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  • YOANN BONATO SAUVE L’ESSENTIEL EN IRLANDE

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    Compte tenu des conditions météorologiques exécrables, la manche irlandaise du championnat du monde des rallyes 2009 disputée du 29 janvier au 1er février derniers ne ressembla en rien à une balade.

    En ce week-end d’arrivée du vainqueur du Vendée Globe, il était tentant d’évoquer une navigation sur les routes inondées plutôt qu’un pilotage traditionnel. « Notre bateau fonctionne très bien », commenta d’ailleurs Daniel Elena dont le pilote, Sébastien Loeb bien sûr, surfa comme d’habitude avec maestria sur toutes les difficultés.

    Ce ne fut pas le cas de tous les concurrents. Certains sombrèrent ou prirent l’eau, surtout parmi les jeunes. Latvala, pilote officiel Ford, disparaissait d’entrée. Atkinson faisait la joie des cameramen en leur offrant une belle sortie de route après un début de course calamiteux. Ogier lâcha prise dès les premiers tours de roues et concéda 2’30 » en trois spéciales.

    Déjà difficiles pour les 4 roues motrices, les « canaux » irlandais s’avèrent terribles pour les Super 1600 2 roues motrices engagées dans la catégorie Junior WRC, celle que disputaient Yoann Bonato et son navigateur Benjamin Bouloud.

    Yoann et Benjamin ne sont pas les plus riches du plateau, loin s’en faut. « Nous partons avec un budget un peu juste mais nous avons bon espoir de l’étoffer rapidement », avouait d’ailleurs récemment le pilote des Deux Alpes à Échappement qui le désigna à juste titre comme espoir de l’année en 2003, six ans après Sébastien Loeb.

    La station des Deux Alpes où il réside toujours et l’importateur Suzuki participent financièrement au programme 2009 de Yoann. D’autres sponsors seraient les bienvenus. Que les entreprises qui pourraient être tentées par un programme avec Yoann et Benjamin n’hésitent pas à les contacter aux Deux Alpes. Nul doute qu’ils obtiendront un excellent retour sur investissement.

    Tous les amateurs de rallye savent Yoann rapide. Il l’a encore prouvé en Irlande en signant un meilleur temps. Il a aussi démontré qu’il était un garçon responsable à qui des partenaires peuvent accorder toute leur confiance. Responsable et respectueux de la sécurité des autres aussi. Samedi, Yoann était second des Junior WRC et il était en train de remonter sur Burkart, alors leader de la catégorie. L’Allemand en est à sa quatrième saison en Junior WRC et le début de rallye de Yoann face à lui en dit long sur son potentiel. Soudain, Yoann loupa un freinage, une erreur qui n’aurait pas d^engendrer de grosses conséquences puisqu’il avait repéré un échappatoire.

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    « J’ai tiré droit dans l’échappatoire, raconte Yoann. En voulant revenir le plus vite possible sur la spéciale, j’ai préféré faire demi-tour plutôt que reculer doucement sans visibilité. Pas de chance, la voiture s’est plantée dans le bas-côté et j’ai perdu plusieurs minutes au lieu de quelques secondes. »

    Coût global de l’opération en effet, dix minutes puisque Yoann devait repartir en super rallye le lendemain avec une grosse pénalité en temps.

    Malgré cet incident, Yoann et Benjamin finissent quatrièmes des Junior WRC et marquent de précieux points dans l’optique de la suite de la saison. La semaine prochaine, la Norvège n’accueillera pas les Junior WRC. Yoann et Benjamin ne disputent que six des huit manches du championnat. Ils feront donc l’impasse sur l’épreuve de Chypres mi-mars.

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    Mais Yoann et Benjamin continueront à travailler. «Nous allons profiter du temps disponible pour réaliser une séance d'essai spécifique et pour nous préparer le mieux possible. Le Portugal sera pour nous le premier rallye sur terre de la saison. Il sera important d'y être très vite dans le coup. »

    Puis ils retrouveront les autres concurrents de la catégorie Junior WRC au départ de la manche portugaise début avril. « Je suis raisonnablement confiant et j'avoue qu'après cette première expérience au volant de la Suzuki Swift Super 1600, je suis déjà impatient de me retrouver au départ de mon deuxième rallye de la saison », annonce Yoann.

