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le mans - Page 3

  • Nico Hülkenberg vainqueur !

    Un superbe exploit de l’incroyable Hulk

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    Nico Hülkenberg a prouvé au Mans qu’avec une bonne machine, il savait gagner !

     

    Les 24 Heures du Mans 2015  ont donné lieu à un superbe duel entre deux marques allemandes, Audi et Porsche. La seconde l’a emporté, renouant avec sa tradition de formidable combattante sur tous les circuits du monde.

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    Pour ma part, je suivais plus particulièrement deux voitures en LM P1, l’Audi N° 8 sur laquelle courait Loïc Duval et la Porsche N° 19 dont l’équipage comprenant Nico Hülkenberg, souvent surnommé Hulk. J’ai beaucoup de respect pour les autres pilotes d’endurance engagés par les autres écuries candidates à la victoire. J’avoue qu’en F1, certains pilotes m’exaspèrent bien qu’ils soient les chouchous des promoteurs de la discipline. Mais ce n’est pas le cas en endurance. J’apprécie tous les concurrents. Simplement, j’aime encore plus Loïc et Nico que les autres pilotes de LM P1.

     

    Alors, forcément, j’ai été déçu pour Loïc et désolé de l’incident qui l’a éliminé trop tôt de la course à la victoire. Un problème dont il n’est pas responsable, un aléa inhérent au nombre de voitures sur la piste et à la difficulté pour les  organisateurs de gérer les imprévus. J’ai par contre été ravi de la victoire de Nico Hülkenberg. Hulk, un pilote particulièrement doué, un garçon débordant de qualités qui mérite de briller au plus haut niveau. Retour sur sa carrière et sur sa victoire mancelle.

     

    La première pole de Nico

     

    Nico Hülkenberg arrive en F1 à l’âge de 23 ans. Il a tout gagné, du championnat allemand de Formule BMW au titre en GP2 en passant par son championnat national de Formule 3 et la F3 Euroseries. Sans oublier 9 courses d’A1 GP qui ont permis à l »Allemagne de s’imposer dans ce challenge au terme de la saison 2006 – 2007.

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    Nico commence sa carrière en F1 chez Wiliams. Nous sommes en 2010. L’équipe anglaise n’est pas l’armée triomphante des saisons glorieuses. Toyota ne la motorise plus. Les monoplaces rouleront avec un Cosworth, pas le meilleur propulseur du plateau. Rubens Barrichello sort d’une belle année 2009 durant laquelle il a montré, même s’il a été battu par Jenson Button au Championnat, qu’il reste une pointure et un rival redoutable. C’est à ses côtés que Nico débute dans la discipline reine. Un challenge que l’Allemand va relever sans complexes. D’entrée, il se montre combatif en piste. Dès son 3ème Grand-Prix, il marque son premier point. Il récidivera cinq fois dans la saison et se classera 6pilème en Italie, un joli résultat avec une monoplace modeste. Et surtout, il réalise un exploit au Brésil au moment des qualifications.  Les conditions météorologiques sont instables. La plupart des équipes et des pilotes hésitent. Nico ose un pari. Il sort et reste en piste. Ses gommes chauffent. Il roule au moment où il faut claquer un temps. Il ne commet aucune erreur et signe la pole au nez et à la barbe des top-teams ! Tout le monde croit alors qu’il va intégrer une meilleure équipe ou au moins conserver son baquet chez Williams en 2011.

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    Ce ne sera malheureusement pas le cas. Williams a besoin d’un pilote payant (au moins par l’apport d’un gros sponsor). Les top-teams sont complets. Désillusion en 2011 pour Nico Hülkenberg qui se retrouve seulement 3ème pilote chez Force India.

