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polars - Page 20

  • QUELQUES BMW A LA COURSE DE CÔTE DU MONT-DORE – CHAMBON SUR LAC

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    Francis Dosières, souverain en groupe A en 1985

     

    Il est des constructeurs comme BMW, Alfa Roméo, Porsche et quelques autres encore, dont la tradition rime avec excellence et performances. Rien d’étonnant dès lors à ce que leurs voitures jouent souvent les premiers rôles à diverses époques. Cette note ne prétend pas à la qualification de catalogue exhaustif, loin s’en faut. Je me suis contenté d’extraire de mes archives quelques photos de pilotes qui m’ont marqué au volant de BMW lors de diverses éditions de la CC du Mont-Dore – Chambon-Sur-Lac.

     

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    Francis Dosières fait incontestablement partie des rois de la montagne.

    En 1983, il courut avec une BMW 323 groupe N.

    En 1984, s’ennuyant un peu au volant de la groupe N qu’il trouve trop policée,

    il achète une 528 groupe A. Au Mont-Dore, où la concurrence des européens risque

    d’éclipser la 528 dépassée par la 635, il loue une de ces machines.

     

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    En 1984 comme chaque année, les candidats allemands au titre européen

    Défendent crânement leurs chances. Bien que plus légère et plus maniable que

    la 635, la 323 manque de puissance face à sa redoutable rivale que ses pilotes

    ne ménagent pas

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    Giovanni Rossi fit partie des grands animateurs des championnats de France

    et d’Europe durant près de 3 décennies. Alfa Roméo 2000 GTV, Opel Commodore GSE,

    Ford Escort 2000 RS, BMW 528, 635, M1, R5 Turbo lui permirent de remporter de très nombreuses victoires. Quoique qu’excellent pilote, Giovanni Rossi (comme d’ailleurs son ami Francis Dosières) est toujours resté un homme simple et abordable. Certains pilotes de circuit qui se prennent pour des Dieux vivants feraient bien de s’inspirer de ces deux pilotes qui, s’ils avaient eu les moyens assez jeunes de piloter de bonnes autos en circuit, auraient, j’en suis convaincu, su s’imposer parmi les meilleurs dans n’importe quelle discipline.

    Les photos ci-dessus furent prises en 1983 (la 528) et 1985 (la M1).

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    Avec Francis Dosières et Giovanni Rossi, Henri Vuillermoz

    reste dans les mémoires comme un des meilleurs pilotes de voitures fermées

    à cette époque. Après les Simca 1000 Rallye 2 et Rallye 3, la Ford Escort, la BMW 528 groupe A, Henri Vuillermoz décida en 1984 de revenir au groupe N avec une BMW 323 à la quelle succèderait ensuite une 325. Le voici en groupe N à l’édition 1985.

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    Marc Thilloy fit un passage assez bref mais remarqué dans le monde

    de la course de côte.

     

    Les BMW M1 ne furent pas très nombreuses en France. Les amoureux de cette voiture se rappellent le modèle décoré aux couleurs de la carte de France engagé par BMW France aux 24 Heures du Mans 1980. Didier Pironi partagea alors  le volant de cette voiture avec Dieter Quester et Marcel Mignot.

    http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2007/08/24/retour-au-mans-pour-didier-pironi.html

     

    Philipe Alliot disputa plusieurs courses avec une M1 groupe 5.

     

    Bernard Béguin osa avec Oreca le pari fou d’engager une M1 en rallye.

    http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2007/09/27/23-ans-plus-tôt.html

     

    Giovanni Rossi disputa le championnat de France et le championnat d’Europe de la montagne avec sa M1 aux couleurs Merlin pneus.

     

    Mais une autre M1 courut en France durant la première partie de la saison 1985. Elle était pilotée par Marc Thilloy. Ce pilote adorait la M1. Il en chercha une pendant plusieurs mois, en vain. On imagine aisément que les  M1 préparées  d’occasion étaient plus difficiles à trouver que les Golf GTI ou les R5 GT turbo groupe N. Marc Thilloy se rabattit donc sur une AGS Formule 2. Une voiture sympa aussi. Puis il trouva in extremis une M1 prête à courir. Il en fit l’acquisition. Une fois au volant, il se montra à son avantage. Hélas, il la détruisit dans une sortie de route peu avant le Mont-Dore. Il loua alors une 635 groupe A pour la classique estivale d’Auvergne. Aujourd’hui, Marc Thilloy court en VHC (si un lecteur a des infos ou/et des photos sur la M1 de Marc Thilloy – ou si par chance Marc lui-même lit cette note - , qu’il n’hésite pas à laisser un commentaire et à me contacter. Je mettrai une ligne l’hiver prochain une note sur cette merveilleuse GT et je serais ravi d’obtenir des photos de cette M1 qu’on oublie parfois).

