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CIRCUITMORTEL - Page 84

  • PILOTE ET FIN GOURMET

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    Dans le numéro 1737 d’AUTOhebdo, Jean-Luc Taillade a évoqué les talents culinaires de Romain Grosjean, presqu’aussi à l’aise au fourneau qu’au volant.

     

    J’ai adressé au Forum-hebdo du magazine hebdomadaire qui sert de Bible à de nombreux passionnés de course auto un commentaire sur ce texte et j’ai eu la bonne surprise de le trouver publié dans le numéro 1738.

     

    J’ai constaté moi-même quand, plus jeune, je courais en course de côte, que de nombreux gentlemen drivers étaient aussi des amateurs éclairés de gastronomie. Et pas seulement ceux dont les voitures arboraient les couleurs de produits alimentaires.

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    En 1976 et 1977, la Rallye 2  de Stragliatti défendait les couleurs du Père Dodu

     

    La tradition ne se dément pas et je me réjouis qu’elle perdure, y compris chez les meilleurs pilotes.

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    Alors chers lecteurs, pour ne pas vous laisser sur votre faim, permettez moi de terminer cette chronique en roue libre par une cerise sur le gâteau, a kirch on the cake, sous forme d’anecdote mêlant expressions culinaires et carrière sportive à la sauce jeune pilote.

     

    Il arrive qu’on reproche à un bébé requin tout juste sorti de l’école de pilotage de faire le cake. Mais le pire pour un pilote, c’est sans doute de se trouver chocolat après s’être fait rouler dans la farine par un team qui a piqué le blé de son sponsor, puis le fait mijoter aux petits oignons avant de le laisser au placard et de le griller. De quoi lui faire monter la moutarde au nez, fût-ce loin du circuit de Dijon. Il ne restera alors au pilote qu’à espérer que les carottes ne sont pas cuites et à tenter de se consoler auprès d’une jolie supportrice au cœur d’artichaut…

     

    Pour  d’autres chroniques mêlant course automobile et gastronomie, rendez-vous sur :

     

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    http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2009/08/25/rallye-de-la-baule-des-emois-inoubliables.html

     

    ainsi que sur :

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    http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2009/11/06/le-retour-de-la-ds-citroen.html

     

    et sur :

    CHAMPAGNE LE NECTAR DE LA VICTOIRE.jpg

    http://confidentielpaddocks.over-blog.com/article-le-pere-noel-gate-ronnie-41311116.html

     

    Thierry Le Bras

  • Philippe Kruger tente l’aventure AUDI Quattro

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    Tout le monde se souvient des exploits de Röhrl, Mikkola et Michèle Mouton au volant des Audi Quattro préparées par l’usine allemande.

     

    D’autres pilotes ont engagé la Quattro en compétition. J’ai déjà eu l’occasion d’évoquer le  Suisse Claude-François Jeanneret, grand animateur du Championnat d’Europe de la montagne durant les années 80 et 90 :

    http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2009/02/17/l-audi-quattro-de-claude-francois-jeanneret.html

     

    Philippe Kruger s’était déjà illustré en rallye, notamment au volant de Golf GTI et de Talbot Lotus. En 1982, il s’aligna au volant de cette magnifique groupe B, loin de la préparation des voitures d’usine. Ici au Touraine, épreuve qui comptait pour le Championnat de France des rallyes, il espérait profiter des spéciales sur terre du samedi pour réaliser de jolies performances. Hélas, malgré une belle attaque, le pilote lorrain ne pourra jamais faire jeu égal avec les Porsche de Béguin, Fabre et Deyraut qui monopoliseront le podium. 1982 marquait une modification de la réglementation des groupes puisque ce fut la saison où apparurent les voitures des groupes N, A et B. Dans un premier temps en championnat de France, les machines des groupes 2 et 4 furent encore admises au départ à côté de celles des nouveaux groupes. Mais le changement de réglementation n’avait pas facilité la tâche des pilotes quant au choix d’autos performantes. Ce d’autant que les rallyes du championnat1982 intégraient à la fois des spéciales sur bitume et sur terre.

