du milieu, elle s’appréciera à l’aulne de la couverture que les grands médias dans lesquels de gros sponsors de la F1 sont annonceurs significatifs accorderont à ce polar auquel ne manquent ni les morts, ni le suspense, ni la curiosité qui pousse irrésistiblement le lecteur à découvrir la page suivante.

     

    MORTS EN FORMULE 1

    Par Christian Vella

    Éditions du Palmier

    Pour découvrir la présentation de l’éditeur, cliquez sur :

    http://www.editions-palmier.fr/Librairie/nouvelles-du-palmier/Grande%20bataille.html

     

    Thierry Le Bras

  • MIKE BEUTTLER, PRIVÉ DE GLOIRE

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    Mike Beuttler, pilote de F1 au début des années 70

     

    Vous souvenez-vous du moment précis où est né votre passion pour la course automobile ?

     

    Philippe Vogel, auteur d’une biographie remarquablement documentée sur Mike Beuttler, se rappelle très bien l’instant magique qui le rendit sensible aux rugissements des bolides menés par des pilotes. C’était le 15 juin 1969, lors des dernières minutes de l’incroyable duel que se livraient la Porsche 908 de l’équipage Larrousse – Hermann et la Ford GT 40 de Jacky Ickx  associé à Jackie Oliver. Après près de 24 heures de course, les deux voitures rivales roulaient roues dans roues. Tout allait se jouer dans le dernier tour. Un suspense haletant. Chez Porsche, le team avait décidé de laisser Hans Hermann assurer le dernier relais. Chez John Wyer, le jeune Jacky Ickx allait défendre les couleurs du team et du géant Ford. 1969, c’était encore un départ type Le Mans où les pilotes traversaient la piste en courant pour bondir dans leurs voitures et s’élancer pour un premier relais de folie sans prendre la peine de s’attacher. La veille, Jacky Ickx a traversé la piste en  marchant, a  pris le temps de s’attacher et a démarré en  queue de peloton. La course serait longue. Mais maintenant, à 2 minutes de l’arrivée, il faut finir au sprint, comme en F1. Hans Hermann, trop impatient dans le premier tiers des Hunaudières, se fera coiffer au poteau par le pilote belge…

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    Philippe Vogel, équipé d’un casque et d’une combinaison aux couleurs de Mike Beuttler

     

    Philippe Vogel a attrapé le virus de la course automobile. Il lit les magazines spécialisés, regarde les reportages de l’ORTF, colle son oreille au transistor les jours de Grands-Prix, suit tout particulièrement les performances de Jacky Ickx. Il s’attachera aussi à dessiner les plus belles machines qui font vibrer les spectateurs au bord des pistes d’endurance et de F1. Il ne connaît encore Mike Beuttler.

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    En 1969, Mike a 29 ans et il court en F3. Il a entamé sa vraie carrière de pilote dans cette discipline en 1967 après deux saisons plus légères en Formule Junior. Philippe le découvrira en 1972, au Grand-Prix de Belgique où l’a amené son oncle. C’est d’abord le casque du pilote anglais qui attirera son attention, un casque bleu métallisé aux parements blancs qui rappelle celui de Jacky Ickx. Mike Beuttler pilote une March jaune. La voiture participe au championnat grâce à des financements privés assurés par des amis du pilote, des amis financiers à la City de Londres.

     

    Mike Beuttler va devenir le pilote préféré de Philippe Vogel qui est encore adolescent. Mike est un excellent pilote. Il a remporté 3 courses de F3 en 1969, celles de Silverstone, Brands Hatch et Montlhéry. Sur le circuit français, il s’est imposé devant un certain Bob Wollek qui devait devenir ensuite un des meilleurs pilotes d’endurance de son époque au point de faire équipe au Mans 1978 avec un certain … Jacky Ickx. En 1971, Mike Beuttler court en F2 et remporte l’épreuve de Vallelunga. Il participe aussi au GP du Canada sur une March officielle. Puis en 1972 et 1973, il prend le départ de 28 Grand Prix et 8 courses hors championnat au volant de monoplaces engagées par le team financé  par ses amis, une écurie appelée Clarke-Mordaunt-Guthrie Racing, puis Clarke-Mordaunt-Guthrie-Durlacher Racing.

