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Sport - Page 21

  • Un plat saignant et une addition indigeste 2/3

    Renseignez-vous bien sur la composition du menu avant de commander…

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    Comme chaque année, chers amis, je vous invite à déguster un petit texte mijoté pour célébrer la Fête de la gastronomie. Amateurs de bonne chère, d’humour pimenté  et/ou d’automobile, ce menu de lecture  en 3 plats vous attend (suite dès demain matin) !

     

    Le premier épisode de ce feuilleton culinaire est raconté dans la note précédente :

    http://bit.ly/1rlBhnh 

     

    Philippe, le narrateur de l’histoire, a croqué la vie à pleines dents. Il éprouve  la nostalgie de sa jeunesse, une époque où,  avec son inséparable cousin Laurent. ils ont aimé les bolides, les jolies femmes, les bons petits plats, le sport, les vacances au bord de la mer, les musiques tourbillonnantes… Mais ça c’était avant, quand ils mangeaient leur pain blanc. Maintenant, le chef de l’Èlysée sert une soupe à la grimace…

     

    Chronique d’un assassinat annoncé

     

    Tout avait commencé un peu plus tôt, lorsqu’une courge à la tête de tomate farcie avait profité de deux accidents d’hôtel (l’un dans un beau quartier parisien, l’autre à New-York) pour tenter sa chance au plus haut niveau de l’État. Il avait annoncé d’entrée la manière dont il cuisinerait la France.

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    « Moi président, je combattrai l’inégalité du goût, la première injustice de la société française. Il n’est pas juste qu’avec la même somme d'argent, certains se contentent d’une boite de conserve NORMALE alors que d’autres, parce qu’ils ont reçu le privilège du goût de l’effort, du savoir cuisiner et de la culture gastronomique, se régalent insolemment d’une succulente omelette aux herbes accompagnée de délicieuses petites pommes de terre sautées, des patates de leur terroir, des patates différentes d’une région à l’autre. Moi président de la République, je ne supporterai pas cette arrogance des privilégiés du palais, des riches en facultés gustatives, vis-à-vis des plus pauvres en traditions culinaires.

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    Moi président, je veux une société alignée sur la plus mauvaise des cuisines. Moi président, je vous promets une société sans odeur et sans saveur. Moi président, je mettrai en place une société où aucun parfum de pintade rôtie ne viendra exciter votre appétit au moment où vous ouvrirez une boite de raviolis normaux. Moi président, je n’ambitionne  pas que les Français mangent à leur faim. Mais ce que je vous promets, c’est que les autres ne prendront pas plus de plaisir à table que vous. Je ne le permettrai pas. Je prendrai toutes les mesures nécessaires afin que la gastronomie disparaisse, que les bons petits plats soient définitivement éradiqués, que personne ne prenne plus de plaisir à manger.

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    « Moi président, je préparerai un menu spécial pour les vieux. Je l’appellerai la portion congrue. Ils n’auront plus le droit qu’à un bol de bouillie par jour. Ils n’ont pas besoin de plus, de toute façon ils n’ont plus de dents pour mâcher, alors… Elle est bien épicée ma blagounette, non ?