     

    Aujourd’hui encore, de nombreux pilotes défendent les couleurs de BMW à la Course de côte du Mont-Dore – Chambon-Sur-Lac. Francis Dosières reste fidèle au poste avec sa 320 ST groupe A. La relève s’affirme avec des garçons comme par exemple Rémy Baby qui est déjà intervenu dans les commentaires de ce blog.

     

    Grâce à l’organisation d’une épreuve VHC en prologue de l’épreuve, le public peut encore voir des BMW Vintage vrombir et prendre de vrais appuis sur la montée vers le Col de la Croix Saint-Robert.

     

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    Philippe Burkhardt attaque au volant de sa 328 en 2002

     

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    Ceux qui ont connu les seventies se souviennent du spectacle

    Des BMW 2002 groupe 2 à l’attaque. Ici celle de

    Jaroslav Straka en 2002

     

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    Anne Baverey, un des meilleurs pilotes de F2,

    à l’édition 1983

     

    BMW, ce sont bien sûr de nombreux modèles qui s’illustrèrent dans de nombreuses catégories au fil de l’histoire de la course automobile. Mais ce sont aussi des moteurs qui animent des protos et des monoplaces. Pendant les années 80, Marcel Tarrès et Anne Baverey firent partie des rois de la montagne dont les F2  étaient animées pat des moteurs BMW. Il aurait été injuste de ne pas le rappeler.

    Vous pouvez également me retrouver sur http://circuitmortel.com , https://gotmdm.com/driver/ et http://polarssportsetlegendes.over-blog.com/

    NOTE MODIFIÉE LE 8 AOÛT 2014

     

    La course de côte du Mont-Dore m’a inspiré un polar dans l’univers de la course automobile. L’histoire s’intitule LE PACTE DU TRICHEUR. Elle se déroule en Auvergne. La course emprunte le tracé de la route du Col de la Croix Saint-Robert. 

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    Après la fiction, des annexes abordent la question des superstitions des pilotes en se fondant sur des anecdotes véridiques mettant en scène des pilotes d’hier et d’aujourd’hui.

     

    Le livre est disponible en cliquant sur http://amzn.to/1jAhsoF

     

    Je vous invite également à lire (gratuitement) cette courte histoire illustrée qui se déroule pendant une édition de la course de côte du Mont-Dore Chambon-Sur-Lac

    http://0z.fr/U10ZB

     

    Thierry Le Bras

  • SOUVENIRS DE LA COURSE DE CÔTE DU MONT-DORE – CHAMBON SUR LAC

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    Il faudra rentrer moins fort en course

    (1981 – 2nde montée d’essais pour le pilote de cette VW Scirocco groupe 2)

     

    L’épreuve du Mont-Dore – Chambon-sur-Lac représente une véritable institution dans le petit monde de la course de côte. Elle compte pour le championnat de France et pour le championnat d’Europe de la discipline, ce qui lui assure un plateau de grande qualité chaque année. En outre, comme elle se déroule début août, en pleine période de vacances estivales, des pilotes qui ne disputent pas l’intégralité du championnat faute de temps ou de budget profitent des vacances pour venir se frotter aux gros bras. Autant dire que les spectateurs ne sont pas déçus du spectacle qui se déroule dans un cadre grandiose.

     

    La Course de côte du Mont-Dore Chambon-sur-Lac 2009 se déroule le week-end prochain. Un moment propice à une petite plongée dans le passé de l’épreuve.

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    Une petite frayeur pour Vladimir Barras en 2002

     

    Et comme en matière de sport automobile, le choc des photos illustre parfaitement le poids des mots, voici quelques photos du gauche du transformateur en bas du parcours. C’est la première difficulté après 400 mètres d’accélération sur un tracé qui développe 5 kilomètres. A chaque édition, plusieurs pilotes s‘y font piéger.

