une expérience de pilotage qu’il compte bien renouveler
Chacun vit sa passion de la course automobile à sa manière. Et sur ce blog, je suis heureux de partager non seulement la mienne, mais aussi celle de mes amis.
Sébastien Sacaze à vingt-huit ans. Il habite Aubagne. Signe particulier, une passion de l’automobile, de la compétition, du pilotage et de sa Mazda MX 5 ! Dès qu’il entend un moteur vrombir ou des pneus crisser, qu’il voit un bolide à l’attaque, les battements de son cœur montent dans les tours.
Proche du Var, Sébastien connaît le circuit du Castellet depuis longtemps et il y a déjà suivi de nombreuses courses. Mais cette année, il a décidé de franchir le pas, de passer de l’autre côté des grillages, de faire partie de ceux qui roulent sur la piste. Alors, il s’est inscrit aux 10.000 tours du Castellet. Suivons le sur la trajectoire qui l’a conduit au départ.
Quand et comment est né ton intérêt pour l’automobile et la compétition ?
Je suis de la génération ou les jeunes garçons jouaient encore aux petites voitures. Et puis mes deux grands-pères y sont pour beaucoup.
En effet l'un d'eux était un véritable génie de la mécanique, capable de créer toutes sortes de choses au gré de ses envies et besoins, tandis que le second est un passionné de rallyes automobiles. Il fut le propriétaire de la célèbre Apine A110 ! Il a même couru avec sa Berlinette. Il posséda également une BMW 2002, un autre modèle très performant à son époque. Mon père, lui, est un condensé de ces deux passionnés et m'a transmis le goût de l'automobile et de la compétition.
Quand et comment est né ton intérêt pour Mazda et les voitures japonaises ?
Au départ j’avais une Mini Austin 1300 carbu. Nous avions retapé deux exemplaires avec mon père, un pour chacun. Une auto géniale avec laquelle j'ai partagé de nombreux souvenirs. Un vrai kart !
Après, j'ai voulu partir sur une auto légère d’au moins 110 ch. J’étais très attiré par les Lotus Élise, mais elles ne rentraient malheureusement pas dans mon budget.. Je me suis tourné vers des modèles plus exotiques. Les japonais étant les seuls selon moi à proposer des voitures à la fois sportives, légères et abordables, j’ai cherché dans leurs gammes. Je suis tombé sur la MX 5 que je ne connaissais absolument pas. Apres en avoir essayé une, j'ai été conquis.
J'en suis à ma deuxième MX 5, c'est dire ! J’ai d’abord possédé une NA, version avec les phares escamotables de 90 ch. Puis j'ai fait l'acquisition de ma NB en 2013. J'ai toujours aimé l'architecture et le look de cette auto 4 cylindres en ligne position avant et propulsion arrière. La petite Viper comme on l'appelle ! Même si cette auto mériterait plus de puissance, c'est une très bonne base pour s'amuser. Sur route sinueuse, la Mazda MX 5 dévoile tous son potentiel.
Est-ce que tu es plus attiré par une discipline en sport auto ?
Je dirai fan de GT, de rallye, de Drif. J'adore les courses du Mans Classic et les rallyes historiques.
Les 10.000 tours étaient-ils la première manifestation à laquelle tu participais comme acteur ?
J'avais déjà piloté quelques sportives sur circuit, mais c'est la première fois que je conduisais ma propre auto sur une piste.
Plus jeune, nous nous étions initiés au pilotage sur terre avec mon meilleur ami. Nous avions préparé une vieille 205 pour tourner sur une piste privée. C’était un circuit en terre. L’adhérence était très différente du goudron et offrait de belles sensations. Ça glissait, les nuages de poussière amplifiaient le côté spectaculaire du pilotage. C'était génial !
Comment as-tu appris à piloter ?
Je savais conduire avant d'avoir le permis grâce à ma grand-mère et à mon père. Cela peut paraitre bizarre, mais ma grand-mère me faisait souvent conduire sur des parkings, même très jeune ! Ainsi que mon père. Mais lui était plus exigeant au niveau de la conduite. J'en avais presque marre des fois.
Ma mère a passé son permis de conduire tard. Elle venait me chercher à l'école quand j'avais neuf ou dix ans. Nous partions au code ensemble. N'ayant rien d'autre à faire pendant qu’elle prenait sa leçon et passait les tests, je prenais une grille de questions et je répondais aux séries avec le groupe. Vers la fin, j'étais en dessous des cinq fautes moi aussi ! Plus tard, à dix-huit ans, permis en poche, j'empruntais l'AX essence de ma mère. J'embarquais mon meilleur pote vers minuit et on partait en vadrouille faire "les cons" sur la gineste, route des crêtes etc... Ce n'était pas très intelligent avec le recul. Mais j'ai appris pas mal des techniques de pilotage du manga Initial D ("rire"), notamment la technique de la gouttière ainsi que le talon pointe. LOOL.
