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jean ragnotti

  • LES EXCELLENTES STATISTIQUES DE YOANN BONATO, PILOTE OPEL !

    Yoann se révèle aussi fiable que performant

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    Les statistiques confortent l’analyse les performances d’un pilote

     

    Nous avions quitté Yoann Bonato après un Rallye  Lyon – Charbonnière époustouflant. Non seulement le pilote des 2 Alpes avait dominé tous ses rivaux dans la catégorie R2, mais il avait aussi placé l’Opel Adam R2 Performance devant toutes les machines de la catégorie supérieure à l’exception d’une seule. La performance était d’autant plus remarquable que la voiture engagée par Opel France n’effectuait que sa deuxième sortie dans notre championnat national ! Les deux jours d’essais de Yoann avec l’équipe s’étaient révélés productifs.

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    Les deux rallyes suivants se sont poursuivis sur la même courbe ascendante. Victoires en R2 au Limousin et au Rouergue avec en plus des chronos  exceptionnels. Yoann Bonato a signé une première partie de saison qui mérite la mention Très Bien !

     

    Trois rallyes se sont déroulés depuis notre denier compte rendu sur les performances de Yoann.

     

    Deux superbes victoires !

     

    Au Limousin, les 8 et 10 mai, Yoann Bonato et son navigateur Thierry Michaud tiraient magnifiquement parti d’une nouvelle séance d’essais effectuée avant la course.

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    « Nous avion fait l’éloge de Yoann Bonato au Lyon – Charbonnières, écrit Philippe Carles dans AUTOhebdo. Mais ici, le pilote Opel France a été tout bonnement époustouflant, terminant la première étape en sixième position, juste derrière cinq WRC. » L’homme des 2 Alpes conserve d’excellents souvenirs de ce week-end. « Nous avons même signé deux cinquièmes temps scratch avec l’Adam », précise-t-il. Certes le samedi, sur des routes sèches favorables aux grosses autos, l’équipage Bonato – Michaud rétrogradera au général, mais sans jamais voir son leadership contesté en R2. « Bonato dynamite la course ! «  confirmaient les rédacteurs d’Échappement dans l’encadré sur deux colonnes consacré à Yoann.

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    Disputé les 11 et 12 juillet, l’Aveyron – Rouergue - Midi – Pyénées s’inscrivait dans la même trajectoire que les deux épreuves précédentes. Une domination totale en R2 ! Yoan Bonato et Thierry Michaud signaient le meilleur temps de leur catégorie dans toutes les spéciales du rallye. « Nous avons attaqué tout en gardant une petite marge pour ne pas faire d’erreur, témoignait Yoann. L’Opel ADAM R2 Performance n’a une nouvelle fois rencontré aucun souci. Elle nous permet d’accrocher un troisième succès consécutif en R2 et de nous placer parmi les « grosses » autos ! »

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    C’était donc avec donc avec beaucoup de confiance et d’ambition que Yoann s’alignait au Mont-Blanc – Morzine au début du mois de septembre. Ce rallye fait un peu figure de course à la maison pour le piloté de l’Isère. D’entrée, Yoann Bonato montra qu’il faudrait encore compter avec lui en signant deux jolis chronos. Mais hélas, les dieux de la course n’étaient pas avec lui ce jour-là. Dans l’ES 3, une vis du tirant de chasse cassait et la réparation coûtait six minutes à l’équipage. Puis en fin de journée, la boite de vitesses donnait de gros signes de fatigue. Opel décidait de retirer la voiture de l’épreuve. Le premier abandon de Yoann en deux saisons.

     

    Un mauvais souvenir à oublier dès ce week-end aux Cévennes en renouant avec les bonnes habitudes, la première place en R2 !

     

    Un bilan très positif

     

    Le bilan de Yoann ces deux dernières saisons est parfait. L’Isérois sait gagner. Quatre victoires sur les six rallyes de l’Opel Adam Cup en 2013. Yoann revenait à la compétition après une pause, Autrement dit, il lui avait suffi de deux épreuves – terminées en seconde position sur les talons du premier – pour retrouver ses marques et dominer tout le monde. A l’heure où nous écrivons ces lignes, avant les Cévennes, Yoann a remporté trois fois le groupe R2 sur cinq rallyes courus en 2014. Rappelons qu’au Touquet, première manche du championnat, il s’était montré performant d’entrée avant qu’un problème d’écrou lui coûte huit minutes au moment de changer une roue suite à une crevaison dans l’ES 3. S’il a dû abandonner au Rallye du Mont-Blanc, ce fut à cause d’un problème de boite de vitesses et pas d’une faute de pilotage.