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    Contrairement aux apparences, Jean-Luc Moreau n’est pas en perdition

    Il pilote simplement sa R5 Alpine groupe 2 à la Finlandaise, tout en travers.

    Un régal permanent pour les spectateurs (édition 1981)

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    Un habitué  de la discipline, Biancone  sur Porsche 934 groupe 4 Almeras
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    La Porsche 924 que pilotaient les frères Almeras au Mans 1981 sera pilotée par Jacques, le cadet, sur la pente du Col de la Criox Saint-Robert

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     Reboul fut un pilier de l’équipe Almeras

    En 1983, sa groupe F au look de 935 joue les épouvantails dans la catégorie

     

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     La bagarre fait rage dans toutes les catégories.

    Ici, Christian Dzierdzbicki, une pointure lui-aussi,

    au volant de Rallye 3 groupe A en 1983

     

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    Francis Dosières au volant de sa BMW 635 groupe A en 1985.

    Il remportera le groupe A dans toutes les courses du championnat cette année-là

     

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    Après la destruction de sa M1,

    Marc Thilloy dispute l’édition 1985 au volant de cette 635 groupe A de location

     

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    Le nom de Serge Bermant figure souvent en bonne place dans les colonnes d’Échappement.

    Le  pilote du Sud-Ouest reste associé à la Sierra Cosworth.

    Le voici en 1989, qui était, je crois,  sa première  saison

     

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    Sur le site de Chevallier Compétition consacré à la course de côte,

    Anthony Gasquet termine sa présentation par une citation de

    JM Fangio : « il faut toujours chercher à devenir meilleur, mais il ne faut

    jamais croire qu’on l’est devenu. » Anthony fait aujourd’hui partie

    des pilotes de F 3000 en course de côte. Au Mont-Dore 2002, il s’alignait

    sur une Lucchini équipée d’une moteur 1600. Bien sûr, cette figure ne fut pas

    exécutée lors de sa meilleure montée. Mais avec la devise qu’il s’est choisi, nul doute

    que le jeune pilote qui possède un beau coup de volant continuera à progresser

    et jouera un jour la victoire au scratch

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    Avant de devenir constructeur, Yves Courage fut pilote,

    et un .fameux pilote

    Il remporta l’édition 1980 de la CC du Mont-Dore.

    Le voici en 1981

     

    Vous aimez la course de côte et plus particulièrement l’atmosphère très particulière de celle du Mont-Dore ? Moi-aussi, vous l’aurez compris. J’ai d’ailleurs rédigé une fiction – presque un docu-fiction – qui se déroule durant l’édition 2002. Vous y trouverez un des personnages de mes romans au départ au volant d’une groupe N 2 litres. Pour découvrir cette course au sein de la course, cliquez sur :

    http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2007/08/12/mont-dore-chambon-sur-lac-une-sacrée-course-de-côte.html

     

    Dans quelques jours, je mettrai en ligne un nouveau texte sur le Mont-Dore. Vous y trouverez quelques superbes BMW qui s’y sont illustrées.

     

    Mais avant, je ne résiste pas au plaisir de clore cette note sur la seule photo mise en ligne aujourd’hui dont je ne suis pas l’auteur. Je ne l’ai pas prise, parce que je suis sur la photo, assis sur le plateau, à droite au premier rang. C’était l’été 1977. Je participais à l’épreuve sur une Golf GTI groupe 1 que je tractais avec une Opel Ascona SR. Cette année-là, j’ai remporté la classe 1301 – 1600 cm3 à 7 des 11 épreuves auxquelles j’ai participé. Le Mont-Dore fait hélas partie des 4 déceptions quant au résultat. Mais ce fut tout de même une belle expérience d’y participer.

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    Je suis en bas à droite sur la photo

    Derrière moi, c’est Guénaël Le Saux, qui assura fidèlement l’asssistance toute la saison

    avec Hervé Mouraud assis de l’autre côté du plateau

     

    En arrière-plan les Commodore GSE, Simca 1000 Rallye 2, Peugeot J7, DS, Alpine, Kadett GTE, illustrent oarfaitement l’atmosphère courses de côtes de l’époque, tant au niveau du plateau des concurrents que des véhicules tracteurs.