     

    Je me suis souvent demandé si les jeunes loups surdoués n’effrayaient pas une F1 dont les titreurs de ficelles protègent quelques personnalités capricieuses mais bankable à souhait grâce à une notoriété passée, fût-ce avec l’aide d’artifices ? Je sais qu’il est mal vu de critiquer cette sacrosainte F1 où le mérite et la loyauté ne sont pas les seuls critères de succès…  

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    Nico sera titularisé chez Force India en 2012.  En 2013, il se laisse convaincre par Sauber. Hélas, l’équipe suisse  a raté sa monoplace. Financièrement, elle est exsangue. L’Allemand signera toutefois quelques exploits en seconde partie de saison parmi lesquels une formidable 3ème place en qualifications à Monza, juste derrière les deux Red Bull et devant les Ferrari de Massa et Alonso. En course, il finira 5ème. Il fera encore mieux en Corée du Sud, 4ème.

     

    De retour chez Force India en 2014, Hulk  compose avec une voiture bien inférieure aux Mercedes, Ferrari, McLaren, Lotus, Red Bull et Toro Rosso. Lotus et Ferrari ont pensé à le recruter mais ne finaliseront pas. Ont-elles eu peur qu’il maltraite leurs protégés respectifs ? Un Team Lotus avec un duo Räikkönen – Hülkenberg aurait peut-être lutté pour les titres mondiaux et convaincu de solides  partenaires financiers…

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    Les patrons de teams savent que  dès que les circonstances s’y prêtent et que les conditions de piste deviennent délicates, on peut compter sur Nico pour faire truc malgré une machine modeste. Mais voilà, la F1 se conjugue à des modes incompréhensibles au commun des mortels…

     

    Enfin dans un top team

     

    Pas en F1, hélas. La saison 2015  a débuté laborieusement chez Force India. Une voiture prête tardivement. Un budget difficile à boucler au point de laisser des doutes sur la participation de l’équipe au GP d’Australie. Pourtant, Nico Hülkenberg est toujours resté positif. 6ème en Malaisie, 8ème au Canada, il tire tout ce qui est possible de la FJM08 qui attend toujours les nouvelles pièces supposées lui permettre de remonter dans la hiérarchie.

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    Peut-être la nouvelle Force India apparaitra-t-elle lors des tests prévus après le Grand-Prix d’Autriche ? Un  nouveau fond plat, de nouveaux pontons, un museau redessiné et quelques autres nouvelles pièces sont attendues pour la course. « Je sens que nous sommes dans un cercle vertueux », annonce Nico. Son implication et sa volonté de faire progresser son équipe font partie de ses qualités. Sans doute ces traits de personnalité ont-ils contribué à la décision de Porsche quand il s’est agi de l’intégrer à l’équipe.

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    L’officialisation de l’accord entre Porche et le pilote de F1 allemand est tombée dès novembre 2014. « Porsche et Le Mans, cette combinaison attire probablement chaque pilote de course, déclarait alors Nico. Je suis un fan de Porsche depuis longtemps et j'ai regardé de près leur retour dans la catégorie LMP1. Le désir a grandi pour conduire cette voiture au Mans. Je suis très heureux que le calendrier F1 2015 le permette et je suis très reconnaissant envers Force India de me laisser cette chance. Maintenant, c'est à moi de travailler dur pour satisfaire les deux engagements. »

     

    Outre Le Mans, le programme comprenait des séances d’essais et les 6 Heures de Spa, répétition générale avant la course mancelle. Passer de sa monoplace à la Porsche 919 n’inquiétait pas le pilote.  « J’ai assez d’expérience en Formule 1 et j’ai cette faculté dans mon corps et mon cerveau pour passer d’une discipline à l’autre sans mettre trop de temps à me remettre en selle. »

