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Sport - Page 100

  • DAVID SAREL SE FAIT RESPECTER

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    Pour rire un peu, racontons une scène qui se déroula à 11 heures le samedi 3 mars 2006 aux bureaux lorientais du cabinet d’avocats « Éric Trélor, David Sarel, Stéphane Larivière et associés ». David reçoit un nouveau client. Du moins le pense-t-il. L’homme a obtenu un rendez-vous en évoquant un problème d’affaire à conclure et de communication dont il souhaite s’entretenir avec l’avocat. Que les passionnés d’automobile qui surfent d’habitude sur ce blog se rassurent. L’automobile reste au cœur de l’histoire.

     

    - Bonjour, monsieur Duchez, dit David à l’individu qui entre dans le hall d’accueil. Veuillez me suivre dans mon bureau s’il vous plait.

               

    David s’est renseigné sur le client en surfant sur le site des greffes des tribunaux de commerce. Il a découvert que Jacques Duchez possède trois boutiques d’articles de décoration, une à Lorient, une à Vannes et la dernière à Quimper.

               

    D’entrée l’individu lui inspire de l’antipathie.

     

    - Poignée de main molle, œil sournois derrière ses lunettes, vidage adipeux, le prototype du type mesquin et roublard, se dit David.

     

    Les lecteurs de ses aventures le savent, David est le conseil de grands patrons, de stars du sport et du show-bizz, parfois de parrains du milieu ou/et de la politique. Il n’aime pas perdre son temps et ressent une méfiance instinctive vis à vis des petits clients occasionnels qu’il pressent mauvais payeurs et de mauvaise foi. La ligne de conduite du cabinet d’avocats « Éric Trélor, David Sarel, Stéphane Larivière et associés » est claire. Si un client annonce qu’il est petit commerçant et qu’ils ne le connaissent pas d’une précédente affaire, pas une consultation, pas un courrier, pas le moindre renseignement sans versement d’une provision. Sauf bien sûr à ceux qui viennent sur les conseils de proches comme Florent, le patron du Pêcheur gourmand, ou Alain, le chef du Corsaire à Ploemeur, ou encore aux clients amenés par les dirigeants d’un réseau de salons de coiffure avec qui il travaille depuis longtemps en toute confiance. David accorde aussi une estime a priori aux marchands de journaux (un dur métier où les marges sont faibles et les contraintes de gestion importantes), aux garagistes (des vrais patrons d’entreprises), à beaucoup d’artisans qui se donnent beaucoup de mal dans des métiers pénibles au quotidien, aux libraires (des érudits), aux photographes (des artistes qui maîtrisent en plus des techniques de pointe), aux patrons de restaurants gastronomiques (des seigneurs de l’art de vivre qui se mettent en quatre pour apporter du bonheur à leurs hôtes) et plus généralement aux patrons qui se comportent comme tels, même s’ils n’ont qu’une toute petite entreprise. En fait, il méprise les pleureuses, dans le business comme dans le sport d’ailleurs. Il ne les supporte pas. C’est physique. Alors, si vous êtes un petit client qui passe son temps à se plaindre et que vous espérez qu’il s’occupera de vous en acceptant le montant d’honoraires que vous voudrez bien lui donner à la Saint Glinglin après 25 relances et 12 rabais sur la facture, vous tomberez à la mauvaise adresse et il vous le fera comprendre sans ménagements.

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    - Que puis-je pour vous ? demande maître Sarel d’une voix encore polie – quoique déjà peu aimable – à l’homme qui vient de s’asseoir.

               

    L’autre sourit, l’air de plus en plus hypocrite.

               

    - Voilà. J’ai acheté un 4x4 Vivia Aventura hybride au mois de novembre dernier et je me rends compte qu’il ne me plait pas. J’ai décidé de le vendre et de m’offrir un monospace  Pigeot Diesel qui correspondra mieux à ce que j’aime.

               

    - Je ne suis pas concessionnaire Peugeot – ou Pigeot si vous préférez, réplique David d’une voix très sèche. Je ne vois pas ce que je peux faire pour vous.