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     "Moi président, je combattrai aussi l’automobile. Moi président, je ne tolérerai plus que des Français roulent avec des cabriolets, d’autres avec des breaks, d’autres avec des berlines. Moi président, je ne tolérerai plus qu’un modèle unique d’automobiles en France. Ce ne sera pas la 2cv, non, car c’est un modèle subversif. Cette voiture a ses adorateurs et on n’adore que le Parti Sectaire (PS) qui m’a donné son investiture. Ce ne sera pas la DS, une voiture de riches, ni la R8, trop nerveuse, ni la 4L, trop joyeuse, ni la Simca 1000, trop sympa, ni la Panhard PL 17, trop originale, ni la 404, trop bourgeoise… Non, moi président, j’obtiendrai de l’Allemagne, celle de l’Est, celle dont j’aime le mode de vie sans luxe ni tentations, qu’elle nous livre les plans de la Trabant. J’exigerai ensuite de notre industrie automobile qu’elle ne fabrique plus qu’un seul modèle de voitures, des Trabant, toutes grises, avec une garniture intérieure rose, et des parechocs verts, des Trabant toutes pareilles, NORMALES, sans aucune option qui les distingue. Moi président, je ferai retirer de la circulation les voitures qui existent aujourd’hui. Moi président, je ne vous garantis pas que vous aurez votre Trabant française avant plusieurs années, que vous aurez des pièces pour la réparer, de l’essence à mettre dans son réservoir, des parkings où la garer. Mais moi président, je vous promets que personne n’aura une voiture plus belle que la vôtre, que personne ne vous doublera plus parce qu’il conduit mieux que vous ou qu’il a acheté un modèle plus puissant. Moi président, je vous promets l’égalité automobile dans la normalité, dans la médiocrité.

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    Oui, je vous promets de tenir mes engagements, car moi président, je vous garantis que ma priorité sera de combattre la cuisine et l’automobile qui sont les mamelles d’inégalité de notre société. Dans votre cuisine, avant, il y a un fait tout. Mais ça, c’était avant. A la tête de l’État, le changement c’est maintenant. Il y aura un gros Fait rien, rien sauf tout prendre à ceux que vous n’aimez pas, que vous enviez, qui ont quelques sous plus que vous. Je m’y engage et je ferai ce que j’ai dit, soyez en sûrs.

     

    Un nouvel appétit de vivre ?

     

    - Pourquoi tant de rage contre l’automobile et la cuisine alors que vous ne parlez ni des actions en bourse ni des biens immobiliers, ni des comptes secrets et que vous coptez dans votre entourage un spécialiste des Caïmans, s’était étonné un des collaborateurs du parti sectaire ? Est-ce pour nous protéger, nous qui avons engrangé du blé et le stockons dans des paradis fiscaux ?

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    - Ne vous inquiétez-pas, avait ricané le candidat. Les Français, je leur piquerai tout, à tous, aux plus riches comme aux plus pauvres. Je dévorerai ce qu’ils possèdent. Je réduirai les classes moyennes aux petits oignons. J’ai une recette pour ça et une idéologie finale qui dépasse nos frontières. Mais ces cons de Français, ils se gavent de la jalousie du voisin. Ils vomissent sur sa bagnole et ils salivent sur  ce qu’il a dans son filet à provisions. Il suffit de leur dire que je vais saler la note fiscale de leur voisin et le rôtir encore plus qu’eux  et ils voteront pour moi comme un seul homme Ils savent  que je vais leur retirer le pain de la bouche jusqu’à les mettre sur la paille, mais ils s’en foutent du moment que je tonde leur voisin comme un œuf. J’ai compris les Français. Ne vous en faites pas. Quand j’en aurai fini avec eux, ils n’auront plus un radis à se mettre sous la dent. Il n’y aura plus de blé en France. Mais les Français accepteront tout, ils me plébisciteront  du moment que je fais du mal à celui qui a dix centimes de plus qu’eux dans la fouille. Les Français sont des veaux, De Gaulle l’a analysé  depuis longtemps. Ils avaleront goulument mes salades. Ils iront à l’abattoir en courant sans se douter que je vais les dépecer sans anesthésie  et que mon objectif n’est ni leur appétit de bonheur ni leur soif de bien-être. Oh non…

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    Le programme du candidat sectaire n’ouvrait pas l’appétit. Il promettait de mettre les Français au pain sec et à l’eau. Car bien sûr, les vins et spiritueux étaient à la même sauce que les aliments solides, autrement dit normalisés, banalisés, réduits à la médiocrité. Malgré les supplications de son camp, terrifié par cette attaque contre un peuple connu pour son goût de l’alcool,  le candidat avait refusé de mettre de l’eau dans son vin.  Au début, un des poids lourds de son parti s’était gaussé en se tapant sur les cuisses. « Ce flan président, on croit rêver… ». Ses autres « amis » avaient surnommé le candidat « Flan aux framboises » à cause de son teint et de son air un peu simplet.

