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CIRCUITMORTEL - Page 83

  • LOÏC DUVAL, PILOTE 908

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    C’est officiel, Loïc Duval, le Champion de Formula Nippon 2009 participera aux 24 Heures du Mans 2010 au volant d’une Peugeot 908, celle engagée par le Team ORECA-Matmut.

     

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    Loïc ne sera pas un rookie au Mans. Il a déjà disputé l’épreuve au sein de l’équipe montée par Hugues de Chaunac. C’était en 2008. Loïc avait effectué une course solide et s’était notamment fait remarquer par un triple relais parfait au petit matin sous la pluie. Le pilote chartrain avait aussi eu la joie de piloter la voiture à l’arrivée. « J'ai beaucoup apprécié mon dernier relais, confiait-il quelques minutes plus tard. Je dois dire que l'émotion au moment de passer sous le drapeau à damiers était assez intense ! » Une satisfaction supplémentaire l’attendait. Loïc reçut en effet le Prix Jean Rondeau décerné chaque année à un jeune espoir du sport automobile français ayant fait preuve de talent, courage et obstination. Ses performances lors des 24 Heures 2008, notamment pendant ses superbes relais sous la pluie, firent de lui un beau vainqueur de ce trophée.

     

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    En 2010, Loïc se lance de nouveaux défis. Conserver son titre de Champion de Formula Nippon au sein d’une nouvelle équipe où son ingénieur l’a suivi. Briller en Super GT au Japon avec le Team officiel Dome pour lequel il conduira la nouvelle Honda HSV 10. Et bien sûr, réaliser une belle performance au Mans. Pour la classique mancelle, Loïc Duval sera associé à Olivier Panis et Nicolas Lapierre. Tous les espoirs sont permis à un équipage de cette qualité.

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    Hugues de Chaunac ne tarit pas d’éloges sur Loïc. « Nous avons proposé son nom à nos partenaires ainsi qu’à Peugeot, rapporte Hugues de Chaunac. Il a un superbe palmarès et nous le connaissons. Les ingénieurs l’apprécient et il a toujours fait du bon travail… Il s’intègre facilement à une équipe et il a déjà côtoyé Olivier et Nicolas… »

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    Loïc s’attendait à disputer Le Mans pour le Team ORECA-Matmut, mais sur le proto 01 à moteur essence et pas sur la 908 HDI FAP. « Ce choix a été une surprise et une grosse satisfaction, témoigne-t-il. C’est aussi un soulagement. Je me dis que le travail paye. L’émotion a vraiment été intense ». Nul doute que Loïc Duval brûle d’impatience de participer à des séances d’essais au  volant de la Peugeot 908 du Team ORECA-Matmut et de la piloter en course à l’occasion des 8 Heures du Castellet les 10 et 11 avril.

     

    Et à la fin de la 24ème semaine de l’année 2010, les 12 et 13 juin, ce seront les 24 Heures du Mans ! Le 12 juin coïncide avec l’anniversaire de Loïc. Un podium comme cadeau pour ses 28 ans, ce serait sympa, surtout sur la première matche !

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    En attendant, pour tout savoir sur Loïc Duval et suivre sa saison 2010, n’hésitez pas à surfer sur son site et son blog :www.loicduval.fr

    Thierry Le Bras

  • MORTS EN FORMULE 1, un livre à lire absolument

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    Et si la F1 n’était pas un monde irréprochable ?

     

    Rivalités acharnées, équipiers entretenant des relations proches de la haine, jolies filles peu  farouches, Ferrari F 40 et autres attributs du luxe, enjeux financiers colossaux, le décor de l’intrigue est planté avec talent par Christian Vella,

     

    Grand reporter à L’Équipe, rédacteur en chef à TF1, producteur délégué d’Auto Moto, Christian Vella connaît parfaitement le monde de la discipline reine du sport automobile pour l’avoir fréquenté et analysé sans relâche depuis de nombreuses années.

     

    Dans l’univers F1 de Christian Vella, les pilotes sont respectés, même si les travers de certains sont dépeints sans concession. Mais l’auteur ne se fait guère d’illusions sur les personnages sulfureux qui pourraient – employons le conditionnel pour ne choquer personne – se laisser tenter par une ingérence fructueuse dans les affaires de la discipline reine du sport automobile.

     

    N’oublions pas l’argent et les intérêts colossaux que brasse la F1 dans la vraie vie. Un ancien acteur de l’organisation du défunt Grand-Prix de France me confia l’an dernier que le chiffre d’affaires global de la F1 correspondait au PIB du 9ème pays du monde. De quoi susciter bien des convoitises dans un cadre à l’abri des règles et sanctions d’un régime démocratique.

