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CIRCUITMORTEL - Page 70

  • COURSE DE CÔTE DE SAINT GERMAIN SUR ILLE : quelques photos

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    Cette Porsche 904, c’est celle du rapide et spectaculaire Raymond Touroul, troisième au scratch à l’édition 1972. La course de côte de Saint-Germain sur Ille ne fut pas le tracé le plus mythique du championnat de France de la montagne. Son tracé était court. Mais c’était une épreuve qui se déroulait dans une atmosphère sympathique. Pour moi, elle représentait quelque chose de particulier. Passionné de course automobile depuis ma plus tendre enfance, ce fut au bord de son tracé que je vis pour la première fois une course su bord de la piste. J’étais encore collégien. C’était beaucoup mieux qu’à la télé, que dans les livres des Éditions Marabout, que dans le cahier compétition de L’Automobile Magazine ou dans les albums de Michel Vaillant. Saint-Germain sur Ille fut aussi la première course que j’ai disputée comme pilote en 1976.

    J’ai réalisé les photos qui illustrent cette note entre 1971 et 1973. J’étais lycéen. Je passais beaucoup de temps au club photo du Lycée Jacques Cartier à Saint-Malo. C’est dans le labo du lycée que les clichés en noir et blanc ont été tirées. Les photos couleurs sont quant à elles des diapos scannées. J’alternais prises de vues et en diapos. Comme je n’avais pas encore de téléobjectif, j’étais contraint de choisir une place la plus proche possible de la piste, c'est-à-dire la sortie du virage de la Poste.

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    La course de côte offrait une diversité de véhicules très intéressante. De petites autos y tiraient leur épingle du jeu dans leur classe de cylindrée. Par exemple la Fiat 850 groupe 2 de Patrice Gérault.

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     A cette époque, les R8 G étaient très présentes dans toutes les disciplines.mini-25.jpg

    La N° 77 était pilotée par Claude Bedeau, et la 82 par Jean-Jacques Richez.

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    J’ai toujours aimé Alfa Roméo. Je me disais qu’une 1600 comme celle de Claude Burgrand me permettrait peut-être de démarrer en compétition.

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    Avant de passer à une voiture que j’adorais, le coupé 2000 GTV Bertone. En 1973, il faisait partie des meilleures armes en groupe 1, au moins dans la classe 1600 – 2000 cm3. Au mois de janvier, Gérard Larrousse avait remporté le groupe 1 au Rallye de Monte-Carlo avec une Alfa 2000 GTV.

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    En côte, sur les tracés rapides, il fallait compter avec les belles américaines. Chevrolet Camaro (ici celle de Jacky Ravenel en difficulté après avoir perdu une roue), Ford Mustang et Chrysler Hemicuda ou Barracuda mettaient la puissance de leurs énormes moteurs (jusqu’à des cylindrées de 7 litres) au service de leurs ambitions.

    A suivre dans quelques jours avec des photos d’Alpine, de Porsche, de prototypes et de monoplaces à la course de côte de Saint Germain sur Ille au début des années 70.

     

    UNE AUTRE NOTE SUR UNE COURSE DE  1973 :

    Le départ du  Grand National Tour Auto à Dinard

    http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2009/05/25/ambiance-grand-national-tour-auto-1973.html

     

    Thierry Le Bras

  • VISA POUR CHRISTIAN RIO AU RALLYE DE TOURAINE… ET AILLEURS

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    C’est une énorme expérience de la vie, se souvient Christian Rio, pilote officiel Citroën de 1982 à 1984. Ça apprend à être tenace, à avoir des ambitions. »

    « Des gens qui savent conduire, poursuit le pilote. Il y en a beaucoup, et ce qui fait la différence, c’est certainement le travail et la ténacité, même s’il reste des paramètres qu’on ne maîtrise pas, c’est à dire la chance ou la réussite. On apprend aussi l’humilité. Il y a des périodes fastes et des périodes moins fastes. Il faut savoir garder la tête sur les épaules. Ça m’a beaucoup servi avec le recul. Ce fut une expérience extraordinaire. On vivait notre passion, ce qui était fabuleux. J’en ai aussi retiré des moments très riches au niveau des contacts humains. Même si nerveusement c’est dur, car c’est une remise en cause perpétuelle. »

