Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 6

  • COURSE EN FÊTE (4)

    medium_SARDOU_AU_DAKAR.jpgMichel Sardou au Dakar

    1978 : un vent d’aventure souffle sur notre société. La Route du Rhum et le Rallye - Raid Paris - Dakar voient successivement le jour à quelques mois d’intervalle.

    Leurs promoteurs, Thierry Sabine et Michel Étevenon, apportent une part de rêve à un public amateur d’horizons lointains auquel les richesses matérielles de la société de consommation ne suffisent plus.

    Ils ne savent pas encore que ces événements deviendront de véritables mythes, des compétitions que les meilleurs voudront voir figurer à leur palmarès, mais aussi des rendez-vous qui fascineront les foules et mobiliseront tous les médias.
     
    medium_FLORENCE_ARTHAUD_RR_1978.jpgFlorence Arthaud au départ de la première Route du Rhum sur Xperimental. Elle se classera 11ème

    C’était il y a presque trente ans. Un autre siècle, une autre vie, une époque plus insouciante, plus avide d’aventure, de dépassement de soi-même que la société aseptisée qui tente de s’imposer depuis lors.

    1978 est aussi une date significative dans l’univers du Clan Vivia où évolue David Sarel, un des principaux héros récurrents de mes romans. Car si le premier tome des Aventures de David Sarel est sorti en 2005, les personnages de son univers ont un passé et, j’espère, un avenir. Or, dans ce passé de fiction, 1978 consacre l’engagement en compétition de la première Vivia, pilotée par Éric Trélor, le parrain de David. L’histoire passionnante des Automobiles Vivia est d’ailleurs largement évoquée dans « Circuit mortel à Lohéac » et « Chicanes et Dérapages de Lorient au Mans », deux de mes thrillers. Des skippers de talent apparaissent dans ces aventures aux côtés des avocats-pilotes qui mènent l’histoire au rythme de courses folles contre des ennemis aussi sournois qu’impitoyables.

    rallye,rallye-raid,course au large,dakar,route du rhum,vendée-globe,pilotes,skippers,boxe,livres,polars,aventure,1978

    Laurent Bourgnon remportera deux fois la Route du Rhum, en 1994 et en 1998. Il s’illustrera aussi au Dakar

    Thierry Sabine ne le savait pas encore en 1978. Mais son épreuve attirerait des concurrents venus de tous horizons, y compris des animateurs de la course au large. Parmi eux, Laurent Bourgnon, deux fois vainqueur de l’épreuve, et Philippe Monnet, qui renouera avec ses premières amours, la voile, après s’être laissé séduire pendant plusieurs saisons par le rallye-raid.

    A la Route du Rhum 1998, Philippe entend s’entraîner sur l’Atlantique en conditions de course en vue d’un grand défi : effectuer un tour du monde en solitaire et sans escales dans le sens inverse du parcours du Vendée Globe, c’est à dire contre les vents dominants, dans les conditions les plus difficiles qu’on puisse imaginer. Des périples extraordinaires, Jean-Louis Schlesser, Champion du monde 1998 de rallye-raid, en a connus beaucoup lui-aussi au cours de sa carrière de pilote automobile. Il tient à assister au départ de la Route de Rhum et vient soutenir son vieux complice Philippe Monnet qui l’a navigué - c’est à dire guidé - durant plusieurs années sur des milliers de kilomètres de pistes africaines dont celles du Dakar.

    Un voilier de course moderne se pilote, comme une voiture de compétition. Peut-être ce parallèle explique-t-il l’attirance de ces deux univers l’un pour l’autre.

    Mais parmi ses acteurs issus d’autres horizons, le Dakar n’a pas conquis que des skippers. Les vedettes du show-bizz sont aussi venues y chercher leurs doses d’adrénaline. Tout le monde se souvient encore de la participation de Johnny Hallyday secondé par René Metge. Johnny ira au bout malgré les difficultés. « Un vrai mec », témoignera son prestigieux équipier.

    Michel Sardou, l’autre monstre sacré de la chanson française, participa aussi à l’épreuve en qualité de navigateur de Jean-Pierre Jabouille en 1984 et 1985. Michel apprécie la vitesse, la compétition et l’ambiance bivouac. Il a fait les deux écoles, celle du spectacle comme celle du co-pilotage, et il n’a rien oublié. A sa première participation, il connaît la satisfaction d’une course dans le peloton de tête. La Lada Niva de l’équipage Jabouille – Sardou est quatrième lorsque le moteur casse. L’année suivante, Michel renouvelle l’expérience au côté de Jean-Pierre. Mais une nouvelle fois, la mécanique du pays de Vladimir Ilitch fait des siennes. Le temps d’une spéciale se sera écoulé, il aura passé pour rien. Puisqu’aucun Dieu du ciel ne s’intéresse à la Lada, Niva ne se relèvera pas, ses bielles sont devenues folles… Où sont passés les chemins de l’espoir ? Pas sur les pistes du Dakar 1985 en tout cas. Michel et Jean-Pierre rentrent à Paris. Quelques jours plus tard, le 26 janvier, Michel fête son anniversaire à Megève. Interviewé durant une émission télévisée sur ses impressions du Dakar, il répondra avec l’humour qui le caractérise :
    - Je dois être le seul concurrent du Dakar à être rentré du rallye en pleine forme, pas fatigué du tout !