     

    Quelques affaires bien louches ont d’ailleurs déjà éclaté en F1. Elles laissent bien peu de traces en vérité. Les principaux bénéficiaires du Stepney-Gate et du Crash-Gate par exemple jouissent de l’impunité la plus totale tandis que le pauvre jeune pilote qui se fera pincer parce qu’il a fumé un joint en boite avec ses potes cinq jours avant une épreuve écopera de six mois de suspension de licence, quelles que soient les conséquences pour sa carrière et sa réputation. Selon que vous serez puissant ou misérable, etc, etc, chanta Michel Sardou en reprenant une fable de La Fontaine… Or puissants et mystérieux, certains acteurs du monde de la F1 le sont incontestablement. Bernie Ecclestone ne fut-il pas suspecté d’être le vrai cerveau de l’affaire du train postal ? Une rumeur qu’il écarte d’un revers de main en lançant sur le ton de la plaisanterie que ce n’est pas crédible parce qu’il ne se déplace jamais pour un pourboire ! En 1996, un journal belge a titré que 10% du budget de l’écurie Jordan provenait d’un groupe lié à la criminalité russe ! Le propriétaire de la marque de vodka Kremlyovskaia, un certain Riccardo Marian Fanchini était signalé par Interpol depuis 1982 pour complicité dans une attaque à main armée à Munich. Il était aussi sous le coup d’un mandat d’arrêt national américain et identifié par l’administration antidrogue des États-Unis comme organisateur présumé d’un trafic de 650 kg de cocaïne entre Panama et Anvers. Cet intriguant personnage animait à Anvers diverses sociétés liées à la Mafia russe. Le beau Riccardo y avait fondé le Kremlyovskaia Group qui exportait de la Vodka belge à Moscou. En 1997, la vodka Kremlyovskaia n’apparut plus sur les Jordan. Allez savoir pourquoi ? Certains se souviendront qu’à la fin des années 1970, les Williams  arboraient un autocollant au nom de Ben Laden. Alors, après de tels exemples, il n’est nullement déraisonnable d’imaginer des polars dans le milieu de la F1.

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    Franchement, en lisant le roman de Christian Vella, je me suis d’ailleurs dit que les ressemblances avec des personnages existant ou ayant existé n’étaient pas toutes fortuites. Dans son scénario, d’anciens nazis participent au business de la Formule 1 et tentent d’imposer leur loi aux écuries. Des accidents masquent des meurtres. Des journalistes renommés oublient le B.A. BA du métier pour se transformer en « porte-plume » serviles et peu regardants du pilote dont ils assurent la promotion. De lourdes menaces pèsent sur ceux qui rompraient l’omerta. Mais tout ceci n’est évidemment qu’une fiction sans rapport avec la réalité. Enfin, je crois… Sinon, la F1 deviendrait si décevante et si terrifiante qu’elle finirait par perdre tout son aura.

     

    En tout cas, le roman de Christian Vella offre ce qui caractérise un excellent livre, c'est-à-dire du plaisir au lecteur. Il lance aussi un pavé dans la mare, d’autant que dans le scénario, le narrateur, journaliste intègre, s’approche de la vérité. S’y brûlera-t-il les ailes comme Icare ? Réponse dans les dernières pages. Quant à la probité et à l’objectivité des journalistes et des acteurs du milieu, elle s’appréciera à l’aulne de la couverture que les grands médias dans lesquels de gros sponsors de la F1 sont annonceurs significatifs accorderont à ce polar auquel ne manquent ni les morts, ni le suspense, ni la curiosité qui pousse irrésistiblement le lecteur à découvrir la page suivante.

     

    MORTS EN FORMULE 1

    Par Christian Vella

    Éditions du Palmier

    Pour découvrir la présentation de l’éditeur, cliquez sur :

    http://www.editions-palmier.fr/Librairie/nouvelles-du-palmier/Grande%20bataille.html

     

    Thierry Le Bras

  • UNE PIGE A TRAPPES

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    24 Heures de Paris à Trappes 1988,

    je fais équipe avec Ségolen au volant de cette  Visa groupe B

     

     « On n’a que de bons souvenirs en  course automobile », m’a déclaré un jour Jean-Luc Pailler. Le plus titré des pilotes de Rallycross français a raison. Quand je repense à mes saisons de courses de côtes, ma mémoire restitue effectivement quantité de bons moments. J’en ai d’ailleurs rapporté certains sur ce blog :

     

    La Golf GTI, voiture passion :

    http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2008/03/26/golf-gti-voiture-passion.html

     

    Thierry Le Bras raconte des souvenirs de course automobile :

    http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2008/09/24/thierry-le-bras-raconte-des-souvenirs-de-course-automobile.html

     

    Les spectateurs sont sympas :

    http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2010/01/04/les-spectateurs-sont-sympas.html

     

    Outre des courses de côtes et des rallyes, j’ai aussi participé une fois aux 24 Heures de Paris sur le Circuit Jean-Pierre Beltoise à Trappes.