    En 1981, Christian Rio est encore un jeune pilote amateur, peu fortuné mais extrêmement doué. Il a commencé la compétition en 1976 et s’est fait remarquer par de nombreuses victoires de catégorie au volant d’une Alfa Roméo 2000 GTV. En 1978, une Renault 5 Alpine groupe 2 remplace l’Alfa, dépassée techniquement par des modèles plus récents. Christian accumulera encore les bonnes performances au volant de la R 5, mais il rêve de devenir professionnel. L’occasion d’accéder à ce statut se présente en 1981 sous la forme d’un challenge organisé par Citroën. Chaque direction régionale sélectionne un candidat sur dossier. L’heureux élu dispute quelques épreuves sur une Visa. Les deux meilleurs concurrents sont engagés par la marque pour la saison 1982. Il s’agit de Christian Rio et Maurice Chomat. « L’objectif était, à un délai de trois ou quatre ans, d’amener des pilotes sélectionnés par le trophée à disputer le championnat du monde sur une auto Citroën compétitive », rapporte Christian Rio.

    Profession, pilote
    Les deux pilotes Citroën disposent de Visa groupe B. « Le moins qu’on puisse dire est que la Visa n’offrait pas un look sportif, raconte Christian. Mais elle étonna tout le monde par ses performances. » A cette époque, les Porsche 911, Audi Quattro et R 5 Turbo constituaient l’arme absolue pour gagner un rallye. Avec son moteur 1219 cm3 développant 115 chevaux, la Visa ressemblait davantage à David qu’à Goliath. Grâce à ses qualités routières, elle permit cependant à ses pilotes de réaliser de belles performances, surtout sur la terre.

    « La Visa m’a fait découvrir la terre, dit Christian. Au début, tu as l’impression que tu vas détruire l’auto. Les roues motrices patinent tout le temps et projettent des cailloux sur le plancher. A côté de ça, tu as un énorme plaisir de glisse. C’est vraiment fantastique. » A son volant, Christian réalise un début de saison fabuleux. Quatrième scratch au Touraine (les photos illustrant ce texte paru en 2000 dans le magazine Citropolis de Fabien Sabatès ont été prises par mes soins pendant cette épreuve), troisième aux Garrigues, vainqueur à chaque fois de sa catégorie. Il se retrouve deuxième du Championnat de France. Une place inespérée. Une sortie de route en Corse suspend cette série de performances. Les rallyes et les séances d’essais se succèdent à un rythme infernal. L’équipe prépare activement les saisons suivantes, en championnat du monde.

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    En 1983 et 1984, les Visa entrent dans la cour des grands et participent aux épreuves les plus mythiques. Guy Verrier, le responsable du service compétition, poursuit un objectif : parfaire la fiabilité des voitures et rallier l’arrivée à chaque course. Les pilotes apprennent et finissent souvent dans les dix premiers malgré le handicap de puissance de leurs voitures. « On était dans le coup, se souvient Christian Rio. On côtoyait Vatanen, Michèle Mouton, Toïvonen, Alen, Mikkolä. C’était dur de comparer les temps qu’on faisait par rapport à eux car ils avaient des voitures de 400 chevaux. Mais je me sentais tout à fait capable de ne pas être ridicule face à ces gens-là. » Dans ce contexte d’enthousiasme, les pilotes aspiraient secrètement à devenir un jour champions du monde.

    Christian conserve des souvenirs extraordinaires de cette époque. « Au Kenya par exemple, c’était le dépaysement total. Ce ne sont pas vraiment des épreuves spéciales. Les routes ne sont pas fermées. On ne met pas de combinaison parce qu’il fait trop chaud. Le principe, c’est de rallier deux points. Les organisateurs calculent un temps assez difficile à réaliser. Celui qui gagne, c’est celui qui sera le moins pénalisé. Je me souviens d’une anecdote particulière. On prend le départ de l’épreuve. Rapidement, l’auto bouge et l’arrière s’affaisse. Une roue s’était dévissée. Elle est partie dans la brousse. Me voilà sur trois roues. Il faisait nuit. On a appelé l’assistance. Nous sommes repartis. Quelques kilomètres plus tard, nous avons vu deux lionnes traverser tranquillement la piste devant nous. Dans notre petite auto en plastique, c’était un peu impressionnant. Parfois, nous apercevions aussi des girafes et des éléphants. »

    Avec les rois  du championnat du monde
    Changement de décor au Rallye des 1000 lacs en Finlande. « C’était quelque chose de fantastique. Il y avait des spéciales sur des routes départementales sur terre, avec une largeur assez conséquente, tout en trajectoires, et à grande vitesse puisque les moyennes dépassaient cent kilomètres heure. Contrairement aux idées reçues, on ne décollait pas sur toutes les bosses. Il fallait même décoller le moins possible pour être vraiment efficaces. »

