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1966 - Page 2

  • Flash-back au coeur des sixties, âge d’or de l’automobile

    à l’attention des épicuriens de la vitesse et de la bonne chère

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    Pour cette note, je m’efface et je laisse la parole à Philippe Georjan, héros de VENGEANCE GLACÉE AU COULIS DE SIXTIES  qui vous offre une promenade au temps de son adolescence, en1964.

     

    « J’avais 12 ans à l’époque, commence le nouveau chroniqueur. Avec mon cousin Laurent, nous ne rêvions que de course automobile. Mon père roulait en Peugeot 404, un classique, et mon oncle (le père de Laurent) en DS. Mais ces berlines familiales ne correspondaient à nos idéaux de vitesse. »

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    La période se révélait favorable aux bolides qui faisaient se retourner les filles dans la rue et permettaient aux pilotes de gagner dans toutes les disciplines. 1964, ce fut l’année de naissance de la fameuse Ford Mustang !

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    Et naturellement l’arrivée de la R8 Gordini, chapitre majeur du sport automobile français.

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    La Cooper S, ma préférée, jouait les stars. Au mois de janvier, Paddy Hopkirk et Henry Liddon avaient remporté le Rallye de Monte-Carlo à son volant. Je me voyais déjà, quelques années plus vieux, triompher sur Cooper S à la Coupe des Alpes avec Laurent comme équipier. Nous rêvions tous les deux de nos photos dans les pages du cahier central que L’Automobile consacrait à la compétition. Nos vrais bons copains, Christian, Gogo, Michel, nous admireraient. D’autres, Brice en tête, seraient verts de jalousie et raconteraient des horreurs derrière notre dos. Les décennies passent ; l’envie et la mesquinerie restent des constantes…

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    Titine, la bonne de la Malouinière familiale,  était une excellente cuisinière. Par contre, elle conduisait comme une patate. Elle se demanderait comment on pouvait gagner un  rallye avec une voiture pas plus grande que sa Daf automatique.  Quant à notre grand-mère, aussi « douce » qu’un jus de citron, qui ne faisait ni du bon café ni des bonnes confitures, elle mangerait des gâteaux secs avec nos mères en persifflant  devant un thé amer que nous ne courrions que pour leur faire peur, les embêter et attirer l’attention… Une autre constante invariable…

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    La météo a toujours fait partie des préoccupations quotidiennes. Nous n’échappions pas à la règle. Passant le plus grande partie de l’été au camping de la Guimorais, nous souhaitions le soleil. A cette époque-là, bien avant l’avènement d’Évelyne Dhéliat et de Laurent Cabrol, le roi du soleil s’appelait Albert Simon et il officiait sur Europe N° 1. Fin juin 1964, il entreprit d’annoncer le temps jour par jour pour les mois de juillet et d’août. Une tâche difficile qui demandait beaucoup d’audace et ne résisterait pas aux analyses des spécialistes contemporains.

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    La station avait axé sa pub sur les prévisions de son champion au moins une semaine à l’avance. Aussi nous retrouvâmes-nous, Laurent et moi, assis à la table de la salle à manger avec des feuilles quadrillées sur lesquelles les dates avaient été préparées. Notre mission, noter le temps qu’il ferait chaque jour en juillet et en août. Nous avions prévu un système de relais digne des 24 Heures du Mans. Je notais sept jours, puis je me reposais pendant que Laurent notait les sept jours suivants. Puis je reprenais le stylo et ainsi de suite. L’idée venait de nos parents qui avaient décrété que nous serions bien contents, une fois au camping, de connaître le temps à l’avance. Franchement, je ne me rappelle plus la fiabilité des prévisions. Sans doute les probabilités équilibrèrent-elles les résultats justes et les erreurs. A moins bien sût que des bévues dans nos prises de notes aient faussé la donne.

