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  • LA BAULE LES PINS : DES ÉMOIS INOUBLIABLES !

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    69, année érotique…

    LES SOUVENIRS ÉPIQUES DE PHILIPPE GEORJAN

    “ Nous vivions la dernière semaine de juin 1969, se souvient Philippe Georjan. Georges Pompidou venait d’être élu Président de la République. Son épouse Claude, grande amatrice d’art, roulait en Porsche et adorait la vitesse. Le sculpteur Aslan décidait d’immortaliser Brigitte Bardot comme symbole de Marianne, figure de la République. La belle chantait qu’elle n'avait besoin de personne en Harley Davidson. Elle ne reconnaissait plus personne en Harley Davidson. Elle allait à plus de cent et elle se sentait à feu et à sang. Que lui importait de mourir les cheveux dans le vent… Dieu avait créé la femme en utilisant comme outil la main de Vadim.

    « Moi, j’allais sur mes 17 ans. Je venais de passer mon bac de français. J’avais une confiance totale en l’avenir. Je me sentais en osmose totale avec le tourbillon des sixties, la croyance que tout irait de mieux en mieux, que rien ne me résisterait, que dans quelques années je partagerais ma vie avec une créature de rêve encore plus ensorcelante que BB.

    « Je me sentais parfaitement heureux. Et pour cause, le week-end suivant, j’allais disputer le Rallye de La Baule comme navigateur de mon ami Xavier Ferrant, pilote automobile confirmé malgré son jeune âge, 24 ans. A cette époque, les pilotes couraient encore dans toutes les disciplines. Ainsi, Xavier pilotait-il à la fois en endurance, en F1, et parfois en rallye. Nous courions à La Baule pour une raison précise. Xavier pilotait pour le team UTP (Univers Travaux Publics) créé par Mathieu Daramon. UTP faisait partie des leaders européens sur le marché des TP et de la construction. Monsieur Daramon avait décroché des marchés importants à La Baule et il en visait d’autres. Aussi voulait-il mettre son entreprise en valeur en engageant une voiture qui se battrait pour la victoire. Nous nous sommes donc retrouvés au départ au volant d’une Porsche 911. Notre mission, tout faire pour remporter la course. »

    Certains s’étonneront que Philippe ait pu courir avant l’âge du permis. Pourtant, cette possibilité existe en rallye pour le co-pilote. Celui-ci ne prend pas le volant. Durant la course, son rôle consiste à annoncer à son pilote les notes sur le tracé de l’épreuve spéciale. Exactement ce que fait encore aujourd’hui Daniel Elena aux côtés de Sébastien Loeb. Daniel quant à lui possède son permis depuis longtemps. Mais il suffisait à Philippe, encore mineur, d’obtenir une autorisation parentale pour demander sa licence de navigateur à la Fédération. Cela ne lui posa aucun problème particulier. D’habitude lorsqu’il courait en rallye, Xavier faisait appel à Alain, un copain habitué à ce rôle. Mais Alain, tout jeune marié, ne souhaitait pas courir à La Baule. Une défection bien compréhensible qui faisait le bonheur du jeune Philippe.

    « Nous disposions d’une Porsche 911 orange aux ailes magnifiquement galbées, raconte Philippe. C’était une voiture envoûtante. Sanglé dans le siège baquet du co-pilote, je sentais la fièvre monter en moi quand Xavier faisait rugir les chevaux sauvages du Flat 6 Porsche. Les dérobades du train arrière me plongeaient dans une extase totale. Quelques années plus tard, Jacques Henry, un Champion de France des rallyes, a déclaré qu’il ne connaissait qu’une sensation aussi forte que celle que procure une voiture de course, l’orgasme. Sans le formuler, j’ai ressenti cette impression magique au Rallye de La Baule cette année-là. »

    Le rallye se disputait le samedi et le dimanche. Mais Xavier et Philippe arrivèrent à La Baule le lundi précédent en fin d’après-midi. Ils auraient le temps de reconnaître les spéciales et de profiter de la vie bauloise. En outre, monsieur Daramon organisait plusieurs manifestations pour la promotion de son entreprise, notamment un cocktail avec présentation de la voiture dans un restaurant installé sur le Remblais le mercredi soir et un dîner à l’attention de ses partenaires le jeudi. Naturellement, Xavier et Philippe assistaient à ces mondanités. Leur présence faisait partie de leurs obligations vis à vis du Team UTP. Ils y satisfaisaient bien volontiers tant le couple Daramon se montrait charmant à leur égard.

