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  • RALLY CROSS DE LOHÉAC : Flash-back sur l’édition 1978 (2)

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    Bruno Saby au volant de son Alpine en 1978

     

    Bagarres intenses entre les pilotes, joies de la glisse et chances de bien figurer avec une voiture pas trop chère, tels furent les ingrédients du succès du Rallycross auprès de pilotes de notoriété.

     

    Car des pilotes déjà connus du grand public  issus de divers horizons, il n’en manqua jamais en Rallycross. Si récemment des pointures qui ont remporté des  manches du championnat du monde des rallyes, François Duval et Marcus Grönholm, sont venus en découdre sur les pistes de Rallycross, l’édition 1978 ne manquait déjà pas de stars du pilotage qui s’étaient illustrées dans d’autres disciplines.

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    1978, Bruno Saby conquiert le titre de champion de France de Rallycross

     

    Bruno Saby était de retour le week-end dernier sur le théâtre de ses exploits et il fit quelques tours de circuit en démonstration avec la superbe Berlinette Alpine qui lui permit de devenir champion de France de Rallycross. Ce titre, c’était justement en 1978 !

     

    Mais Bruno Saby n’était pas le seul pilote à s’être distingué ailleurs et à se laisser séduire par le Rallycross.

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     Jean-Pierre Jaussaud, vainqueur des 24 Heures du Mans 1978 avec Didier Pironi, pilotait une R5 Alpine groupe 2 à Lohéac en 1978

     

    Parmi les grands souvenirs de l’année 1978 en matière de sport automobile figure la victoire aux 24 Heures du Mans d’un équipage français particulièrement attachant aux commandes d’une voiture française. Le 11 juin à 16 heures, le prototype Alpine A 442 B piloté par le jeune loup débordant de talent Didier Pironi et le sage mais aussi très rapide Jean-Pierre Jaussaud affectueusement surnommé Papy recueillait les fruits d’une association qui avait fait merveille en passant sous le drapeau à damier en vainqueur. Papy Jaussaud rêvait encore de F1 et il piloterait d’ailleurs la Renault en essais privés au Paul Ricard l’année suivante avec la clé d’excellents chronos. Mais Papy n’avait pas l’âme d’une star capricieuse imbue de ses victoires. Il était avant tout un pilote éclectique qui savait aller vite partout avec n’importe quel type de voiture. Alors, il  s’engagea au Rallycross de Lohéac avec une R 5 Alpine groupe 2. Imaginez qu’aujourd’hui un des petits protégés du sieur Briatore ou du Junior Team Red Bull s’engage en Rallycross. Son boss en ferait une jaunisse. Mais les acteurs et les patrons du sport automobile de la fin des seventies possédaient des mentalités toutes différentes des faiseurs de dollars qui règnent sut la F1 aujourd’hui. Un homme comme Gérard Larrousse, alors patron de Renault Sport, avait lui-même piloté la même année cinq ou six voitures différentes. Comment n’aurait-il pas encouragé ses pilotes à conduire le plus souvent possible, surtout s’ils défendaient les couleurs de Renault ?

     

    La R 5 Alpine groupe  2 pouvait d’ailleurs espérer tirer son épingle du jeu sur la terre. N’avait-elle pas réussi l’exploit au Monte-Carlo en montant sur les deuxième et troisième marches du podium grâce aux talents de Jean Ragnotti et de Guy Fréquelin, deux garçons qui ne tarderaient pas à écrire eux-aussi quelques belles pages de l’histoire du Rallycross ?