     

    Le candidat avait tenu bon, concédant tout de même l’eau de vie sans parfum particulier, histoire de convaincre une copine du Nord qui carburait aux alcools forts et bafouillait tant qu’elle n’avait pas chauffé le four avec une bonne dose.  Il s’était inspiré de son modèle, un type foncièrement proche de lui dont la recette tenait en quelques mots, taper sur le cul des vaches avec un air sympa.

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    Le grand Corrézien détestait l’automobile. A un salon de l’auto, il avait exigé que les voitures sportives soient sous bâches lors de sa visite. Le programme autophobe du candidat le ravissait. Il l’avait soutenu sans réserve  après avoir obtenu une inflexion sur un aliment et une boisson alcoolisée. Dans son dernier meeting, le candidat avait annoncé que, lui président, il tolérerait deux nouvelles exceptions à l’éradication du goût, la tête de veau et la Corona.  Le Corrézien et ses amis s’étaient rangés derrière le candidat. Mais pas sa femme, dotée, elle, d’un solide bon sens que le Corrézien perdait depuis qu’il jouait contre son camp. Le candidat s’était sournoisement  présenté comme le fils spirituel du Corrézien. Il avait  caressé le cul des veaux dans le sens du poil. Il leur avait promis ce qui les séduisait le plus, nuire à leurs voisins encore plus qu’à eux. Et ça avait marché, les veaux l’avaient élu, suivant leurs plus bas instincts, ceux de la jalousie, de la mesquinerie, de la haine excitée par l’envie. Tel un capitaine de pédalo, le candidat devenu président avait mis le cap sur le naufrage de la France.

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    Philippe sentit qu’on lui secouait l’épaule. Il sortit de sa torpeur et ouvrit péniblement les yeux. Une douce odeur de pain grillé et de café frais lui mit l’eau à la bouche.

     

    - Réveille-toi, marmotte, plaisantait son cousin Laurent. Le petit déjeuner est prêt. Je l’ai préparé avec Christina.

     

    Laurent avait l’apparence d’un adolescent. Bronzé par le soleil, vêtu d’un polo rouge et d’un short blanc, il semblait prêt à croquer la vie à pleines dents. Laurent n’était son aîné que de quelques jours. Mais alors, si Laurent avait une quinzaine d’années, il n’était pas lui, Philippe, au bord de la retraite ! Il avait fait un cauchemar.

     

    - Rejoins-nous dehors, lança Laurent en sortant de la caravane avec la cafetière d’une main et une corbeille de pain grillé de l’autre.

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    Philippe ouvrit le rideau de la vitre au-dessus de sa couchette. L’Alfa avec laquelle ses amis Xavier et Alain étaient venus en Bretagne stationnait tout près. La Mustang de Dany, le fiancé de sa jolie cousine Christina et l’équipier de Xavier dans les épreuves d’endurance aussi. Il se rappelait tout maintenant. Ils étaient en juillet 1967, en vacances au camping de La Guimorais sur la Côte d’Èmeraude.  Comme chaque été, ses parents et ceux de Laurent y installaient leurs caravanes. Il dormait dans l’une d’elles avec Laurent. Ils la partageaient avec Xavier et Alain qui étaient plus que des amis, de véritables grands frères. Christina et Dany avaient établi leurs quartiers dans l’autre. Ils passaient une semaine formidable. Le Général De Gaulle était Président de la République et Georges Pompidou Premier ministre. Ils ne voulaient que le bien des Français et œuvraient sans relâche pour les enrichir, pas pour les appauvrir. Mitterrand avait pris sa branlée aux présidentielles de 1965. Il ne reviendrait pas de sitôt. La veille au soir, la petite bande s’était régalée de moules marinières et de far breton au restaurant des Chevrets  à côté du camping. Rien de grave en vue. Toute la bande allait rire quand il raconterait son cauchemar. D’ailleurs, quand il arriverait à l’âge de la retraite, il n’y aurait plus de 2cv, plus de Trabant, et personne n’aurait plus l’idée de mettre la population au régime sec ni de l’écraser d’impôts…