    Mathieu Daramon veillait d’ailleurs tout particulièrement au bien être de son équipage. Au même titre que le couple Daramon, le pilote et son navigateur bénéficiaient d’un hébergement avec vue sur l’océan à l’hôtel L’Hermitage. C’était une grande bâtisse blanche d’architecture anglo-normande, édifiée face à la mer. Xavier et Philippe dînaient chaque soir au restaurant avec leurs hôtes et se faisaient inviter à choisir les meilleurs mets, huîtres, foie gras, saumon, bar, coquilles Saint-Jacques, canard, filet de bœuf, omelette norvégienne, soufflé au Grand-Marnier… Autant de délices pour leurs palais de fins gourmets.

    A la fin des sixties, la préparation physique des pilotes comportait moins de contraintes qu’aujourd’hui. « Le midi, nous nous contentions de sandwichs entre deux passages dans les spéciales à reconnaître, précise Philippe. Le soir, nous ne pensions pas à la diététique. Nous nous contentions d’éviter des plats qui nous seraient restés sur l’estomac le lendemain. A nos yeux, La Baule symbolisait la douceur de vivre et le bon goût. Nous en profitions pleinement. »

    « J’avais l’impression de nager en plein rêve, poursuit Philippe. Mon seul regret était que mon cousin Laurent, parti quelques jours en croisière avec son père ne puisse pas voir ça. Laurent avait mon âge et nous étions comme des frères jumeaux. Je ne manquerais pas de lui raconter ma semaine de préparation du rallye dans les moindres détails ! »

    Philippe marque une pause. Ses yeux marron semblent se perdre dans la contemplation d’un horizon lointain. Puis il reprend la parole. « Le mardi en soirée, l’apparition d’un soleil confirma l’influence paradisiaque qui régnait sur ces jours magiques. Attablés à la terrasse d’un café de l’avenue du Général de Gaulle , Xavier et moi dégustions des boissons fraîches avant de rejoindre les Daramon pour aller dîner. Soudain, la femme apparut dans mon champ de vision. Blonde à la peau bronzée et satinée, le regard mystérieux masqué par des lunettes noires, des jambes découvertes par une jupe blanche très courte, un chemisier assorti dont le décolleté découvrait juste les formes nécessaires à l’excitation de l’imagination, la perfection absolue de la création. Son sourire mutin accéléra encore mon rythme cardiaque. Une seconde plus tard, elle s’était évanouie, comme un mirage. »

    Un poème de Baudelaire me revint en mémoire. A une passante, extrait des Fleurs du mal…

    La rue assourdissante autour de moi hurlait.
    Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
    Une femme passa, d'une main fastueuse
    Soulevant, balançant le feston et l'ourlet ;

    Agile et noble, avec sa jambe de statue.
    Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
    Dans son oeil, ciel livide où germe l'ouragan,
    La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.

    Un éclair... puis la nuit ! - Fugitive beauté
    Dont le regard m'a fait soudainement renaître,
    Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ?