Comment et quand est née l’idée de participer aux 10.000 tours ?
J'y ai assisté souvent en tant que spectateur. C'est grâce à un très bon ami, Cédric, heureux possesseur d'une Opel Speedster Turbo que l'on peut voir à la fin de la vidéo (cf liens en fin de note) que j'ai pu m’y inscrire cette année. Il m'a donné l'opportunité de le faire.
Le Castellet est un circuit fermé. L’organisateur des 10.000 tours n’accepte pas tout le monde. Il est difficile de participer en tant qu'amateur sans être affilié à un club.
As-tu d’autres projets ?
Nous allons certainement retaper une auto de collection avec mon père afin de participer à des rallyes historiques et de faire les 10.000 tours. Nous ne nous sommes pas encore décidés sur la marque.
Une Ford Capri…
ou une BMW 2002 probablement. Ou encore une Datsun 240 Z…
Raconte les 10.000 tours
Alors déjà, j'ai failli arriver trop tard. Heureusement, j’ai été guidé par mon ami Cédric qui est habitué de l'évènement.
Ce qui m'a surpris, c'est que contrairement à certains pour ne pas dire tous les autres circuits, il n'y pas de briefing ou autre réunion. On récupère le dossier à l'accueil, on colle ses autocollants sur l'auto, on enfile son casque et on est déjà aux portes de la piste. L'espace d'un instant, je me suis cru au Nurb (NDLR : Nürburgring). Je trouve cela pas si mal au final. Les indications et autres consignes de sécurité sont données sur le mail ainsi que dans le dossier récupéré à l'accueil.
Aux portes du circuit, je me retrouve au milieu de voitures légendaires…
des GT40, AC Cobra…
Porsche 911…
Chevrolet Corvette,
Ford Mustang, De Tamaso Pantera, et j'en passe…
Je ne suis clairement pas à ma place dans cette session. J'aurais été mieux le vendredi, accompagné de voitures de ma catégorie. Il est trop tard pour reculer. Je me lance. Et là, du pur bonheur !
Impressionnant, génial ! Je n'avais jamais ressenti cela sur d'autres circuits. La piste est très large. Elle offre la possibilité de doubler sans danger. Les Run-off - ces bandes bleues et rouges que l'on voit en bordure du tracé - permettent des sorties de piste en toute sécurité. La surface abrasive du revêtement freine très rapidement l'auto. Nettement mieux que les bacs à graviers qui peuvent abimer les passages de roues et rendre le retour sur la piste difficile. Mon sentiment sur ce circuit, c'est qu'il est plutôt adapté à des machines puissantes, même s'il permet de s'amuser avec une auto plus modeste. De grandes lignes droites permettent de "décongestionner" le trafic à certains moments. Le tracé est très facilement mémorisable. Beaucoup de passages se prennent de la même manière. C’est quand même assez déroutant et pendant les premiers tours, on ne sait plus trop à quel niveau on se situe sur le circuit.
Mes tours sont trop vite bouclés. Il est déjà l'heure de regagner les paddocks. Un peu triste… Ces 20 minutes ont été les plus rapides de toute ma vie. J'ai vraiment pris du plaisir au volant de mon petit roadster de 110 chevaux !
Au plan technique, avais-tu préparé la voiture ?
L'auto est une MX 5 de 1999, modèle 1.6, de 110 chevaux. Je n'ai pas fait grand-chose pour le moment niveau moteur. J’aimerais bien l’équiper d’un turbo, mais j’hésite à cause des problèmes d’homologation et de consommation. J’ai surtout travaillé sur le poids. A l'origine, elle pesait 1.075 kilos. Elle n'en fait plus que 920. J’ai viré les moquettes, la direction assistée, quelques équipements non indispensables… J’ai remplacé la batterie par une batterie sèche et j'ai monté les pneus sur des jantes légères Rota. J’ai aussi installé des amortisseurs sport plus durs. Sinon, pour le reste, tout est d'origine. La prochaine cure d’amaigrissement se traduira par l’installation de sièges en fibre de 4 kilos chacun. Gain, 10 kilos par siège.
Je ne pourrai sans doute plus faire grand-chose de plus au niveau poids. Sinon, je vais trop alléger l’arrière. Elle est déjà un peu joueuse et survireuse. Je m’en suis rendu compte au Castellet où j’ai fait quelques tête à queue… Bon, il faut dire aussi que le grip n’était pas parfait. Certaines autos crachaient de l’huile, par exemple des AC Cobra et des vieilles Porsche. Après, la piste glisse un peu. C’est normal dans une réunion où beaucoup de VHC roulent.