     

    NOTE MODIFIÉE LE 8 AOÛT 2014

     

    La course de côte du Mont-Dore m’a inspiré un polar dans l’univers de la course automobile. L’histoire s’intitule LE PACTE DU TRICHEUR. Elle se déroule en Auvergne. La course emprunte le tracé de la route du Col de la Croix Saint-Robert. 

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    Après la fiction, des annexes abordent la question des superstitions des pilotes en se fondant sur des anecdotes véridiques mettant en scène des pilotes d’hier et d’aujourd’hui.

     

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    Thierry Le Bras

  • PNEU IMPORTE LE CHOIX, pourvu qu’on ait la vitesse

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     FICTION

     Les visiteurs de Circuit Mortel connaissent David Sarel, l’avocat-pilote héros récurrent de mes romans qui court régulièrement en Championnat LMS, au Mans et dispute quelques rallyes. Ils connaissent également son entourage, notamment son parrain Éric Trélor qui lui a transmis sa passion de la course, Freddy Vivien, ancien Champion du monde de F1 qui a créé les Automobiles Vivia, Nick Vareski, ami d’enfance de David devenu designer de Vivia, Denis Grenier, autre ami proche de David qui fait équipe avec lui dans les épreuves d’endurance, Benjamin Bodin, ex-flic du 36  reconverti dans le privé qui assure la sécurité du Team et de David en particulier pendant les grandes épreuves…

     

    En 2008, l’équipage David Sarel – Denis Grenier et Yvonnick Le Squernach disputèrent les 24 Heures du Mans au volant d’une Vivia Supet GT. Leur objectif, la victoire dans la catégorie LMGT1. A 35 ans, David et Denis auraient fait figure de vétérans en F1, tout comme Yvonnick, à peine plus jeune qu’eux. Mais en endurance où l'expérience est capitale, ils formaient un équipage solide. Voici le récit du moment le plus délicat de la course.

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     Dimanche matin,  4 heures 15.

     Nick  réveille David. Dans 40 minutes, il va reprendre le volant.  Le préparateur du team lui fait faire quelques exercices de réveil musculaire.  Dans cette phase, il profite aussi de la luminosité procurée par les wake-up lights qui ont pour propriété de baiser la sécrétion de mélatonine, l’hormone du sommeil.

     

    - Sauf incident, Denis va te passer la voiture en tête des LMGT1, explique Nick. Mais la première Corvette est à 1 minute 30 et la première Aston à 2 minutes 12. Autrement dit tout reste à faire et il commence à pleuvoir. Denis est en pneus mixtes actuellement. Il va falloir que tu décides si tu repars en mixtes ou en full-rain.

     

    David écoute. Il va devoir opérer un choix stratégique lourd de conséquences. La lutte est si serrée dans la catégorie que toute erreur se paiera au prix fort.

     

    - André est dispo ? interroge David.

     

    - Oui, il t’attend au stand, répond Nick.

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    André Lebreton, c’est le joker, mieux, l’arme secrète du team en cas d’incertitude quant aux conditions météo. Car André, copain de longue date de Freddy Vivien et Éric Trélor, est un skipper qui s’est fait un nom dans les plus grandes épreuves comme la Transat anglaise, la Route du Rhum, le Vendée-Globe et bien d’autres courses. A 55 ans, il se lance encore dans des records transocéaniques et autour du monde à la barre d’un trimaran géant. Il faut dire qu’il ne fait pas son âge le marin lorientais.  Ses cheveux châtains foncés et son visage pigmenté de quelques taches de rousseur lui conservent une allure d’éternel adolescent. Mais André est un vieux loup de mer qui sent le vent, les nuages et les grains mieux qu’un appareil sophistiqué certifié par la Météorologie Nationale ou l’Administration des poids et mesures. La mission qui lui est confiée aujourd’hui, il l’a déjà exercée souvent pour le Team Vivia ainsi que pour Freddy quand il courait en F1. Les membres du Clan ont toujours fonctionné sur le modèle d’une famille. Certains sont d’ailleurs effectivement liés par des liens familiaux, tandis que d’autres se sont intégrés à cette famille de cœur, une famille choisie donc plus forte qu’une simple famille du sang où tout le monde ne s’aime pas forcément. André fait partie de cette famille. Déjà du temps de la F1, Freddy l’invitait sur certains Grands-Prix, notamment à Spa et en Angleterre quand il était disponible. Et André conseillait le pilote sur les choix de pneus lorsque l’équipe hésitait. « André m’a fait gagner au moins cinq Grands-Prix en sentant la pluie ou au contraire le retour du soleil avant les autres », s’enthousiasme toujours Freddy quand il évoque l’aide de son pote skipper.

