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camping - Page 3

  • DUEL AU SOLEIL DES COTEAUX (3)

    FEUILLETON AUTOMOBILE

    Courses de côtes, Alfa Romeo, 2000 GTV, Talbot Rallye 2,  groupe 1, Simca 1200 S, groupe 3, Pouillé les Coteaux, camping, feuilleton, fiction

    Suite des 2 premiers épisodes :

    1 - http://bit.ly/1trq9Df

    2 - http://bit.ly/1vJ6dTB 
     
    Quelques fictions en plus d’infos sur la course auto, tel est le programme du blog CIRCUIT MORTEL Bien sûr, les histoires qui se déroulent dans l’univers de David Sarel, le héros récurrent de mes romans, sont privilégiées. Éric Trélor, parrain de David Sarel, raconte ici au journaliste Sébastien Ménier une course de côte qui l’a particulièrement marqué au début de sa carrière de gentleman driver.

    Sébastien Ménier : la vraie course était lancée !
    Éric Trélor Les montées du samedi ne comptaient pas pour le classement. Mais il était tout de même important de prendre ses repères pour la course. En plus, psychologiquement,, celui qui marche fort le samedi montre ce qu’il vaut à ses concurrents. Je suis parti parmi les derniers, à 17 heures 45, un quart d’heure avant la fermeture de la piste. Jacques Dumoulin et Christine Verrec avaient déjà effectué leurs deux montées d’essais. Tout comme Pierre Sapeur, un pilote de Ford Escort RS 2000 dont je me méfiais. L’Alfa Roméo 2000 GTV arrivait au bout de sa carrière sportive. D’autres modèles comme l’Escort 2000 RS, l’Opel Kadett GTE et la Triumph Dolomite bénéficiaient de nouvelles homologations qui les rendaient de plus en plus compétitives. Or Alfa ne développait plus le coupé 2000. Je m’attendais donc à ce qu’un jour, la Ford de Pierre Sapeur reçoive de nouvelles pièces qui lui fassent gagner d’un coup une seconde au kilomètre. J’espérais simplement que ce serait le plus tard possible, peut-être seulement en 1978 où je ferais pour ma part débuter le futur Coupé Vivia 16 S en groupe 3. A ce moment-là, la montée des autres modèles en groupe 1 me concernerait moins. Je savais déjà toutefois que Jacques Dumoulin se convertirait à l’Escort en 1978. Il ne chercherait même pas à vendre son Alfa à un autre pilote. Un de ses copains la lui reprendrait en octobre pour rouler avec sur la route.

    Sébastien Ménier : A Pouillé-les-Coteaux, l’Alfa resta-t-elle compétitive ?
    Éric Trélor : Elle n’avait pas dit son dernier mot, et moi non plus. J’ai effectué la deuxième montée d’essais en attaquant raisonnablement, juste pour valider les repères que j’avais pris en reconnaissance. J’ai réalisé le troisième temps des deux litres. Christine Verrec pointait pour une fois en tête avec sa Triumph, devant Jacques et moi. J’étais à trois dixièmes de Christine, un de Jacques et deux dixièmes devant Pierre. Bien sûr, Jacques est venu me voir et m’a dit qu’il avait mal conduit, qu’il n’était pas content de lui, qu’il avait laissé des valises à chaque montée en loupant son freinage au bas de la descente. C’était sans doute un peu vrai, car à la régulière, il aurait dû devancer Christine. Mais je savais qu’il enfonçait le clou pour essayer de me casser le moral.

    Sébastien Ménier : En vain, je suppose.
    Éric Trélor : Tout à fait. Je l’ai laissé parler et je lui ai affirmé que j’avais assuré à mort, parce que je n’étais encore tout à fait remis. C’était vrai aussi. J’ai ajouté qu’il y avait des résidus d’huile dans le droite d’arrivée, que j’avais roulé sur des œufs. Comme ça, il gambergerait en se demandant quel temps je valais vraiment. Christine paraissait ravie. Elle sous-estimait nos soucis et pensait vraiment avoir marqué un point sur nous. C’était humain. Sa Triumph était très dure à amener en côte. Elle crut nous devancer à la régulière et avoir mis le doigt sur le réglage qui la mettrait enfin en tête de la catégorie 2 litres en groupe 1.

