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  • DE ROSBERG EN ROSBERG, 30 ans après

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     1981, Keke Rosberg pilote en Formule 1. Son fils Nico ne verra le jour que quatre ans plus tard, le 27 juin 1985.

     

    Keke a disputé son premier GP dans la discipline reine en 1979, sur une Théodore. Puis il est passé chez Wolf l’année suivante, avant qu’Emerson Fittipaldi ne l’engage au sein de son écurie en 1980 et 1981.

     

    La vie de pilote dépend grandement de la machine. En 1981, la Fittipaldi équipée du moteur V8 Cosworth ne marche pas. Malgré toute sa volonté, tout son talent, toute sa science de la course, Emerson n’a pas réussi à mettre sur pied un team capable de fournir des voitures compétitives à ses pilotes. Le Brésilien a pourtant renoncé à son propre baquet et consacre toute son énergie à l’écurie. Il ne remportera malheureusement pas ce défi. Jacky Stewart, qui appartient à sa génération, tentera une entreprise comparable en 1996 et renoncera lui-aussi. Quant à Prost, plus jeune mais déjà pilote de F1 en 1981, il ne fera pas davantage  du Team Ligier racheté à Briatore la grande écurie conquérante dont la France rêvait.

     

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    Pour Keke Rosberg, la saison 1981 ressemble à un chemin de croix. Il ne marque aucun point. L’écurie Fittipaldi termine la saison sur un score vierge. Mais le Finlandais est rapide, solide, sérieux. Franck Williams l’a repéré et l’engage. 1982 sera la saison de Keke Rosberg. Il remporte le titre. Dans des conditions certes particulières, car Didier Pironi, grand dominateur de cette saison devait devenir champion du monde cette année-là. Il termine d’ailleurs second à 3 points de Rosberg en ayant manqué  cinq courses. Mais Keke devance tout de même à la régulière Watson, Prost, Lauda et Arnoux qui ne s’en sont pas laissé compter.

     

    30 ans plus tard,

     

    Un seul fils de champion du monde de F1 a réussi à remporter à son tour le titre suprême, Damon Hill, fils de Graham Hill, le seul pilote de l’histoire à avoir remporté à la fois le Championnat du monde de F1, les 500 miles d’Indianapolis et les 24 Heures du Mans.  

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    Mais Keke peut légitimement rêver de voir son fils Nico figurer un jour au palmarès du Championnat du monde. Ce ne sera pas cette année. Sa Mercedes n’est pas à la hauteur de ses ambitions. Mais Nico dispose de toutes les qualités pour gagner des GP et remporter des titres. Avec Vettel, Hamilton, Button, et Webber, il fait partie des pilotes à la fois assez rapides, assez attaquants et assez intelligents pour y parvenir à la régulière. De nouveaux talents vont éclore. Nul doute que les Petrov, Perez, Hulkenberg (s’il trouve un bon volant) viendront eux-aussi réclamer leur part du butin de victoires. Mais l’histoire de Keke est pleine d’enseignements. En 1981, il se bat avec une voiture qui ne lui permet pas de marquer un seul point. En 1982, il devient champion du monde.  Si Ross Brawn lui fournit une bonne machine en 2012, soyons convaincus que Nico saisira sa chance. Un deuxième Rosberg champion du monde 30 ans après, ça aurait de la gueule, non ? 