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    De toute façon, s’il pleuvait, ce n’était pas si grave. Nous pouvions toujours écouter le transistor. Down town (Petula Clark), La plus belle pour aller danser (Sylvie Vartan), Les mauvais garçons (Johnny Hallyday), Zorro est arrivé (Henri salvador), Vous les copains, je ne vous oublierai jamais (Sheila), Sacré Charlemagne et Laisse tomber les filles (France Gall), Cha Cha Cha (Dalida), L’orange (Gilbert Bécaud)… Les airs entraînants ne manquaient pas à l’heure du tourbillon des sixties. Et vous allez rire. A l’époque, les artistes de variétés ne se prenaient pas pour les ambassadeurs d’une catégorie de la population, pas davantage pour des philosophes ou des personnalités politiques de premier plan. Ils se concentraient  sur un objectif,  apporter un peu de bonheur au public. Ce n’était déjà pas si mal.

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    Si nous en avions assez d’écouter de la musique dans la caravane, nous pourrions aussi lire ou relire. Des albums de Michel Vaillant, Tintin, les romans de Georges Bayard retraçant les aventures de Michel, son héros récurrent,

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    Et dès que le soleil reviendrait, nous pourrions monter sur nos vélos et foncer le plus vite possible sur les routes côtières en imitant Jacques Anquetil, notre champion cycliste préféré. Bon, nous étions loin des performances de Maître Jacques, mais nous atteignions quand même des vitesses sympathiques dans la descente qui menait à la plage Duguesclin. Inutile de préciser que la côte du quintuple vainqueur de la Grande boucle grimperait encore lorsque nous apprendrions sa participation au Rallye de Monte-Carlo sur une Ford Mustang.

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     D’ailleurs, dans le duel Ford – Ferrari qui s’était engagé dans les courses d’endurance, nos suffrages allaient à Ford. Les GT 40 et Cobra nous fascinaient.

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    Nous ignorions encore que deux ans plus tard, nous allions avoir l’occasion d’assister aux 24 Heures au bord de la piste en suivant un jeune pilote de Ford. Un conte de fées ? Pas tout à fait car nous allions nous trouver confrontés à du gibier de potence décidé à nous envoyer sucrer les fraises. Eh oui, tous les gens que nous croisons ne sont pas des crèmes. Heureusement, nous étions déjà des durs à cuire malgré notre jeune âge.

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    A partir de cette période, nous allions avoir la chance de côtoyer des personnes aussi passionnées de bolides que nous. Alors, ça valait la peine de risquer de prendre un pruneau dans le buffet en tentant de rouler nos ennemis dans la farine. Cette aventure, je l’ai racontée à Thierry Le Bras, mon biographe, qui en a fait un roman policier. L’ouvrage s’appelle VENGEANCE GLACÉE AU COULIS DE SIXTIES. Il sera disponible dans les prochains jours. Angoisse, suspense, bons petits plats, tourbillon vintage et humour vache au programme. Sans oublier les bolides d’époque bien sûr !

     

    QUELQUES LIENS A SUIVRE

     

    NOTE MODIFIÉE LE 5 AOÛT 2014

     

    VENGEANCE GLACÉE AU COULIS DE SIXTIES, LE polar vintage, gourmand automobile et humoristique. Plus de précisions et possibilité de lire gratuitement les premières pages en cliquant ICI http://bit.ly/1zmPqE6

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    C’est dans ce polar que Philippe, le narrateur, fait la connaissance de Xavier, son moniteur particulier de conduite sur Lorus,  l’ami qui va l’aider à grandir plus vite !

     

    Philippe Georjan raconte l’Estafette Gordini http://bit.ly/1gX19TJ

     

    Alain, épicurien et personnage secondaire de VENGEANCE GLACÉE AU COULIS DE SIXTIES :  http://bit.ly/M3i5uT

     

    Le portail de la R8 Gordini, un des modèles les plus emblématiques des sixties ! http://www.r8gordini.com/

     

    Le livre qu’il faut lire sur la Ford Mustang  http://bit.ly/1ffi5Ea

     

    Un blog sur les livres qui parlent de sport automobile et offre quelques courtes fictions illustrées gratuites http://polarssportsetlegendes.over-blog.com/

     

    Ambiance été 1964 sur un autre site http://bit.ly/1iY1Yfh

     

    Une aventure de David Sarel, autre personnage  dont Thierry Le Bras est le biographe  http://amzn.to/1jAhsoF

     

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    Et pourquoi pas sur Facebook ? Vous pouvez y contacter Thierry Le Bras pour qu’il raconte la biographie de votre entreprise, de votre marque, de vos exploits… http://www.facebook.com/thierry.lebras.18

     

    Philippe Georjan

  • VOUS RAPPELEZ-VOUS L’ESTAFETTE GORDINI 1966 ?

    la première voiture rapide de la Gendarmerie Nationale

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     Gendarmes contre voleurs, une course éternelle qui existait déjà au cœur des sixties.