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     Sébastien Ménier : Et le jour de la course arriva enfin.
    Éric Trélor : Bien sûr. Le samedi soir d’abord, nous sommes restés dîner au parc fermé où nous campions. Stéphane et sa compagne nous avaient gâtés. Mais je n’avais pas très faim. J’ai juste mangé un peu de melon, un œuf dur et une tranche de viande froide. Je suis allé me coucher à 9 heures. Je crois que c’est la seule fois où ça m’est arrivé un soir de course. Pas question d’apéro. Il y avait pourtant tout ce qu’il fallait, Ricard, Whisky, Martini, avec le saucisson sec et les cahuètes. Ça ne m’a pas empêché de l’offrir à Luc Crillon et Ronnie venus aux nouvelles. J’étais tellement épuisé que je me suis endormi comme une bûche. Je n’ai même pas entendu Mikaël rentrer dans la tente deux heures plus tard. Lui n’était pas malade. Il était resté boire quelques pots sous l’auvent du J9 avec Stéphane et les autres, dont Luc et Ronnie, revenus voir l’équipe après un dîner dans un resto d’Ancenis. Le dimanche matin, je me suis réveillé en pleine forme. J’ai bien pris garde de ne pas rester au soleil ni sous la tente. Il faisait encore très chaud. La course commençait à 14 heures. Elle se disputait à la meilleure des deux manches courues. A chaque manche, les voitures du groupe 1 débutaient les hostilités par ordre de cylindrées croissantes. Puis viendraient les voitures de tourisme spécial (groupe 2), les GT de série (groupe 3) telles que les Simca 1200 S comme celle de Ronnie, Alpine Renault et Porsche, les GT (groupe 4), les silhouettes (groupe 5) parmi lesquelles figurait une Escort à moteur de Formule 2, les barquettes (groupe 6) et les monoplaces. Je me rappelle que Jean- Philippe Grand faisait figure d’épouvantail en groupe 6 avec son proto Lola 2 litres et que Yves Courage, qui deviendrait constructeur de protos quelques années plus tard, comptait parmi les favoris parmi les monoplaces avec Debias et Tarrès, je crois.

    Sébastien Ménier : La course commençait à quelle heure ?
    Éric Trélor : 14 heures, comme les essais. Moi, je partais vers 14 heures 40. Il y avait les Autobianchi Abarth, toutes les Rallye 2, les Golf GTI, Audi 80 GTE et Toyota Celica 1,6 litre, et toutes les autres 2 litres avant. En fait, j’utilisais toujours une astuce. Quand je remplissais ma fiche d’engagement, je mettais 2 litres au lieu de la cylindrée réelle qui devait être de 1962 cm3 si je me rappelle bien. Résultat, comme tous les autres remplissaient scrupuleusement leur feuille avec la vraie cylindrée, ils partaient avant moi. Jacques Dumoulin a fini par comprendre mon manège et il m’a imité. Mais comme son nom de famille commençait par un D et le mien par un T, l’ordre alphabétique le faisait tout de même partir devant moi.

    Sébastien Ménier : Connaissais-tu les temps de tes concurrents quand tu partais ?
    Éric Trélor : Non. J’étais déjà casqué et sanglé dans ma voiture quand ils attaquaient leur montée. Et puis, le speaker n’annonçait pas toujours les temps pour ménager le suspense. Mais par contre, ma stratégie servait bien Ker Etel sur les circuits. Parce que, partant le dernier, le speaker parlait forcément de moi avec des commentaires du style « Éric Trélor, le pilote Ker Etel est au départ au volant de son Alfa GTV. On le sait, Éric fait partie des hommes forts de cette catégorie 2 litres du groupe 1. D’ailleurs jusqu’à présent cette saison, seul Jacques Dumoulin, le pilote de l’Alfa blanche qui vient de passer devant vous dans une attaque absolument ahurissante, a été capable de lui donner la réplique. Vous l’aurez constaté durant les essais, Jacques et Éric ne se feront pas de cadeau sur la piste. Pourtant ces deux garçons se connaissent bien. Ils ont usé leurs fonds de culottes sur les bancs du même lycée, tout comme d’ailleurs Luc Crillon, un des princes de la Rallye 2, à peine plus jeune qu’eux. Vous les verrez souvent discuter ensemble ou trinquer à l’apéritif le samedi soir au parc fermé. Mais aujourd’hui sur la piste, il n’y a plus de copains. C’est chacun pour soi. Et croyez moi bien, ces deux garçons vont vous donner le spectacle auquel vous avez droit. Ça y est, l’Alfa Ker Etel d’Éric Trélor est en piste. Le GTV rouge arrive très très vite dans la descente. Oh là là, il me fait peur Éric Trélor sur ce coup-là. Non, il freine impeccablement à son point de repère, et ça passe en légère dérive des quatre roues dans le gauche… » Les speakers savaient faire monter la pression dans le public. Ça faisait partie de la fête, tout simplement. Moi, je n’entendais pas les commentaires, mais Mikaël me les racontait après.