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    En fond sonore, le transistor Philips diffusait  « Le soleil », chanson interprétée avec volupté par Brigitte Bardot, celle auprès de qui l'amère mademoiselle Monroe avait l'air d'un homme. Le soleil brillait. Ils passaient une semaine de vacances magnifique. Dans quelques jours, ils partiraient tous à la Course de côte du Mont-Dore. Xavier et Dany, pilotes automobiles professionnels, s’y alignaient. Le premier sur une Porsche 906, le second sur une Formule 3. La vie était belle ! Philippe  sortit du sac de couchage, enfila un short et un polo, puis se précipita rejoindre les autres.

     

    A suivre…

     

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    Vous voulez partager de bons moments avec Philippe, Laurent, Christina et les autres ? C’est possible. Ils sont les personnages principaux de VENGEANCE GLACÈE AU COULIS DE SIXTIES, un polar vintage, automobile, humoristique et gourmand à consommer sans modération au prix très light de 3,55 €  http://amzn.to/1nCwZYd

     

    Le clin d'œil vintage du jour : « Le  soleil », interprété par Brigitte Bardot, au sommet de la célébrité en 1967  http://bit.ly/1mphDHH

     

    Philippe et Xavier au Rallye de la Baule (des émois inoubliables) http://bit.ly/1fWbM7x

     

    Une cuisine pas si festive, préparée avec soin, mais sans amour, alors… http://bit.ly/1juLvyH

     

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    Thierry Le Bras

  • Un plat saignant et une addition indigeste (1/3)

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     Comme chaque année, chers amis, je vous invite à déguster un petit texte mijoté pour célébrer la Fête de la gastronomie. Amateurs de bonne chère, d’humour pimenté  et/ou d’automobile, ce menu de lecture  en 3 plats vous attend (suite dès demain matin) !

     

    Philippe approchait de la retraite. Il se sentait dans une sorte de brouillard sinistre. Le temps avait passé depuis ses premières 24 Heures du Mans au bord de la piste. Cette année-là, Ford l’avait emporté pour la première fois.  Il était encore collégien à cette époque. Il avait vécu une belle jeunesse  avec son inséparable cousin Laurent. Avant,  ils avaient aimé les bolides, les jolies femmes, les bons petits plats, le sport, les vacances au bord de la mer, les musiques tourbillonnantes…

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    Mais ça, c’était avant Tout avait changé peu à peu, au point d‘aboutir à une société sans odeur et sans saveur où la gastronomie comme l’automobile n’avaient plus droit de cité (ni de campagne non plus, d’ailleurs). Une société liberticide livrée aux desseins très flous d’un conducteur fou qui avait conditionné des QI d’huitres sans rien dans le citron.

     

    La prohibition du goût et du plaisir

     

    Les mots délice, saveur, arôme, parfum ainsi que tous leurs dérivés étaient rayés du dictionnaire. Des autodafés avaient été organisés dans toutes les communes de France afin de brûler tous les dictionnaires où ils figuraient encore, tous les ouvrages de cuisine, tous les recueils de recettes, tous les magazines traitant de gastronomie. Le chef de l’État voulait que tout soit NORMAL, ce qui excluait la recherche du meilleur, y compris et surtout en matière de cuisine et d’automobile, ses phobies.

     

    Les régions ne se partageaient plus le gâteau de la gastronomie française. Sous l’empire de la normalité uniforme, elles devaient mixer leurs ingrédients en reniant leurs particularités comme leurs frontières. Personne ne savait plus très bien selon quelle recette elles seraient découpées et cuisinées.