     

    Comme aujourd’hui, les forces de l’ordre se plaignaient de ne pas disposer du matériel adapté à l’appréhension des truands.

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     A chaque époque sa délinquance. Au temps vintage, les cauchemars des gendarmes s’appelaient les beaux mecs et la French Connection. Les premiers organisaient des casses. Des braquages d’envergure au cours desquels ils s’appropriaient les fonds entreposés dans les banques, les bijoux exposés chez les joailliers ou encore la paye du personnel des grandes usines, alors versée en liquide. Les seconds faisaient du trafic de drogue leur source de revenus. Les uns et les autres utilisaient des véhicules rapides lors de leurs activités illicites. Ils roulaient en DS 21, Fiat 2300, Mercedes Classe S, Jaguar Type S, Buick, Chevrolet Sedan, Opel Kapitän ou Amiral, Rambler…

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     Lorsqu’il s’agissait de courir après les voleurs, les gendarmes disposaient d’un parc de véhicules français dont les performances n’étaient pas la première qualité. Des 4L, des Estafette, quelques breaks 403 et 204, voire encore d’indestructibles Juva 4 qui refusaient de quitter le service actif. Aucune de ces voitures ne pouvait suivre les puissantes machines des bandits. L’efficacité et le moral des gendarmes en pâtissaient.

     

    L’idée du capitaine Rozadec

     

    Ce fut alors que le capitaine Guénolé Rozadec, affecté au quartier de Lorette à Saint-Malo, émit une suggestion qui allait faire son chemin : monter le moteur et la suspension de la R8 Gordini sur des Estafette ! Guénolé Rozadec aimait le sport automobile. Adolescent, il rêvait de devenir pilote ! Le destin ne lui avait pas accordé cette chance. Mais s’il ne fréquentait pas Jim Clark, Pauli Toivonen, Paddy Hoppkirk, Bruce McLaren, Dany de Suliac ou Xavier Ferrant, le capitaine suivait leurs exploits dans la presse. Il se rendait chaque année à plusieurs épreuves  choisies en fonction des dates de congés qu’il obtenait. Les 24 Heures du Mans, les 1000 kilomètres de Paris, les 12 Heures de Reims, le Grand-Prix de Pau, la Coupe des Alpes, le Tour de l’Ouest  et la Course de côte du Mont-Dore faisaient partie des courses favorites de ce solide trentenaire breton, plutôt petit mais  aux muscles taillés dans du granit et à la tête aussi dure que la charpente. Armé de son appareil photo, un Kodak Retina Reflex 4, il déambulait sans relâche au bord des pistes et consacrait la majorité de ses temps libres à tirer en chambre noire les clichés ramenés des jours de course.

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     Le capitaine Rozadec aimait conduire vite, ce qui n’était pas un problème à cette belle époque où la vitesse restait libre à peu près partout. Après avoir usé trois Dauphine, une, Export, une 1093 et une Gordini, il s’était laissé tenter par la nouvelle R8 G au printemps 1965. Les performances et la maniabilité de la petite bombe transformée par le bon sorcier Gordini lui avaient donné l’idée d’une Estafette taillée pour la course aux malfaiteurs. Sa hiérarchie choisit de le couvrir sous son entière responsabilité. Elle le laissa écrire au Général de Gaulle sans le mettre aux arrêts tant que le Chef de l’État ne se mettait pas de colère.

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     Le Général lut la lettre qui exposait le projet avec intérêt et la fit suivre à son Premier Ministre, Georges Pompidou. Ce dernier aimait l’automobile et trouva l’idée séduisante. Il demanda au ministre des armées de se mettre en rapport avec le capitaine malouin et de faire construire trois prototypes qui seraient discrètement testés en Bretagne. Les premières voitures furent livrées en mai 1966. Le capitaine Guénolé Rozadec se vit confier la responsabilité de l’organisation des essais.