    A suivre…

     

    NOTE MODIFIEE LE 14 AOÛT 2015

     

    QUELQUES LIENS A SUIVRE

     

    Un bon souvenir de course de côte à Neuvy Le Roy http://bit.ly/1nwCCoA

     

    Présentation de l’auteur du feuilleton http://bit.ly/1IunQ9N

     

    Quand Ronnie jouait et gagnait contre Ferrari http://bit.ly/1BmWlxQ

     

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    Thierry Le Bras

  • DUEL AU SOLEIL DES COTEAUX (2)

    FEUILLETON AUTOMBILE

    Courses de côtes, Alfa Romeo, 2000 GTV, Talbot Rallye 2,  groupe 1, Simca 1200 S, groupe 3, Pouillé les Coteaux, camping, feuilleton, fiction

    Suite du premier épisode  mis en ligne ICI http://bit.ly/1trq9Df 
     
    Quelques fictions en plus d’infos sur la course auto, tel est le programme du blog CIRCUIT MORTEL Bien sûr, les histoires qui se déroulent dans l’univers de David Sarel, le héros récurrent de mes romans, sont privilégiées. Éric Trélor, parrain de David Sarel, raconte ici au journaliste Sébastien Ménier une course de côte qui l’a particulièrement marqué au début de sa carrière de gentleman driver.

    Sébastien Ménier : Tu te présentes à Poullé-les-Coteaux dans quelles dispositions ?
    Éric Trélor : Très serein et très confiant dans mes chances de victoire. Je suis arrivé assez tard le vendredi soir, vers minuit, avec Mikaël Mermant qui me naviguait en rallye et m’accompagnait toujours sur les courses de côtes. Je roulais au quotidien avec un coupé Alfa 1600 à cette époque. Je m’en servais aussi souvent pour les reconnaissances. Le coupé 1600 possédait la même caisse que le 2000 GTV et un comportement assez semblable. Notre équipe d’assistance, composée de Michel Nopert et André Galliard était déjà là. Ils avaient amené le 2000 GTV sur plateau derrière un fourgon Peugeot J9. Avec Mikaël, nous avons monté notre tente en quelques minutes et nos sommes allés dormir. Ces années-là, nous campions tous dans le parc fermé et nous utilisions les douches et les sanitaires du terrain de foot municipal.

    Sébastien Ménier : Pas de grasse matinée au programme, je présume.
    Éric Trélor : Non. A 6 heurs 30, je reconnaissais le circuit avec le 2000 GTV avant que les gars chargés de mettre les bottes de paille n’arrivent. Je n’étais pas le seul d’ailleurs. D’autres pilotes, comme Jacky Ravenel qui engageait une Opel Commodore GSE, reconnaissaient très tôt le matin.

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    Sébastien Ménier : Pas Jacques Dumoulin.
    Éric Trélor : Non. Lui, il avait reconnu la veille au soir. Au fait, je me rappelle qu’il tournait encore quand nous étions arrivés le vendredi. Par contre, d’autres copains faisaient comme moi. Luc Crillon, par exemple, qui courait sur une Talbot Rallye 2 rouge. Sans oublier Ronan, qui était surnommé Ronnie, parce qu’il était blond et assez costaud comme Ronnie Peterson. Lui pilotait un coupé Simca 1200 S en groupe 3. Nous nous connaissions très bien depuis l’enfance. D’ailleurs, comme il ne courait qu’en côte, il nous faisait souvent l’assistance en Rallye. Et j’allais oublier Christine Verrec, qui pilotait une Triumph Dolomite rouge et noire. Mess relations avec elle étaient tendues. Elle ne m’avait jamais battu malgré la puissance de sa voiture et les bons résultats qu’elle avait collectionnés en circuit. En fait, sa Triumph manquait de rendement en course de côte et il aurait fallu la piloter très brutalement, ce qu’elle se refusait à faire. Alors, elle nous accusait Jacques et moi de courir avec des voitures non conformes – ce qui était faux – et menaçait avant chaque course de nous faire contrôler, ce qu’elle n’a finalement jamais osé entreprendre bien que nous l’ayons toujours battue.