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     David quitte l’espace repos, encadré par Benjamin et Nick. Il remarque que la pluie semble insistante. Il rejoint bientôt Jacques Dumoulin, le responsable des stands Vivia et André. Yves Taden se joint au groupe. Un peu plus jeune que David, Yves a commencé sa carrière comme mécano chez Vivia. Ce grand garçon blond un peu frisé au visage fermé comme beaucoup de Bretons possède toutes les qualités attachées à la ville d’Étel où il est né et où il habite encore. Franc, loyal, travailleur.  Affecté d’entrée à la voiture de David lorsqu’il commençait sa carrière de compétiteur en rallye et en course de côte, Yves a suivi l’ascension de son pilote avec qui il a noué une relation forte au fil des épreuves. Toujours l’esprit de Clan familial que Freddy, Éric, David et les autres se sont attachés à insuffler à l’équipe. Il est devenu son chef de voiture sur toutes les courses et veille à ce que la machine de David soit parfaite. Il commande les autres mécaniciens et organise leurs interventions. Yves joue un rôle particulièrement important dans l’équipe. Sans lui, les recherches des ingénieurs ne serviraient à rien. Une voiture bien conçue ne marche que si l’équipe de mécaniciens la prépare et la suit  avec minutie et rigueur.

     - Sans lui, il manquerait quelque chose dans l’équipe, confie David.

     

    La discussion s’engage tout de suite sur le choix des pneus.

     

    - Pour l’instant, nous sommes au point d’égalité parfaite entre les mixtes et les pleine pluie, annonce Jacques Dumoulin. J’ai pris des repères sur les temps de Philippe Tranech et Jean-Baptiste Bannier. Philippe est en mixte sur le proto Vivia LMP2. Jean-Baptiste a monté les full rain il y a un vingt minutes sur l’Audi R10. Ils ont bouclé les deux derniers tours dans le même temps à quinze centièmes près. Les tours précédents, Philippe était un peu plus vite.

     

    - Donc la piste est de plus en plus mouillée, constate David. Le tout est de savoir si ça va continuer où s’éclaircir. Ton avis André ?

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     - Pour moi, c’est parti pour durer et s’amplifier, répond le skipper. Le vent va continuer à apporter des nuages et il ne souffle pas assez fort pour les chasser. Je suis tenté de dire qu’il va pleuvoir au moins jusqu’au milieu de la matinée.

     - Combien de temps avant l’arrêt de Denis ? interroge David.

     

    - A peu près douze minutes, précise Jacques.

     

    -  Tu as encore un peu de temps pour faire ton choix, enchaîne Yves. J’ai fait mettre un train de mixtes et un train de full rain sous couvertures chauffantes. Tu as dix minutes.

     

    Nick et Benjamin écoutent la conversation sans intervenir. C’est David qui va rouler à plus de 300 à l’heure sur la piste mouillée. C’est à lui de choisir. Le pilote réfléchit, attentif au moindre signe. Jacques lui communique les temps. Denis améliore de quatre dixièmes par rapport au tour précédent.  Jean-Baptiste et Philippe améliorent aussi. Philippe a repris une demi-seconde au pilote Audi. Dans un tour et demi, Denis va s’arrêter.

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     - Que dit Denis à la radio ? s’enquiert David.

     - Il ne peut plus dans les Hunaudières. Pour l’instant, la piste reste mouillée, mais moins que tout à l’heure.

     

    - Dilemme, avoue David. André, toujours convaincu que la pluie va reprendre ?

     

    Le skipper s’avance en dehors du stand, hume l’air, apprécie l’angle des gouttes qui tombent poussées par le vent. Il  s’imprègne des éléments.

     

    - Oui. C’est toi qui décides, mais je suis sûr qu’il va se remettre à pleuvoir, et bien.

     

    - Alors, full rain.

