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1980

  • Didier Pironi remporte la course des BMW M1 Procar

    C'était en 1980, à Hockenheim !

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    En 1979 et en 1980, un peloton de BMW M1 développées dans la version groupe 4 anime les veilles de Grands-Prix. Le samedi après-midi, ces bolides rugissent sur l’asphalte des circuits européens qui accueillent la discipline reine.

     

    A l’origine de  cette formule, Jochen Neerpasch, le patron de BMW Motorsport. Il voit dans ce concept un moyen de favoriser les ventes du nombre d’exemplaires nécessaires à l’homologation de la M1 en groupe 4. Les instances dirigeantes et organisatrices de la F1 accueillent favorablement le projet. Les superbes GT aux mains de pilotes de premier plan raviront le public et contribueront à le garder sur le site après les essais F1.

     

    BMW Motorsport engagera cinq voitures qui seront confiées aux pilotes de F1 ayant réalisé les cinq meilleurs temps des essais du vendredi.

     

    Une course très chaude

     

    La course disputée avant le Grand-Prix d’Hockenheim 1980 me laisse une souvenir inoubliable, celui d’une grande joie, celle de la victoire de Didier Pironi, mon pilote préféré, mais aussi celle d’une petite frayeur. J’y assiste dans la tribune en face des stands.

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    Très rapidement, Didier et Hans Stuck, un pilote allemand chouchou du public, s’affrontent portière contre portière. Les deux voitures ne passeront pas. Le public se lève et hurle ses encouragements qui vont en majorité au pilote germanique. Les Français sont minoritaires sur le site. Même en criant très fort, on ne nous entend pas beaucoup. D’ailleurs, à la place que j’occupe, je suis entouré d’Allemands et je me sens un peu isolé.

     

    L’atmosphère du stadium

     

    « En Allemagne, l’ambiance m’a beaucoup surprise la première fois, me confiera Anne Panis 20 ans plus tard. Par moment, le spectacle est dans les tribunes. Des paddocks, on entend le bruit de la foule, les gens qui crient, qui font la vague, qui lancent des pétards, qui font la fête. C’est presque angoissant. Il faut se trouver sur place pour le ressentir. La télévision ne peut pas traduire cette atmosphère. »

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    Sur la piste cet après-midi d’août 1980, les deux BMW M1 se touchent. Celle de Didier reste sur la piste et poursuit sa course en tête. Celle de l’Allemand part faire une incursion dans l’herbe et revient sur le bitume après avoir perdu plusieurs places. Je hurle ma joie tandis que mes voisins manifestent bruyamment leur rage. Quelques visages rouges de colère se tournent vers moi. Je juge prudent de ne provoquer personne. Les courses de BMW M1 sont musclées et après Stuck, Surer et Schurti essaieront d’attaquer Didier. En vain. Sur cette piste rapide, le Français est imbattable, ce qui excite le public. D’autant que certains spectateurs locaux n’ont pas ménagé leur stock de bière. La fin de la course approche. Les Allemands ne sont pas contents du tout de voir Didier toujours en tête. Le champion français se rend-il compte de l’hostilité d’une partie du public ? .Certains crient des injures à son encontre. Pour l’heure, il  n’en a cure et se concentre sur la victoire qui se profile

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    Sa BMW M1 va bientôt passer à mon niveau et je compte bien la photographier une nouvelle fois. Je m’absorbe dans mon cadrage en me désintéressant des voisins. Une fraction de seconde, je me dis que mes trois années de judo à l’époque du lycée et les séances de pushing-ball que je pratique régulièrement pour me défouler ne serviront pas à grand chose s’ils me tombent tous dessus. Lorsque Didier Pironi franchit la ligne en vainqueur, je me lève et j’applaudis. Après tout, tant qu’à avoir des problèmes avec les voisins, autant manifester ses sentiments sans ambiguïté ! D’autres spectateurs dans le stadium applaudissent aussi. Mes voisins m’oublient. Sans doute existe-t-il quelques Allemands parmi eux. Mes voisins m’oublient. A cet instant, Didier redouta sans doute d’être agressé et déclassé tant l’atmosphère restait houleuse. Finalement, la fête continuera sans incident. Une fois de plus, Didier a fait étalage de son immense talent. Il était tout simplement le meilleur. La cérémonie du podium aura lieu à peu près normalement.

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    Le lendemain, le Grand-Prix se déroulera hélas sous de moins bons auspices. Didier abandonnera au 18ème tour à la suite d’un problème d’arbre de roue. La victoire sourira toute de même à l’écurie de Guy Ligier puisque Jacques Laffite remportera cette course.