     

    De tous temps, certaines voitures firent le bonheur des pilotes privés en rallye. Ce fut par exemple le cas de la Berlinette Alpine dans ses versions groupe 4 et groupe 5, des Porsche groupe 4 puis groupe B et groupe F, des Talbot Lotus groupe 2, des R5 Turbo groupe B, des BMW M 3 groupe A et groupe F, et de bien d’autres encore. Mais si des privés ont fait gagner des Quattro en rallycross, je pense notamment à Caty Caly et à Jacques Aïta, la grosse groupe B allemande n’apparut pas souvent sur les routes du championnat de France et encore plus rarement au départ des rallyes français sur bitume hors championnat. Probablement parce qu’une bonne préparation coûtait trop cher.

     

    Quant à Philippe Kruger, si l’expérience Quattro ne lui apporta pas les résultats espérés malgré son excellent coup de volant, il enrichit plus tard son palmarès au volant de nombreuses autres bêtes de course parmi lesquelles des Samba groupe B, Toyota Celica GT 4, BMW M3, Peugeot 306 Maxi, Subaru Impreza WRX…

     

    Texte et photo :

    Thierry Le Bras

  • MIKE BEUTTLER, PRIVÉ DE GLOIRE

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    Mike Beuttler, pilote de F1 au début des années 70

     

    Vous souvenez-vous du moment précis où est né votre passion pour la course automobile ?

     

    Philippe Vogel, auteur d’une biographie remarquablement documentée sur Mike Beuttler, se rappelle très bien l’instant magique qui le rendit sensible aux rugissements des bolides menés par des pilotes. C’était le 15 juin 1969, lors des dernières minutes de l’incroyable duel que se livraient la Porsche 908 de l’équipage Larrousse – Hermann et la Ford GT 40 de Jacky Ickx  associé à Jackie Oliver. Après près de 24 heures de course, les deux voitures rivales roulaient roues dans roues. Tout allait se jouer dans le dernier tour. Un suspense haletant. Chez Porsche, le team avait décidé de laisser Hans Hermann assurer le dernier relais. Chez John Wyer, le jeune Jacky Ickx allait défendre les couleurs du team et du géant Ford. 1969, c’était encore un départ type Le Mans où les pilotes traversaient la piste en courant pour bondir dans leurs voitures et s’élancer pour un premier relais de folie sans prendre la peine de s’attacher. La veille, Jacky Ickx a traversé la piste en  marchant, a  pris le temps de s’attacher et a démarré en  queue de peloton. La course serait longue. Mais maintenant, à 2 minutes de l’arrivée, il faut finir au sprint, comme en F1. Hans Hermann, trop impatient dans le premier tiers des Hunaudières, se fera coiffer au poteau par le pilote belge…

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    Philippe Vogel, équipé d’un casque et d’une combinaison aux couleurs de Mike Beuttler

     

    Philippe Vogel a attrapé le virus de la course automobile. Il lit les magazines spécialisés, regarde les reportages de l’ORTF, colle son oreille au transistor les jours de Grands-Prix, suit tout particulièrement les performances de Jacky Ickx. Il s’attachera aussi à dessiner les plus belles machines qui font vibrer les spectateurs au bord des pistes d’endurance et de F1. Il ne connaît encore Mike Beuttler.

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    En 1969, Mike a 29 ans et il court en F3. Il a entamé sa vraie carrière de pilote dans cette discipline en 1967 après deux saisons plus légères en Formule Junior. Philippe le découvrira en 1972, au Grand-Prix de Belgique où l’a amené son oncle. C’est d’abord le casque du pilote anglais qui attirera son attention, un casque bleu métallisé aux parements blancs qui rappelle celui de Jacky Ickx. Mike Beuttler pilote une March jaune. La voiture participe au championnat grâce à des financements privés assurés par des amis du pilote, des amis financiers à la City de Londres.

     

    Mike Beuttler va devenir le pilote préféré de Philippe Vogel qui est encore adolescent. Mike est un excellent pilote. Il a remporté 3 courses de F3 en 1969, celles de Silverstone, Brands Hatch et Montlhéry. Sur le circuit français, il s’est imposé devant un certain Bob Wollek qui devait devenir ensuite un des meilleurs pilotes d’endurance de son époque au point de faire équipe au Mans 1978 avec un certain … Jacky Ickx. En 1971, Mike Beuttler court en F2 et remporte l’épreuve de Vallelunga. Il participe aussi au GP du Canada sur une March officielle. Puis en 1972 et 1973, il prend le départ de 28 Grand Prix et 8 courses hors championnat au volant de monoplaces engagées par le team financé  par ses amis, une écurie appelée Clarke-Mordaunt-Guthrie Racing, puis Clarke-Mordaunt-Guthrie-Durlacher Racing.