     

    Premiers tours de roues

     

    Aujourd’hui avocat et grand défenseur des automobilistes face à la tyrannie autophobe, Maître Philippe Georjan se souvient d’une anecdote qui date de l’été 1966. « J’avais quatorze ans à l’époque, témoigne-t-il. Avec mon cousin Laurent qui avait le même âge que moi, nous étions fascinés par les voitures de sport et la compétition. La sœur de Laurent, ma cousine,  était un peu plus vieille que nous. »

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     « Elle possédait une Triumph Spitifire qu’elle conduisait pieds nus, comme Françoise Sagan, afin de mieux sentir sa machine. Un après-midi de juillet, elle nous a amenés à Port Mer, une plage près de Cancale. Nous roulions sur la route côtière. La Triumph était décapotée. A trois dans la Spitfire, nous étions un peu tassés mais ce n’était pas grave. Soudain, une Estafette de gendarmerie nous a doublés en trombe dans la  descente juste avant la Plage Duguesclin. Nous étions surpris parce que ma cousine roulait déjà vite. Elle a encore accéléré pour ne pas se laisser larguer par l’Estafette. Un kilomètre plus loin, nous avons atteint une enfilade de virages assez serrés sur une portion de route qui montait. Et là, surprise. L’Estafette enroulait les courbes d’un appui sur l’autre en glissant des quatre roues !  La roue arrière intérieure levait en offrant le même spectacle qu’une Cooper S dans une épingle en course de côte. Nous avions du mal à en croire nos yeux. Comment une fourgonnette de près d’une tonne équipée d’un moteur de 45 cv pouvait-elle rouler comme ça ? Franchement, ce jour-là, nous avons cru que Renault testait des éléments d’une future grosse voiture style Super R16 sous  la carrosserie d’une camionnette déguisée en voiture de gendarmerie… » En vérité, il s’agissait bien de tests, mais de ceux du nouveau bolide de la gendarmerie piloté par le capitaine Guénolé Rozadec. L’Estafette qui tapait les Triumph était équipée d’un moteur 1255 cm3 développant 88 chevaux, d’une boite 5 vitesses et de combinés ressorts amortisseurs développés pour le rallye.

     

    L’Estafette Gordini en service actif

     

    Quarante Estafette Gordini furent livrées à la Gendarmerie française entre l’automne 1966 et la fin de l’année 1970. Seul digne distinctif, un sigle G pour Gordini sous la marque Renault à l’arrière et en bas de la calandre.

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     L’expérience se révéla moins concluante qu’espéré. Même revue par Gordini, l’Estafette restait juste en performances pures. Son mauvais CX, celui d’une camionnette utilitaire, la pénalisait au niveau de la vitesse de pointe. Son moteur ne développa jamais plus de 115 chevaux (et encore dans les dernières évolutions dont la cylindrée avait été portée à 1440 cm3 mais qui restaient bridées dans les versions routes). Bien que plus agile, plus nerveuse et plus rapide qu’un modèle de base, l’Estafette Gordini peinait à suivre des gangsters en BMW, Fiat 130, Lancia ou Mercedes.

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      Son centre de gravité trop haut la rendait délicate à conduire pour le gendarme de base. Tous ses conducteurs suivaient un stage organisé à Montlhéry par le commandant Rozadec (promu après sa brillante idée) et des moniteurs de pilotage. Mais une fois en liberté sur les routes, beaucoup mirent les Estafettes dans le décor ou  sur le toit. Qu’importe, l’idée novatrice du commandant Rozadec avait fait évoluer la Gendarmerie Nationale. Des Matra Jet, Alpine Berlinette et A 310 ainsi que des Citroën SM succédèrent aux premières Estafette dans les missions de chasse aux brigands. Tel un corsaire malouin, Rozadec avait conçu ses vaisseaux destinés au service des nouveaux Monarques de la République.