    Sébastien Ménier : L’ambiance était bonne en général ?
    Éric Trélor : En général, oui. Les courses de côte représentaient une vraie fête de la course auto à cette époque. Nous étions souvent plus de 120 au départ. Beaucoup de jeunes s’essayaient à la compétition. Bernard Tapie par exemple, un peu plus vieux il est vrai, a tâté de la course dans sa jeunesse. Luc Crillon, que je citais tout à l’heure, avait aussi été élève dans le même lycée que moi. Nous nous amusions vraiment bien et nous nous prenions moins au sérieux que les pilotes d’aujourd’hui. Sans doute parce que la course coûtait moins cher.

    Sébastien Ménier : Pour en revenir à ce week-end de juillet 1977 donc, tu commences les reconnaissances très tôt.
    Éric Trélor : Nous nous organisions avec les autres pilotes. Nous montions en nous suivant à quelques secondes. Des membres de nos équipes se postaient à tous les virages et nous indiquaient si la piste était libre. Puis nous redescendions tous ensemble et nous recommencions.

    Sébastien Ménier : Les riverains ne se plaignaient pas ?
    Éric Trélor : Non, au contraire. Ils nous aidaient à organiser la circulation. De temps en temps, des jeunes du pays nous demandaient si nous pouvions les amener faire une montée. Je faisais toujours les premières montées avec Mikaël pour qu’il m’annonce les notes comme en rallye. Puis après, quand je connaissais le circuit par cœur, j’acceptais d’embarquer des passagers. Ça faisait plaisir aux gens de la région. Ils devenaient de sacrés supporters pour le week-end. Souvent, ils se mettaient en quatre pour nous aider et trouver quelque chose à faire qui nous fasse plaisir. D’année en année, ils revenaient nous voir. C’était un aspect vraiment très sympa de la compétition qu’on ne retrouve plus beaucoup aujourd’hui, à l’exception de quelques épreuves comme le Rallye du Pays Vannetais à Malansac.

    Sébastien Ménier : La suite du programme ?
    Éric Trélor : A 8 heures 00, j’avais fini les reconnaissances. Et là, je commets une erreur. J’étais fatigué. Je dis à Mikaël, je vais me reposer un peu sous la tente. Réveille moi vers 9 heures 30. Je m’allonge sur mon sac de couchage et je me rendors. A l’heure convenue, Mikaël me réveille. Il était allé cherché des croissants et le journal au village. André et Michel avaient préparé le café. Mais je ne me sentais pas bien du tout. Le soleil tapait déjà fort. J’avais attrapé un début d’insolation sous la tente.

    Sébastien Ménier : Tu comptais courir quand même ?
    Éric Trélor : Bien sûr. Pas question de renoncer. Il fallait gérer. Mikaël m’a amené à une pharmacie. Une préparatrice m’a donné quelques médicaments. Nous sommes revenus sur le circuit. Nous avons passé la voiture aux vérifications techniques. Il faisait de plus en plus chaud et je me sentais de plus en plus mal. Je me suis efforcé de boire beaucoup, de suivre les prescriptions de la préparatrice et de rester à l’ombre. Les essais commençaient à 14 heures. Il fallait que je fasse au moins une montée pour avoir le droit de courir le dimanche. Nous avons décidé que je tenterais une montée dès l’ouverture de la piste pour le cas où mon état s’aggraverait. Puis j’attendrais la fin de l’après-midi. Si ça allait mieux, je ferais ma deuxième montée d’essais. Sinon, je la zapperais. Notre copain Stéphane Paulin et sa compagne sont arrivés en fin de matinée. Stéphane avait monté avec son père la biscuiterie Ker Etel deux ans plus tôt. Il faisait partie de nos sponsors. Non seulement sa pub était sur la voiture, mais il distribuait des crêpes et galettes Ker Etel ainsi que des posters au public les jours de courses et d’essais. Il faisait aussi de la pub dans les journaux locaux et à la sono du circuit. Il s’occupait enfin de l’intendance de l’équipe. C’était lui, avec sa compagne, qui préparait tous les repas de l’équipe. Stéphane et sa compagne étaient beaucoup plus que de simples sponsors ; ils étaient et sont restés des amis fidèles et des partenaires privilégiés.