    Michel Sardou ne reviendra pas sur le Dakar. Il tâtera toutefois des sensations fortes que procure un autre sport mécanique, le Off-shore. Il s’initiera à la discipline avec Didier Pironi et achètera un bateau à son professeur de luxe. Mais lorsqu’il apprendra la mort de Didier aux commandes du Colibri, Michel décidera de renoncer au off-shore et il mettra immédiatement son bateau en vente.

    En 2008, le concurrent issu d’une autre discipline que le public attendait avec impatience était le sympathique Brahim Asloum ( cf. http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2007/12/11/brahim-asloum-a-du-punch.html )

    medium_BRAHIM_ASLOUM.2.jpg« Je suis dégoûté, commente Brahim Asloum. Ce devait être mon premier Dakar et j’en attendais beaucoup en termes de sensations et d’expérience. En même temps, il faut rester raisonnable. Je pense surtout à tous ceux qui doivent être encore plus dégoûtés que moi. Beaucoup d’amateurs ont galéré pour boucler leur budget au dernier moment en investissant leurs économies. Pour eux, c’est une véritable catastrophe. »

    Mais aujourd’hui, la fête du Dakar s’est achevée. Les fans de Brahim ne le verront pas passer au volant de son 4x4 Nissan. Ils n’assisteront pas davantage aux exploits des autres pilotes. Ni les professionnels qui jouent la gagne, ni les amateurs qui se battent jusqu’à limite de leurs forces dans la réalisation du défi de leur vie. L’édition 2008 s’arrête au départ à Lisbonne. Les coups de boutoir conjoints des activistes islamistes, des écologistes radicaux, des autophobes inconditionnels, des indécrottables paresseux qui vilipendent le dépassement de soi, des imbéciles, atteignent un de leurs objectifs, tuer une des plus belles épreuves du monde.

    Mépris de l’Afrique, prétendirent certains ennemis de l’épreuve. Quelle erreur, quelle mauvaise foi, quelle déficience dans l’analyse, quelle stupidité. Quelle insulte à la mémoire de Thierry Sabine, à celle de Daniel Balavoine… Le Dakar s’est toujours associé à des actions humanitaires au profit de l’Afrique. Il a contribué à la faire connaître, à la faire aimer, notamment grâce à l’action des journalistes qui mirent leur talent non seulement au service de la couverture de la course, mais aussi à celui de la découverte d’un continent magique.

    « L’Afrique est un continent délaissé et il sera de plus en plus délaissé, même au niveau du sport, commenta Bruno Saby à l’annonce de la décision. Nous, on faisait du sport et de l’humanitaire en même temps. »

    Le pilote BMW X-Raid concluait sur un triste constat. « Plus aucun organisateur ne prendra le risque d’organiser une épreuve sur le continent africain ».

    Nous pourrions ajouter qu’aucun sponsor n’acceptera plus de participer au financement d’un concurrent, d’une manifestation sportive ou même culturelle en Afrique.

    Les ennemis du Dakar viennent d’assassiner l’organisation d’événements sur le continent africain. Honte à eux.

    Où se dérouleront les prochains rallyes-raids ? En Amérique du Sud ? En Australie ? en Russie ? Réponse dans quelques mois.

    medium_PHILIPPE_GACHE.jpg« Ça peut-être la fin de SMG (NDLR : son écurie), expose alors Philippe Gache. Le Dakar 2008 est consommé. Nous rentrons sans le sou en caisse. Je ne sais pas comment je vais m’en relever. J’ai tout investi dans mes neuf buggys, dont trois nouveaux… Je suis ruiné… Je pense mettre mes mécanos au chômage dès leur retour avant que mon entreprise ne meure, car tous mes clients vont vouloir le remboursement de leurs investissements et je suis incapable de les satisfaire… »

    Les petites équipes vont devoir affronter des difficultés juridiques et financières considérables. Toutes ne s’en relèveront pas. Celles qui financent leur activité par la location de voitures avec assistance à des pilotes perdent d’un coup leur chiffre d’affaires d’une année. Des dépôts de bilans interviendront. Des mécaniciens et des ingénieurs perdront leurs emplois. Les contrats conclus entre concurrents et sponsors seront contestés eux-aussi. Car les conventions passées avec les partenaires prévoient des obligations qu’elles ne respecteront pas, notamment au niveau de l’organisation de réceptifs à diverses arrivées d’étapes. Certes, les avocats justifieront la carence de leurs clients en invoquant la force majeure. Mais le mental des pilotes, des patrons d’écuries, des ingénieurs et des mécaniciens qui se lancent dans l’aventure, conduit le monde de la course automobile à se battre pour gagner et exécuter ses obligations, pas à demander assistance ni à chercher des excuses pour éviter d’aller au boulot !