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    Nico Hülkenberg n’a pas mis longtemps à assimiler le mode d’emploi de la Porsche 919. A Spa, sa voiture était deuxième sur la grille de départ, entre les deux voitures sœurs et devant les Audi. La course n’a pas répondu aux attentes de l’équipage qui se classera seulement 6ème. Hélas, après 15 minutes de course, son équipier Nick Tandy était  victime d'un accrochage avec une Porsche GT. Résultat,  deux tours perdus et les espoirs de podium envolés. Nico positivait cependant. « C’est dommage d’avoir perdu tout ce temps en début de course même si je ne suis pas ici pour gagner mais pour apprendre avant Le Mans. De ce côté, cela a été positif, j’étais à l’aise pendant la course et j’ai réussi à faire un double relais avec les mêmes pneus, ce qui n’est pas évident à Spa… Il faut aussi apprendre à gérer le trafic, c’est très intéressant et l’expérience a été agréable même si je me suis fait quelques chaleurs. Parfois le timing des dépassements est parfait, parfois pas du tout !"

     

    Un week-end parfait

     

    « Le Mans est la cible principale et la course la plus importante pour Porsche en FIA WEC, annonce-t-il. J’irai là-bas libre d’esprit et j’en profiterai un maximum, et on verra comment les choses se présentent. »

     

    Avant l’épreuve, Nico est conscient qu’il va faire face à un calendrier chargé en juin. Il enchaine la journée test dans la Sarthe, Le Grand-Prix du Canada, un retour express au Mans pour les formalités du pesage, les essais, la parade des pilotes, la course, puis le retour en F1 pour disputer le Grand-Prix d’Autriche. Dès la fin de la course canadienne qu’il terminait 8ème, un excellent résultat compte tenu du niveau de sa monoplace, l’Allemand prenait l’avion direction la France et changeait de logiciel mental. « Je me suis installé dans la tête un logiciel Le Mans qui remplace dans mon esprit le traditionnel logiciel F1 quand je m’installe dans au volant de la Porsche, explique-t-il. Cela prend un peu de temps pour se désaccoutumer, mais on y arrive ». Les monoplace de F1 et les protos LMP1  sont très différents.  « Une Porsche est une quatre roues motrices, précise Nico. Il faut la conduire en y pensant. La sortie de virage est primordiale. Dès qu’on se retrouve dans la ligne droite, il faut écraser l’accélérateur. Ces voitures ont l’anti-patinage. C’est assez simple. En F1, surtout avec les nouveaux moteurs, nous avons beaucoup de couple qui passe aux roues arrière. Il faut être prudent à la ré-accélération pour ne pas partir en tête-à-queue ». Le passage d’une discipline à l’autre n’est donc pas si évident. Nico entre plus dans le détail avec Thibaut Villemant d’AUTOhebdo. « En termes d’hybridation, c’est très important de soigner sa sortie de virage et ça induit de ne pas l’aborder de la même façon qu’en F1 ou vous l’abordez avec plus de vitesse. Il y a plein de petits trucs à savoir sur cette voiture pour en tirer la quintessence ».

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    Il faut exploiter tout le potentiel de la machine pour l’emporter au Mans. Endurance ne signifie pas allure raisonnable, loin s’en faut. Ne nous y trompons pas. C’est parce que tout le monde roule au maximum que les spectateurs et téléspectateurs voient des dérapages, des sorties de piste, des tête-à-queue, parfois même des accrochages.  « Ces voitures sont des missiles », rappelle Olivier Panis. « Le Mans n’est plus de l’endurance, c’est un sprint de 24 heures ». Nico Hülkenberg confirme. « Certains ont tendance à penser que l’Endurance propose des courses faciles durant lesquelles les pilotes adoptent un rythme de croisière tout en ménageant la mécanique et les gommes. Je peux vous assurer que c’est full-attack tout le temps. Je m’en suis vite rendu compte (NDLR : à Spa). Je ne m’attendais d’ailleurs pas moi-même à ce que ce soit à ce point-là ».