    Ailleurs, bien loin d'ici ! trop tard ! jamais peut-être !
    Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
    Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais

    « Ce poème, je l’avais commenté en cours de français au mois d’avril précédent, précise Philippe. J’avais reçu une excellente note. Mais si j’avais recommencé mon commentaire à cet instant précis, j’aurais décroché un 20/20 tant mon émoi rejoignait celui du poète. Une anecdote me revint. Karine, une copine de classe, m’avait demandé si Baudelaire se trouvait bien à la terrasse d’un café au moment de la scène. Je lui avais répondu une boutade. Oui, bien sûr, il te dit qu’il buvait. Donc il était dans un café. C’était une blague. Ce que buvait Baudelaire, c’était la douceur qui fascine et le plaisir qui tue. A ce moment-là, j’imaginais plutôt Charles Baudelaire marchant sur un trottoir, pris dans un flot de marcheurs parisiens stressés qui l’emportaient loin de la beauté fatale. J’avais tort. Karine voyait juste. Charles Baudelaire se trouvait forcément à la terrasse d’un café, comme moi, lorsqu’il vit cette femme sublime. Ma passante était différente de la sienne. Elle reflétait le bonheur, la plénitude, pas la douleur du deuil. Je ne l’oublierai jamais. Je sais que rien n’était possible entre nous. Je n’avais pas encore 17 ans. Elle avait au moins deux fois 17 ans. Mais qu’importe… »

    "Cinq minutes plus tard, nous remontâmes dans la Porsche 911 de série que nous utilisions pour les reconnaissances du rallye afin de regagner l’hôtel. A la radio, Serge Gainsbourg et Jane Birkin chantaient :


    Gainsbourg et son Gainsborough
    Ont pris le ferry-boat
    De leur lit par le hublot
    Ils regardent la côte
    Ils s'aiment et la traversée
    Durera toute une année
    Ils vaincront les maléfices
    Jusqu'en soixante-dix

    Soixant'neuf année érotique
    Soixant'neuf année érotique

    « Ma femme va me manquer tout à l’heure, plaisanta Xavier. »

    « Mon copain pilote partageait la vie d’une speakerine de l’ORTF, se rappelle Philippe. Cette soirée était décidément celle des émois… »

    __

    Xavier Ferrant et Philippe Georjan sont les héros de nouveaux romans de Thierry Le Bras dont les scénarii se déroulent durant les sixties. Le premier livre de cette nouvelle série paraîtra fin 2009 ou début 2010.

    Mais en attendant leur sortie, vous pouvez déjà trouver dans les rayonnages les premières Aventures de David Sarel, autre héros récurrent de Thierry Le Bras. Précisons que les Aventures de David Sarel ne s’arrêtent pas. Elles continueront bientôt chez un nouvel éditeur. Cet été, David Sarel vous propose :
    - des nouvelles (fictions courtes) en ligne dans les archives de ce blog ;
    - des romans, pour l’instant « Circuit mortel à Lohéac », « Faits d’enfer à Carnac » et « Chicanes et Dérapages de Lorient au Mans », qui ont été édités par les Éditions Astoure (diffusées par Breizh).

  • LA R 12 GORDINI, VOITURE PASSION

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    CIRCUIT MORTEL, C’EST AUSSI LE RENDEZ-VOUS DE TOUS LES FANS DE VOITURES PASSIONS

    Vous avez des souvenirs liés à la R 12 Gord ? Laissez vos commentaires !

    La 12 Gord assuma le poids d’un lourd héritage : succéder au mythe R 8 Gordini, la première voiture populaire conçue pour la compétition.

    La 12 Gord partait avec des handicaps : une voiture encombrante, traction avant à une époque où voiture sportive rimait avec roues arrière motrices. Utilisée en Coupe Gordini jusqu’à l’avènement de la R 5 Alpine, la 12 Gord joua pourtant bravement son rôle. Elle se distingua aussi en Groupe 2, classe 1301 – 1600 cm3, tant en rallye qu’en course de côte.

    Parmi les pilotes renommés qui coururent en R 12 Gordin, figure Didier Pironi. C’était au Tour de Corse 1975 (j’y reviendrai).