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    « J’ai toujours la pointe de vitesse de l’époque où j’étais plus jeune et je profite de l’expérience », analyse Yoann. De fait, l’Isérois va vite, très vite, tout en restant sur route. Sept victoires dans sa catégorie en onze courses depuis le début de la saison 2013. Et pas une seule sortie ! Rapide et fiable, Yoann Bonato est un pilote précieux dans une écurie !

     

    D’autant que ses qualités de metteur au point sont à la hauteur de son talent de pilote. N’oublions pas que l’Opel Adam R2 Performance était une nouvelle voiture neuve qu’il fallait adapter aux spécificités des rallyes français. Lors des séances d’essai programmées avant le Lyon – Charbonnières et le Limousin, Yoann a su travailler vite et efficacement  avec l’équipe Opel afin de la faire progresser.

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    Yoann Bonato possède enfin un quatrième argument. Il est un excellent communicant. Aucun artifice chez ce montagnard amoureux de pilotage, de sa région, de ski, d’escalade. Mais un charisme, une gentillesse et une simplicité naturels qui conquièrent son auditoire lorsqu’il vous invite à partager ses passions. Les reporters d’ Échappement l’ont souligné ses qualités humaines dans le portrait sur quatre pages qu’ils lui ont consacré dans le magazine (numéro d’août 2014). Ils sont allés le voir chez lui, aux 2 Alpes.

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    Yoann a joué le jeu du portrait intimiste en leur faisant partager sa vie quotidienne en dehors du rallye. Il a amené les journalistes  skier sur un glacier et faire de l’escalade dans « ses montagnes ».  « Tu nous as fait faire quelque chose de vrai », s’enthousiasmeront-ils avant de regagner leur rédaction.

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    Talent, fiabilité, bagage technique et art de communiquer, des piliers qui devraient assurer une belle carrière à Yoann Bonato. Quel team, quel sponsor, n’aurait pas envie de s’attacher durablement les services d’un garçon aussi solide et performant ?

     

    Souvenirs et avenir…

     

    Avant Yoann, d’autres pilotes français exceptionnels et sympathiques ont associé leurs carrières à l’image d’Opel. Parmi eux Jean Ragnotti , toujours de bonne humeur, toujours apprécié du public comme de ses équipiers et de tous les membres de ses écuries, toujours rapide, toujours soucieux de mettre son employeur et ses sponsors à l’honneur.

     

    Les plus jeunes ne le savent peut-être pas, mais notre Jeannot national a signé des exploits au volant de modèles Opel !

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    Le voici au Rallye de Monte-Carlo 1970  sur une Opel Kadett Rallye, une lointaine ancêtre de l’Adam R2.

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    A l’heure où Opel commercialise de très jolies Opel Adam dans des couleurs métallisées et des toits noirs ou blancs qui rappellent les finitions des magnifiques Commodore GSE devenues Vintage maintenant, une association d’idées s’opère avec le spectacle que nous offrit Jean Ragnotti avec les versions compétition de ce modèle. Tant en rallye qu’en circuit. Plus tard, le plan de carrière de Jeannot et les programmes compétition d’Opel n’ont pas permis de poursuivre leur belle collaboration et c’est dommage.

     

    Pour ma part, j’aime beaucoup Opel. Je n’oublie pas que mon modeste parcours de gentleman driver a commencé au volant d’une Ascona 19 SR groupe 1. Je serais ravi, comme beaucoup, que la carrière de Yoann Bonato se poursuive dans la trajectoire de la marque à l’éclair. Yoann associé durablement à Opel, ce sera la promesse de belles et nombreuses victoires, c’est certain !

     

    QUELQUES LIENS A SUIVRE

     

    C’était hier, en 2013, Yoann Bonato remportait la première Opel Adam Cup France http://bit.ly/1cG0XAA

     

    Yoann Bonato en grande forme dès le début de la saison 2014

    http://bit.ly/RgqIV5

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    Quelques liens pour en savoir plus sur Yoann Bonato

    Son site officiel : http://www.yoann-bonato.com

    L’application BONATO RALLY LIVE

    https://itunes.apple.com/fr/app/bonato-rally-live/id623515834?mt=8&ign-mpt=uo%3D4

    ou

    https://play.google.com/store/apps/details?id=com.l308.appbuilder.app21350&hl=fr

    Son  compte Facebook

    http://www.facebook.com/pages/Yoann-Bonato/68465946477

    Son  compte Twitter

    https://twitter.com/yoannbonato

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    Yoann Bonato a préfacé un roman policier qui se déroule au cœur d’un rallye http://0z.fr/qEq-F

