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gordini - Page 2

  • N’oublions pas les grands classiques : Gordini

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    Christian Galopin à l’Armor 1975

    La lecture assidue des grands classiques à l’adolescence permet, dit-on, de comprendre l’âme humaine.

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    Hervé Poulain à l’Armor 1974

    Le visuel des R8 et R12 Gordini rappelle, quant à lui, les fondamentaux du sport automobile. De l’attaque, du spectacle, des souvenirs éblouissants, un sport automobile encore accessible. A l’exception de la voiture de Didier Pironi au Tour de Corse 1975, les photos qui illustrent cette note ont toutes été prises par mes soins à la Course de côte de Saint-Germain sur Ille, au Rallye d’Armor et à la Course de côte de  Saint-Gouëno entre 1973 et 1976.

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    La R8 Gordini et la R12 Gordini furent des voitures de compétition issues de la grande série et transformées en bêtes de course par un sorcier. Elles ne devenaient pas citrouilles au douzième coup de minuit et c’est heureux pour les pilotes qui disputaient des rallyes de nuit ! Leur philosophie permit à quantité de grands pilotes d’affiner leur coup de volant et d’accéder à des équipes d’usine. Les Renault Gordini offrirent aussi des joies terribles – j’emploie volontairement les mots qu’Enzo Ferrari choisit comme titre à sa biographie – à plusieurs générations de pilotes amateurs, et c’est tout aussi important.

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    Dans la littérature, il existe de bons sorciers comme Harry Potter et de mauvais sorciers comme Voldemort. Dans le sport automobile, il existe également de bons sorciers comme Amédée Gordini et d’autres très méchants. On a même vu un sorcier sulfureux truquer les résultats d’un Grand-Prix à Singapour. Ses armes maléfiques, la menace d’un coup de balais contre un pilote sacrifié, une potion de complaisance à une certaine presse asservie aux intérêts mercantiles, et la complaisance politique d’un pouvoir dit sportif.

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    Didier Pironi au Tour de Corse 1975

    En lisant après le Grand-Prix de Monaco que pour Bernie Ecclestone, gérer la F1 de façon raisonnable financièrement, c’est aller loger sur le yacht de son cher ami et triste compère Briatore en Principauté plutôt que dans un palace, je me suis demandé si le grand argentier de la Formule reine et le grand truqueur de Grands-Prix savaient que des pilotes de F1 comme Jean-Pierre Jarier (en coupe) ou Didier Pironi (au Tour de Corse 1975) avaient couru en Gordini. En tout cas, l’Écurie Renault se porte drôlement mieux depuis que le père Flavio et son pilote fétiche sont partis. Ce qui serait franchement excitant, ce serait que Kimi Räikkönen y rejoigne Vittaly Petrov en 2011 et que ces deux pilotes enthousiasmants réalisent des doublés. La venue de Kimi chez Renault est possible. Les rumeurs insistantes de refroidissement des relations entre Kubica et Renault confortent sa crédibilité. En tout cas, les deux voitures de l’écurie au losange marchent maintenant, alors qu’avant, la seconde connaissait toujours des problèmes, comme pour mettre artificiellement la première en valeur... Quand elle n’était pas projetée dans un mur pour aider le pilote de la première bien sûr. Du temps des R8 G et R12 G, le moindre manquement au règlement était sanctionné par plusieurs mois de suspension de licence. Sous le règne de ces Messieurs, le Stepney Gate a valu des félicitations du président de la FIA à son principal bénéficiaire, un individu qui a aussi affirmé sans baisser les yeux ni rougir qu’il méritait sa victoire de Singapour 2008 malgré l’accident provoqué par Piquet Jr.  Quelle insulte aux valeurs du sport en général. Quelle honte pour notre  sport favori et ceux qui ont fabriqué son histoire ! Oserai-je parodier Sardou dans Vladimir Illitch  et écrire : Gordini, réveille toi, ils sont devenus fous !

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    L’histoire Gordini vous passionne ? Pour découvrir quelques secrets du sorcier qui transforma tant de voitures en bêtes à gagner, n’hésitez pas à cliquer au plus vite sur un excellent portail :

    http://www.r8gordini.com

    Et pour un clin d’œil à la R8 Gordini par le biais d’une fiction humoristique largement illustrée en 4 chapitres rendez- vous sur :

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    Chapitre 1 : http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2009/09/30/le-clin-d-oeil-de-philippe-georjan-a-la-r8-gorde-1.html

    Chapitre 2 : http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2009/10/02/le-clin-d-oeil-de-philippe-georjan-a-la-r8-gorde-2.html

    Chapitre 3 : http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2009/10/05/le-clin-d-oeil-de-philippe-georjan-a-la-r8-gorde-3.html

    Chapitre 4 : http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2009/10/08/le-clin-d-oeil-de-philippe-georjan-a-la-r8-gorde.html

    Thierry Le Bras

  • ROBERT MANZON, témoin d’une autre époque

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    Robert Manzon sur Simca Gordini 1500 au GP de Pau 1950

     

    Doyen des pilotes français ayant participé au Championnat du monde de F1, Robert Manzon, né en 1917, suscite soudain un intérêt médiatique qu’il n’aurait pas imaginé au départ de sa première course, le Rallye des Alpes 1946. Il pilotait alors une Simca 8 strictement de série et ignorait qu’il deviendrait bientôt un des pilotes traditionnellement associés au sorcier Amédée Gordini dans l’histoire du sport automobile.