    Autre temps fort, le RAC en Grande Bretagne. Ce rallye se déroule sur des chemins de terre au milieu de parcs et forêts sans reconnaissances préalables. « J’adore les lumières du RAC. C’est en fin de saison, au mois de novembre. La nature est magnifique. Le parcours secret, c’est quelque chose de fabuleux et physiquement, c’est vraiment très dur. » Au RAC, les pilotes affrontent toutes sortes de conditions météorologiques. « Je venais de prendre le départ d’une spéciale, relate Christian. Je montais les vitesses normalement. Il me semblait que mon embrayage était fatigué. Il patinait. Je me concentrais là-dessus. On arrive dans un virage serré. Je sentais que ça patinait toujours à l’accélération. Puis on arrive dans une portion assez rapide. Je freine à l’approche d’un virage plus serré. Les quatre roues bloquent. Il y avait du givre sur la terre… Le freinage fut tangent. On rencontrait vraiment tout au RAC… »

    Cruelle déception
    Sa carrière professionnelle en rallye, Christian Rio l’aurait bien prolongée au plus haut niveau. Aux dires de tous les observateurs, il possédait toutes les qualités pour réussir ce challenge. Mais la course ne sera jamais une science exacte. En outre, ce sport nécessite un support coûteux : une voiture compétitive. Christian et son compère Maurice Chomat pensaient bien disposer de cette arme avec la BX groupe B que Citroën mettait au point. En novembre 1984, Guy Verrier les prévint qu’en raison du retard pris dans la préparation de la BX, ils seraient libres de tout engagement en 1985. Il était trop tard pour trouver un autre volant pour la saison suivante.

    Christian Rio quitta la course automobile et constitua une société de vente de pièces détachées d’occasion au Rheu, près de Rennes. Il revint à la compétition en Rallycross avec une Alfa Roméo 75 Turbo en 1990, mais sans s’écarter de l’exploitation de son entreprise. Le service compétition d’Alfa Roméo était alors dirigé par une autre pointure du monde des rallyes, Jacques Panciatici. Quant à la fameuse BX groupe B, elle débuta en compétition en 1986 entre les mains de Jean-Claude Andruet et Philippe Wambergue. Les résultats furent si décevants que Citroën abandonna le championnat du monde des rallyes avant la mi-saison.

    Thierry Le Bras

  • UNE TRACTION CITROËN AU TOUR DE FRANCE AUTOMOBILE

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    Citroën est dans la course ! Ce n’est pas encore une des Xsara, ni C4 WRC de notre Sébastien Loeb national, ni la DS 3 qu’il pilotera en 2011, mais une bonne vieille traction conduite par des gentlemen drivers.

    Quand je commençais à faire de la course de côte, un copain de fac avait restauré une superbe Traction noire. Il m’avait fait l’amitié de me la faire essayer. A côté de l'Opel Ascona 19 SR et de la Golf GTI groupe 1, la Traction, c’était un camion ! Un vrai, plus que la Ferrari F1 à laquelle Prost attribua ce sobriquet juste avant d’être limogé par la Scuderia. Direction lourde, boite dure, comportement rétif, moteur poussif, voilà ce qu’inspirait la Traction par rapport aux voitures sportives de 1977. Sans oublier… le respect. Car à son époque, la Traction Citroën était une sacrée voiture. Je me suis souvenu de l’essai de celle de mon copain quand j’ai vu cet exemplaire dans la spéciale de Sens du Tour Auto VHC 2003, et je me suis dit que même si les performances n’avaient rien à voir avec les machines contemporaines, la piloter sur des ES de rallye, c’était du sport ! Je soulignerai en outre que cette Traction était superbement préparée et que sa robe gris métallisé la mettait magnifiquement en valeur, un peu comme une création de grand couturier sur une belle femme dont la classe repousse avec arrogance les assauts mesquins de l’outrage des ans.

    Les nouvelles publications de CIRCUIT MORTEL sont désormais mises en ligne sur http://circuitmortel.com

    QUELQUES LIENS A SUIVRE au sujet de Citroën en compétition :

     

    Une fiction humoristique pleine d’anecdotes réelles et largement illustrée dont la DS 21 est l’héroïne http://bit.ly/1nR7R3i

     

    Thierry Le Bras