au bon vieux temps des sixties
16 septembre 2012, la sympathique petite commune d’Ille et Vilaine retrouve le tourbillon des années Vintage.
Quelques photos que j’ai prises ce jour-là de machines hautement symboliques des années soixante. D’autres notes évoquant ce week-end magique suivront au cours des prochains mois.
Dès aujourd’hui, retour au cœur des sixties. Sur Europe 1, Franck Ténot, Daniel Filipacchi et Lucien Morisse animent SLC Salut les copains. Johnny Hallyday, Sylvie Vartan, Sheila, Dalida et Claude François pointent en pole position des ventes de 45 tours vinyles. Ils roulent en Mustang, Mercedes, Rolls, DS 21, Sunbeam, Triumph…
La jeunesse se montre impitoyable. Les parents, ce sont des croulants, les plus vieux des PPA (passera pas l’année). Parallèlement, les jeunes qui foncent sur leurs scooters ou au volant de leurs décapotables se font traiter de blousons noirs par les adultes. Quant aux pilotes, ah les pilotes, ce sont des casse-cou, des fous du volant… et aussi les héros d’un monde hélas perdu, celui du volontarisme, de la compétition, de l’effort, de la fierté du progrès, de la récompense du talent, de la faim d’avenir délicieux.
Le succès populaire de la renaissance de la Course de côte de Saint-Germain-sur-Ille sous forme de montée historique dément l’autophobie que veulent nous imposer des pouvoirs publics inconséquents. Il correspond au triomphe du vintage dans tous les secteurs de la création et de l’économie, design, mode, littérature, BD, cinéma, automobile…
GT 40, l’arme de la revanche
1963. Enzo Ferrari a humilié Henry Ford. Il a fait semblant de discuter d’une cession de sa firme au géant américain. Puis il a dérapé en imposant des clauses inacceptables à l’acheteur. La transaction a capoté. Enzo Ferrari sait maintenant ce que vaut son entreprise. Mais l’affront qu’il a infligé à l’Américain exige réparation. Ford veut gagner en endurance et particulièrement au Mans. Il y parviendra en 1966 avec la GT 40 MK II 7 litres pilotée par Bruce McLaren et Chris Amon. Il récidivera en 1967 avec la MK IV de Dan Gurney – AJ Foyt. En 1968, la réglementation change. La cylindrée des prototypes est limitée à 3000 cm3 et celle des voitures de sport (produites à au moins 50 exemplaires) à 5000 cm3. Ford tire encore son épingle du jeu avec les GT 40 4992 cm3 confiées au Team John Wyer. Pedro Rodriguez et Lucien Bianchi l’emportent dans la Sarthe. L’année suivante, ce sera au tour de Jacky Ickx et Jackie Oliver.
La Ford GT 40 était d’abord conçue pour le circuit même si elle fit des apparitions dans d’autres disciplines. En trouver une à la Saint-Germain-S/-Ille Classic représenta une excellente nouvelle. L’exemplaire piloté par Éric Lebreton avait belle allure dans sa livrée bleu métal. Elle faisait penser aux couleurs des Cobra alignées par Caroll Shelby tandis que son autocollant Gulf rappelait des victoires des GT 40 John Wyer dans la Sarthe . Une auto que nous avons hâte de revoir en action.
Jaguar Type E, héritière d’une reine des 24 Heures
La Type D a remporté les 24 Heures du Mans à trois reprises, en 1955, 1956 et 1957. Le châssis de la Type E est directement issu de celui de sa glorieuse aînée. Elle bénéficie en plus d’un nouveau train arrière à roues indépendantes.
La voiture alignée par Benjamin Guiheux est un modèle 1969 selon les informations de la liste des engagés. Il s’agit donc d’une Type E deuxième génération équipée d’un moteur 6 cylindres 4235 cm3. Il faut bien l’avouer, la Type E n’a pas construit en course de côte un palmarès comparable à ceux des Porsche 911, Berlinette Alpine ou autres Lotus Elan. Dans les autres disciplines non plus d’ailleurs. Sans doute la firme Jaguar ne l’a-t-elle pas assez développée pour lui offrir les moyens de lutter contre les Ferrari GTO, AC Cobra ou Porsche 904. Mais une Type E pilotée par Roy Salvadori et Briggs Cunningham se classa tout de même 4ème des 24 Heures du Mans 1962.