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    Jean-Pierre Beltoise au volant de la Golf groupe 2 du Garage Cresson

     

    Parmi les pilotes les plus capés de l’édition 1978 figurait aussi un certain Jean-Pierre Beltoise. Véritable icône du sport automobile français, Jean-Pierre s’était mis  en valeur sur de nombreux circuits avant de découvrir le Rallycross. L’endurance, les courses de voitures  de production et les courses de côtes bien sûr, mais aussi la Formule 1. N’oublions pas que le pilote français participa à 86 Grands-Prix entre 1967 et 1974, qu’il a marqué 77 points au Championnat du monde des pilotes, qu’il a terminé 5ème de ce championnat en 1969, et surtout qu’en 1972, il a remporté le plus prestigieux des Grands-Prix, celui de Monaco. Jean-Pierre Beltoise y triompha sous la pluie, dans des conditions difficiles, avec une BRM qui n’était pas la meilleure voiture du plateau, loin s’en faut. Il a montré ce jour-là qu’il faisait indéniablement partie des grands de la Formule 1. Alors quand un pilote de ce calibre vient poser les roues de la Golf groupe 2 du Garage Cresson en Rallycross  deux ans seulement après l’arrivée de ce concept de compétition en France, on mesure le sérieux du travail des organisateurs pour créer une belle discipline et de belles épreuves.

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    Au départ, 2 Alpine A 310 contre 2 Porsche. Du spectacle e, perspective (de gauche à droite Touroul, Fassbender, Bubetz et Kruythof)

     

    S’il ne prit pas le volant, une autre personnalité du sport automobile français suivit de près tout ce qui se passa sur la piste le dimanche après-midi. Gérard Larrousse honora en effet le 3ème Rallycross de Lohéac de sa présence. Il suivit avec beaucoup d’intérêt la prestation de Jean-Pierre Jaussaud et plus généralement celles de tous les pilotes de Renault. Papy Jaussaud ne cachait pas son plaisir sur la piste. « Vraiment, j’ai découvert une discipline passionnante et si l’an prochain, Renault venait en Rallycross… » Nul doute que Gérard Larrousse pensait déjà à ce que pourraient réaliser les A 310 dans un futur proche.

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    Christian Rio pilota une R5 Alpine groupe 2 dès 1978

     

    Cette année-là, Christian Rio s’était lancé un nouveau défi. Après deux saisons exceptionnelles au volant d’une Alfa-Roméo 2000 GTV groupe 1, Christian avait vendu son coupé Bertone dépassé face aux Opel Kadett GTE et aux Ford Escort 2000 RS pour se lancer dans le Challenge Renault en rallye. Si la planche à roulettes de la régie (expression nullement ironique mais au contraire pleine de sympathie) se montrait efficace, l’autobloquant la rendait difficile à piloter. Monté sur une traction, l’autobloquant tend à optimiser l’efficacité en passant la puissance sur la roue qui ne cire pas. En règle générale, il amène la voiture vers l’intérieur du virage lorsque le pilote accélère et vers l’extérieur lorsqu’il décélère. Il favorise un pilotage propre, mais s’il est brutal comme c’était le cas sur la R5 Alpine groupe 2, il rend la tâche du pilote assez pénible et le soumet à une vraie séance de musculation des avant-bras à chaque spéciale. Christian profita de la présence de Gérard Larrousse pour l’interroger sur ce problème. Le surcroît d’efficacité justifiait-il les désagréments causés aux pilotes ? Oui, répondit Gérard Larrousse. Nous avons fait des essais avec et sans autobloquant et les pilotes vont plus vite avec. Jean-Pierre Jaussaud en disposait sûrement sur la R5 Alpine engagée pour lui par le Team hollandais Vielle.

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     L’ambiance du Rallycross vous séduit ? Vous souhaitez la trouver dans une fiction ? C’est possible. Pour en savoir plus, cliquez sur :http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2007/08/30/un-roman-a-lohéac.html

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    Outre David Sarel, héros de fiction récurrent, vous retrouverez quelques acteurs réels du monde automobile qui joueront les premiers rôles ce week-end, à commencer par Stéphene Dréan, le pilote du Team Hervieux et Denis Vaillant, le patron du team.