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      Désormais à la retraite comme ses chères Renault Gordini, Guénolé Rozadec s’est installé à Saint-Germain – sur – Ille, là où fut longtemps organisée une fameuse course de côte. Il consacre ses journées à scanner  ses vieilles photos de course automobile afin de les partager sur des forums spécialisés.  Sa femme Marie-France à qui il a communiqué son amour de la performance et de Gordini l’assiste dans ses tâches. Grâce à cette passion commune, le couple ne s’ennuie jamais. D’ailleurs, le temps passe vite car Guénolé écrit également un livre sur les véhicules à moteur Gordini qui ont servi l’État dans des missions de Gendarmerie. Guénolé et Marie-France se rendent encore sur quelques circuits et visitent volontiers des musées automobiles. Devinez quelle voiture ils utilisent au quotidien ? Une Twingo Gordini bien sûr ! Le seul regret de Guénolé, s’être vu refuser une démonstration par ses supérieurs et les organisateurs des 24 Heures du Mans. En juin 1967, Guénolé Rozadec aurait voulu présenter l’Estafette Gordini en prologue des 24 Heures du Mans. Son rêve, effectuer deux tours du fameux circuit à grande vitesse afin de démontrer les capacités du nouveau véhicule d’élite des forces de l’ordre. Une Estafette Gordini pilotée par Guénolé Rozadec en trajectoire dans les Esses du Tertre rouge, ça aurait eu de la gueule ! La démonstration lui fut refusée… L’État a sa raison que le cœur d’un Gendarme fou de vitesse et de Gordini ne connaît pas.

    Vous pouvez également me retrouver sur http://polarssportsetlegendes.over-blog.com/ , http://circuitmortel.com , https://gotmdm.com/driver/

    QUELQUES LIENS A SUIVRE

     

    Tout ou presque sur la R8 Gordini

    http://www.r8gordini.com/

      

    Citroën et la DS, de la route aux spéciales des plus grands rallyes http://bit.ly/1nR7R3i

     

    Des superstitions de pilotes au cœur d’un polar ! http://0z.fr/JHYvp

     

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    Thierry Le Bras

  • 66, CUISINE SYMPATHIQUE

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    « J’avais une Ford Anglia bleue en 1966, se souvient Alain. Je ne me doutais pas une seconde que quatre décennies plus tard, je retrouverais ma voiture devenue Vintage, ou plutôt un modèle identique, dans des films d’Harry Potter. »

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    Alain avait vingt et un ans en 1966. Il terminait ses études et s’apprêtait à entrer dans la vie active. Il avait faim de conquêtes dans tous les domaines d’une vie qu’il croquait sans même songer au complexe du fruit défendu légué à l’humanité par une Ève goulument tentatrice. L’Anglia était sa deuxième voiture après une Fiat 600.

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    « L’automobile faisait partie de notre vie, raconte Alain. Nous jouissions du goût de liberté qu’elle nous offrait généreusement sans nous inquiéter de crise pétrolière, de pollution, de sécurité routière. C’est bon de ne pas connaître les dangers. Comme en matière de cuisine. Les cuisiniers sont des sorciers, à l’instar d’ Harry Potter. Les bons petits plats trop riches en glucides et en lipides font parfois grossir. Ils donnent peut-être du cholestérol. Mais quand on est jeune, insouciant, on n’y pense pas. On profite pleinement des saveurs d’un filet de bœuf saignant accompagné de frites et de sauce béarnaise. Un plat peu diététique ? Sans doute, mais on n’en fait pas un fromage. »

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     « L’Anglia n’était pas le modèle le plus fréquent en France, loin s’en faut, témoigne Alain. Les habitants de nos villes et de nos campagnes faisaient plutôt leur marché chez Peugeot, Citroën ou Renault.

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    «  Un  Français achetant une Ford fabriquée en Angleterre, c’était comparable au choix osé d’un Anglais commandant des escargots dans une auberge de Bourgogne. »

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     « Cette année-là, France Gall chantait Les sucettes, poursuit Alain. Annie, aimait les sucettes, les sucettes à l’anis. Les sucettes à l’anis d’Annie donnaient à ses baisers un goût anisé… La jeune chanteuse n’avait pas compris le deuxième sens des paroles mitonnées par Gainsbourg, celui qui épiçait la chansonnette. Mon père, qui commençait à avoir les cheveux poivre et sel mais restait très jeune d’esprit, trouvait la recette succulente. Ma mère détestait cette cuisine musicale. Quant à ma  grand-mère, qui se montrait parfois soupe au lait, elle persifflait qu’oser chanter des choses pareilles, c’était fort de café. Aussi, mon père et moi, nous marchions sur des œufs quand nous évoquions France Gall afin d’éviter que maman et mamy ne nous servent une soupe à la grimace. »