     

    Le Mans est non seulement une couse, mais aussi une fête qui dure une semaine. Pour Nico, la semaine mancelle a commencé le lundi  après-midi, au pesage, après son retour express du Canada et une nuit sans sommeil aggravée par le décalage horaire. De la fatigue, les vérifications techniques et administratives, les interviews, les photos, et un meeting technique avant d’aller enfin se reposer. Il découvrait l’ambiance mancelle. « Une journée chargée, reconnaît-il. Mais c’est une course spéciale, alors la procédure autour doit l’être aussi. De toute façon, je suis vierge au Mans. Toute cette semaine, tout sera toujours une première pour moi ».

     

    S’il disposait d’une des meilleures voitures du plateau, Nico savait que le challenge serait difficile. Porsche n’était pas favori cette année face à Audi, auteur d’un excellent début de saison et dont l’équipe jouit d’un palmarès récent impressionnant au Mans. « Audi, c’est Djokovic, et nous, nous sommes Wawrinka, pensaient certains dans le team. Il faut qu’on maltraite un peu Audi pour leur montrer qu’on est bien là ». Nico Hülkenberg ne se voyait d’ailleurs pas gagner. Il l’avouera après la course. «  Evidemment, je ne m'attendais pas à venir ici et à dominer cette course, ça aurait été fou parce qu'il y a tant de défis dans cette course. Mais nous l'avons fait et nous l'avons fait ensemble ».

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    Et pourtant, tout va parfaitement se passer. La Porsche N° 19 partira sur la seconde ligne, à côté de la première Audi. Nico Hülkenberg, Earl Bamber et Nick Tandy mène un début de course plutôt sage. Rapide et toujours dans les premières places, prête à saisir sa chance. Elle vient à la 8ème heure. La 19 prend la tête, avec une saotre d’autorité naturelle. Elle attaque la nuit en tête. « J’ai apprécié de rouler de nuit, révélera Nico après l’arrivée. On ne voit plus que la piste et les phares des autres voitures ». La communion du pilote avec sa voiture et le tracé… Nico découvrait les longs relais de nuit, jusqu’à quatre d’affilée. Il a réalisé le sans faute. Rapide, fiable, comme ses équipiers. Un équipage parfait. Ils n’ont pas connu d’alertes contrairement aux équipages Audi et aux autres Porsche. Ils ont été tout simplement parfaits.

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     « Cette histoire ressemble à un rêve, analyse Nico Hülkenberg après l’arrivée. Non seulement il y a cette victoire avec deux gars fantastiques, Nick et Earl, pour notre première participation ici, mais aussi le doublé avec une autre Porsche à la deuxième place ». Cette impression de vivre une sorte de rêve éveillé n’est pas rare après un grand événement. Ne croyez pas pour autant que la course fut facile. « Je suis très fier car la course a été très rapide et très exigeante, conclut le pilote allemand. Audi nous a offert une belle résistance. ce match avec trois voitures de chaque côté était juste top. Mais nous avons su résister à nos adversaires pendant 24 heures sans commettre d’erreur ».

     

    « Les gars de la N°19 ont fait un super travail reconnaît d’ailleurs Mark Webber, un champion éclectique aussi brillant en endurance qu’il le fut en F1. L’ensemble de l’équipe a été exceptionnelle durant ces 24h. Nous avons également reçu une pénalité (NDLR : il pilotait la N° 17). Je ne sais pas si nous aurions pu gagner sans cela, peut-être bien... Mais cette nuit, la N°19 allait vraiment vite. Elle a distancé les Audi ainsi que les autres Porsche à ce moment-là."

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    Nico et ses équipiers ont remporté une des plus grandes courses du monde, qui plus est en pilotant une voiture arborant le sigle d’un constructeur mythique Porsche. Ils sont entrés dans la légende du Mans. Ils ont signé la 17ème victoire Porsche 17 ans après la précédente. « Je crois que c’est la plus grande réalisation de ma carrière », confiera Nico. Nul doute que remporter Le Mans sur Porsche représente quelque chose de particulier pour un pilote allemand, certainement une satisfaction comparable à celle que ressentit Didier Pironi, lui aussi en F1 et pigiste de luxe dans la Sarthe lorsqu’il s’imposa au volant d’une Alpine en 1978.