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    Les Bretons, qui avaient la tête près du Bonnet Rouge, vomissaient ce joug aussi lourd qu’un portique écotaxe qui leur interdisait la galette, aplatissait leurs portefeuilles devenus aussi fins que des crêpes. Le ministère de la gastronomie interdisait leurs plats préférés. Fini, les délicieuses  galettes à l’andouille, au jambon, aux champignons, au lard, à la saucisse, avec des œufs, du beurre, des tomates… La galette n’était tolérée que servie avec des ingrédients originaires d’ailleurs, de la choucroute, du riz, de la pimentade, du hareng… Une brave crêpière de Plouhinec avait tenté de sauver les traditions ancestrales en détournant l’esprit des lois. Elle avait imaginé accorder ses galettes avec du jambon de Savoie, du fromage suisse, de la charcuterie allemande, des moules d’Espagne, du rhum antillais, de la confiture d’oranges marocaines, des tomates d’Israël, des ananas cultivés à l’Ile Maurice… Elle était au placard pour 9 mois fermes sans possibilité de remise de peine ni de libération anticipée. « Le temps de la gestation d’un esprit civique », avaient écrit les magistrats aux ordres dans leur jugement. Elle aurait le loisir de réaliser que rien ne devait  plus mettre en valeur la cuisine française ni ses spécialités régionales. L’établissement de la cuisinière morbihannaise était confisqué par le fisc. En sortant de taule, elle n’aurait plus de blé, plus aucune possibilité de confectionner des crêpes ou des galettes.

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    Les statuettes, photos, vidéos et autres reproductions de Saint-Laurent,  Patron des cuisiniers étaient interdites dans les églises comme chez les marchands de souvenirs ou autres commerçants. Il en était de même de celles de Saint-André, Patron des poissonniers, Saint-Antoine du Désert, Patron des charcutiers, Saint-Barthélémy, celui des bouchers, Saint-Honoré, protecteur des boulangers, Saint-Michel, ami des marchands de fruits et légumes, ainsi que d’autres encore rattachés directement ou indirectement à un métier de bouche. Le petit dictateur qui s’était approprié l’Élysée avait soumis une requête au nouveau pape. Il lui demandait de décanoniser tous ces saints, attendu qu’ils ne respectaient pas les préceptes religieux plus que ceux de son parti sectaire car ils favorisaient non seulement l’inégalité face à la jouissance culinaire, mais aussi la commission du péché de gourmandise. La gastronomie était en danger dans le monde entier, tout pouvait arriver.

     

    Orage, eau, désespoir

     

    Le Journal Officiel venait de publier un nouveau décret. Utiliser une expression culinaire synonyme de plaisir était désormais incriminé et sanctionné de 3 mois de prison ferme.

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    Plus question d’appeler sa compagne mon petit sucre d’orge ni mon chou (car il existait des choux à la crème). Interdit aux femmes d’appeler leurs amants mon lapin (il pourrait être cuisiné chasseur ou à la moutarde), ni mon canard (suspect  d’être délicieusement accommodé laqué ou à l’orange). Des expressions plus triviales seraient également condamnables. Par exemple ma poule (il en existe au pot et à la crème) ou ma biche (la viande de biche ayant figuré à la carte de nombreux restaurants et traiteurs).

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    Encore avocat, Philippe soupira en lisant le décret. Il avait hâte de quitter le métier qui lui avait tant plu avant que le nouveau pouvoir détruise son utilité. Maintenant que les juges n’étaient plus que des valets appliquant  comme des machines automatiques des textes ridiculement répressifs, servait-il encore à quelque chose ?  Depuis des mois, tous les procès au pénal se concluaient inévitablement par le marteau de la justice écrasant le justiciable des peines maximales. Les juges tapaient aussi fort que l’administration fiscale. Les journalistes encore en fonction avaient oublié depuis longtemps toute notion de déontologie et d’information. Ils travaillaient à la propagande du dictateur et bavaient sur ses contradicteurs, ne reculant devant aucune falsification ni aucune bassesse pour les salir. Ils  soutenaient la tambouille élyséenne avec l’obséquiosité  de larbins en queue de pie dans les réceptions officielles du tyran. Un pays foutu ?