    Les nouvelles publications de CIRCUIT MORTEL sont désormais mises en ligne sur http://circuitmortel.com

    NOTE MODIFIÉE LE 12 NOVEMBRE 2014

     

    GARE A LA MAIN DU DIABLE  un polar jeunesse ayant pour cadre une course au large en solitaire au départ de Saint-Malo http://bit.ly/1rSHgOi

     

    Lisez gratuitement les premières pages de GARE A LA MAIN DU DIABLEhttp://0z.fr/XoXRA

     

    LE PACTE DU TRICHEUR, un polar automobile que j’ai écrit pour vous :http://amzn.to/1jAhsoF

     

    Suivez-moi sur Twitter

    https://twitter.com/ThierryLeBras2

     

    Et pourquoi pas sur Facebook ?

    http://www.facebook.com/thierry.lebras.18

     

    Thierry Le Bras

  • COURSE EN FÊTE (3)

    medium_LOEB_CHAMPION_DES_CHAMPIONS.jpgSébastien Loeb et Daniel Elena Champions des champions français 2007 pour le quotidien L’Équipe !

    Champions du monde des rallyes pour la quatrième année consécutive, Sébastien Loeb et Daniel Elena ont réussi l’an dernier une performance extraordinaire après une course poursuite infernale contre Marcus Grönholm.

    LOEB, CHAMPION CHEVRONNÉ, titre le quotidien sportif du lundi 31 décembre 2007. Une communication magnifique pour Citroën, la marque aux chevrons symbolisant un engrenage. Force est de constater que rien n’aura déréglé la mécanique du team dirigé par Guy Fréquelin. Après chaque coup de vent, Seb et Daniel sont repartis à l’assaut jusqu’à faire céder le grand Marcus.

    « Ce qu’a fait Sébastien Loeb est énorme, commente Brian Joubert dont on connaît la passion pour la course automobile. Il paraît vraiment sur une autre planète, un cran au-dessus des autres »

    N’oublions pas non plus que la victoire de Seb est Daniel est celle de deux copains. S’ils dominent aujourd’hui le monde du rallye et gagnent confortablement leur vie, les deux garçons ont connu des moments difficiles lorsqu’ils débutaient avec une Saxo privée. Ils ont vécu les nuits passées à dormir dans la voiture en reconnaissances pour économiser une note d’hôtel, les budgets serrés, les galères. Des épreuves qui ont forgé leurs caractères, les ont rendus très solidaires, très sereins, très forts. L’équipe est si soudée que Daniel n’envisage pas de continuer le rallye lorsque Sébastien arrêtera. « Je ne me vois pas poursuivre en rallye sans lui. C’est tous les deux ou rien. »

    Au sommet de la gloire, Sébastien Loeb n’oublie pas non plus qu’un pilote brille grâce à toute une équipe. « On ne gagne jamais seul, commente-t-il. En rallye, ,il y a du monde derrière et, sans une équipe solide, il est évident qu’on n’arrive à rien. Sans le staff technique de Citroën, sans mes ingénieurs, sans mon coéquipier de toujours, Daniel Elena, il est évident que je n’aurais sûrement pas le même palmarès. »

    Dans deux ou trois ans, Seb pensera sans doute à poursuivre sa carrière en circuit. En endurance ? Probablement. Mais pourquoi pas en F1 ? Bien sûr, le pari paraît osé. Mais Sébastien Loeb est un pilote tellement hors normes que rien ne lui est impossible, fût-ce alors à 36 ans. Au plan physique, l’ancien champion de gymnastique ne manque pas de ressources. Au plan mental, c’est un roc. Au plan vitesse, il a démontré un potentiel stupéfiant lors de son récent test de la F1 Renault sur le circuit Paul Ricard. Au plan médiatique, Seb bénéficie d’une aura considérable. Son attitude, ses propos, sa manière de gérer les relations humaines laissent augurer des échanges sains, sereins et constructifs dans un team. Pourquoi ne pas commencer à vous intéresser à lui messieurs Briatore, Dennis et les autres ? Le team qui décidera Seb à tenter sa chance en F1 bénéficiera non seulement d’un pilote magique qui a montré au Mans qu’il savait s’adapter à une nouvelle discipline à une vitesse record, mais aussi d’un bénéfice d’image considérable.
    ____