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    En attendant, Nico tire tout de même quelques légitimes satisfactions de 2011. D’abord, il devance régulièrement son équipier, un certain Michael Schumacher, le pilote le plus titré de l’histoire de la F1. D’autre part, il atteint en Hongrie le cap des 100 Grands-Prix. Encore jeune mais riche d’expérience, il fait partie des pièces maîtresses de l’échiquier de la F1. L’Association Trophée Lorenzo Bandini a confirmé l’estime qu’il inspire en lui décernant  en mai dernier le fameux trophée qui récompense le pilote qui a le plus brillé l’année précédente par son coup de volant et son mérite en course. Lorenzo Bandini était un pilote italien particulièrement rapide qui trouva la mort au volant de sa Ferrari lors du GP de Monaco 1967. Aussi performant en F1 qu’en endurance, il était aussi un homme aimé et charismatique. Respectueux de l’histoire et de la culture du sport automobile, Nico Rosberg a apprécié cette récompense à sa juste valeur. « C’est un grand honneur que de recevoir le Trophée Bandini, a-t-il expliqué. Il ne récompense pas seulement les résultats mais la mentalité du pilote et l’approche qu’il a du sport, ce qui lui donne encore plus de sens. L’histoire de ce trophée est très grande et c’est un prix renommé pas seulement en Italie, mais internationalement. C’est super et je suis très honoré. » Petite satisfaction complémentaire, Nico a pu aller chercher son prix - tout au moins les derniers kilomètres menant à Brisighella, la ville de naissance de Lorenzo Bandini – au volant d’une Mercedes DTM (photo ci-dessus). « Conduire une DTM sur route ouverte avec le trafic et une voiture de tourisme qui ouvre la route était incroyable », s’enthousiasma-t-il.

    Vous pouvez également me retrouver sur http://circuitmortel.com , https://gotmdm.com/driver/ et http://polarssportsetlegendes.over-blog.com/

    QUELQUES IMAGES D’AUTRES COURSES EN 1981

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    Cette année-là, le jeune Beppe Gabbiani court en F1 au sein de l’Écurie Osella. Il dispute aussi Le Mans sur cette Lancia groupe 5.

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    En côte et en rallye, les Rallye 3 sont nombreuses. Ici le très rapide Christian Dzierzbicki à Hébecrevon.

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    Christian Debias et Yacco ont choisi une monture originale en Championnat de France de la montagne. Spectaculaire la BMW groupe 5 !

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    La R5 Alpine groupe 2 a été conçue pour le rallye plus que pour la côte. Mais Jean-Luc Moreau, dans un style tout en glisse que ne renieraient pas les Finlandais volants, offre de nouvelles émotions à l’ancienne voiture de Christian Rio. 

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    Francis Dosières fait déjà partie des rois de la montagne avec sa superbe Ford Escort 2000 RS.

     

    QUELQUES LIENS A SUIVRE

     

    Nico Rosberg et Jenson Button, des gentlemen et des athlètes complets

    http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2010/08/25/jenson-button-et-nico-rosberg-se-mouillent.html

     

    Hommage à un contemporain de Keke Rosberg en F1, un autre seigneur des années 80, Elio de Angelis

    http://confidentielpaddocks.over-blog.com/article-elio-de-angelis-l-artiste-de-la-trajectoire-50679394.html

     

    C’était aussi en 1981, au Rallye de Touraine

    http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2008/09/15/qu-importe-l-auto-pourvu-qu-on-ait-le-coup-de-volant.html

     

    Thierry Le Bras 

  • JODY LANNOYE, Le Belge qui voulait devenir Champion de France

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    En tant que Breton membre de l’Écurie Bretagne, je me suis tout naturellement intéressé au Rallycross dès son arrivée en France. Plus tard, j’ai suivi les saisons 2004 et 2005 avec d’autant plus d’intérêt que Gilles Guillon,, rédacteur en chef de Sport de Glisse Rallye m’avait confié la rubrique Rallycross de ce magazine. J’ai donc eu l’occasion d’interviewer de nombreux animateurs de la discipline.

     

    Voici quelques extraits du portrait que j’avais réalisé fin 2004 du jeune Belge Jody Lannoye, un des pilotes les plus sympathiques et les plus performants de la discipline. Jody avait alors 24 ans. Il pilotait une Opel Astra 16 V OPC engagée en D2. Ses meilleurs classements de la saison avaient été des victoires, une à Lunéville et l’autre à Châteauroux – Saint-Maur. Il terminait troisième du classement final de la D2.