               

    - Mais si. Vous êtes l’avocat des Automobiles Vivia et de la concession Vivia de Lorient. J’ai appris ça par la bande. Donc vous allez m’aider à faire reprendre mon véhicule au prix qui me convient par l’usine ou la concession.

               

    David éclate de rire.

               

    - C’est une blague. Vous tournez en caméra cachée pour une télé locale ou vous avez fait un pari avec un copain ?

               

    - Je suis sérieux, rétorque le visiteur. Je sais que les intérêts des Automobiles Vivia vous tiennent beaucoup à cœur. Or, si je suis obligé de garder ma voiture parce qu’elle n’est pas reprise au prix que je veux, je vais être mécontent, dénigrer la marque, critiquer le réseau, dire que Vivia, c’est de la m… Je suis commerçant, je suis dans un syndicat professionnel, dans un syndicat interprofessionnel et à la chambre de commerce. Donc, me faire plaisir en reprenant ma voiture comme je veux, c’est un investissement publicitaire. Je compte sur vous pour plaider ma cause et obtenir satisfaction auprès des Automobiles Vivia ou de la concession.

               

    - Vous payez votre expert-comptable à quel délai ? interroge David.

               

    - 180 jours après un rabais de 40% sur ses factures initiales.

               

    - Vos fournisseurs ?

               

    - Uniquement quand ils ne me livrent plus ou qu’ils envoient l’huissier. J’en change souvent.

               

    - Combien de contentieux prud’homaux en cours ?

               

    - Sept, mais je ne vois pas pourquoi vous me demandez tout ça.

               

    - Pour une petite démonstration, réplique brutalement David. Vous faites partie des patrons voyous qui roulent tout le monde dans la farine et ne payent personne normalement. Une race que je méprise et que je déteste.

               

    - Je ne vous permets pas de me parler comme ça ! hurle l’autre, rouge de colère.

               

    David tape du poing sur son bureau et se lève d’un bond.

               

    - Je me passe de votre autorisation, figurez vous, espèce de pauvre type ! Avec des gens comme vous, la grande distri n’a même pas besoin de faire de com pour récupérer les clients écœurés par vos pratiques. Sans compter toutes les nuisances au niveau politique et sociétal. Ce sont des malfrats de votre espèce qui font le lit électoral d’Arlette et du facteur en les dégoûtant des vertus de l’économie libérale. Vous discréditez les notions de récompense de l’effort et de l’initiative. Mon grand-père disait qu’un mauvais patron fabrique plus d’électeurs communistes que n’importe quel militant du PC durant toute sa vie. Et il avait raison. Les magouilleurs nuisibles comme vous sont la honte des vrais patrons qui fabriquent le tissu économique de notre société à la force du poignet !

               

    - Vous verrez ce que je vais raconter sur vous, marmonne le boutiquier.

               

    - C’est ça, déblatérez tout ce que vous voudrez, pauvre abruti. Compte tenu de vos pratiques minables, j’imagine votre crédibilité. Essayez plutôt de vous montrer intelligent, pour une fois dans votre vie si c’est possible. Et n’oubliez pas une chose. Si jamais vous me fournissez l’occasion de vous traîner devant une juridiction pénale pour diffamation ou insultes, je vous y plomberai avec le plus grand plaisir. Maintenant, dégagez, je ne veux plus vous voir.

               

    - Et qu’est-ce qu’on fait pour la reprise de mon Aventura par Vivia ?

               

    - J’ai dit, dehors et tout de suite !

               

    L’autre s’en alla tête, complètement dépité.

               

    - Cassé, mieux que par Brice de Nice (prononcer Brailce de Nailce), plaisantera David avec un geste du bras significatif en rapportant l’incident à Éric et Stéphane qui, eux-aussi, travaillaient ce samedi matin.

     

    Thierry Le Bras

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    Au cas où vous ne connaîtriez pas encore l’avocat pilote David Sarel,  héros de fiction de romans policiers écrits par Thierry Le Bras, il n’est pas trop tard pour découvrir  trois romans déjà publiés mettant David en scène : Circuit mortel à Lohéac, Faits d’enfer à Carnac et Chicanes et Dérapages de Lorient au Mans   (Éditions Astoure (diffusées par Breizh)

     

     

  • FERRARI POUR LE PLAISIR DES YEUX

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     Des sixties aux années 2000,

    il est des images qui se passent de commentaires.