     

    Quel avenir pour Nico maintenant ?

     

    Sa priorité reste incontestablement la Formule 1. « Je veux toujours devenir champion du monde, rejoindre un gros team, annonçait-i début juin. Ma carrière en Grand-Prix n’est pas terminée, loin de là. Les bons résultats vont revenir. Mon boulot principal, c’est la F1. »

     

    Plus tard, il n’exclut pas de poursuivre sa carrière en endurance.  « C’est une alternative pour moi à long terme » Donc plus tard, après la F1. Sans rejeter pour autant l’idée de revenir au Mans et pourquoi pas dès l’année prochaine. S’il n’a pas répondu à l’arrivée, son équipier Nick Tandy n’a pas caché qu’il en serait ravi !

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    En attendant, Nico a repris le volant de la Force India. « Je ne sais pas ce que cela fait de gagner en F1, plaisanta-t-il à son arrivée sur le site du Grand-Prix d’Autriche. Mais le bonheur ressenti au Mans est très fort ».

     

    La notoriété qu’offre la victoire au Mans est très forte aussi ! Nico l’a ressenti les jours suivant l’épreuve. La messagerie de son téléphone était  bloquée. Les sollicitations furent nombreuses. A Spielberg, il fut le pilote le plus demandé au moment de signer des autographes.  Un patron de top team réalisera-t-il qu’il mérite une monoplace pour gagner ? Espérons-le. A 27 ans, Nico Hülkenberg est encore un jeune pilote. Il allie pointe de vitesse, expérience et fiabilité.  Il mérite de jouer la victoire et le titre mondial.

     

    QUELQUES LIENS A SUIVRE

    Vous pouvez également me retrouver sur http://circuitmortel.com , https://gotmdm.com/driver/ et http://polarssportsetlegendes.over-blog.com/

     Le numéro fétiche de Nico Hülkenberg, c’est le 27 ; mais il peut gagner avec un autre numéro  http://bit.ly/1lRsWGZ

     

    L’année où Didier Pironi, future star de la F1, s’imposa au Mans http://bit.ly/1oM3ClD

     

    Découvrez gratuitement les premières pages d’un polar aux 24 Heures du Mans  http://bit.ly/1zmPqE6

     

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    Thierry Le Bras

  • Chaleurs sur la piste du Mans

    à l'occasion des  24 Heures !

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    Bientôt Le Mans, une des plus belles courses du monde.

    Les courses d’endurance se disputent désormais au même rythme qu’un Grand-Prix. Les pilotes n’assurent plus. Ils ne lâchent rien. Dans toutes les catégories, ils attaquent au maximum. Un bon classement est à ce prix. Ne doutons pas que la recherche des limites apportera cette année encore son lot de frayeurs aux concurrents, patrons de teams, commissaires de piste, supporters et spectateurs.

     

    Comme ci-dessus en 2002 à la première chicane des Hunaudières. Un passage hors-piste  pour la Ferrari360 Modena de l’équipage Guillaume Gomez – Ryo Fukuda – Laurent Cazenave.

     

    Même les meilleurs commettent parfois des erreurs

     

    En 2006, l’équipe Corvette fait partie des favoris en GT1. La 64 est confiée à l’équipage Magnussen – Gavin – Beretta, des pointures !

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    Pourtant, la voiture fait ici une sortie dans le gravier au esse Dunlop pendant les essais. Un incident sans conséquences. Le champion danois et ses équipiers mèneront leur course avec brio. Ils s’imposeront en GT1 et finiront 4èmes au scratch derrière les protos Audi.

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    La Ferrari 550 GTS Maranello engagée par Larbre Compétition pour l’équipage Bornhauser – Blanchemain –Gardel évitera quant à elle les graviers au même endroit, mais pas le tête à queue…

     

    Quand la pluie s’en mêle…

     

    La piste devient une patinoire. L’aquaplanage ressemble à une perte de contrôle sur le verglas. Les pneus n’adhèrent plus au bitume. Dans ces cas-là, tous les pilotes en piste se font des frayeurs.