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     Yves prévient les mécaniciens. Ils savent maintenant quels pneus ils vont monter lorsque la voiture s’arrêtera. David met sa cagoule, son caque, ses gants. Il se sent serein, totalement confiant dans le conseil d’André. Nick mitraille la scène avec son appareil photo. Denis vient d’engager la Vivia LMGT1 dans l’allée des stands. Il l’immobilise devant son box, détache son harnais. Déjà, les mécaniciens dirigés par Yves ont commencé leur balai parfaitement réglé. David ouvre la portière. Denis sort de la voiture, enlève son baquet. David installe le sien, se glisse au volant. Denis l’aide à fixer son harnais. Il est prêt pour trois relais. Ça y est, il reçoit l’autorisation de démarrer. Au premier coup de démarreur, le V10 rugit dans le dos du pilote. La Vivia avance dans la voie des stands à vitesse règlementaire puis accélère franchement en reprenant la piste.

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    Le revêtement est glissant. Il fait encore nuit. David doit se montrer vigilent et trouver le bon rythme. C’est dur de piloter sous la pluie. Les projections d’eau des autres concurrents forment un véritable écran devant les phares et  réduisent singulièrement la visibilité. Pourtant, il faut faire chauffer les pneus et ne pas laisser les autres éléments de la voiture refroidir. Une machine de course ne comporte pas comme une berline. Elle fonctionne parfaitement à un certain rythme, à certaines températures. En-dessous, elle devient vicieuse. David doit composer avec ces exigences et l’adhérence précaire de la piste. D’habitude, il se débrouille bien dans cet exercice ; il n’y pas de raison qu’il n’y parvienne pas aujourd’hui. Il élargit ses trajectoires par rapport à celles adoptées sur piste sèche, accélère un peu plus doucement, évite de monter sur les bordures, se tient prêt à corriger les  dérobades de la machine. Il prend confiance. A son second tour de piste, la pluie se met à tomber averse au virage du karting. David sourit. Merci André, il l’a guidé vers le bon choix de pneus. Sans doute les Aston et les Corvette feront-elles le même dès qu’elles s’arrêteront, mais au moins, il n’aura pas perdu de temps par rapport à elles. Mieux vaut être devant avec une faible avance que derrière, fût-ce dans les roues de son adversaire.

    Il reste onze heures de course. Tout peut encore arriver. Bientôt, le jour va se lever sur la piste du Mans qui se transforme en patinoire. Ce relais qu’accomplit David est un des plus durs des 24 Heures, celui où la fatigue commence à se faire sentir, où la lumière pâle, sorte d’entre chiens et loups, favorise les fautes de pilotage. Combien de voitures ont-elles fini dans les rails à ce moment de la course lors des précédentes éditions ? Beaucoup sans aucun doute. David n’a pas l’intention de se laisser piéger. A la radio, Jacques Dumoulin l’informe que l’Aston qui le suit a aussi opté pour des full-rain mais que l’équipage de la  Corvette qui est troisième a parié sur les mixtes. Qu’importe, pour l’instant, David est le plus vite en piste dans la catégorie LMGT1.

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    Bientôt, le jour va se lever. A Mulsanne, un clan composé d’amis, de membres de la famille, de sponsors et de supporters irréductibles des pilotes Vivia sont en place. Dans quelques minutes, David les apercevra pendant une fraction de seconde à la fin de son freinage. Il n’aura pas le temps de faire le moindre signe. Il est en piste. La voiture est en limite d’adhérence, prête à chahuter à la première imprécision de son pilote. A la sortie du droite, elle partira en dérive des quatre roues pendant que David dosera une accélération combinée à une amorce de contre-braquage. Complètement concentré sur son pilotage, il ne pense à rien d'autre. Mais leur  présence de ses proches au bord de la piste booste tout de même son subconscient et favorise sa sérénité

    NOTE MODIFIÉE LE 10 JUIN 2014

    david sarel,24 heures du mans,vivia

    Retrouvez David Sarel quelques années plus tôt :

    * dans un roman dont l’action se déroule pendant un rallye : http://0z.fr/JHYvp

    * dans  le cadre d’un déjeuner aux saveurs douces – amères : http://bit.ly/1juLvyH

    * dans l’univers plein d’intox de la F1 : http://0z.fr/2zYDt

     

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    https://twitter.com/ThierryLeBras2

     

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    Thierry Le Bras