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    « J’ai bien connu Jody Scheckter, le dernier Champion du monde sur Ferrari avant Schumacher, confie Fernand Lannoye, père du pilote. Alors j’ai appelé mon fils Jody, comme l’ex-sociétaire de la Scuderia, et ma fille Pamela, comme son épouse ».

     

    Fils d’un pilote amateur de talent, Jody contracte très tôt le virus de la compétition. A 12 ans, il court en kart. A 18 ans, il découvre le Rallycross belge sur une Seat Ibiza.

     

    En 2002, notre Belge vient en découdre avec les pilotes français, toujours au volant de sa Seat jaune. « J’ai été bien accueilli parce que je ne me battais que pour une place en finale B à cette époque, se souvient-il. Maintenant que je cours pour la gagne, on ne me fait pas toujours aussi bonne figure. »

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    De fait, « le Belge », comme le surnomment ses concurrents, a franchi un pas important en 2004. Il a fait l’acquisition d’une Opel Astra GSI OPC, une voiture qui avait imposé sa loi les deux années précédentes sur les pistes européennes. Et Jody, qui est un pilote adroit et combatif, n’a a pas tardé à trouver le mode d’emploi de sa nouvelle arme. Pour preuve, deux victoires à Lunéville et Châteauroux – Saint-Maur.

     

    « Ma victoire de Lunéville, la première en D 2, représente mon plus beau souvenir en compétition, s’enthousiasme-t-il alors. D’autant qu’elle est arrivée à un grand moment de ma vie. Une semaine avant, ma compagne donnait naissance à notre premier enfant, Néal. » 

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     En 2005, Jody disputerait à nouveau le Championnat de France avec son Astra. « J’ai les pieds sur terre, précisait-t-il. Je n’annonce pas que je vais tout gagner. Mais ma voiture marche bien. Je compte être régulièrement dans les trois premiers et j’espère bien remporter quelques finales A ».

     

    En 2004, Jody avait réalisé de grandes performances alors qu’il découvrait une voiture réputée difficile à mettre au point. En 2005, il fut à nouveau un des grands animateurs de la D2. Jody a malheureusement rangé son casque et sa combinaison fin 2005. Les déplacements dans l’Hexagone étaient longs pour le Belge sociétaire de l’ l’Écurie Bretagne qui s’apprêtait à monter un garage dans son pays d’origine. Reviendra-t-il à la compétition ? Pour ma part, je l’espère vivement. Jody est rapide, attaquant, généreux dans son pilotage, adroit dans les dépassements. Soulignons qu’il est d’autant plus dommage qu’il ait cessé de courir en France qu’il avait fait de gros progrès dans notre langue. Que ce soit en Rallycross ou dans un autre discipline, soyons certains qu’il saura se mettre en valeur et nous faire vibrer s’il retrouve le volant d’une voiture de course. 

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    DES LIENS A SUIVRE

    Le site de Jody Lannoye :

    http://www.lannoye.rallycross.be

     

    Un souvenir personnel de Rallycross, les 24 Heures de Paris 1988 :

    http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2010/02/19/une-pige-a-trappes.html

     

    Thierry Le Bras

  • LES ALPINE DE MARCEL GRUÉ

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    Marcel Grué fait partie des grandes figures du sport automobile dans l'Ouest. En 1998, il comptait 34 saisons de course automobile et s'était aligné au départ de plus de 500 courses...

    Marcel Grué a piloté quantité de voitures de la Peugeot 203 à la Ford Sierra Cosworth en passant par la Dauphine 1093, la R8 Gordini, la Toyota Celica, la Ford Capri 3000, la R5 Turbo et quelques autres encore dont l'inévitable Berlinette Alpine 1600 SC.

    Ceux qui couraient ou suivaient les courses de côtes en 1977 se souviennent tous de sa fameuse Alpine blanche qu'il tractait avec une DS 21.