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    Je me rappelle par exemple l’édition 1980 remportée par l’équipage Jaussaud – Rondeau sur une voiture engagée par le second nommé.  La course fut plusieurs fois perturbée par des averses et des orages. Vers 14 heures, une rigole d’eau provoqua plusieurs incidents à l’entrée du Dunlop. Ces conditions sont d’autant plus difficiles à négocier que compte tenu de la longueur du circuit, il arrive qu’une partie du tracé reste sèche tandis que certains virages deviennent particulièrement délicats. Le pilote qui adopte des pneus pluie les détruit sur les parties sèches. Celui qui reste en slicks roule sur des œufs dans les virages mouillés. Un choix cornélien où le hasard et la chance jouent un rôle non négligeable. Ici, la Mazda de Soto – Hutchins – Honneger frôle la catastrophe. Elle repartira sans rien toucher. D’autres auront moins de chance.

     

    QUELQUES LIENS A SUIVRE

     

    Des images des 24 Heures du Mans 1980  http://bit.ly/16lwyGt

     

    Et si un skipper venait aider un team à choisir les bons pneus quand le ciel est incertain  http://bit.ly/1fCkQ2z

     

    Un polar aux 24 Heures du Mans présenté sur Monsieur Vintage http://bit.ly/1w6ZleA

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    Une montre Baume et Mercier célèbre la victoire es Shelby Cobra au Championnat du monde FIA des constructeurs GT 1965  http://bit.ly/1LT9YKl

     

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    Thierry Le Bras

  • VOUS RAPPELEZ-VOUS L’ESTAFETTE GORDINI 1966 ?

    la première voiture rapide de la Gendarmerie Nationale

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     Gendarmes contre voleurs, une course éternelle qui existait déjà au cœur des sixties.

     

    Comme aujourd’hui, les forces de l’ordre se plaignaient de ne pas disposer du matériel adapté à l’appréhension des truands.

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     A chaque époque sa délinquance. Au temps vintage, les cauchemars des gendarmes s’appelaient les beaux mecs et la French Connection. Les premiers organisaient des casses. Des braquages d’envergure au cours desquels ils s’appropriaient les fonds entreposés dans les banques, les bijoux exposés chez les joailliers ou encore la paye du personnel des grandes usines, alors versée en liquide. Les seconds faisaient du trafic de drogue leur source de revenus. Les uns et les autres utilisaient des véhicules rapides lors de leurs activités illicites. Ils roulaient en DS 21, Fiat 2300, Mercedes Classe S, Jaguar Type S, Buick, Chevrolet Sedan, Opel Kapitän ou Amiral, Rambler…

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     Lorsqu’il s’agissait de courir après les voleurs, les gendarmes disposaient d’un parc de véhicules français dont les performances n’étaient pas la première qualité. Des 4L, des Estafette, quelques breaks 403 et 204, voire encore d’indestructibles Juva 4 qui refusaient de quitter le service actif. Aucune de ces voitures ne pouvait suivre les puissantes machines des bandits. L’efficacité et le moral des gendarmes en pâtissaient.

     

    L’idée du capitaine Rozadec

     

