Le sport automobile français a généré des Messieurs, des hommes qui, au-delà de leurs palmarès de pilotes, ont représenté quelque chose de particulier dans notre sport préféré. Jean-Pierre Beltoise, magnifique vainqueur, ne l’oublions pas, du Grand-Prix de Monaco 1972 disputé sous la pluie, fait partie de ces pilotes qui défendirent le sport automobile français à des périodes difficiles. Au-delà de la stricte compétition, Jean-Pierre s’est aussi assigné une autre mission, encore plus noble, faire progresser la sécurité routière. Son slogan « conduire juste » résume sa philosophie de la route, celle que nous devons suivre dans l’intérêt général.
Un jour, mon ami Gilles Guillon, alors rédacteur en chef du magazine de SPG Rallye pour lequel je tenais la rubrique Rallycross, m’a confié un article sur les voitures qui avaient marqué l’histoire de cette discipline. C’était début 2005. La sélection fut difficile, car beaucoup de voitures, de pilotes et de préparateurs méritaient d’y figurer. Mais lorsque l’idée de ce thème est née, Jean-Pierre Beltoise et sa Peugeot 505 nous sont apparus d’emblée incontournables.
Alors, j’ai appelé Jean-Pierre Beltoise. Objectivement, il ne se souvient plus très bien de ses saisons de Rallycross aujourd’hui. Il a cependant accepté de me répondre avec la simplicité et l’amour de la course qui le caractérisent. Car bien qu’ayant fait partie des meilleurs pilotes du monde, Jean-Pierre Beltoise n’a jamais joué les stars inaccessibles. Il est resté un homme facilement joignable et accessible. Voici quelques extraits de l’interview que j’ai recoupés avec les confidences qu’il avait accordées à Jean-Claude Virfeu de Ouest-France en 1980.
« J’avais terminé ma carrière, raconte Jean-Pierre Beltoise, mais j’aimais bien le Rallycross, c’était sympa. J’étais fidèle à Peugeot. Je courais pour eux en circuit (NDLR : en Supertourisme) et c’est comme ça qu’est née l’idée d’engager une 505. »
L’ancien pilote Matra et BRM en F1 conserve quand même le souvenir d’une voiture agréable mais pas très efficace. « Moteur avant et roues arrière motrices, ce n’étais pas le cocktail idéal sur la terre. »
Pourtant Jean-Pierre fonda de gros espoirs sur cette 505. « Nous progressons, confiait-il à l’ami Jean-Claude Virfeu de Ouest France en septembre1980. Dans les deux dernières épreuves, j’ai réalisé les meilleurs chronos sur un tour. Ce qui nous manque encore, c’est un peu de punch pour les départs. Sur de mauvais revêtements, je démarre souvent moins bien que les autres. Mais j’espère très bientôt gagner un scratch avec cette voiture. »
Le pari était audacieux. La grosse berline française ne domina jamais les Porsche et autres Alpine A 310 qui régnaient alors sur la discipline. Qu’importe ? Elle ravit les spectateurs tout heureux de voir un ancien pilote de Formule 1 conduire avec brio une voiture qui ressemblait aux leurs.
FICHE TECHNIQUE
MARQUE : Peugeot
Modèle : 505
Moteur : 4 cylindres 2 litres atmo
Puissance 220 chevaux
2 roues motrices (propulsion)
Préparateurs : Polytechnic et Danielson
Année : 1980
Pour surfez sur d’autres notes traitant de Rallycross et découvrir des photos de glisse :
* la Porsche de Raymond Touroul :
* des Rallye 2 en Rallycross :
* Caty Caly, la Panthère rose :
http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2007/09/06/caty-caly-la-panthère-rose.html
* un roman dans le monde du Rallycross :
http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2007/08/30/un-roman-a-lohéac.html
* Stéphane Dréan, le Luky Luke des départs :
http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2007/08/index.html
* Lohéac 1978 (3 notes)
* Julien Mouthon, le plus jeune pilote de l’histoire du Rallycross :
http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2007/12/28/course-en-fête-2.html
* un souvenir personnel à Trappes :
http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2010/02/19/une-pige-a-trappes.html
Texte et photo :
Thierry Le Bras
Commentaires
Bonjour Thierry
Cette première 505 de Jean-Pierre se trouve aux Sables d'Olonne depuis de très nombreuses années, un redémarrage difficile car les pompes électriques sont grippées...
Amicalement
Patrick