    Sébastien Ménier : As-tu pu effectuer tes montées d’essais ?
    Éric Trélor : Comme prévu, je me suis présenté parmi les premiers sur la ligne de départ à 14 heures. Il faisait une chaleur infernale dans la voiture. Je transpirais. J’étais limite d’avoir des nausées. Je n’ai pas attaqué du tout. Mikaël avait prévenu le speaker afin qu’il mentionne mon indisposition. Je ne voulais pas que le public pense que je n’avançais pas. D’autant que ça n’aurait pas été valorisant pour les produits de Stéphane ni les autres sponsors. Après chaque montée, nous redescendions par le circuit. La direction de course venait nous chercher quand il y avait une trentaine de voitures en haut. J’ai eu la surprise d’être très applaudi en redescendant, comme si j’avais fait une super-perf. J’ai garé la voiture au parc fermé et je me suis allongé sur un matelas pneumatique à l’ombre du J9. Toute l’équipe m’a chouchouté, Mikaël en tête.

    Sébastien Ménier : As-tu pu réaliser ta seconde montée ?
    Éric Trélor : A 17 heures, je me sentais beaucoup mieux. Pas encore la forme des grands jours, mais capable de faire une vraie montée.

    A suivre...

    NOTE MODIFIEE LE 13 AOÛT 2015

     

    QUELQUES LIENS A SUIVRE

     

    Courses de côtes des 70’s, ou le temps des copains http://bit.ly/1eNpUwy

     

    Première sortie de piste pour Ronan  http://bit.ly/1vAtOq5

     

    Communication, storytelling, histoire d’un partenariat  sportif performant http://bit.ly/Nnwk6Y

     

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    Thierry Le Bras

  • DUEL AU SOLEIL DES COTEAUX

     FEUILLETON AUTOMOBILE

    2000 GTV 1 - Copie.JPG

    La course amateur dans les sixties trouve aussi sa place dans l’Univers de David Sarel.
     
    Quelques fictions en plus d’infos sur la course auto, tel est le programme du blog CIRCUIT MORTEL Bien sûr, les histoires qui se déroulent dans l’univers de David Sarel, le héros récurrent de mes romans, sont privilégiées. Éric Trélor, parrain de David Sarel, raconte ici au journaliste Sébastien Ménier une course de côte qui l’a particulièrement marqué au début de sa carrière de gentleman driver.

    Sébastien Ménier : Pourrais-tu nous raconter un souvenir de course de côte à l’époque où tu commençais la compétition, avant la création du Team Vivia, lorsque tu courais en pur amateur ?
    Éric Trélor : J’ai beaucoup de bons souvenirs de mes premières saisons en courses de côtes,. Mais puisqu’il faut en choisir un, je raconterai la Course de côte de Pouillé les Coteaux en juillet 1977, dans la région d’Ancenis en Loire Atlantique. Je courais avec un Coupé Alfa Roméo 2000 GTV groupe 1 à cette époque, une voiture très sympa qui développait à peu près 150 chevaux. Mais les autos des seventies étaient moins collées au bitume que celles d’aujourd’hui. Tu te faisais déjà plaisir avec une bonne groupe 1, c’est à dire une voiture de tourisme de série équipée, outre les accessoires de sécurité, d’amortisseurs et de ressors plus durs, d’une boite de vitesses à rapports courts, d’un échappement libre, de quelques améliorations raisonnables de la mécanique et de pneus slicks.