     

    Une idée née au resto

     

    L’idée de participer aux 24 Heures de Paris naquit de façon assez originale. Dédé Ségolen (de  son vrai nom André Gahinet), effectuait des remplacements comme médecin anesthésiste à l’époque. Parfois en Guadeloupe, parfois en métropole. Je le connaissais depuis 1976 en fait, l’année où j’ai débuté en course de côte. Dédé a participé à de nombreuses grandes épreuves comme le RAC, le Monte-Carlo, le Côte d’Ivoire, le Tour de Corse, et il a remporté le groupe 4 aux 24 Heures du Mans 1976 avec Alain Gadal et Maurice Ouvière.

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    Dédé Segolen aux 24 Heures du Mans 1976

     

    Il faisait partie de l’Ecurie Bretagne comme moi. Nous avions sympathisé. Un midi de février 1988, il est passé à Rennes en fin de matinée. J’habitais alors la capitale bretonne. Nous sommes allés déjeuner au resto avec lui et Didier Caradec, un autre ami qui courait aussi. Didier s’engageait aux 24 Heures de Paris sur une Porsche qu’il partagerait avec un préparateur de la région (Le Duigou). Il en a parlé. Dédé a dit qu’il avait reçu une invitation, mais qu’il ne pensait pas y aller. Puis il a eu une idée. Nous dégustions un bon whisky au Sévigné, une excellente brasserie de l’avenue Janvier alors tenue  par un couple de passionnés de sport automobile.

     

    - Dis donc, m’a lancé Dédé, tu as l’habitude des tractions toi (j’avais couru plusieurs saisons en Golf). Si tu faisais équipe avec moi ? J’apporte l’auto et les mécanos. Tu payes l’engagement et l’hébergement sur place. Tu t’occupes aussi d’amener la voiture à Trappes et de la ramener en Bretagne. Je travaille en région parisienne en ce moment. Je ne vais pas pouvoir m’en occuper (la voiture était dans le Morbihan, pas très loin de Rennes). J’ai dit banco et c’est comme ça que je me suis retrouvé au départ des 24 Heures de Paris au volant de la Visa. Un super souvenir. Au plan financier, des partenariats avec un groupe de transport et un réseau de radios auxquels s’ajouta notre prix permirent finalement de couvrir à peu près le budget.

     

    Un week-end à Trappes

     

    La Visa des 24 Heures de Paris 1988 n’était pas une 1000 pistes mais une deux roues motrices en fait. Dédé l’avait depuis la saison 1982. Il avait couru en rallye et en course de côte avec. Il avait même disputé le Rallye de Côte d’Ivoire au volant de cette voiture. Notre Visa était équipée d’un moteur de 1440 cm3 qui développait 140 cv si je me rappelle bien. Elle n’était donc pas très puissante, mais son comportement m’a étonné. La Visa était d’une efficacité redoutable. Un plaisir à amener. Facile à se mettre en main tant elle inspirait confiance par son comportement sain. L’autobloquant ne me posa pas de problème car j’avais piloté des Golf qui en étaient équipées. La direction n’était pas assistée. Mais le circuit de Trappes ne comporte pas d’épingle. Objectivement, l’absence d’assistance ne m’a pas gêné quoique je n’aie rien d’un roi du bras de fer.

     

    Les 24 Heures de Paris étaient ouvertes à des véhicules rassemblés en 3 catégories : les 2 roues motrices, les 4 roues motrices « esprit » groupe  B et les 4x4. Chaque catégorie de véhicules disputait 5 manches. Chaque pilote disputait une des deux premières manches, puis l’équipage se relayait lors des trois dernières.