     

    - Il existe au moins une expression qu’il n’est plus nécessaire d’interdire, ironisa mentalement Philippe. Avant, on disait d’un bon vivant qu’il valait mieux l’avoir en photo qu’à table. Maintenant, avec ce qui nous reste dans les assiettes, avoir quelqu’un en photo ou à table ne change pas grand-chose. Personne ne risque de se resservir tellement les menus sont dégueulasses…

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    Affamée par son  bourreau, la France était déprimée. Il ne lui restait plus qu’un seul modèle de voiture, une caisse insipide, et elle avait perdu son appétit. Quant à son économie, elle était congelée.

     

    A suivre…

     

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    66, cuisine sympathique. Alain, personnage du roman, vous parle de ses recettes http://bit.ly/M3i5uT

     

    Le clin d’œil Vintage. En 1967, Sandie Shaw remportait l Eurovision avec Puppet on a string  http://bit.ly/1rLFsYI

     

    Le premier rêve prémonitoire de Philippe, une nuit de Noël  http://bit.ly/1cAXkvM

     

    Une recette de crime parfait décryptée par  David Sarel  http://bit.ly/1l7SOft

     

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    Thierry Le Bras

  • LA PASSION AUTOMOBILE D’ALEXANDRE DEDISSE

    Vivre la course de l’intérieur

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     « J’ai besoin des sensations que procure le pilotage, annonce Alexandre. Je n’abandonnerai jamais mon objectif qui est de devenir pilote automobile »

     

    A 19 ans, le jeune kartman de Baincthun près de Boulogne-sur-Mer vit pour la course. Et il ne ménage pas son énergie afin de  faire coïncider ses rêves avec la réalité.

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    Dans une société française tristement autophobe, allergique à la compétition et méfiante face à l’idée de récompense de l’effort, il est réconfortant de  trouver des jeunes sportifs comme Alexandre qui savent encore construire les fondations d’une carrière sportive. Notre pilote de kart aime l’automobile et s’intéresse à de nombreuses disciplines. Il apprécie un proto ou une GT des années 60. Il adore se battre roues contre  roues sur une piste de kart  et il a hâte de s’installer dans le baquet d’une monoplace.

     

    Une trajectoire tendue vers le sport auto

     

    « Le rêve absolu, c’est la F1, reconnaît Alexandre Dedisse. Mais je sais que les probabilités d’y arriver sont faibles. L’essentiel, c’est de piloter en course et d’en faire mon métier. Intégrer le plateau WTCC me comblerait aussi. Je crois beaucoup en l’avenir de cette discipline qui est médiatisée maintenant et qui attire des constructeurs et des sponsors. A dire vrai, toutes les disciplines du sport automobile me séduisent. Après le kart, piloter en monoplace me plairait bien. C’est juste une question de moyens financiers ».

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    L’argent, problème incontournable dans l’univers des sports mécaniques qui nécessitent un matériel performant et forcément coûteux. « J’aurais ben intégré l’Auto Sport Academy. J’avais 16 ans quand une chaine de télévision a diffusé un documentaire présentant son fonctionnement, témoigne Alexandre. Les caméras avaient suivi la promotion 2010 dont faisaient partie Paul-Loup Chatin et Stoffel Van Dorme. Je me suis renseigné. Et là, le coût m’a stoppé net. Il fallait réunir 140.000 € pour la saison, sans compter les conséquences d’éventuelles sortes de piste ». Alexandre se sent soutenu par sa famille. Son grand-père et son père s’intéressent à l’automobile et à la compétition. Mais accéder aux disciplines offrant des débouchés exige un investissement qui dépasse les sommes susceptibles d’être apportées par une famille, à moins qu’elle soit propriétaire d’une firme internationale.

