« Chicanes et Dérapages de Lorient au Mans »,
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la troisième aventure de David Sarel écrite par Thierry Le Bras, est disponible en librairie. Rappelons que ce livre est préfacé par Bastien Brière, pilote automobile qui a participé plusieurs fois aux 24 Heures, et que le lecteur rencontrera au fil des pages plusieurs autres pilotes et acteurs réels du monde de la course, notamment Caty Caly, Denis Vaillant, Stéphane Dréan, Didier Caradec et Julien Mouthon. En attendant de le lire, retrouvez certains personnages de l’univers de David Sarel qui évoquent sur ce blog quelques anecdotes relatives aux 24 Heures.
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Suite des textes mis en ligne depuis le 7 novembre
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- Fin septembre, la nuit tombe plus tôt qu’en juin, reprend Éric. C’est une évidence. Vers 21 heures, il commençait à faire très frais et la luminosité devenait très faible. Gand-père Victor nous amena dîner dans un restaurant installé sous un chapiteau. Bien que la cuisine n’ait sûrement pas égalé d’autres établissements où nous étions allés auparavant, les terrines de volaille et les steaks - frites nous semblèrent délicieux. Tout comme les éclairs au chocolat servis en dessert.
« Nous sommes revenus au bord du circuit vers 22 heures 30. Frappées par des problèmes techniques, les Porsche 908 rétrogradaient. Les Ford GT 40 bleu et orange de John Wyer pointaient en tête du classement, devant la surprenante Matra V 12 de Henri Pescarolo et Johnny Servoz-Gavin. Les moteurs des Ford et de la Matra produisaient des sons très différents. Le V 8 Ford, directement issu de la série, émettait un bruit assez grave. Le V 12 français, conçu pour la course, montait en régime dans un hurlement plus aigu, un son absolument unique qui enchanterait toute une génération d’amoureux de course automobile.
« Mon grand-père et Régine restèrent une heure dans la tribune couverte avant de décider d’aller se reposer dans la DS 21 dont les sièges mis en couchettes autorisaient un sommeil confortable. Je pris de nombreuses photos en pause B, l’appareil installé sur un pied fixe. L’obturateur ouvert pendant 4 à 5 secondes permettait de capter sur la pellicule la trajectoire des phares et des feux arrière des bolides. Ces clichés constitueraient d’excellentes images d’ambiance qui nous rappelleraient plus tard la formidable nuit mancelle.
« Lorsque mon grand-père et Régine partirent dormir, Freddy et moi décidâmes de nous promener le long du circuit. Nous retournâmes au Esse du Tertre rouge. Le spectacle des phares déboulant dans cet enchaînement était fabuleux. Les moteurs rugissaient dans la nuit. Je fis une nouvelle série de photos, sans flash bien sûr afin de ne pas gêner les pilotes.
« A minuit, une Ford GT 40 occupait la première place devant la Matra de Pescarolo –Servoz Gavin. Mais un coup dur frappa la voiture bleue. Son essuie-glace ne fonctionnait plus. Johnny Servoz Gavin s’arrêta au stand, jugeant impossible de rouler dans ces conditions.
« Henri Pescarolo le relaya. Non seulement le Grand Henri resta sur la piste, mais il parvint, sans essuie-glace, à tenir le rythme de ses rivaux. Le pilote français réalisa cette nuit-là un des exploits qui contribueraient à construire sa légende. Lorsque nous regagnâmes notre tente canadienne dans le parking à 2 heures du matin, la Matra s’accrochait à sa seconde place. Nous nous endormîmes bercés par les rugissements de la ronde infernale…
« La Matra laisserait sa seconde place à l’Alfa Roméo de Galli à 5 heures du matin, mais elle la récupérerait au petit jour, lorsque Johnny Servoz Gavin recommencerait à relayer son camarade.
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A SUIVRE
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Pour tout savoir sur les Automobiles Vivia et le Team éponyme, comme sur l’histoire de la famille d’Éric Trélor et de David Sarel, son filleul, ainsi que sur la carrière de Freddy Vivien, plongez-vous, si ce n’est déjà fait, dans la lecture des romans de Thierry Le Bras parus aux Éditions Astoure :
Circuit Mortel à Lohéac ;
Faits d’enfer à Carnac ;
Chicanes et Dérapages de Lorient au Mans.