et les frissons d’effroi de David
David est le personnage principal du PACTE DU TRICHEUR, mon prochain polar qui sort dans quelque jours. Pour vous faire mieux connaître sa vie à l’époque de son adolescence, j’ai le plaisir de vous offrir un feuilleton en 3 épisodes. Cette histoire met David en scène dans le même univers que le roman, celui du rallye et des superstitions qui rôdent auteur des pilotes… A la fin de chaque épisode, vous trouverez un vrai souvenir de rallye illustré par une photo. Ainsi, ceux qui ne se passionnent pas encore pour les fictions automobiles trouveront-ils un fait réel qui assurera leur curiosité pour chacune des notes à venir !
Dans l’épisode précédent ( http://bit.ly/1gymC5i), nous avions laissé David et Éric s’avançant sur la ligne de départ en roulant sur le pied du voyou qui avait lancé une miniature de cercueil à roulettes dans leur Vivia.
La crapule souffrait comme sur un ring d’ultimate-fighting. Elle venait d’encaisser coup sur coup. D’abord la portière du Coupé Vivia 2.0 Turbo claquée sur son poignet puis sur les doigts, puis une des roues motrices du puissant bolide lui torturant les os du pied.
Devant la Vivia, les personnes chargées du chronométrage n’arrêtèrent pas les départs. Ils étaient si absorbés par leur tâche qu’ils n’avaient pas réalisé la gravité de la situation. David et Éric ne les en blâmeraient pas.
Sonné par la douleur, l’agresseur eut le réflexe de s’enfuir par là où il était venu, en s’éloignant du départ le long des barrières de sécurité avant de les enjamber. Mais l’apparition d’un homme en colère dans son champ de vision contraria son projet. Il comprit tout de suite que le gars qui déboulait en courant de la butte dont il observait les pilotes allait lui tomber dessus. C’était facile à deviner. Son poursuivant portait un blouson aux couleurs du Team Vivia. Forcément un membre de l’équipe ou un supporter acharné prêt à casser la tête de celui qui s’en prenait à son équipage favori.
- J’vais t’avoir, salopard, rugit l’individu, ôtant définitivement tout espoir au gredin.
Le gougnafier avait raison de se méfier. Le nouvel intervenant, c’était Ronnie. Un gars solide et impétueux qui avait pratiqué la lutte bretonne avant de bifurquer vers la moto puis la course de côte, un gaillard sur les pieds duquel il ne fallait pas marcher. Car si le petit costaud aux cheveux blonds n’avait pas réalisé son premier rêve de gosse, intégrer l’Équipe de France de lutte, s’il n’était pas devenu un champion de la discipline, il avait tout de même remporté un certain nombre de matchs et restait capable de secouer à peu près n’importe quel quidam non entraîné au close combat. La canaille eut peur. D’autant qu‘un autre justicier – Dominique - suivait le premier vengeur à quelques mètres. Un peu moins rapide, l’air moins agressif, mais quand même du genre costaud, Le voyou était en danger. En plus, il était filmé depuis le début. L’objectif du caméscope de Nick ne le lâchait pas. S’il était pris, il ne pourrait pas prétendre qu’il avait juste essayé d’obtenir un autographe de David sans se rendre compte que la Vivia était aussi proche du départ.
Alors, la fripouille changea de technique. Elle traversa la route qui menait à l’épreuve spéciale, cherchant à s’échapper du côté gauche de la voie. Mauvaise idée. Marion et Margot Martinet entreraient dans la course juste après la Vivia. Contrairement à l’équipe de chronométrage, elles avaient compris ce qui se passait.
- Fonce lui dessus, enjoignit Margot à Marion.
Marion appuya sur l’accélérateur. La Sierra Cosworth bouscula le bandit qui, saisi par l’horreur, bascula sur le capot avant de s’affaler sur la chaussée. Il eut encore le réflexe de rouler sur lui-même afin d’éviter le coup de portière qu’essaya de lui balancer la pilote en passant à son niveau.
- Ces gens du rallye sont des brutes, pleurnicherait-il plus tard.
Faisant preuve d’un instinct de survie extraordinaire, le gangster se releva et se mit à courir en boitant. Pas longtemps. Ronnie, passé de l’autre côté des barrières de sécurité, lui fonça dessus tel un taureau de combat dans l’arène. A ma connaissance, les responsables du marketing chez Lamborghini ne caressent pas le projet d’attribuer le nom de Ronnie à une des futures créations du constructeur. Dommage. S’ils l’avaient vu ce jour-là, ils lui accorderaient cet honneur. Projeté contre un poteau électrique avec le violence de la foudre, le flibustier crut sa dernière heure arrivée. Sans doute regretta-t-il de s’être lancé dans une entreprise hasardeuse. La personne qui l’y avait incité l’avait prévenu que ses victimes étaient des teignes et qu’ils étaient entourés de chiens de garde aussi féroces qu’eux. Les coups de poings pleuvaient. Le malfrat ne savait pas qu’un homme pouvait cogner aussi fort, à part peut-être Mike Tyson, mais lui, il ne l’avait jamais affronté. L’image du boucher hachant les os de côtelettes de porc traversa son esprit lorsque les poings de Ronnie martyrisèrent ses côtes. Il se vit défiguré quand un crochet à la face l’envoya valdinguer cinq mètres plus loin contre un fourgon de pompiers avec un goût de sang dans la bouche. Ce fut pourtant ce coup qui arrêta la correction. Trois pompiers de service discutaient de l’autre côté du véhicule. La secousse imprimée au camion et le vacarme qui l’accompagna les attira sur le lieu du massacre. Ils arrivèrent juste au moment où Ronnie avançait sur son adversaire avec une détermination que n’aurait pas reniée Christophe Tiozzo.