     

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    https://twitter.com/ThierryLeBras2

     

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    http://www.facebook.com/thierry.lebras.18

     

    Thierry Le Bras

  • 1973, UNE VICTOIRE ALPINE A LA FIN DE L’ÂGE D’OR AUTOMOBILE

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    Jean-Claude Andruet et sa navigatrice Biche

     

    1973. L’amour de l’automobile habite encore le cœur d’une grande partie de la population française. Chaque constructeur affirme son caractère propre en adoptant des lignes spécifiques. L’essence coûtait moins d’un franc cinquante centimes le litre. Des matériaux nobles, du cuir et du bois, ornaient les habitacles des voitures sportives. Les publicitaires basaient leurs campagnes de communication sur la performance. BMW représentait une calendre qu’il fallait se résoudre à laisser doubler, à moins d’acheter un véhicule de sa marque, tandis qu’Alfa Roméo prévenait que toute personne qui conduirait ses modèles serait  atteinte par un virus qui la contraindrait à en faire l’acquisition. Le début des années soixante-dix symbolisait en quelque sorte le paradis des automobiles.

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    Gérard Larrousse, pilote très complet, gagnera Le Mans en juin sur Matra

    après un magnifique Monte-Carlo en janvier sur Alfa Roméo 2000 GTV groupe 1

     

    Quelques mois plus tard, la crise pétrolière allait traumatiser le monde occidental. Le renchérissement du prix du carburant, les menaces de rationnement, la culpabilisation de la conduite sportive et des limitations de vitesse draconiennes transformeraient le regard des Français sur les voitures. Surtaxée fiscalement, brimée par les pouvoirs publics, accusée de tous les maux dont  souffre le monde moderne, l’automobile se banaliserait pour se muer peu à peu en simple objet utilitaire.

     

    Un plateau de rêve

     

    Mais de toute cela, ni de l’annulation du Rallye 1974 au nom des économies d’énergie, les concurrents du Monte-Carlo 1973 ne se doutaient pas lorsqu’ils préparaient leur participation à la plus belle course routière de l’année.

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    La compétition s’annonçait  magnifique. Alpine engageait cinq  voitures officielles pour Andruet, Andersson (navigué par un certain Jean Todt dont les talents d’organisateur s’exprimèrent en qualité de coéquipier avant de lui permettre de présider aux destinées d’écuries prestigieuses puis de la FIA), Darniche, Nicolas, et Thérier. Quatre pilotes privés particulièrement talentueux défendaient aussi les couleurs de la marque française : Piot, Wollek, Ballot-Léna et Pat Moss-Carlsson (la sœur de Stirling Moss et l’épouse du pilote suédois Erik Carlsson). Équipées de moteurs 1800 cm3 d’une puissance de 165 chevaux, les voitures bleues faisaient figure de favorites. Afin de tenter de les contrer, Cesare Florio, alors patron de l’écurie Lancia, présentait quatre Fulvia HF dont l’une serait conduite par son meilleur pilote, Sandro Munari. Les  puissantes Ford Escort de Mikkola et Makinen ainsi que le coupé Fiat 124 Abarth de Waldegaard espéraient également tirer leur épingle du jeu. Thierry Sabine (Alpine),  Marie-Claude Beaumont (Opel Ascona), Walter Röhrl (Opel Commodore GSE),  Jean Ragnotti et Patrick Tambay (R 12 Gordini), Bernard Fiorentino (Simca 1000 Rallye 2), Gérard Larrousse (Alfa Roméo 2000 GTV) et Guy Chasseuil (BMW), autant de pilotes dont les noms resteraient dans l’histoire du sport automobile, tenteraient de s’approprier la victoire dans leurs catégories respectives.

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    Walter Röhrl à l’attaque avec sa Commodore GSE

     

    La course commença par une déception pour le clan Alpine. Au terme du premier secteur chronométré, la première Berlinette ne pointait qu’en sixième position, dominée par la Lancia de Munari, les deus Ford Escort et une Fiat Abarth. Certes, les Alpine avaient supporté les conséquences d’un concours malheureux de circonstances sous la forme d’une route plus enneigée que celle rencontrée par leurs adversaires. Ce résultat risquait cependant de porter  atteinte au moral  de  l’équipe.