    Ce fut alors que le capitaine Guénolé Rozadec, affecté au quartier de Lorette à Saint-Malo, émit une suggestion qui allait faire son chemin : monter le moteur et la suspension de la R8 Gordini sur des Estafette ! Guénolé Rozadec aimait le sport automobile. Adolescent, il rêvait de devenir pilote ! Le destin ne lui avait pas accordé cette chance. Mais s’il ne fréquentait pas Jim Clark, Pauli Toivonen, Paddy Hoppkirk, Bruce McLaren, Dany de Suliac ou Xavier Ferrant, le capitaine suivait leurs exploits dans la presse. Il se rendait chaque année à plusieurs épreuves  choisies en fonction des dates de congés qu’il obtenait. Les 24 Heures du Mans, les 1000 kilomètres de Paris, les 12 Heures de Reims, le Grand-Prix de Pau, la Coupe des Alpes, le Tour de l’Ouest  et la Course de côte du Mont-Dore faisaient partie des courses favorites de ce solide trentenaire breton, plutôt petit mais  aux muscles taillés dans du granit et à la tête aussi dure que la charpente. Armé de son appareil photo, un Kodak Retina Reflex 4, il déambulait sans relâche au bord des pistes et consacrait la majorité de ses temps libres à tirer en chambre noire les clichés ramenés des jours de course.

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     Le capitaine Rozadec aimait conduire vite, ce qui n’était pas un problème à cette belle époque où la vitesse restait libre à peu près partout. Après avoir usé trois Dauphine, une, Export, une 1093 et une Gordini, il s’était laissé tenter par la nouvelle R8 G au printemps 1965. Les performances et la maniabilité de la petite bombe transformée par le bon sorcier Gordini lui avaient donné l’idée d’une Estafette taillée pour la course aux malfaiteurs. Sa hiérarchie choisit de le couvrir sous son entière responsabilité. Elle le laissa écrire au Général de Gaulle sans le mettre aux arrêts tant que le Chef de l’État ne se mettait pas de colère.

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     Le Général lut la lettre qui exposait le projet avec intérêt et la fit suivre à son Premier Ministre, Georges Pompidou. Ce dernier aimait l’automobile et trouva l’idée séduisante. Il demanda au ministre des armées de se mettre en rapport avec le capitaine malouin et de faire construire trois prototypes qui seraient discrètement testés en Bretagne. Les premières voitures furent livrées en mai 1966. Le capitaine Guénolé Rozadec se vit confier la responsabilité de l’organisation des essais.

     

    Premiers tours de roues

     

    Aujourd’hui avocat et grand défenseur des automobilistes face à la tyrannie autophobe, Maître Philippe Georjan se souvient d’une anecdote qui date de l’été 1966. « J’avais quatorze ans à l’époque, témoigne-t-il. Avec mon cousin Laurent qui avait le même âge que moi, nous étions fascinés par les voitures de sport et la compétition. La sœur de Laurent, ma cousine,  était un peu plus vieille que nous. »

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     « Elle possédait une Triumph Spitifire qu’elle conduisait pieds nus, comme Françoise Sagan, afin de mieux sentir sa machine. Un après-midi de juillet, elle nous a amenés à Port Mer, une plage près de Cancale. Nous roulions sur la route côtière. La Triumph était décapotée. A trois dans la Spitfire, nous étions un peu tassés mais ce n’était pas grave. Soudain, une Estafette de gendarmerie nous a doublés en trombe dans la  descente juste avant la Plage Duguesclin. Nous étions surpris parce que ma cousine roulait déjà vite. Elle a encore accéléré pour ne pas se laisser larguer par l’Estafette. Un kilomètre plus loin, nous avons atteint une enfilade de virages assez serrés sur une portion de route qui montait. Et là, surprise. L’Estafette enroulait les courbes d’un appui sur l’autre en glissant des quatre roues !  La roue arrière intérieure levait en offrant le même spectacle qu’une Cooper S dans une épingle en course de côte. Nous avions du mal à en croire nos yeux. Comment une fourgonnette de près d’une tonne équipée d’un moteur de 45 cv pouvait-elle rouler comme ça ? Franchement, ce jour-là, nous avons cru que Renault testait des éléments d’une future grosse voiture style Super R16 sous  la carrosserie d’une camionnette déguisée en voiture de gendarmerie… » En vérité, il s’agissait bien de tests, mais de ceux du nouveau bolide de la gendarmerie piloté par le capitaine Guénolé Rozadec. L’Estafette qui tapait les Triumph était équipée d’un moteur 1255 cm3 développant 88 chevaux, d’une boite 5 vitesses et de combinés ressorts amortisseurs développés pour le rallye.