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    « Mon meilleur pote, Xavier, rêvait depuis l’école primaire de devenir pilote professionnel. En 1966, il touchait au but. A l’époque, les pilotes ne se spécialisaient pas dans une seule discipline comme aujourd’hui. Ils faisaient aussi bien de la monoplace que de l’endurance et même du rallye. Surtout les jeunes. Ma  qualité d’ami d’enfance me valut donc  souvent de me retrouver dans le baquet de droite à côté de Xavier. J’aimais bien, d’ailleurs. Bien sûr, dans une voiture de rallye, nous étions secoués comme dans un panier à salade, mais tant que la voiture ne se  retournait pas comme une crêpe, c’était sympa. Nos copines du moment faisaient parfois des salades quand nous partions en course. Je me souviens encore des baisers au goût salé d’une des miennes. Mais malgré ça, je l’ai quittée très vite. Elle faisait trop souvent sa tête de lard. Quant à Xav, il s’est débarrassé à temps d’une petite qui, suivant les conseils de sa mère, croyait réussir à le transformer en agneau. Il faut dire qu’elle cuisait très bien l’agneau et qu’elle lui servait toujours la souris. Mais un matin, la moutarde est montée au nez de Xavier. Il a dit à sa copine, je suis obligé de te virer ma souris, mon chat a envie de te transformer en chair à pâtée. C’était vrai, Cooper, le chat de Xav, ne supportait pas cette fille et c’était réciproque. Tous les deux, ils se regardaient toujours en chiens de faïence. »

    DS 21.jpg « Les dieux de la  course automobile  nous offrirent un menu audacieux et apprécié en 1966, plaisante Alain. La DS 21 de Pauli Toivonen a remporté le Rallye de Monte-Carlo au mois  de janvier. La course se termina dans un climat agité. Les organisateurs furent sévèrement critiqués après qu’ils eurent déclassés les Mini, mais on ne fait pas d’omelette sans casser d’œufs n’est-ce pas ? En F1, c’était encore l’époque des artisans. Jack Brabham remporta le titre sur une monoplace dont il était aussi le constructeur. Nous, nous avons terminé tous les rallyes auxquels nous étions engagés sans faire de salade de bielles. »

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      Le temps fort de la saison 1966, ce fut le week-end des 24 Heures du Mans. Ford avait enfin trouvé la recette pour flamber Ferrari. Après une guerre féroce sur le bitume du Mans, après un suspense digne des scenarii des maîtres de l’angoisse, Enzo Ferrari paya l’addition de ses choix, de la soupe trop amère servie trois ans plus tôt à Henry Ford, des intrigues au préjudice de ses pilotes non latins comme John Surtees. L’anglais n’était pourtant pas un mauvais cheval et il était un remarquable jockey pour le cheval cabré. En 1966, le Commendatore dut se rendre à l’évidence. A la fin de la nuit mancelle, les carottes étaient cuites pour ses voitures. Xav disputant ses premières  24 heures, j’étais forcément  présent, conclut Alain. Pour Xavier et pour toute notre bande, ce  fut une course… comment dire, saignante et épicée. Heureusement que Xav était déjà un dur à cuire. »

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    Alain raconte-t-il des souvenirs vécus ou est-il un personnage de fiction ? Qu’importe. J’aime m’inspirer des propos de Serge Dalens rapportés dans la note précédente. Et à ce titre, je suis certain que les personnages de fiction vivent, même si c’est dans un monde parallèle pétillant comme du champagne où ils entrainent les lecteurs de leurs aventures.

     

    NOTE MODIFIEE LE 30 DECEMBRE 2014

     

    QUELQUES LIENS A SUIVRE

    course automobile,vintage,1966,cuisine,humour

    Xavier et Alain sont des personnes de  VENGEANCE GLACÈE AU COULIS DE SIXTIES, un polar vintage et gourmand. Cliquez ici  pour découvrir l’ouvrage  http://amzn.to/1nCwZYd

     

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    Thierry Le Bras