Au-delà des résultats en compétition, la Jaguar Type E est une voiture qui allie luxe, sport et prestige. Elle symbolise la classe à l’état pur.
Celle alignée par Benjamin Guiheux est magnifique. Elle donne envie de voyager dans le temps jusqu’en 1962. Imaginez-vous à son volant dans la ligne droite des Hunaudières, calé en aspiration derrière la Ferrari 250 GTO de Jean Guichet. Mulsanne approche. Vous prenez de la vitesse. Vous déboitez la Ferrari. Vous voilà portière contre portière à plus de 280 kilomètres heure. Vous êtes plus rapide. Ça y est, vous êtes devant. Vous vous rabattez pour empêcher Guichet de vous faire l’intérieur au freinage… Vous restez devant. Vous vous dites qu’aucun pilote au monde ne pourrait faire mieux que vous au volant de cette voiture. Vous avez réaccéléré. Le train arrière s’est dérobé. Vous l’avez contrôlé d’un habile contre-braquage. Le rugissement du moteur Jaguar exprime votre rage de vaincre. Il intime au cheval cabré de ne pas vous approcher. Vous êtes le roi du monde…
Benjamin Guiheux, le pilote de la Type E présentée aujourd’hui, est un garagiste installé à Vern-Sur-Seiche. Un spécialiste de la restauration et de la préparation de véhicules de sportifs de collection et de compétition. Sa machine représente une vitrine attractive qui sensibilisera ceux qui songent à courir en VHC ou tout simplement à rouler dans une ancienne sportive : http://www.autopassionnostalgie.com
Porsche 356, celle sans qui la 911 n’aurait pas été possible
Pourquoi 356 ? Parce qu’elle fut le résultat de la 356ème étude de Porsche Büro. Une étude personnelle de Ferdinand Porsche avant la guerre. Un dossier qui se concrétiserait par une voiture de sport sans concession produite de 1948 à 1965. La 356 a beaucoup couru dans toutes les disciplines. Elle s’est fréquemment illustrée dans sa catégorie. Ce fut au volant d’une 356 Spider que James Dean débuta en compétition avant d’acquérir la 550 à bord de laquelle il trouverait la mort.
La 356 BT6 engagée par Pascal Manini à Saint-Germain sur Ille est un modèle de 1962. Certainement un 1600 cm3 développant 75 cv de série. La 356 a contribué au développement de Porsche. Son design préfigure le style 911 qui assurera au constructeur de Stuttgart une notoriété et un succès extraordinaires. C’est toujours un plaisir de la voir évoluer sur un tracé de course de côte, de circuit ou d’ES de rallye.
Vivement la prochaine édition de la Saint-Germain Classic pour revoir toutes ces belles machines et quelques autres en action ! D’ici là, j’aurai mis en ligne d’autres photos, dont j’espère des images du départ que doit me communiquer un autre passionné de prise de vue et de VHC.
QUELQUES LIENS A SUIVRE
Des vacances à Larmor Plage en 1964 ; un été où, tout gamin, j’allais voir un spider 356 de près
http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2012/07/26/larmor-plage-1964.html
1969, La Baule, Porsche 911 en rallye, une nouvelle avec les personnages d’un de mes prochains polars
Cooper contre DS, un duel déjà à l’affiche en 1965 (docufiction illustré)
http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2009/11/06/le-retour-de-la-ds-citroen.html
Première victoire à Saint-Germain sur Ille
http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2010/05/10/premiere-victoire.html
Vous connaissez Ronnie, un des personnages de mes 7 Nouvelles pimentées ? Vous saviez qu’il avait vécu un des plus beaux jours de sa vie à la Course de Côte de Saint-Germain-Sur-Ille ?
Puisque nous parlons sixties et Vintage, un clin d’œil à la R8 Gordini ; surfez sans restriction sur l’excellent portail qui lui est consacré par l’équipe de Patrick Boisliveau
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Thierry Le Bras