    Les jeunes furieux en découdront avec leurs petites 2 roues motrices en espérant que leurs performances seront remarquées et leur permettront de franchir une étape décisive dans leurs carrières de pilotes. Souhaitons que cette fois, aucun incident ne vienne perturber la course de Yoann et Benjamin. Ces deux là forment un équipage très fort qu’il serait formidable de voir en WRC ou en IRC dans un futur proche !

    Thierry Le Bras

  • Quand Raymond Touroul faisait gagner une Porsche sur la terre

     

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    Lohéac 1979, Raymond l’emporte après quatre tonneaux aux essais

     

    Raymond nous a malheureusement quittés. Mais tous les passionnés de course auto qui sont nés suffisamment  tôt pour avoir suivi des épreuves dès les années 70 et 80 se rappellent de ce pilote au style généreux.

     

    Pour ma part, la première fois que je l’ai vu piloter, c’était à la course de côte de Saint-Germain sur Ille en 1970. J’étais encore adolescent et je préparais mon BEPC. J’avais réussi à décider mes parents à m’amener à cette épreuve. Et là, j’ai été époustouflé par l’attaque du pilote parisien. Ce jour-là, le « Grand Raymond » a réalisé un faux départ et un tête à queue aux essais. Mais il a aussi remporté son groupe l’après-midi.

     

    J’ai vu souvent Raymond Touroul piloter ensuite. En course de côte, au Mans, en rallye, en Rallycross, en Supertourisme … Je l’ai rencontré et j’ai pu discuter avec lui par l’intermédiaire d’un ami commun. Un jour, Gilles Guillon, alors rédacteur en chef d’un magazine de sport automobile m’a confié un article sur les voitures qui avaient marqué l’histoire du Rallycross. C’était début 2005. Comment ne pas évoquer Raymond Touroul et sa Porsche 911. Raymond était en convalescence après une opération qui ne suffirait pas à le sauver de la maladie. Il a cependant accepté de me répondre avec la simplicité et l’amour de la course qui le caractérisaient. Voici

     

    « Un jour, Michel Hommel et Daniel Gérard sont venus me voir au garage, m’a-t-il expliqué. Ils ont vu ma 911 accidentée au fond de l’atelier et m’ont dit, c’est ça qu’il te faut pour la nouvelle discipline qu’on monte ».

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    Bien avant le Rallycross, le Grand Raymond en Couse de côte en 1970

    Le pilote parisien se laisse convaincre et reconditionne la 911 avec laquelle il avait couru en circuit et en rallye pour le Rallycross, une discipline dans laquelle il s’alignera pendant cinq saisons. « c’était une voiture spectaculaire et amusante. Elle ne motriçait pas sur la terre. Alors, il fallait se dépêcher sur le goudron et essayer de ne pas faire de faute après ». Une recette que le pilote ne met pas longtemps à apprendre.

     

    « Je préparais tout de A à Z commente-t-il. A cette époque-là, la course ne coûtait les milliards de milliards que représentent les WRC aujourd’hui. » la Porsche 911 RS permettra à Raymond de remporter de nombreuses victoires ainsi que le titre de Champion de France 1981.

     

    « Un de ses meilleurs souvenirs reste la course de Lohéac en 1979. « Le samedi soir, je fais quatre tonneaux en essais. La voiture était très abîmée. On a travaillé toute la nuit chez le carrossier du village pour réparer. Le dimanche, je remporte la finale et la Superfinale. »

     

    FICHE TECHNIQUE :

    MARQUE : Porsche

    Modèle : 911 RS 1974

    Moteur : 6 cylindres 3 litres atmo

    Puissance 320 chevaux

    2 roues motrices (propulsion)

    Préparateur : Raymond Touroul

    Années : 1978 à 1982

     

    Thierry Le Bras