     

    L’Estafette Gordini en service actif

     

    Quarante Estafette Gordini furent livrées à la Gendarmerie française entre l’automne 1966 et la fin de l’année 1970. Seul digne distinctif, un sigle G pour Gordini sous la marque Renault à l’arrière et en bas de la calandre.

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     L’expérience se révéla moins concluante qu’espéré. Même revue par Gordini, l’Estafette restait juste en performances pures. Son mauvais CX, celui d’une camionnette utilitaire, la pénalisait au niveau de la vitesse de pointe. Son moteur ne développa jamais plus de 115 chevaux (et encore dans les dernières évolutions dont la cylindrée avait été portée à 1440 cm3 mais qui restaient bridées dans les versions routes). Bien que plus agile, plus nerveuse et plus rapide qu’un modèle de base, l’Estafette Gordini peinait à suivre des gangsters en BMW, Fiat 130, Lancia ou Mercedes.

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      Son centre de gravité trop haut la rendait délicate à conduire pour le gendarme de base. Tous ses conducteurs suivaient un stage organisé à Montlhéry par le commandant Rozadec (promu après sa brillante idée) et des moniteurs de pilotage. Mais une fois en liberté sur les routes, beaucoup mirent les Estafettes dans le décor ou  sur le toit. Qu’importe, l’idée novatrice du commandant Rozadec avait fait évoluer la Gendarmerie Nationale. Des Matra Jet, Alpine Berlinette et A 310 ainsi que des Citroën SM succédèrent aux premières Estafette dans les missions de chasse aux brigands. Tel un corsaire malouin, Rozadec avait conçu ses vaisseaux destinés au service des nouveaux Monarques de la République.

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      Désormais à la retraite comme ses chères Renault Gordini, Guénolé Rozadec s’est installé à Saint-Germain – sur – Ille, là où fut longtemps organisée une fameuse course de côte. Il consacre ses journées à scanner  ses vieilles photos de course automobile afin de les partager sur des forums spécialisés.  Sa femme Marie-France à qui il a communiqué son amour de la performance et de Gordini l’assiste dans ses tâches. Grâce à cette passion commune, le couple ne s’ennuie jamais. D’ailleurs, le temps passe vite car Guénolé écrit également un livre sur les véhicules à moteur Gordini qui ont servi l’État dans des missions de Gendarmerie. Guénolé et Marie-France se rendent encore sur quelques circuits et visitent volontiers des musées automobiles. Devinez quelle voiture ils utilisent au quotidien ? Une Twingo Gordini bien sûr ! Le seul regret de Guénolé, s’être vu refuser une démonstration par ses supérieurs et les organisateurs des 24 Heures du Mans. En juin 1967, Guénolé Rozadec aurait voulu présenter l’Estafette Gordini en prologue des 24 Heures du Mans. Son rêve, effectuer deux tours du fameux circuit à grande vitesse afin de démontrer les capacités du nouveau véhicule d’élite des forces de l’ordre. Une Estafette Gordini pilotée par Guénolé Rozadec en trajectoire dans les Esses du Tertre rouge, ça aurait eu de la gueule ! La démonstration lui fut refusée… L’État a sa raison que le cœur d’un Gendarme fou de vitesse et de Gordini ne connaît pas.

    Vous pouvez également me retrouver sur http://polarssportsetlegendes.over-blog.com/ , http://circuitmortel.com , https://gotmdm.com/driver/

    QUELQUES LIENS A SUIVRE

     

    Tout ou presque sur la R8 Gordini

    http://www.r8gordini.com/

      

    Citroën et la DS, de la route aux spéciales des plus grands rallyes http://bit.ly/1nR7R3i

     

    Des superstitions de pilotes au cœur d’un polar ! http://0z.fr/JHYvp

     

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    Thierry Le Bras