     

    Certaines voitures symbolisent tout simplement la beauté, un peu comme le corps d’une femme parfaite.

     

    Pour le plaisir des yeux, je vous invite donc à partager quelques photos issues de mes archives personnelles. Elles ont été prises au Mans Classic, au Tour Auto, au pesage des 24 Heures du Mans, et aux essais du  Grand-Prix d’Hockenheim 1981. Les plus connaisseurs auront reconnu dans la monoplace de la Scuderia le casque de Didier Pironi dont c’était la première saison au sein de la prestigieuse Écurie Ferrari.

     

    Thierry Le Bras

     

  • ET SI LA CLASSE POLITIQUE SAUVAIT RENAULT ?

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    Frappé de plein fouet par la crise, dubitatif quant à son avenir en F1, Renault pourrait relancer la marque Gordini et l’associer aux versions les plus sportives de sa gamme.  La R 8 Gorde et la R 12 Gorde furent des modèles attachants. Ils firent partie des modèles sportifs qui s’illustraient en compétition à l’époque où j’étais adolescent. Je me réjouis donc à la perspective de revoir ce sigle mythique réapparaître. En cette période difficile, je me permets modestement de suggérer une idée complémentaire à monsieur Carlos Ghosn et à ses collaborateurs. Pourquoi n’essaieraient-ils pas de relancer la croissance de Renault en attaquant un nouveau créneau, celui de la classe politique ? La marque au losange possède dans ses cartons un modèle qui répond aux désirs de vitesse des leaders du monde politique. Je pense à l’Espace F1.

     

    Les femmes et les hommes politiques sont des gens pressés d’atteindre leurs objectifs comme leurs destinations. Au point d’oublier les limitations de vitesse alors qu’aucune ni aucun n’oublient d’intégrer à ses programmes une sécurité routière assortie de sanctions sévères ? Une réponse affirmative s’impose, même si cela  paraît inconcevable au commun des mortels…

     

    Pour preuve, les résultats des  filatures organisées par le magazine AUTOhebdo en mars 2007, soit peu de temps avant les dernières élections présidentielles.

     

    Plaidoyers pour la vitesse

     

    Prenons par exemple celle que Nicolas Canteloup appelle mademoiseeeeeellle Royaaaal. Eh bien, elle fut surprise à 158 kilomètres/heure au lieu de 110. Espérons que malgré son port de tête altier, ses yeux percevaient encore le bitume et qu’elle ne lâcha pas le volant des deux mains pour ramener ses cheveux en arrière dans le geste que reproduit si  fidèlement son meilleur imitateur. Enfin, elle n’a pas provoqué d’accident, de telle que nous n’allons pas en faire un fromage du Poitou. Ses amis peuvent toujours boire un Pinault des Charentes à sa santé et c’est tant mieux.

     

    D’ailleurs, au palmarès des excès de vitesse, madame Royal respecte ses habitudes et perd la compétition. Devinez qui la bat ? Entre autres Nicolas Sarkozy surpris à 130 pour 70. S’il en avait eu le temps dans sa jeunesse, notre Président de la République aurait peut-être aimé la course automobile comme son premier ministre, François Fillon, qui aspire encore à prendre le volant dans des épreuves de VHC.

     

    Mais les finalistes de la présidentielle ne sont pas les seuls à faire fi des limitations qu’ils prônent. Monsieur Bayrou (prononcez Bail-rou) dont les véhicules font toujours partie des recettes électorales – rappelez-vous son bus au colza et son tracteur agricole - a le pied lourd quand il ne se sent pas surveillé. 120 kilomètres/heure dans un tunnel limité à 70. « C’est pas bien François, lancerait le PPD des Guignols de l’info s’il traitait ce sujet. Je vais appeler ta grand-mère à Bagneres de Bigorre. Tu sais bien que j’ai son numéro ». La menace se heurterait certainement à un vigoureux « Mais eueuhheuehhh ». N’empêche que si le tracteur à rénover du candidat centriste devint un vecteur de communication, il appartient à une catégorie de véhicules qui ne doivent pas dépasser 40 kilomètres/heures sur route. Il ne satisfera jamais la soif d’adrénaline de François Bayrou (n’oubliez pas de prononcer Bail-rou)  derrière un volant.