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    Comme son aînée, la R 12 Gord suscita bien des passions. Je mes souviens de copains qui, à la fin des années 70 et au début des années 80 ne juraient que par la berline Renault. N’est-ce pas Messieurs Dominique Gourden, Philippe Paviot (ci-dessus), Gilles Mosconi ? Très saine, agréable à piloter, performante, la R 12 Gordini valait beaucoup mieux que son image.

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    Dans un univers parallèle, elle sera aussi la première voiture que Philippe Georjan, un de mes héros de fiction récurrents, pilotera en compétition après avoir débuté le rallye en qualité de navigateur de son ami Xavier.

     

    Pour les techniciens, nous rappellerons les caractéristiques de la version 1973 (origine) :
    * 4 cylindres en ligne de 1.565 cm3 (77 x 84) ; soupapes en tête en V, arbre à cames latéral, bloc et culasse alu, 2 carbu Horiz ; boite 5 vitesses ; 113 ch DIN à 4.500 tr/mn ; 980 kg.

     

    NOTE MODIFIEE LE 6 JUILLET 2015

     

    QUELQUES LIENS A SUIVRE

     

    La première aventure commune de Xavier et Philippe, au Mans, quand le cadet ne jouait encore qu’un rôle de supporter inconditionnel  http://amzn.to/1nCwZYd

     

    Quand Philippe Georjan découvrait qu’en course automobile comme ailleurs, le crime paye souvent  http://0z.fr/110Cx

     

    Le portail d’une autre Gordini, la fameuse R8G  http://www.r8gordini.com/

     

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    Thierry Le Bras

  • YOANN BONATO, LE RETOUR

    medium_YOAN_BONNATO.jpgYoann Bonato, ancien Espoir Échappement, retrouve les routes du Championnat du monde des rallyes cet été grâce au soutien de la FFSA

    « Yoann Bonato compte parmi les pilotes les plus prometteurs de la génération émergente, constate Nicolas Deschaux, le nouveau Président de la FFSA.. Le ‘Citroën C2 Junior Expérience auquel il prendra part dès le Rallye de Finlande, lui offre un cadre en adéquation parfaite avec son besoin immédiat d’apprentissage et de formation. »


    Yoann Bonato participera en effet à deux manches du Championnat du Monde 2007 sous les couleurs de l’Equipe de France FFSA Rallye. L’Isérois des 2 Alpes y pilotera une C2-R2 préparée par PH Sport, une structure qui a enregistré de nombreux résultats sportifs significatifs.

    Yoann sera comme d’habitude navigué par Benjamin Boulloud, son copain de chambre lorsqu’ils suivaient le cycle ski-études à Villars de Lans. Malgré d’excellents résultats en ski, dont une deuxième place aux championnats de France catégorie benjamins en 1996, Yoann se passionne encore plus pour la course automobile que pour le grand cirque blanc. Benjamin l’accompagnera dans cette belle aventure. Yoann a déjà montré son talent. Le soutien de la FFSA pourrait bien lui fournir les moyens de réaliser son rêve.

    L’équipage sera habillé par BPS Rallye.

    Quant à sa Citroën C2-R2, elle sera chaussée par BF Goodrich.

    D’aucuns trouveront certainement dans le programme sportif de Yoann Bonato quelques similitudes avec celui que proposa l’Equipe de France FFSA à un certain Sébastien Loeb en 1999 et en 2000… Puissent les sympathiques et performants Yoann et Benjamin marcher sur les traces de leurs aînés Seb et Daniel !
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    Vous aimez les émotions que procure la course automobile et vous souhaitez les retrouver dans des fictions ?

    C’est possible. Découvrez les nouvelles et romans rédigés par Thierry Le Bras qui mettent en scène l’avocat –pilote David Sarel, un personnage au caractère très fort :
    - des nouvelles (fictions courtes) sont en ligne dans les archives de ce blog ;
    - les romans, pour l’instant « Circuit mortel à Lohéac », « Faits d’enfer à Carnac » et « Chicanes et Dérapages de Lorient au Mans » ont été édités par les Éditions Astoure (diffusées par Breizh).