     

    Vous pouvez également me retrouver sur http://circuitmortel.com , https://gotmdm.com/driver/ et http://polarssportsetlegendes.over-blog.com/

     

    QUELQUES LIENS A SUIVRE

     

    Une autre BMW d’exception présentée sur Designmoteur

    http://www.designmoteur.com/2015/05/bmw-3-0-csl-hommage/

     

    Le Mans 1980, Didier Pironi partageait une BMW M1 avec un pilote de l’ouest

    http://circuitmortel.hautetfort.com/archives/2011/07/index-1.html

     

    Elle fut mon premier rêve BMW… http://bit.ly/1anbRR9

     

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    Thierry Le Bras

  • MAUVAIS FILM AUX 24 HEURES DU MANS

    aux dépens de vrais pilotes…

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    Plusieurs vedettes du cinéma et du show business ont tenu leur place dans des compétitions de haut niveau. Ce ne fut pas le cas de Jean-Louis Trintignant aux 24 Heures du Mans 1980.

     

    Neveu d’un grand pilote, Maurice Trintignant qui fait partie des vainqueurs du prestigieux Grand-Prix de Monaco (1955) et des 24 Heures du Mans (1954), Jean-Louis Trintignant a joué au pilote dans Un homme et une femme. A dire vrai, les vraies vedettes du film, ce sont plutôt Anouk Aimée, la Ford Mustang et la plage de Deauville. Mais ne soyons pas méchants, le comédien y était, même s’il paraissait passif et passablement éteint.

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     Grâce à sa notoriété de comédien, JL Trintignant a réussi à piloter une Triumph Dolomite en Championnat de France de production et même à décrocher un volant au Mans. C’était en 1980.

     

    Le seuil d’incompétence était dépassé

     

    Cette année-là, Anny-Charlotte Verney et Xavier Lapeyre sont associés sur la Porsche 935 K3 Kremer N° 43 sponsorisée par Malardeau. Ils visent une place en haut du classement. Malheureusement pour eux, ils se voient infliger la présence à leurs côtés de Jean-Louis Trintignant. Sur une vraie piste, le comédien est vraiment très loin du niveau de pilotage qu’affiche Jean-Louis Duroc, pilote qu’il a interprété à l’écran. Rien à voir non plus avec son oncle Maurice. Il est même permis d’affirmer  que sur la 935 K3, l’acteur a largement dépassé son niveau d’incompétence. Il détruira d’ailleurs bêtement la voiture le dimanche matin après avoir excédé ses équipiers toute la semaine.

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     Dans les interviews accordées à Ouest-France à l’époque, Anny-Charlotte ne se montrera pas tendre avec ce mauvais  équipier imposé. Pas question pour ces deux-là de partir en vacances ensemble. Et dommage pour les vrais pilotes qui, seuls ou avec un autre équipier au niveau, pouvaient viser une place dans les 5 premiers, voire la 3ème marche du podium.

     

    Habitués du Mans

     

    Anny-Charlotte et Xavier étaient des habitués du Mans. En 1980, la Sarthoise disputait sa 7ème édition consécutive de la classique mancelle sans avoir jamais abandonné. Xavier et elle avaient hissé la Porsche Kremer en 5ème position avant que l’acteur la balance stupidement  dans les rails… Vous pourrez prendre connaissance des détails des 24 Heures du Mans 1980 et de quelques interviews sans concession en cliquant sur les liens ci-dessous.

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     Anny-Charlotte en attendait beaucoup, tout comme Xavier. Ils avaient déjà fait équipe ensemble et se savaient des pilotes rapides et sûrs. La jeune femme avait aussi couru en équipage avec d’autres pointures comme Hubert Striebig (en 1976, photo ci-dessus) et René Metge. Trois ans plus tard, elle serait associée à un grand champion, Vic Elford. 1980 aurait pu être une belle éditions pour elle et pour Xavier. Dommage. Bien qu’il ait habilement géré sa communication dans les médias après avoir détruit la voiture, JL Trintignant n’essaya plus de revenir au Mans. Il avait au moins compris qu’il n’y avait pas sa place.

     

    QUELQUES LIENS A SUIVRE

    Vous pouvez également me retrouver sur http://circuitmortel.com , https://gotmdm.com/driver/ et http://polarssportsetlegendes.over-blog.com/

    Parmi les vedettes qui ont tenu leur rôle dans de vraies courses :

    David Hallyday

    http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2009/04/28/david-hallyday-et-le-mental-des-pilotes.html

    et Steve McQueen

    http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2009/03/24/908-contre-r15.html

    ainsi que The Man & Le Mans, film sur l’histoire et le tournage du film http://bit.ly/1Sl7iIy                                                                                                

     

    Les célébrités n’ont pas réussi à Annie-Charlotte Verney en compétition : son association avec Mark Thatcher au Dakar se termina aussi par un abandon (bien que le fils de la dame de fer ait été bien moins mauvais que l’acteur français)

    http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2012/10/21/course-automobile-le-contraste-permanent.html

     

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    Thierry Le Bras

  • DES AMATEURS BRETONS AU MANS

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    Pour tout passionné de sport automobile, les 24 Heures du Mans représentent un mythe absolu. Comme le Rallye de Monte-Carlo, comme le Grand-Prix de Monaco, comme les 500 miles d’Indianapolis.