    Portière contre portière

    Marcel n'a jamais hésité à se frotter à la concurrence. En 1966, il dispute le Championnat des aspirants avec sa R8 Gordini. « J'étais en tête les six premiers mois, confiera-t-il une vingtaine d'années plus tard à Ludovic Bellanger, le spécialiste du sport automobile à Presse Océan. Mais ensuite, je n'avais pas les moyens de partir dans le sud de la France pour continuer le championnat et c'est Andruet qui a gagné. »

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    Marcel finit tout de même troisième et s'attaque à la Coupe Gordini l'année suivante. Parmi les grands moments de l'année figure un fameux duel avec un futur champion de F1. « A Albi, je me souviens d'une grosse bagarre avec Jean-Pierre Jarier, confiera le Nantais à Ludovic. Portière contre portière, on prenait les échappatoires, les ralentisseurs... On perdait du temps, mais on s'amusait. »

    Une expérience qui se révélera utile lorsque Marcel pilotera une Commodore GSE aux 24 Heures de Spa Francorchamps comme quand il engagera sa Capri 3 litres dans des épreuves en circuit. Et aussi en course de côte où la finesse des trajectoires joue un rôle capital. De 1973 à 1975 par exemple, Marcel court en Alfa Roméo 2000 GTV et remporte sa catégorie dans 28 des 29 courses auxquelles il participe. Puis viennent les années Alpine, de 1976 à 1978.

    L'Alpine, un choix raisonnable

    « Les gens rêvaient de ce constructeur, se rappelle-t-il. Moi, c'est une voiture que j'aimais bien, sans plus. »

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    La Berlinette va pourtant marquer une nouvelle période faste. Je me rappelle particulièrement l'été 1977. Un été meurtrier... pour les rivaux de Marcel Grué. Corcoué sur Logne, Saint-Germain sur Ille, Pluméliau, Pouillé les Coteaux, Le Mont-Dore, Saint-Gouëno, Neuvy Le Roy, Saumur Saint-Hilaire et d'autres courses encore... C'est simple, Marcel gagne partout.

    Et ça recommencera en 1978 ! Une Berlinette bleue succède à la blanche. Mais sa présence tue toujours le suspense. « Les autres n'ont qu'à aller plus vite », plaisante-t-il.

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    Chez les Grué, la course est une fête de famille. Marie-Jo, l'épouse du pilote nantais, est aussi passionnée que lui. Elle prendra même le départ d'une édition d'une édition de la course de côte de Pouillé les Coteaux au volant d'une Simca 1000 Rallye 2 d'emprunt. Quant à Nicolas, le fils, il pilotera à son tour à une époque, hélas, moins ouverte aux gentlemen drivers.

    La Berlinette blanche de Marcel Grué roule encore aujourd'hui. Patrick Bourdais (le papa de Sébastien) l'a rachetée à Marcel Grué en 1978 et il a couru en côte avec. Puis, après diverses pérégrinations, au début des années 2000, Thomas Delago, un collectionneur allemand qui roule parfois en VHC, l'a rachetée et restaurée.

    Les nouvelles publications de CIRCUIT MORTEL sont désormais mises en ligne sur http://circuitmortel.com

    QUELQUES LIENS A SUIVRE

    Saint-Germain sur Ille, haut lieu de la course de côte

    http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2011/03/10/course-de-cote-de-saint-germain-sur-ille-1973-et-1974-les-vo.html

    Un autre souvenir de 1977

    http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2010/11/17/course-de-cote-de-neuvy-le-roy-un-bon-souvenir.html

    AGO, Alpine Grand Ouest, un site Alpine à découvrir absolument

    http://www.alpine-grand-ouest.com/actu-ago/actu-alpine-grand-ouest.html

    NOTE : Les sources de ce texte sont le numéro spécial La Passion de l'Auto, écrit, réalisé et édité par Ludovic Bellanger en 1998 ainsi que des souvenirs personnels corroborés par des documents d'époque. Je profite aussi de cette occasion pour remercier Marcel Grué des nombreux conseils qu'il m'a prodigués quand je commençais la compétition.

    Thierry Le Bras