     

    Interviewé par Stéphane Samson du Parisien – Aujourd’hui en France à l’occasion du Grand-Prix de Monaco, Robert Manzon a tenu des propos qui durent stupéfier les grands manitous de la F1 contemporaine. Car le sport automobile de l’immédiat après-guerre était aussi différent de la compétition du XXIème siècle qu’un poste de TSF d’un ipad, ce truc bizarre qui met les fans d’informatique en transe. Les courses des années 50 étaient-elles moins intéressantes pour autant ? C’est une autre question à laquelle chacun apportera sa  propre réponse.

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    Première différence significative dont témoigne Robert Manzon, l’âge des pilotes. « A 30 ans, j’ai vu une voiture de course dans une vitrine en Italie. Je suis resté une demi-heure à l’admirer, puis je suis rentré et je l’ai achetée ! Cela a changé ma vie ! » Le Marseillais omet de rappeler qu’il avait effectué le déplacement en Italie pour chercher une voiture de course. Mais il n’en reste pas moins vrai qu’il va entamer sa carrière avec une voiture payée avec ses propres deniers à un âge que les décideurs de la sacrosainte F1 estimeraient canonique de nos jours. Sébastien Bourdais, arrivé trop tard, en fit la triste expérience. Tout comme Loïc Duval qui mériterait amplement un volant en F1 - au moins autant que certains « petits protégés » des grands requins blancs du milieu - et qui, à 28 ans, a hélas bien peu de chances d’y trouver une bonne place malgré un palmarès riche de victoires et titres dans de nombreuses disciplines. Si la course automobile vintage était plus dangereuse, moins professionnelle et moins rentable, elle offrait au moins l’avantage de ne pas servir de terrain de jeu à des systèmes peu scrupuleux qui écartent de vrais champions et futurs champions de la discipline reine, construisent artificiellement d’autres carrières, et manipulent outrageusement des résultats.

     

    Les malversations étaient inimaginables à l’époque de Robert Manzon. « Je ne me souviens pas d’avoir entendu parler de magouilles ou d’histoires bizarres », assure-t-il. Il est vrai que la technologie était moins évoluée. « La mise au point n’existait pas. La voiture était comme elle était : elle dormait à Paris, j’habitais à Marseille, on se retrouvait sur les circuits. » Au moins cela cantonnait-il les pilotes à leur vrai rôle, la vitesse. Aucun n’aurait osé prétendre, les joues gonflées de prétention, que c’était lui qui apportait les solutions techniques qui faisaient de sa machine la meilleure du plateau.

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    En 1954, Robert Manzon ne courut pas sous les couleurs d’Amédée Gordini

    et pilota des Ferrari

     

    L’ambiance du sport automobile n’était pas encore polluée par l’arrogance. « Nous étions une bande d’amis qui faisaient la fête le soir de chaque course, qui se respectaient aussi sur la piste, car le danger et la mort étaient omniprésents », se souvient Robert Manzon. L’heure n’était pas aux sales gosses capricieux et trop gâtés. Je précise d’ailleurs que ces derniers termes ne sauraient s’appliquer à certains pilotes d’aujourd’hui qui sont des gentlemen, à commencer par Jenson Button, le Champion du monde en titre, Kimi Räikkönen, le Champion 2007 et Nico Rosberg, qui a la décence de se réjouir de vivre à fond son rêve de pilote de F1. Mes propos peu élogieux ne concernent d’ailleurs pas davantage Sebastian Vettel, Vitaly Petrov, Jarno Trulli, Heikki Kovalainen, Felipe Massa ni Mark Webber.

     

    « On se faisait plaisir, tout simplement, déclare sans complexe l’ancien pilote Gordini. En fait, ce n’étaient pas des Grands-Prix, c’était la foire… » De quoi donner des crampes à l’estomac à Bernie, Briatore, Mosley et quelques autres.

     

    D’autant que Robert Manzon ne fut pas un pilote de fond de grille. Il courut pendant 10 saisons, signa des podiums en Championnat du monde, et se fit aussi remarquer en endurance avec Gordini.

