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DUEL AU SOLEIL DES COTEAUX

 FEUILLETON AUTOMOBILE

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La course amateur dans les sixties trouve aussi sa place dans l’Univers de David Sarel.
 
Quelques fictions en plus d’infos sur la course auto, tel est le programme du blog CIRCUIT MORTEL Bien sûr, les histoires qui se déroulent dans l’univers de David Sarel, le héros récurrent de mes romans, sont privilégiées. Éric Trélor, parrain de David Sarel, raconte ici au journaliste Sébastien Ménier une course de côte qui l’a particulièrement marqué au début de sa carrière de gentleman driver.

Sébastien Ménier : Pourrais-tu nous raconter un souvenir de course de côte à l’époque où tu commençais la compétition, avant la création du Team Vivia, lorsque tu courais en pur amateur ?
Éric Trélor : J’ai beaucoup de bons souvenirs de mes premières saisons en courses de côtes,. Mais puisqu’il faut en choisir un, je raconterai la Course de côte de Pouillé les Coteaux en juillet 1977, dans la région d’Ancenis en Loire Atlantique. Je courais avec un Coupé Alfa Roméo 2000 GTV groupe 1 à cette époque, une voiture très sympa qui développait à peu près 150 chevaux. Mais les autos des seventies étaient moins collées au bitume que celles d’aujourd’hui. Tu te faisais déjà plaisir avec une bonne groupe 1, c’est à dire une voiture de tourisme de série équipée, outre les accessoires de sécurité, d’amortisseurs et de ressors plus durs, d’une boite de vitesses à rapports courts, d’un échappement libre, de quelques améliorations raisonnables de la mécanique et de pneus slicks.

Sébastien Ménier : Pourquoi choisis-tu cette course plus qu’une autre ?
Éric Trélor : Pour plusieurs raisons. D’abord, j’aimais beaucoup le tracé. A Pouillé, tu partais dans une descente. Après deux virages à fond, tu arrivais sur un gauche qui nécessitait un gros freinage, t’amenait à plonger dans le bas-côté au point de corde et à ressortir très fort en dérive au ras des bottes de paille à l’extérieur. Après, quand tu abordais la montée, tu attaquais une enfilade rapide que tu gérais en plaçant la voiture d’un gros appui sur l’autre, toujours en jouant avec les accotements et en frôlant les bottes de paille. Comme le revêtement n’était pas d’une qualité exceptionnelle, les copains te racontaient qu’ils entendaient les gravillons crépiter sous les ailes. La course se terminait par des courbes rapides qui t’amenaient à l’arrivée.

Sébastien Ménier : Un tracé où les sorties de piste étaient interdites, j’ai l’impression, sous peine de gros dommages pour la voiture.
Éric Trélor : J’étais justement sorti en haut du circuit l’année précédente, en 1976. Il faisait très chaud. Je suis entré trop fort dans le droite, l’avant m’a échappé sur le goudron qui fondait J’ai levé brutalement pour délester l’arrière et le faire décrocher aussi. Puis j’ai remis les chevaux. J’ai presque rattrapé la voiture. Mais il manquait quelques centimètres. Je suis allé frotter les bottes de paille à gauche. La voiture est montée dessus. J’ai fait une aile, un pare-choc et un triangle. Et il a fallu redresser un longeron. Je n’avais même pas 22 ans à l’époque. Je m’en voulais parce que j’avais tourné très fort aux essais le samedi après-midi. J’espérais vraiment remporter ma première victoire de classe.

Sébastien Ménier : Tu as attendu longtemps pour l’obtenir cette première victoire ?
Éric Trélor : Non, en fait c’est venu quinze jours plus tard, à la course de Landivisiau.
Sébastien Ménier :Il faut croire que tu étais effectivement prêt à gagner.
Éric Trélor : Sans doute.

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Sébastien Ménier : L’édition 1977 se présentait un peu comme une revanche ?
Éric Trélor : Tout à fait. Je voulais effacer ma sortie de route de l’année précédente. En outre, je faisais une bonne saison. J’avais gagné le groupe 1 au Rallye de Touraine, fait troisième à l’Armor dans des conditions complètement dantesques, gagné le groupe aussi à la Course de côte de Saint-Germain sur Ille, à celle des M d’Avranches, remporté la classe 2 litres à celle de Bais Montaigu. Je me sentais très fort. Je m’étais toutefois incliné à Hébécrevon et à Pluméliau face à Jacques Dumoulin qui pilotait aussi un coupé 2000 GTV. Chaque fois d’un rien alors que quand je l’avais battu, les écarts étaient plus nets. Jacques avait le même âge que moi. Nous nous connaissions très bien car, quelques années plus tôt, nous fréquentions le même lycée. C’était un sacré rival en course. Après un début de saison équilibré, j’étais convaincu que j’allais prendre l’avantage sur lui. Je savais pourquoi il m’avait battu – d’un cheveu, moins d’un dixième de seconde – à Pluméliau la semaine précédente. J’avais failli me sortir en reconnaissances dans un droite très rapide à Pluméliau, dans le dernier tiers du parcours. J’avais du mal à ne pas soulager un peu plus que lui dedans durant les premières montées de course. Dans la dernière montée, j’avais retrouvé toute ma confiance, même un peu trop. J’ai plongé à la corde à fond absolu. En prenant la banquette, l’Alfa a levé d’un mètre. J’ai été un peu secoué quand elle est retombée… L’alfa rouge, la mienne, contre l’Alfa blanche, la sienne, c’était un duel que les spectateurs attendaient à chaque course cette année-là.

A suivre ….

NOTE MODIFIEE LE 13 AOÛT 2015

 

QUELQUES LIENS A SUIVRE

 

A la même époque, lors d’une vraie course de côte http://bit.ly/1bddtrb

 

Éric, Ronnie et les autres sur une autre course de côte http://bit.ly/1muWeWR

 

Un roman policier sur fond de rallye dont Éric est un des héros http://bit.ly/1jJxj4l

 

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Thierry Le Bras

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