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    Mike Beuttler

     

    C’est au Grand-Prix de Zolder en 1973 que Philippe Vogel a la joie de faire la connaissance de Mike Beuttler. Le pilote de Formule 1 se révèle un gentleman sympathique et bien élevé qui se souvient du courrier que lui a adressé son jeune supporter quelques semaines plus tôt. Il il prend le temps de bavarder quelques minutes avec lui. Les Tyrell de Stewart et Cevert réussissent le doublé. Mike abandonne sur sortie de route. Mais qu’importe, Philippe Vogel sait désormais que l’homme Mike Beuttler est à la hauteur du pilote, un personnage attachant, généreux, sympathique. Il rêve de le voir monter sur des podiums, remporter des Grands-Prix, et pourquoi pas un titre ? Malheureusement, Mike ne courra pas en F1 en 1974. Le Grand-Prix de Watkins Glen, celui-là même où François Cevert trouva la mort, serait sa dernière course dans la discipline reine. Mike ne ferait plus qu’une apparition en course, aux 1000 km de Brands Hatch 1974. Il se lança ensuite dans les affaires aux US et disparut en 1988, victime d’une maladie cruelle que la médecine n’a pas encore réussi à vaincre malgré ses efforts et ses progrès, le sida.

     

    Qui fut Mike Beuttler ? Un pilote très rapide qui ne toucha pas les dividendes de ses efforts sous la forme de victoires en Formule 1. Pourquoi ? Parce que pour remporter des Grands-Prix, il faut un concours de circonstances parfait. Car le talent du pilote ne fait pas tout. Il lui faut une bonne machine pour s’exprimer, un team qui tienne la distance sur l’ensemble de la saison, une gestion interne qui ne le sacrifie pas aux intérêts de son équipier, des médias qui assurent sa promotion ou tout au moins ne lui nuisent pas, de bons conseillers capables de manœuvrer dans un milieu que Nico Rosberg qualifia en son temps de parc de requins. Non, la rage de vaincre et le coup de volant ne font pas tout. Certains facteurs de réussite échappent au contrôle du pilote et relèvent d’autre chose que certains appelleront hasard et d’autres destin.

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    Privé de gloire, l’ouvrage que Philippe Vogel a consacré à Mike Beuttler

     

    Au volant d’une F1 privée, Mike Beuttler ne trouva pas ce concours de circonstances et resta donc un pilote privé de gloire. Qui fut Mike Beuttker ? Philippe Vogel a décidé de le raconter dans un livre incroyablement bien documenté qui lui a demandé 5 années de recherches et de travaux. Un ouvrage salué par l’ensemble des journalistes spécialisés. Un ouvrage préfacé par un autre pilote rapide et attachant qui méritait lui-aussi un concours de circonstances à la hauteur de son talent, un Français affectueusement surnommé Godasse de Plomb, Jean-Pierre Jarier.

     

    L’ouvrage comporte 340 pages et 600 photographies. Il est disponible par correspondance auprès de l’auteur :

    * prix : 75 € + frais de port (9,10 € pour envoi France et 17,00 € pour un envoi Europe/UK)

    * Contacts :

    Phinorman@wanadoo.fr

    Ou sur

    http://mikebeuttler.hautetfort.com 

     

    Philippe Vogel se laissera-t-il tenter par d’autres biographies de pilotes dans l’avenir ?  Mike Beuttler fut son pilote préféré et il s’attache avant tout à le faire connaître  au travers de son ouvrage. Mais notre biographe n’exclut pas de travailler plus tard sur les histoires de Brett Lunger, un autre privé, américain. Sinon, le Sud-africain George Fouché et le Mexicain Michel Jourdain Jr recueillent aussi toute sa sympathie.

     

    Thierry Le Bras