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    Mike Beuttler

     

    C’est au Grand-Prix de Zolder en 1973 que Philippe Vogel a la joie de faire la connaissance de Mike Beuttler. Le pilote de Formule 1 se révèle un gentleman sympathique et bien élevé qui se souvient du courrier que lui a adressé son jeune supporter quelques semaines plus tôt. Il il prend le temps de bavarder quelques minutes avec lui. Les Tyrell de Stewart et Cevert réussissent le doublé. Mike abandonne sur sortie de route. Mais qu’importe, Philippe Vogel sait désormais que l’homme Mike Beuttler est à la hauteur du pilote, un personnage attachant, généreux, sympathique. Il rêve de le voir monter sur des podiums, remporter des Grands-Prix, et pourquoi pas un titre ? Malheureusement, Mike ne courra pas en F1 en 1974. Le Grand-Prix de Watkins Glen, celui-là même où François Cevert trouva la mort, serait sa dernière course dans la discipline reine. Mike ne ferait plus qu’une apparition en course, aux 1000 km de Brands Hatch 1974. Il se lança ensuite dans les affaires aux US et disparut en 1988, victime d’une maladie cruelle que la médecine n’a pas encore réussi à vaincre malgré ses efforts et ses progrès, le sida.

     

    Qui fut Mike Beuttler ? Un pilote très rapide qui ne toucha pas les dividendes de ses efforts sous la forme de victoires en Formule 1. Pourquoi ? Parce que pour remporter des Grands-Prix, il faut un concours de circonstances parfait. Car le talent du pilote ne fait pas tout. Il lui faut une bonne machine pour s’exprimer, un team qui tienne la distance sur l’ensemble de la saison, une gestion interne qui ne le sacrifie pas aux intérêts de son équipier, des médias qui assurent sa promotion ou tout au moins ne lui nuisent pas, de bons conseillers capables de manœuvrer dans un milieu que Nico Rosberg qualifia en son temps de parc de requins. Non, la rage de vaincre et le coup de volant ne font pas tout. Certains facteurs de réussite échappent au contrôle du pilote et relèvent d’autre chose que certains appelleront hasard et d’autres destin.

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    Privé de gloire, l’ouvrage que Philippe Vogel a consacré à Mike Beuttler

     

    Au volant d’une F1 privée, Mike Beuttler ne trouva pas ce concours de circonstances et resta donc un pilote privé de gloire. Qui fut Mike Beuttker ? Philippe Vogel a décidé de le raconter dans un livre incroyablement bien documenté qui lui a demandé 5 années de recherches et de travaux. Un ouvrage salué par l’ensemble des journalistes spécialisés. Un ouvrage préfacé par un autre pilote rapide et attachant qui méritait lui-aussi un concours de circonstances à la hauteur de son talent, un Français affectueusement surnommé Godasse de Plomb, Jean-Pierre Jarier.

     

    L’ouvrage comporte 340 pages et 600 photographies. Il est disponible par correspondance auprès de l’auteur :

    * prix : 75 € + frais de port (9,10 € pour envoi France et 17,00 € pour un envoi Europe/UK)

    * Contacts :

    Phinorman@wanadoo.fr

    Ou sur

    http://mikebeuttler.hautetfort.com 

     

    Philippe Vogel se laissera-t-il tenter par d’autres biographies de pilotes dans l’avenir ?  Mike Beuttler fut son pilote préféré et il s’attache avant tout à le faire connaître  au travers de son ouvrage. Mais notre biographe n’exclut pas de travailler plus tard sur les histoires de Brett Lunger, un autre privé, américain. Sinon, le Sud-africain George Fouché et le Mexicain Michel Jourdain Jr recueillent aussi toute sa sympathie.

     

    Thierry Le Bras

  • DURES LOIS DU CROSS

    Une histoire de moto qui déroge un peu aux usages sur ce blog. Je ne résiste pas à l’envie de vous raconter l’histoire de ce texte. Il fut ma première publication en 1973. Lorsque le livre dans lequel il est paru est sorti, je préparais le bac.

     

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