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    Pat Moss Carlsson, si proche d’une nouvelle Coupe des Dames

     

    Dès les deux spéciales suivantes, les Alpine rassurèrent leurs supporters et revinrent à la pointe du combat, sans toutefois distancer leurs principales rivales. Munari et Mikkola demeuraient dangereux. Les mésaventures et les frayeurs n’épargnaient pas certains équipages. Piot calait après avoir tapé un mur de neige. Victime d’une sortie  de route, Bob Wollek voyait sa Berlinette s’immobiliser au bord d’un  ravin, deux roues au-dessus du vide, tandis que Munari crevait et terminait la spéciale en roulant sur la jante.

     

    Déceptions et confusion

     

    Puis une confusion totale régna sur la compétition. Une soixantaine de pilotes avaient déjà franchi le Burzet lorsqu’une sortie de route provoqua une interruption de la course. Quand un nouveau départ fut donné de longues minutes plus tard à la Camaro de Rouget, des congères s’étaient formées sous l’effet conjugué de la neige et du vent.

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    Jean-Pierre Rouget envoyait fort avec la Camaro

     

    L’énorme Chevrolet s’immobilisa en travers de la chaussée étroite, interdisant le passage aux voitures suivantes. Quatre heures plus tard, les ponts et chaussées n’avaient toujours pas dégagé la voie. Les organisateurs adoptèrent la  solution la plus brutale, c'est-à-dire  mettre hors course les cent quarante concurrents bloqués au départ de la spéciale. Ces derniers ne pouvaient pas se satisfaire d’une décision aussi injuste. Ils rejoignirent le rallye à Digne afin d’expliquer leur situation aux autres participants et de tenter de fléchir l’organisation en bloquant la course. Ses représentants ne voulurent rien entendre, faisant fi de l’indignation légitime des équipages prématurément éliminés. Quant aux concurrents encore en course, ils échappèrent aux barrages établis par les contestataires en pratiquant le tout-terrain à travers les champs enneigés.

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    Mikkola, meilleur représentant du Clan Ford

     

    Décidément peu inspirés cette nuit-là, les mêmes organisateurs infligèrent à Jean-Claude Andruet une pénalisation imaginaire de trois  minutes et le créditèrent d’un temps erroné. Le sort sembla s’acharner sur le pilote Alpine lorsqu’il partit en tête-à-queue sur une plaque de neige. Ces contrariétés n’affectèrent nullement la combativité d’Andruet qui continua à donner la pleine mesure de son talent sans jamais se décourager. Seul Munari aurait pu lui résister cette nuit-là, mais une sortie de route l’élimina définitivement. Sa fausse pénalisation annulée et ses temps rétablis, Andruet terminait le parcours commun du rallye en tête devant ses coéquipiers Andersson (à 1’ 44’’) et Nicolas (à 3’ 06’’) ; la Ford Escort de Mikkola suivait à 3’  25’’. Tous les autres adversaires de l’équipe française avaient abandonné ou étaient désormais attardés.

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    L’équipage Andersson – Todt opposera une résistance farouche à Andruet - Biche

     

    Rien n’était encore  acquis cependant pour Alpine. Il restait une nuit de  course,  celle du parcours complémentaire au cours duquel les pilotes  disputeraient sept épreuves spéciales, soit cent cinquante kilomètres de course pure. Jacques Cheinisse, le patron de l’écurie, souhaitait que ses pilotes restent sur leurs positions, que leur duel ne compromette pas les chances de la marque. Une franche camaraderie régnait au sein de l’écurie. Jean-Luc Thérier avait même proposé que les pilotes partagent toutes les primes d’arrivée lors des  rallyes du Championnat du monde. Cette solidarité primerait-elle sur les désirs individuels de gagner le Monte-Carlo ?

     

    Duel au bout de la nuit

     

    D’entrée de jeu, sur route sèche,  Andersson répondit par la négative. Andruet, qui n’avait pas pu trouver le sommeil la nuit précédente, se sentait angoissé. Craignant à la fois la sortie de route éliminatoire et la performance de son  rival, il perdit dix-neuf secondes dans la première spéciale. Dans la seconde, le célèbre Turini, le pilote nordique se rapprocha encore de onze secondes, mais Andruet reprenait confiance et estimait que son avance pouvait lui permettre de résister. Il réalisa le meilleur temps dans la troisième spéciale.