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    Alexandre ne souhaite pas que ses parents consentent des sacrifices pour lui. Il cherche d’autres moyens d’atteindre son objectif. Parmi eux, l’exercice d’un métier au cœur des sports mécaniques. « J’ai obtenu mon Bac S option Sciences de l’ingénieur en 2013,  Je suis maintenant en 2eme année d'un BTS MCI (moteurs à combustion Interne). Après, je ne sais pas encore quelle voie je choisirai. Soit aller au Mans préparer une licence de mécano sport auto. Ou sur le circuit de Nogaro à l'École de la performance dans la préparation de véhicules de compétition.  Ou encore à l'École de l'Institut Français du Pétrole pour, j’espère, réussir dans l'ingénierie pétrolier en course auto. En tout cas, ce sera une filière qui me permettra de travailler dans le sport automobile et de piloter. »

     

    Alexandre ne manque pas une occasion d’acquérir des connaissances et de l’expérience. Stages, jobs de vacances dans le secteur de la mécanique, assistance d’un copain pilote un week-end où il ne court pas, autant d’activités qui prouvent que le jeune homme ne manque ni d’énergie ni de courage.

     

    Tout a commencé par la découverte des Grands-Prix

     

    « J’étais le seul garçon de la famille, se souvient Alexandre. J’aimais jouer aux petites voitures. Souvent le dimanche, mon père et mon grand-père regardaient la F1 à la télé. Vers 8 ou 9 ans, j’ai commencé à suivre les reportages avec eux. Je me suis immédiatement laissé captiver par les courses au point de ne plus pouvoir m’en passer.

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    « A cette époque, Schumacher gagnait tout ou presque. Il est devenu mon idole de jeunesse.

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    « Mon premier contact avec le karting date de l’année de mes 13 ans. J’étais à Berck, chez mon grand-père. Un jour de plein soleil, il m’a payé quelques tours de kart sur le petit circuit de Berck. J’ai tout de suite adoré.  Les sensations étaient magnifiques. J’ai même aimé mes tête-à-queue de débutant…  Après, à chaque séjour chez papi et mamie, je voulais retourner faire du karting encore et toujours.  Conscient de ma passion, mon père est venu me voir rouler. Par curiosité, il a regardé sur Internet le monde du karting. Nous sommes  allés voir des courses dans la région pour étudier leur déroulement et observer le matériel utilisé. Nous avons acheté mon premier kart de compétition  quand j’avais 14 ans. Nous avons  pris une licence « loisirs » pour rouler quelques week-ends. Nous  avons  progressé sur les réglages et moi, j’ai senti que mon pilotage s’améliorait.

     

    Une progression  régulière

     

    « Je ne vais pas prétendre que j’ai gagné d’entrée. La course demande un apprentissage. Je m’y suis appliqué et j’ai progressé régulièrement. Sans m’inspirer de mes pilotes de F1 préférés. En développant mon agressivité et ma technique tout seul. D’ailleurs, quand j’ai acheté mon premier casque, je n’ai pas reproduit les motifs d’un pilote renommé. J’ai choisi un modèle dont les couleurs étaient assorties à mon kart. Je n’ai jamais cherché à devenir un nouveau Michael Schumacher mais un meilleur Alexandre Dedisse. J’aime les tracés rapides, les grandes courbes. Je suis plus un pilote à l’aise dans les virages qui passent vite qu’un freineur. Attention quand même. Ce n’est pas parce que ce n’est pas mon exercice préféré que je me laisse faire si on vient me chercher au freinage…

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    « J’ai bien senti ma progression au fil des courses. Fin 2012 par exemple, j’ai couru une épreuve du  Championnat de France avec un nouveau châssis. D’entrée, j’étais dans le bon paquet. J’ai fini 5ème après avoir signé le 3ème chrono en course. Je suis monté pour la première fois sur le podium l’année suivante, en 2013. Quatre autres ont suivi la même année. Cette saison, je suis premier pour l’instant du Championnat de ligue (catégorie Nationale 160 kg). Il reste 3 courses. Je vais me battre pour conserver la tête ! »

     

    Alexandre grandit d’année en année. Il ne lui manque que des moyens financiers pour s’imposer au plus haut niveau du karting puis en automobile. Sérieux, calme, réfléchi, à l’aise dans les contacts, Alexandre Dedisse représentera un excellent vecteur de communication pour les partenaires qui s’associeront à son ascension.