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     Avant Citroën avec ses challenges ouverts aux Saxo puis C2, avant la coupe Renault Logan, d’autres constructeurs s’impliquèrent en Rallycross, notamment Simca et Fiat. En 1978, le  Challenge Fiat se déroulait sur des modèles 127. Fiat laisserait aussi les représentants de la presse en découdre sur ses voitures. La victoire reviendrait à un certain Segolen, mandaté par Ouest-France pour l’occasion je crois. Pilote pluridisciplinaire et sociétaire de l’Écurie Bretagne, il était déjà bien connu du public breton.

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    Segolen avait entamé la saison 1978 par une participation très brillante au Rallye de Monte-Carlo. Le mardi, il pointait en effet en tête du groupe 3 (GT de série) avec sa Porsche.

    L’exploit était d’autant plus remarquable que notre Dédé Gahinet régional (dit Segolen) n’avait encore jamais piloté en course sur la neige et que le parcours commun se déroulait sur des routes fort enneigées. Dédé occupait la 14ème place du général, juste derrière les gros bras engagés par les usines et équipés de monstres du groupe 4 et du groupe 2. Parmi ceux qui le devançaient au scratch figuraient les Jean-Pierre Nicolas (futur vainqueur sur une Porsche certes privée mais tout de même engagée par les frères Almeras), Jean Ragnotti et Guy Fréquelin sur les R5 Alpine groupe 2 officielles, Walter Röhrl, Michèle Mouton, Jean-Claude Andruet, Verini, tous sur des Fiat 131 Abarth, Bachelli sur Lancia Stratos… Le lendemain, Segolen qui ne disposait pas d’un nombre suffisant de pneus neige rétrograda à la 3ème place du groupe derrière Rouget et Rouby. Largement qualifié pour le parcours final, la fameuse « Nuit du  Turini », à laquelle seuls les 100 meilleurs étaient autorisés à participer à cette époque, il se classa finalement 28ème du classement général malgré une sortie de route dans le Turini justement. Il fut le seul pilote de l’Ouest à terminer. Tous les autres, parmi lesquels l’équipage Christian Galopin – Fabrice Malherbe sur Golf GTI ou encore Alain Beauchef sur Ford Escort 2000 RS durent abandonner. De la Porsche à la petite Fiat 127, sur le goudron, la neige ou la terre, Segolen savait faire claquer les chronos avec n’importe quelle voiture pourvu qu’elle ait quatre roues et un moteur…

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     La semaine prochaine, je reviendrai une nouvelle fois sur l’édition 1978 du Rallycross de Lohéac. Au programme quelques photos de GT en pleine glisse donc des Lancia Stratos, des Porsche et des Alpine !!!

    Texte et photos

    Thierry Le Bras

     

    (à suivre …)

  • RALLYCROSS DE LOHÉAC : Flash-back sur l’édition 1978 (1)

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    Le Néerlandais Piet Dam et sa BMW 320,, un tandem spectaculaire et diablement rapide.

    Piet deviendra d’ailleurs 5 fois champion d’Europe (1981, 1982, 1984, 1985 et 1986), toujours au volant de BMW

     

    L’édition 2009 du  Rallycross de Lohéac se déroule ce week-end. L’occasion d’évoquer quelques souvenirs de cette superbe épreuve.

     

    « Le Rallycross, ça ne se raconte pas, ça se vit », affirme Patrick Germain qui a succédé à Pierre Tollemer aux fonctions de Président de l’Écurie Bretagne et du Rallycross de Lohéac.

     

    Lohéac se situe à quelques kilomètres seulement de la Forêt de Brocéliande. Qui sait si Merlin et la fée Morgane ne sont pas pour quelque chose dans la création de ce site magique ?

     

    Car le terme de magie s’applique parfaitement à Lohéac et à son célèbre Rallycross. Lohéac, c’est un feu d’artifices de départs, de dérapages, d’attaques, de dépassements et de bonheur pour les pilotes et le public.

