Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 2

  • SOUVENIRS DU MANS : 1968 (12)

    « Chicanes et Dérapages de Lorient au Mans »,

    __

    la troisième aventure de David Sarel écrite par Thierry Le Bras, est disponible en librairie. Rappelons que ce livre est préfacé par Bastien Brière, pilote automobile qui a participé plusieurs fois aux 24 Heures, et que le lecteur rencontrera au fil des pages plusieurs autres pilotes et acteurs réels du monde de la course, notamment Caty Caly, Denis Vaillant, Stéphane Dréan, Didier Caradec et Julien Mouthon. En attendant de le lire, retrouvez certains personnages de l’univers de David Sarel qui évoquent sur ce blog quelques anecdotes relatives aux 24 Heures.

    _

    Suite des textes mis en ligne depuis le 7 novembre

    _

                - La série noire continua pour les voitures bleues, poursuit Éric. A 12 heures 20, un pneu de la Matra éclata dans les Hunaudières. Personne ne connaîtrait jamais l’origine certaine de ce problème, mais il n’est pas impossible que le pneu ait été détérioré en roulant sur les débris de l’Alpine A 220 au Tertre Rouge. La Matra prit feu et s’immobilisa sur le bord de la piste. C’en était fini des espoirs de voir une voiture bleue sur le podium des 24 Heures 1968. Il faudrait attendre 1972 – l’année du bac pour moi – avant que Matra réalise un superbe doublé, Henri Pescarolo et Graham Hill devançant François Cevert et Ganley. Les voitures françaises remporteraient aussi les deux éditions suivantes avec l’équipage Henri Pescarolo - Gérard Larousse.

                « Il restait deux heures trente de course. La GT 40 de tête n’avait plus de rivale. Seuls une sortie de piste ou un problème mécanique pouvaient la priver de la victoire. Mais en sport automobile, la première place n’est acquise qu’une fois le drapeau à damier franchi. Preuve nous en a encore été donnée en 2006 où le proto Vivia a parfois subi des aléas inimaginables (1).

                « Après un déjeuner pris sur le pouce dans le village, nous nous sommes réinstallés dans notre tribune en face des stands. La Ford GT 40 de Rodriguez et Bianchi tint bon. A 15 heures, elle inscrivit son nom au prestigieux palmarès des 24 Heures du Mans. La Porsche 907 de Spoery – Steineman et la 908 de Stommelen – Neeparsch complétaient le podium. La première Alfa, celle de Galli et Giunti s’empara de la quatrième place.

                « A défaut de podium avec l’A 220, Alpine remporta l’indice de performance avec les sympathiques petites A 210. Leurs pilotes portaient des noms qui ne tarderaient pas à faire vibrer les amoureux de notre sport : Andruet, Thérier, Wollek, Vinatier, Nicolas, tous de futurs grands pilotes et des personnalités attachantes.

                « En GT, le Belge Jean-Pierre Gaban associé à un de ses compatriotes dont j’ai oublié le patronyme imposait sa Porsche 911 T. Les petites Alpine A 110 de Bourdon – Nusbaumer et Colomb – Lacarreau bouclaient vaillamment l’épreuve. N’ayant pas parcouru une distance suffisante, elles ne figureraient malheureusement pas sur le classement officiel. Qu’importe, les Berlinettes se vengeraient de cet affront sur les routes du monde entier en devenant les terreurs des rallyes nationaux et internationaux.

                « Sitôt le drapeau à damier franchi par les premières voitures, la foule envahit la piste. Nous ne nous mêlâmes pas à cette scène de liesse. Je préférais prendre quelques photos d’ambiance depuis la tribune.

                « Après la cérémonie du podium, nous avons regagné le parking rouge, démonté notre tente canadienne et rangé nos affaires dans le coffre de la DS 21. La fête prenait fin. Nous savions que nous ne reviendrions pas au Mans avant plusieurs années à cause des examens qui nous attendaient (BEPC, Bac, examens universitaires…). Mais nous étions très heureux. Nous avions emmagasiné des tas d’images et de sons dans nos cerveaux. Il suffirait de regarder les photos pour nous replonger dans la magie de la course. Une fois de plus, mon grand-père Victor avait su nous fabriquer des souvenirs de rêve.

                « Depuis, le rêve s’est transformé en réalité. Nous avons couru plusieurs fois les 24 Heures et nous aimons cette course, même si l’édition 2006 fut longtemps terrifiante et cauchemardesque pour le Team Vivia (1).

    _

                FIN

    _

    Pour tout savoir sur les Automobiles Vivia et le Team éponyme, comme sur l’histoire de la famille d’Éric Trélor et de David Sarel, son filleul, ainsi que sur la carrière de Freddy Vivien, plongez-vous, si ce n’est déjà fait, dans la lecture des romans de Thierry Le Bras parus aux Éditions Astoure :

    Circuit Mortel à Lohéac ;

    Faits d’enfer à Carnac ;

    Chicanes et Dérapages de Lorient au Mans.

    _

    (1) cf. Chicanes et Dérapages de Lorient au Mans.

  • SOUVENIRS DU MANS : 1968 (11)

    « Chicanes et Dérapages de Lorient au Mans »,

    __

    la troisième aventure de David Sarel écrite par Thierry Le Bras, est disponible en librairie. Rappelons que ce livre est préfacé par Bastien Brière, pilote automobile qui a participé plusieurs fois aux 24 Heures, et que le lecteur rencontrera au fil des pages plusieurs autres pilotes et acteurs réels du monde de la course, notamment Caty Caly, Denis Vaillant, Stéphane Dréan, Didier Caradec et Julien Mouthon. En attendant de le lire, retrouvez certains personnages de l’univers de David Sarel qui évoquent sur ce blog quelques anecdotes relatives aux 24 Heures.