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    Les Établissements Lefrancois (http://www.lefrancoistp.com/ ), entreprise de Travaux Publics et de transports située à Cleucleu l’ont déjà fait. Puissent d’autres se joindre à cette société afin de mettre en place un programme incluant des opérations de promotion et de réceptif permettant à tous les partenaires du programme de grandir ensemble grâce une synergie gérée dans l’intérêt commun de tous les partenaires.

     

    Rationnel mais humain

     

    S’il travaille sa trajectoire vers le sport automobile de manière rigoureuse et rationnelle, Alexandre n’en reste pas moins humain, attachant, et parfois même… un peu superstitieux. « A chaque fois que je m’installe dans le baquet du kart, c’est en montant du côté moteur, reconnaît-il spontanément. Objectivement, j’ai constaté que  je mettais mon casque, ma minerve et mes gants dans un ordre bien précis, toujours le même.  En outre, ma passion des sports mécaniques est une histoire familiale dans ma tête. Mon père est mon mécanicien .J’aime qu’il soit à mes côtés les week-ends de course. Une fois, il n’a pas pu venir. Il m’a manqué. Nous avons un rite tous les deux. Avant  chaque manche, il me donne une grosse poignée de main. Ça contribue à me motiver et à me mettre dans les meilleures dispositions avant la compétition. »

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    Alexandre fait aussi partie des pilotes qui manifestent des préférences quant à leurs numéros de course. « J’aime avoir un numéro comportant un 7. Mon préféré est le 17. C’était le numéro de mon père quand il participait à des compétitions de speed-sail dans sa jeunesse. Aujourd’hui, le 7 et le 17 sont souvent indisponibles  car déjà choisis par d’autres pilotes. Alors, j’ai décidé de prendre le numéro 71 qui est l'inverse du numéro 17. »

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    Au quotidien, Alexandre roule dans une Honda Prélude. Il adore cette voiture qu’il a trouvée à quelques kilomètres de chez lui. Elle l’a incité à s’intéresser à la marque et à ses modèles sportifs. Il se reconnaît volontiers sensible au mythe Ferrari. Mais si une écurie lui offre dans quelques saisons l’occasion de défendre les couleurs d’autres constructeurs, nul doute qu’il le fera avec cœur, énergie et talent. Car l’histoire d’Alexandre Dedisse et des sports mécaniques ne fait que commencer. Nous aurons l’occasion d’en reparler, c’est certain. Rendez-vous est pris pour suivre l’ascension d’Alexandre dans le monde fascinant des sports mécaniques !

     

    QUELQUES LIENS A SUIVRE

     

    Pour en savoir plus sur Alexandre Dedisse et le contacter :

    alexandre dedisse,karting,pilotes,jeunes pilotes,monoplace,wtcc,sponsors,partenaires,communication

    * sa page Facebook : https://www.facebook.com/alexandre.dedisse.210

    * son compte Twitter : https://twitter.com/ADedisse

     

    Yoann Bonato, un des meilleurs rallymen français - dont Alexandre est supporter - développe des opérations de communication audacieuses et  efficaces avec ses partenaires ! http://www.youtube.com/watch?v=ByZnPgeQVTI

     

    L’ascension commune d’une entreprise et d’une écurie (docufiction) grâce à un partenariat sportif  http://bit.ly/1i6dakx

     

    Une autre histoire de jeunes pilotes, avant  http://0z.fr/povoC

     

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    Thierry Le Bras