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    La Fiat 131 Abarth s’est illustrée en championnat du monde des Rallyes, notamment avec un certain Walter Röhrl au volant. La voici entre les mains de l’Autrichien Franz Wurz, le papa d’Alex Wurz qui pilota en F1 pendant plusieurs saisons et a remporté les dernières 24 Heures du Mans sur Peugeot 908. Franz termina 9ème à Lohéac en 1978

     

    En France, tour commença en 1976 grâce à Michel Hommel, à l’Écurie Bretagne dont le Président était alors Pierre Tollemer et au comité des fêtes de Lohéac. L’association de l’Écurie Bretagne et des bénévoles de Lohéac dure encore aujourd’hui. La réunion des efforts, des compétences et de l’enthousiasme des habitants de Lohéac et des animateurs de l’écurie devaient faire de cette épreuve une véritable institution du sport automobile. Je ne sais pas encore quel sera le chiffre des entrées chaque année, mais Lohéac fut souvent le 3ème évènement français de sport automobile derrière les 24 Heures du Mans et le défunt Grand-Prix de France.

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    La Vauxhall Chevette  de Douglas à la poursuite d’une BMW (si quelqu’un se rappelle du nom du pilote, qu’il n’hésite pas à laisser un commentaire)

     

    Deux ans après le premier Rallycross dans l’Hexagone, la discipline jouissait déjà d’un championnat de France et notre pays accueillait une manche du championnat d’Europe de la discipline. Et ce fut naturellement sur le tracé de Lohéac que les animateurs du championnat d’Europe vinrent en découdre les 2 et 3 septembre 1978.

     

    Au terme d’un week-end de bagarres, la victoire en division 1 et le titre européen allaient revenir à Martin Schanche au volant de sa Ford Escort RS.

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    Martin Schanche avait commencé sa carrière de pilote sur la glace et n’éprouva aucune difficulté à trouver le mode d’emploi du Rallycross.

     

    Pour s’imposer, Martin dut venir à bout d’une meute de furieux qui lui donna une superbe réplique. Outre Piet Dam qui monta finalement sur la troisième marche du podium, des Volvo, des  Golf GTI, des Saab et des VW Coccinelles défendirent crânement leurs chances. Sans compter de vaillantes petites Rallye 2 et bien d’autres modèles qui tinrent longtemps les spectateurs en haleine même si elles n’atteignirent pas les finales.

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    Walfridson et Engseth finiront respectivement 2nd et 7ème avec des Volvo 343 très spectaculaires mais manquant un peu de puissance

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    Teurlings remporte la 5ème place malgré une caisse qui a souffer

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    Brunetti et sa 1000 Rallye 2, suivis ici par la VW de Kraf,  se sont battus comme des lions avec une petite auto. Ils finisssent 4èmes du classement de la manche du championnat de France pour lequel les pilotes européens ne marquent pas de points

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    L’ambiance du Rallycross vous séduit ? Vous souhaitez la trouver dans une fiction ? C’est possible. Pour en savoir plus, cliquez sur :

    http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2007/08/30/un-roman-a-lohéac.html

     

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    Outre David Sarel, héros de fiction récurrent, vous retrouverez quelques acteurs réels du monde automobile qui joueront les premiers rôles ce week-end, à commencer par Stéphene Dréan, le pilote du Team Hervieux et Denis Vaillant, le patron du team.

     

    La semaine prochaine, je vous parlerai de quelques pilotes connus dans d’autres disciplines qui étaient déjà là en 1978, à commencer par Bruno Saby, Jean-Pierre Jaussaud et Jean-Pierre Beltoise. En attendant, si vous pouvez vous rendre à Lohéac ce week-end, n’oubliez pas que le Rallycross, ça se vit aux côtés des pilotes et que le parc fermé est accessible au public contrairement à ce qui se passe en F1 !

     

    Texte et photos

    Thierry Le Bras

     

    (à suivre …)