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    Dans mon roman Circuit  Mortel à Lohéac,

    j’imagine une course se disputant en équipage sur la piste de Rallycross

     

    La piste de Trappes était un circuit de Rallycross et les courses en peloton étaient musclées. Imaginez une manche de Rallycross avec 20 voitures au départ. Aux essais, aller vite tout seul ne me posa aucun problème, à part 2 tête-à-queue au même endroit après une bosse lors de mes premiers tours  à cause de freinages trop tardifs en appui à l’entrée d’un gauche en descente et en dévers. Mais lors de la première des manches où j’ai pris le volant, j’avoue que la nervosité du peloton m’a perturbé et que j’ai perdu des places au départ de peur de froisser de la tôle. Lors des trois dernières manches, nous avons décidé que Dédé, que la perspective de quelques frictions avec les rivaux n’angoissait guère, prendrait le premier relais et moi le second. Là, tout s’est bien passé, et je n’ai pas hésité à fermer les portes quand c’était nécessaire. J’ai ainsi eu le plaisir de boucler une manche en seconde position. Nous avons finalement terminé quatrièmes des 2 roues motrices. Peut-être aurions-nous pu monter sur le podium sans un problème moteur qui nous a contraints à abandonner dans la cinquième manche. En  tout cas, j’avais pris beaucoup de plaisir au volant de la Visa groupe B.

     

    Le point de départ d’un roman

     

    Ce concept de courses par manches avec relais m’a bien plu. Je m’en suis inspiré quelques années plus tard pour bâtir le cadre de Circuit Mortel à Lohéac, un roman policier dont l’intrigue se déroule durant une grande épreuve disputée sur la piste de Lohéac :

    http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2007/08/30/un-roman-a-lohéac.html#comments

     

    A Trappes heureusement, notre petite équipe put se concentrer sur la course sans avoir à dénouer d’intrigue policière. Pas de méchants romanesques dans les parages.

     

    Dans d’autres épisodes de la vraie vie par contre, il m’est arrivé de rencontrer des personnages réels aussi foncièrement mauvais que les « méchants » qui pimentent Circuit Mortel Lohéac, J’ai par exemple croisé – hélas pour moi comme pour tous ceux qui eurent à faire à elle - une femme encore plus dangereuse et diabolique que celle connue sous le doux surnom de « la morue ». La morue de Circuit mortel à Lohéac aimerait s’accommoder à la sauce piquante. C’est une gourgandine aux instincts meurtriers, fraudeuse et escroc en jupon dont la seule existence suffit à polluer des âmes dans le roman. Elle fait de l’humour sans le savoir en appelant le mari qu’elle trompe et dévalise « mon petit sous à la crème d’oseille ». Si la réalité dépasse souvent la fiction, les vrais méchants, ceux qui jouent leurs rôles de nuisibles dans le monde réel, font rarement rire. Car il existe une différence fondamentale entre les méchants des fictions et ceux du monde réel. Les nuisibles de la vie réelle sont généralement insignifiants, un peu déficients mentaux, et totalement sans intérêt. Des vraies tâches ! C’est un improbable concours de circonstances qui a placé des êtres falots et pitoyables au cœur d’une intrigue alors qu’à part un hasard phénoménal, leur mesquinerie et leurs travers les auraient condamnés au mieux à l’indifférence, au pire à devenir la risée des autres. Dans les romans au contraire, il faut un « bon » méchant, un individu machiavélique, calculateur, qui se donne du mal pour élaborer les plans diaboliques qui feront frissonner le lecteur.

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    Une morue accommodée en hachis.

    Ce n’est pas celle de Circuit mortel qui n’est pas comestible

    et dégage une odeur de poisson  pourri, un peu comme les poissons

    de Cetautomatix dans les albums d’Asterix.

    Il est vrai que l’endroit préféré de la morue de Circuit mortel à Paris,

    c’est la rue Poissonnière !

     

    Ainsi David Sarel lutte-t-il régulièrement contre un prédateur, la morue :

    http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2007/01/22/recette-de-morue.html

     

    Le « bon » méchant n’est pas si facile à construire pour le romancier ou le réalisateur de cinéma. Contrairement à ce que pensent parfois des lecteurs ou spectateurs, il ne suffit pas de s’inspirer d’un personnage existant ou ayant existé. Pourquoi ? Parce ce que la hargne des vrais méchants est tellement sans bornes qu’elle ne paraîtrait pas crédible dans une fiction. Pour rester dans les comparaisons culinaires et humoristiques évoquées récemment, la mayonnaise ne prendrait pas. Le vrai méchant est trop fade pour faire recette. Il faut le savoir-faire du chef scénariste pour lui donner une saveur.

     

    Thierry Le Bras