     

    L’histoire Gordini vous passionne ? Pour découvrir quelques secrets du sorcier qui transforma tant de voitures en bêtes à gagner, n’hésitez pas à cliquer au plus vite sur un excellent portail :

    http://www.r8gordini.com

     

    Texte :

    Thierry Le Bras 

  • 908 contre R15

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    Ce sera l’affiche des 24 Heures du Mans 2010. Elles sont affutées, prêtes à monter sur le ring. Elles se sont déjà affrontées. Chacune a remporté des victoires dans les formidables matchs qui les ont opposées jusqu’à présent. D’un côté, la Peugeot 908, 5.500 cm3, plus de 700 ch, 925 kilos. De l’autre, l’Audi R15, 5.499 cm3, plus de 650 chevaux, 930 kilos. Sauf KO technique ou abandon, le combat durera 24 Heures. 24 Heures d’un mano a mano intense où la punch comptera autant que le souffle, où chaque machine devra rendre coup pour coup à l’autre sous peine de se faire distancer et de ne plus pouvoir refaire son retard. Quelle sera la bonne stratégie ? S’accrocher, accélérer le rythme, contrôler l’adversaire, le pousser dans les cordes d’entrée de jeu ? Réponse à la fin de la course.

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    La boxe et la course automobile possèdent de nombreux points communs, à commencer par la violence des affrontements. Il y existe également des groupes et des classes de cylindrée destinés à préserver l’équilibre des combats. Ils peuvent se comparer aux catégories de poids des boxeurs. Un grand pilote est un guerrier, comme un champion de boxe. Une grosse auto secoue son pilote comme un sparring-partner. Et l’équipage qui  ne peut plus rien faire pour gagner finit par rendre les armes ou jeter l’éponge.

     

    Curieusement, la 908 et la R15 empruntent leurs noms à d’autres machines imaginées par d’autres constructeurs plusieurs décennies avant leur naissance. Mais la 908 élaborée par Porsche pour la course à partir de 1968 et la R15, coupé populaire sorti des usines Renault en 1971 ne boxaient pas dans la même catégorie.

     

    D’un côté, une noble machine de course qui construira un superbe palmarès dans les épreuves d’endurance du monde entier.

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    Les Porsche 908 courtes étaient parfaites à la Targa Florio

    Ici celle de Gérard Larrousse et Vic Elford

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    Les Porsche  908 se construisirent un palmarès impressionnant en endurance

    à partir de 1968. Celle de Hans Hermann et Gérard Larrousse terminera seconde

    au Mans en 1969 après une bagarre d’anthologie jusqu’au dernier tour contre

    la Ford GT 40 de Jacky Ickx et Jackie Oliver

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    Jochen Rindt, vainqueur à Kemola en 1969 au volant de la Porsche 908

    que lui avait prêtée par Soler-Roig

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    12 Heures de Sebring 1970. L’équipage Steve McQueen – Peter Revson se classa second derrière la Ferrari 512 S  pilotée par Mario Andretti. 22 secondes seulement séparaient les deux premiers sous le drapeau à damier. A noter que l’acteur pilote Steve McQueen conduisait avec un pied dans le plâtre à la suite d’un accident de moto

     

    De  l’autre, une auto de route, globalement une bonne voiture d’ailleurs, qui souffrira toujours d’un déficit d’image face aux coupés italiens et aux allemandes musclées. La R15 ne faisait pas le poids face à un coupé Alfa 1600 Bertone ou à une BMW 1600. Elle ne possédait pas non plus la faculté de porter des coups au cœur que conservait la Triumph Spitfire, moins puissante et teigneuse que ses jeunes concurrentes, mais  auréolées de son tempérament anglais jusqu’au bout des pare-chocs.

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    La R15 possédait bien une grande sœur dotée d’un meilleur punch, la 17 dont des versions Gordini développées en groupe  2 se révélèrent assez performantes dans des rallyes sur terre. Mais en ce temps-là, les spectateurs n’avaient d’yeux que pour la jolie cousine de Dieppe, la Berlinette qui faisait tourner les têtes, raflait les coupes, collectionnait les conquêtes,…

     

    Pour en savoir plus sur la R15 et la R17, n’hésitez pas à cliquer :

    * un excellent site spécialisé dans ces modèles, http://pagesperso-orange.fr/amicale.r15r17

    * ainsi que sur http://www.r8gordini.com , le site de l’inoubliable R8 G bien sûr, mais aussi de tous les modèles Renault passés entre les mains du sorcier Gordini !

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    908, R15, des  souvenirs ressurgis des sixties et des seventies qui n’ont ni la même classe, ni le même prestige. Mais l’histoire ne préjuge pas de l’avenir. J’avoue que je suivrai le match du Mans 2010 avec beaucoup d’intérêt et, pourquoi le cacher, une petite préférence pour la 908 engagée par le Team ORECA-Matmut pour Olivier Panis, Nicolas Lapierre et Loïc Duval. Mais nul doute que les Audi seront méchantes sur la piste. Elles donneront du fil à retordre à la machine gérée par Hugues de Chaunac et à ses sœurs venues directement de l’usine.

     

    Thierry Le Bras