     

    Les extrémistes ne sont pas en reste. Jean-Marie Le Pen laisse (ou incite ?) son chauffeur  (à ?) rouler sur autoroute à 185 kilomètres/heure warnings allumés et en s’ouvrant la route à coups d’appels de phares autoritaires. Pressée de s’adresser aux travailleurs et aux travailleuses à qui tout le monde ment sauf elle, Arlette Laguillier a délaissé la mobylette orange et la Fuego dont l’ont affublée les Guignols lors de précédentes campagnes. Son véhicule de 2007 la propulsait à 130 pour 90. Quant à son ami le facteur, il fut surpris à 135 pour 110. Pas sur son vélo. Il ne s’est pas musclé les cuisses à ce point là en arpentant les trottoirs de Neuilly. Non, au volant de sa voiture de tourisme.

     

    Des débouchés pour un Espace Gordini

     

    En Allemagne,  il existe des secteurs d’autoroute où la vitesse est libre. Ils ne sont pas plus accidentogènes que les autres. Les routes de la région Poitou-Charentes seraient-elles comparables à ces secteurs ? Sommes-nous autorisés à y rouler plus vite qu’ailleurs ? Franchement, je me suis posé la question. Madame Royal m’a toujours fait penser à Miss Marple. Le personnage d’Agatha Christie résout des énigmes en transposant les histoires de son petit village aux problèmes qu’elle rencontre ailleurs. Madame Royal imagine la France et le monde comme des reproductions agrandies de sa région Poitou-Charentes. Testerait-elle des vitesses plus élevées sur le réseau routier de son fief en rêvant de les exporter à d’autres échelles ? Je ne puis  inciter les lecteurs de cette modeste note à accélérer en Poitou-Charentes. J’ai déjà traversé cette belle région et les panneaux routiers m’ont semblé conformes à ceux du reste de la France. Je crois en fait que lorsqu’elle conduit, madame Royal compte ses kilomètres/heure avec la même approximation que ses voix au « P’rti S’cialiiiste » comme dirait le François Hollande des Guignols. Quand on n’est pas fait pour les chiffres…

     

    Que conclure des petites infractions commises par nos politiques ? D’abord qu’ils  ne mettraient pas leurs vies ni celles de leurs concitoyens en danger inutilement. Ceux qui ne sont pas des extrémistes infréquentables sont des gens particulièrement responsables, raisonnables et avisés. Sinon ils ne brigueraient pas nos suffrages. Donc, ils considèrent purement et simplement que les limitations de vitesse constituent des mesures inutilement contraignantes  et ils ne prônent leur maintien que par pure démagogie électorale. Aucun des candidats suivis par AUTOhebdo ne croit manifestement que les limitations de vitesse  contribuent à la sécurité des Français. Sinon, ils mettraient tous un point d’honneur à les respecter.

     

    Les Français sont majoritairement contre une aggravation des limitations de vitesse. Nos politiques aussi apparemment. Réjouissons-nous. N’oublions pas un élément complémentaire. L’industrie automobile française emploie 2 millions de personnes. Ce n’est pas rien, surtout dans le contexte actuel. Il faudrait peut-être se rendre compte que si l’automobile perd toute considération auprès de nos concitoyens et que personne ne l’associe plus à une notion de plaisir, elle se vendra de plus en plus mal. Et pour terminer ce texte d’un ton léger, suggérons à Carlos Ghosn de proposer un Espace F1 rebaptisé Espace Gordini F1 aux femmes et hommes politiques du monde entier. Ils aiment tant la vitesse. Ce véhicule devrait les séduire !

     

    Thierry Le Bras