    Sébastien Ménier : Pourquoi choisis-tu cette course plus qu’une autre ?
    Éric Trélor : Pour plusieurs raisons. D’abord, j’aimais beaucoup le tracé. A Pouillé, tu partais dans une descente. Après deux virages à fond, tu arrivais sur un gauche qui nécessitait un gros freinage, t’amenait à plonger dans le bas-côté au point de corde et à ressortir très fort en dérive au ras des bottes de paille à l’extérieur. Après, quand tu abordais la montée, tu attaquais une enfilade rapide que tu gérais en plaçant la voiture d’un gros appui sur l’autre, toujours en jouant avec les accotements et en frôlant les bottes de paille. Comme le revêtement n’était pas d’une qualité exceptionnelle, les copains te racontaient qu’ils entendaient les gravillons crépiter sous les ailes. La course se terminait par des courbes rapides qui t’amenaient à l’arrivée.

    Sébastien Ménier : Un tracé où les sorties de piste étaient interdites, j’ai l’impression, sous peine de gros dommages pour la voiture.
    Éric Trélor : J’étais justement sorti en haut du circuit l’année précédente, en 1976. Il faisait très chaud. Je suis entré trop fort dans le droite, l’avant m’a échappé sur le goudron qui fondait J’ai levé brutalement pour délester l’arrière et le faire décrocher aussi. Puis j’ai remis les chevaux. J’ai presque rattrapé la voiture. Mais il manquait quelques centimètres. Je suis allé frotter les bottes de paille à gauche. La voiture est montée dessus. J’ai fait une aile, un pare-choc et un triangle. Et il a fallu redresser un longeron. Je n’avais même pas 22 ans à l’époque. Je m’en voulais parce que j’avais tourné très fort aux essais le samedi après-midi. J’espérais vraiment remporter ma première victoire de classe.

    Sébastien Ménier : Tu as attendu longtemps pour l’obtenir cette première victoire ?
    Éric Trélor : Non, en fait c’est venu quinze jours plus tard, à la course de Landivisiau.
    Sébastien Ménier :Il faut croire que tu étais effectivement prêt à gagner.
    Éric Trélor : Sans doute.

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    Sébastien Ménier : L’édition 1977 se présentait un peu comme une revanche ?
    Éric Trélor : Tout à fait. Je voulais effacer ma sortie de route de l’année précédente. En outre, je faisais une bonne saison. J’avais gagné le groupe 1 au Rallye de Touraine, fait troisième à l’Armor dans des conditions complètement dantesques, gagné le groupe aussi à la Course de côte de Saint-Germain sur Ille, à celle des M d’Avranches, remporté la classe 2 litres à celle de Bais Montaigu. Je me sentais très fort. Je m’étais toutefois incliné à Hébécrevon et à Pluméliau face à Jacques Dumoulin qui pilotait aussi un coupé 2000 GTV. Chaque fois d’un rien alors que quand je l’avais battu, les écarts étaient plus nets. Jacques avait le même âge que moi. Nous nous connaissions très bien car, quelques années plus tôt, nous fréquentions le même lycée. C’était un sacré rival en course. Après un début de saison équilibré, j’étais convaincu que j’allais prendre l’avantage sur lui. Je savais pourquoi il m’avait battu – d’un cheveu, moins d’un dixième de seconde – à Pluméliau la semaine précédente. J’avais failli me sortir en reconnaissances dans un droite très rapide à Pluméliau, dans le dernier tiers du parcours. J’avais du mal à ne pas soulager un peu plus que lui dedans durant les premières montées de course. Dans la dernière montée, j’avais retrouvé toute ma confiance, même un peu trop. J’ai plongé à la corde à fond absolu. En prenant la banquette, l’Alfa a levé d’un mètre. J’ai été un peu secoué quand elle est retombée… L’alfa rouge, la mienne, contre l’Alfa blanche, la sienne, c’était un duel que les spectateurs attendaient à chaque course cette année-là.

    A suivre ….

    NOTE MODIFIEE LE 13 AOÛT 2015

     

    QUELQUES LIENS A SUIVRE

     

    A la même époque, lors d’une vraie course de côte http://bit.ly/1bddtrb

     

    Éric, Ronnie et les autres sur une autre course de côte http://bit.ly/1muWeWR

     

    Un roman policier sur fond de rallye dont Éric est un des héros http://bit.ly/1jJxj4l

     

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    Thierry Le Bras