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    Crevaison pour Jean-Claude Andruet

     

    Puis la course sembla basculer lors du second passage du Col du Turini. Andruet creva, perdit plus de deux minutes et se retrouva troisième à une  minute cinq secondes d’Andersson et dix secondes de Jean-Pierre Nicolas. Biche, sa navigatrice, s’efforça de le réconforter et l’incita  à se battre jusqu’au bout de  la course. Bien lui en prit. Dès l’épreuve suivante, Andersson commit une faute de pilotage qui lui coûta quarante-cinq secondes. Andruet domina une nouvelle fois  son adversaire dans le sixième tronçon chronométré et reprit la tête du rallye pour quatorze secondes. La septième et dernière spéciale serait décisive. Andersson se livra à fond. Lorsque son temps fut annoncé, les visages d’Andruet et Biche se contractèrent ;  leur concurrent venait de  battre le record de l’épreuve. Quelques secondes plus tard, leur joie éclata. Ils avaient à nouveau devancé Andersson et remportaient le Rallye de Monte-Carlo.

     

    Malgré une panne d’essence dans les derniers hectomètres de course, Jean-Pierre Nicolas conservait la troisième place, assurant un triplé Alpine. Le championnat s’annonçait sous les meilleurs auspices pour l’équipe française. Il se terminerait par l’obtention du titre mondial des marques à l’automne 1973.

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    Jean Ragnotti offre une nouvelle victoire de groupe à la R 12 Gorde

     

    Même si leurs performances furent quelque peu éclipsées par l’extraordinaire combat que se livrèrent les  pilotes d’Alpine, d’autres concurrents méritèrent de figurer au Tableau d’honneur de ce rallye. Parmi eux, Gérard Larrousse, premier en tourisme de série au volant de son Alfa Roméo 2000 GTV,  Jean Ragnotti et Bernard Fiorentino, vainqueurs de leurs catégories respectives, Jacques Henry, meilleur amateur, ainsi que Pat Moss-Carlsson qui était proche de remporter sa neuvième Coupe des Dames lorsque sa boite de vitesses cassa, la contraignant à l’abandon.

     

    Thierry Le Bras

  • JEAN RAGNOTTI COURT TOUJOURS

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    Après une carrière superbe et éclectique qui le vit débuter en rallye, puis briller en Formule Renault et en production sur circuit, remporter le titre de champion de France de Rallycross 1977, offrir une incroyable seconde place à la petite R5 Alpine groupe 2 au Monte-Carlo 1978, devenir champion de France des rallyes en 1980 et 1984, de Superproduction en 1989, des rallyes (2 litres) en 1991, 1992, 1993 et 1994, remporter le Rallye de Monte-Carlo 1981 et le Tour de Corse en 1982 et 1985, réaliser des courses magnifiques  dans des tas d’autres épreuves comme Le Mans, Jean Ragnotti a pris sa retraite sportive en 1996.

     

    Pas une retraite complète toutefois, car Jeannot court encore parfois en VHC pour le plus grand bonheur des spectateurs. Jean Ragnotti a toujours été un pilote à la fois généreux, attaquant, simple, abordable, aussi sympa avec les spectateurs qu’avec les autres pilotes, y compris les amateurs et les débutants. Un authentique seigneur de la course automobile qui malgré un talent rare n’a jamais attrapé la grosse tête.

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    Jean Ragnotti participe ce week-end à la finale de la Coupe de France des rallyes VHC qui se dispute au Rallye de la Rochelle qu’il a remporté en 2007. Il y retrouve des pilotes peu connus du grand public dont certains avancent tout de même fort ainsi que d’autres anciens pros qui animèrent de nombreuses épreuves de championnat du monde ou de championnat de France comme Jean-Claude Andruet et Alaiu Serpaggi.

     

    Du spectacle en perspective, d’autant que Jean Ragnotti annonce la couleur. « Mon bonheur, c’est souvent de régaler le public par de longues glissades au mépris de quelques secondes perdues en route. Alors, le matériel dont je dispose me suffit largement ».

     

    Le matériel dont dispose jean Ragnotti, c’est l’Alpine  Berlinette aux couleurs Défense Mondiale équipée d’un moteur 1796 cm3 qui développe 165 chevaux. Une auto qui se sera fait remarquer à plusieurs occasions sur les routes de La Rochelle et du Tour de France Auto avant de s’attaquer au Monte-Carlo VHC 2010.

     

    Texte et photos :

    Thierry Le Bras