Les pompiers n’avaient rien vu de l’origine de l’affrontement. Ils imaginèrent qu’un jeune homme se faisait casser la tête par une brute. Ils ceinturèrent Ronnie. Ils n’étaient pas trop de trois pour l’empêcher de continuer à transformer le livreur de mini cercueil roulant en chair à pâté. Arrivé sur le ring improvisé avec quelques secondes de retard, Dominique essaya de calmer le jeu. Le Coupé Vivia 2.0 Turbo attaquait maintenant les premiers virages de la spéciale. Mais la confusion la plus totale régnait cent mètres derrière la ligne de départ. La foule entourait Ronnie et les pompiers. Certains essayaient de raconter ce qu’ils avaient vu. D’autres, amateurs de violence, espéraient qu’un combat reprenne. Peu importait qu’il opposât Ronnie à la petite frappe ou aux pompiers. Pourvu que le sang coule… Ayant réussi à se libérer du carcan de la foule, Nick rejoignit enfin Ronnie et Dominique, un peu déçu de ne pas avoir pu être le premier dans l’action. Mais au moins, il pouvait montrer l’origine de la bagarre sur son caméscope et prouver que Ronnie n’avait faut que rattraper la racaille qui avait agressé son a. Profitant de la confusion, la petite saleté masquée s’était éclipsée. Ayant enfin compris la situation et constaté que l’haleine de Ronnie ne sentait pas l’alcool, les pompiers renoncèrent à appeler les gendarmes.
- Avec les conneries des pompiers, la caillera s’est barrée, enragea Nick en s’éloignant avec Ronnie et Dominique.
- Ouais, mais avec ce que je lui ai collé à ce connard, il ne risque pas de sortir sa nana en boite ce week-end, ricana Ronnie.
Ils rirent tous les trois, mais le cœur n’y était pas.
- Au fait, tu as vu ce qu’il a balancé dans la voiture ? s’enquit Ronnie. Pas une grenade au moins ?
- Nan, soupira Nick. Un cercueil à roulettes miniature, Un porte malheur. Ce soir, c’est Halloween et nous sommes en plein sur les terres de l’Ankou. Tout un symbole…
- T’as une idée d’où ça vient ? reprit Ronnie. La suite de vos mésaventures au Rallye des Volcans d’Auvergne ?
- Je ne pense pas, non. Mais j’ai mon idée. David m’a raconté un truc l’été dernier. Une histoire de Vaudou. On va voir ce qu’il en pense après la spéciale…
- Inquiétant…
A suivre…
Mais en attendant le prochain épisode de ce feuilleton, une véritable histoire de rallye…
DINARD, ÉTÉ 73 : un souvenir dans le monde du Rallye
Cette année-là, le Grand National Tour Auto s’élançait de Dinard.
Les Berlinettes Alpine et Porsche 911 ou Carrera RS 2,7 litres représentaient l’essentiel du plateau des voitures du groupe 3. Mais une autre machine attirait aussi les regards, la magnifique De Tamaso Pantera de Seguin et Gulieri. Un cocktail détonnant à base de châssis italien et de moteur Ford V8 5,8 litres développant 330 chevaux. Celle-ci abandonnera avant l’arrivée. La Pantera n’obtint pas les résultats espérés en compétition et c’est dommage car c’était une machine absolument magnifique. La plus brillante en France fut sans doute celle que pilota Bernard Degout au tout début des années 80 en championnat de France de la montagne. Elle y décrocha quelques superbes victoires de groupe en luttant contre des Porsche 930.
NOTE MODIFIÉE LE 24 OCTOBRE 2014
LE PACTE DU TRICHEUR, qui se passe quelques semaines plus tôt que ce feuilleton pendant le Rallye des Volcans est disponible. David en est le héros. Téléchargez le ICI au prix de 0,98 € : http://amzn.to/1jAhsoF
QUELQUES LIENS A SUIVRE
Ronnie, un ami fidèle du clan : http://0z.fr/DwoeM
Retrouvez Ronnie, Éric et Dominique dans une histoire saignante et pimentée au temps de leur enfance, une nouvelle sous-titrée La rondelle d’andouille de Guémené avec sa purée de châtaignes aux épices de Lorient. Présentation sur
David, tombé dans la marmite du sport automobile dès l’adolescence http://0z.fr/2zYDt
Pour télécharger l’application BONATO RALLY LIVE (Yoann Bonato est l’auteur de la préface du roman LE PACTE DU TRICHEUR)
https://itunes.apple.com/fr/app/bonato-rally-live/id623515834?mt=8&ign-mpt=uo%3D4
ou
https://play.google.com/store/apps/details?id=com.l308.appbuilder.app21350&hl=fr
David sur le site du Comité 12 de la Fédération Française de Sport Automobile pour un précédent polar :
http://www.ffsa.org/article.php?comite=comite12&titre_url=-circuit-mortel-a-loheac-&id=10763
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Thierry Le Bras