D’une manière générale, es-tu particulièrement impressionné par certains pilotes ?
Tommi Mäkinen, Sébastien Loeb et Keiichi Tsuchiya. Les deux premiers pilotes parleront de suite à la plupart des gens passionnés de sport automobile. Mäkinen pour avoir fait vibrer le monde du championnat WRC et remporté le titre quatre fois consécutivement. Les autos qu'il a pilotées son devenues des monuments dans le monde du rallye. La réputation de la Subaru et celle de la Mitsubishi Lancer ne sont plus à faire.
Loeb, pilote Français, cocorico ! Un pilote polyvalent qui s'adapte très vite à tous types de véhicules. Que dire ? Pour moi, il excelle dans de nombreuses disciplines. Sans contestation, mon préféré des trois ! Pour ce qui est du troisième, Tsuchiya, c’est un pilote très connu au Japon, et pas seulement pour avoir fait du drift, une discipline à part entière. Il a obtenu la huitième place aux 24 Heures du Mans en 1995 en catégorie GT2 à bord d'une Honda NSX. Le manga Initial D a été fortement inspiré par ce pilote !
Te rends-tu sur des épreuves et évènements automobiles ?
J'assiste régulièrement à des événements automobiles. Dès que mon emploi du temps me le permet, je me rends au Castellet (j’habite à coté). Mais pas seulement. Je vais notamment au Motor Festival d'Avignon qui est selon moi le meilleur rassemblement automobile de France. Je m’y rends en général tous les ans en famille. Il dure tous le week-end. Petite aparté, en 2012, j'ai pu y voir pour la première fois les deux prototypes de Peugeot : les RC série pique et carreau. Très rares ! Ils ont préparé l'élaboration plus tard de la Peugeot RCZ que nous connaissons tous.
Si tu étais à la tête de ta marque préférée, quelle serait la voiture que tu souhaiterais mettre au catalogue ?
Un véhicule léger radical avec une hauteur maximale de 40 pouces qui serait la reine des GT. Oups, ce véhicule existe déjà…
J'attends comme beaucoup le retour de l'Alpine A110. Je concevrais un véhicule léger, deux ou même trois places ! Je le ferais fabriquer avec des pièces de série pour limiter les coûts de fabrication. Je verrais bien un petit moteur 1.6 l turbocompressé pour rester dans la norme actuelle et surtout le rendre abordable. Une petite auto sympathique pas trop chère. Je pense que c'est largement faisable. Matra nous l'a bien prouvé à l'époque.
Comment imagines-tu l’avenir de l’automobile et des modèles sportifs en particulier ?
Je pense que l'on devrait revenir à l'essentiel de l'automobile. Quand on parle de sportivité, il n'y plus aucune logique actuellement. Nous voyons des breaks de chasse ou SUV qui poussent plus fort que de grosses GT. J'ai horreur de ce genre d'inepties (break familial de 580 chevaux et autres...).
L'avenir de l'auto se dirige de plus en plus vers des technologies hybrides, dites vertes. Je pense notamment à l'édition 2012 des 24 Heures du Mans où Audi a remporté la pole et la course avec la R18 e-tron Quattro. Le monde de la compétition est une vitrine formidable qui permet d'entrevoir l'orientation future des marques.
Ton rêve automobile ?
Participer au Mans Classic avec une GT qui me plait vraiment beaucoup, la Datsun 260 Z !
Nous souhaitons à Sébastien d’exaucer ce rêve. En attendant, nous suivons régulièrement son projet de préparation d’une ancienne sportive et, avant même que la voiture soit prête à rouler, nous continuerons à nous intéresser à ses participations à des événements automobiles.
Les nouvelles publications de CIRCUIT MORTEL sont désormais mises en ligne sur http://circuitmortel.com
QUELQUES LIENS A SUIVRE
La vidéo (caméra embarquée) de la participation de Sébastien Sacaze aux 10.000 tours du Castellet http://bit.ly/1qgJxRA
Le compte Facebook de Sébastien https://www.facebook.com/sebastien.sacaze1
La Mazda MX 5 sur le site de l’Automobile sportive
http://www.automobile-sportive.com/guide/mazda/mx5miata.php
Un roman dont l’action se dénoue au bord de la piste des 24 Heures du Mans (avec des voitures de 1966) http://bit.ly/11v4T9d
Suivez-moi sur Twitter
https://twitter.com/ThierryLeBras2
Et pourquoi pas sur Facebook ?
http://www.facebook.com/thierry.lebras.18
Thierry Le Bras