    Depuis les années 90, le sport automobile a beaucoup évolué. Il s’est professionnalisé. Il est devenu plus coûteux. Les pilotes sont de plus en plus spécialisés. L’accès des grandes épreuves est de plus en plus fermé aux amateurs, à commencer par les 24 Heures du Mans. Comment des amateurs seraient-ils acceptés au départ quand un équipage comme celui formé par Jean Alesi et Giancarlo Fisichella, tous deux vainqueurs de GP en F1, engagés sur une Ferrari LMGT2 en 2010, fut longtemps incertain car il ne figurait que sur le liste des suppléants ?

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    Durant les années 60, 70, 80 et 90, plusieurs équipages d’authentiques gentlemen drivers se comportèrent pourtant fort honorablement dans la classique mancelle. A titre d’exemple, le Trinitain Dédé Segolen, le Lorientais Jean-Yves Gadal et le Brestois Maurice Ouvière remportèrent la catégorie GT au Mans 1976. Objectivement, personne n’aurait parié un Franc (nous étions encore loin du passage à l’euro) sur leurs chances de victoire en groupe 4. Non en raison des qualités de pilotes des Bretons, mais tout simplement parce qu’ils pilotaient une Carrera RSR atmosphérique (N° 71) et que de nombreuses 934 Turbo développant 600 chevaux et capables d’atteindre 300 kilomètres/heure dans les Hunaudières étaient engagées. Parmi les pilotes de ces monstres récemment homologués en groupe 4 figuraient quelques pointures comme Didier Pironi, Bob Wollek, Jean-Claude Andruet, Dominique Fornage et Claude Haldi pour ne citer qu’eux. Alors, les chances de la « petite » Carrera RSR des Bretons paraissaient bien minces. L’auto n’était en réalité qu’une groupe 3 avec laquelle Maurice Ouvière courait régulièrement en côte et en rallye. Il aurait d’ailleurs remporté le scratch au Rallye d’Armor avec cette voiture quelques semaines plus tôt sans une pénalité récoltée sur le secteur routier. Comment trois amateurs pourraient-ils imaginer courir Le Mans aujourd’hui avec une voiture de rallye et de course de côte ? Totalement impensable. Et c’est bien dommage. Ces amateurs dont l’assistance était assurée par une bande de copains aussi dévoués qu’efficaces (avec notamment Jo Busnel et Jean-Claude Lorendel que tous les passionnés de la région ont connu) étaient en piste pour l’exploit Moins rapide au tour que les 934 Turbo, la « petite » Porsche à moteur atmosphérique tourne comme une horloge. Ce n’est pas le cas des nouveaux modèles à moteurs turbocompressés. Embrayages, amortisseurs, turbos, tringlerie d’accélérateur, autres soucis mécaniques se succèdent et leur font perdre un temps considérable au stand. Pendant ce temps, la N° 71 poursuit son challenge de régularité sans le moindre souci. L’incroyable se produit. Elle passe en tête de sa catégorie devant les voitures engagées par des teams comme Kremer ou Haldi et à 16 heures le dimanche après-midi, ce sera elle qui l’emportera en GT.

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    La même année, Joël Laplacette, le speaker-pilote bien connu dans l’Ouest, est associé à Leroux et Bourdillat sur une autre Porsche Carrera atmosphérique. Ils franchiront la ligne d’arrivée en 17ème position. Eux- aussi sont d’authentiques amateurs. Laplacette et Leroux pilotent souvent la Carrera qu’ils ont engagée en course de côte.

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    De nombreux autres gentlemen drivers bretons ont réalisé de belles performances au Mans. En 1980, Guérin s’engage sur une BMW M1 avec le Vendéen Frédéric Alliot. Ce dernier se montrait satisfait de sa monture après les premiers essais du mercredi. « Une vraie bicyclette sur la piste mouillée. Le moteur est très progressif. Un précieux allié. Bien plus plaisant de piloter ce type d’auto qu’une Porsche Turbo. Nous avons vraiment entre les mains une bête de course. » Une touchette le dimanche matin privera l’équipage de tout espoir de bien figurer. Dommage. Mais les gentlemen drivers de l’Ouest avaient montré qu’ils méritaient leur place dans le grand bain – grand bain, des termes en adéquation parfaite avec les conditions météorologiques dans lesquelles se courut l’épreuve cette année-là.

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    A cette époque, tous les jeune pilotes rêvaient d’être un jour au départ des 24 Heures. Je partageais cette réflexion avec Pierre-Yves Prié il n’y a pas si longtemps en évoquant nos souvenirs de courses de côtes et de rallyes. Mais les temps ont changé comme je l’ai écrit plus haut. La meilleure chance pour des amateurs de piloter sur le grand circuit aujourd’hui, c’est sans doute de participer au Mans Classic. Éventuellement avec une voiture modeste. Cette 4cv photographiée à l’entrée du parc fermé en 2004 circule régulièrement dans les rues de Saint-Malo le dimanche matin…

    Vous aimez l’atmosphère magique des 24 Heures du Mans ? Alors je vous invite à surfer sur les archives des mois de juin 2009 et juin 2010 sur ce blog. Vous y trouverez des notes sur les 24 Heures et des liens vers des temps forts de cette belle épreuve.

    Thierry Le Bras