    _

    Suite des textes mis en ligne depuis le 7 novembre

    _

                « Une annonce du speaker de l’épreuve vint bientôt nous tirer de nos considérations philosophiques.

                - L’Alpine A 220 de Mauro Bianchi est sortie de la piste au Tertre rouge, annonça-t-il. Elle occupait la sixième position.

                « Le silence qui suivit s’accompagna d’une angoisse intense.

                - Tu te souviens du roman de Bernard Clavel, murmura Freddy

                - Mon ami faisait allusion à « Victoire au Mans », une histoire écrite par le romancier français après qu’il ait assisté aux 24 Heures du Mans 1967 aux côtés de l’équipage Andruet – Bouharde et de leurs proches. Jean-Claude Andruet et son équipier pilotaient en 1967 l’Alpine Renault A 210 1296 cm3 portant le numéro 47. Avant cette expérience, Bernard Clavel ne connaissait pas les 24 Heures du Mans. C’était d’ailleurs pour cette raison que le quotidien Le Figaro lui avait demandé d’y assister et de raconter la course qu’il découvrait avec un œil neuf. Bernard Clavel choisit de suivre l’épreuve avec une équipe. Il sympathisa avec les pilotes comme avec leur entourage au point de ne s’intéresser à la course qu’au travers de l’équipe à laquelle il s’était intégré.

                « Cette année-là à 3 heures du matin le dimanche, un carambolage se produisit au Tertre rouge. Une attente insupportable commença dans les stands. Qui étaient les pilotes impliqués ? Étaient-ils blessés ? Pire peut-être.

                « La nouvelle tomba enfin. Les trois voitures impliquées étaient les Ford pilotées par Andretti, Schlesser et McCluskey. Dans son ouvrage, Bernard Clavel souligne que lorsque la nouvelle tomba, elle soulagea certains, mais fut terrible pour d’autres. Si la famille et les amis des pilotes qui tournaient sans encombre se rassuraient, les proches des conducteurs des voitures accidentées attendraient encore un moment qui leur paraîtrait une éternité avant de recevoir des nouvelles d’eux.

                « Ce passage du livre nous avait beaucoup marqués. Nous mesurions parfaitement que la course automobile restait un sport dangereux. Aujourd’hui, grâce aux efforts concertés de la Fédération Internationale, des pilotes, des constructeurs et des organisateurs qui aménagent les circuits, les accidents graves sont heureusement rares. Mais à la fin des années 60, la communauté des pilotes payait chaque année un lourd tribut aux accidents.

                - Décidément, le Tertre rouge met des voitures au tapis tous les ans, répondis-je d’une voix blanche. Heureusement que ce n’est pas un virage très rapide.

                - C’est sûr qu’il vaut mieux sortir là qu’à plus de 300 à l’heure à la fin des Hunaudières, approuva Freddy.

                Les nouvelles du pilote tombèrent quelques minutes plus tard. Mauro Bianchi souffrait de graves brûlures, mais ses jours n’étaient pas en danger.

                - Vous imaginez ce que doit ressentir son frère Lucien, dit Régine. Il est en tête des 24 Heures du Mans et son frère est gravement blessé. Malgré tout, il va devoir continuer à piloter au même rythme.

                Je frissonnai en songeant à ce que je ressentirais si je courais sur une voiture et que j’apprenais que Freddy s’était blessé au volant d’une autre auto. L’épreuve perdrait son sens. Un regard en coin de mon ami me fit comprendre qu’une pensée identique traversait son esprit.

                Nous ignorions alors les angoisses terribles que nous réserveraient les 24 Heures du Mans 2006… (1)

    _

                A SUIVRE

    _

    Pour tout savoir sur les Automobiles Vivia et le Team éponyme, comme sur l’histoire de la famille d’Éric Trélor et de David Sarel, son filleul, ainsi que sur la carrière de Freddy Vivien, plongez-vous, si ce n’est déjà fait, dans la lecture des romans de Thierry Le Bras parus aux Éditions Astoure :

    Circuit Mortel à Lohéac ;

    Faits d’enfer à Carnac ;

    Chicanes et Dérapages de Lorient au Mans.

    _

    (1) cf. Chicanes et Dérapages de Lorient au Mans.

  • SOUVENIRS DU MANS : 1968 (10)

    « Chicanes et Dérapages de Lorient au Mans »,

    __

    la troisième aventure de David Sarel écrite par Thierry Le Bras, est disponible en librairie. Rappelons que ce livre est préfacé par Bastien Brière, pilote automobile qui a participé plusieurs fois aux 24 Heures, et que le lecteur rencontrera au fil des pages plusieurs autres pilotes et acteurs réels du monde de la course, notamment Caty Caly, Denis Vaillant, Stéphane Dréan, Didier Caradec et Julien Mouthon. En attendant de le lire, retrouvez certains personnages de l’univers de David Sarel qui évoquent sur ce blog quelques anecdotes relatives aux 24 Heures.

    _

    Suite des textes mis en ligne depuis le 7 novembre

    _

                - Nous revînmes au bord de la piste vers 7 heures 30, se souvient Éric. Nous commençâmes par regarder le tableau de classement avant d’aller déguster un bon café accompagné d’un croissant chaud dans une buvette du village. La fréquentation ne ressemblait pas à celle du départ. Seuls quelques vrais passionnés étaient déjà sur le circuit à cette heure matinale. Une demi-heure plus tard, nous constatâmes que la nuit n’avait pas fait des ravages que sur les mécaniques, mais aussi sur certaines catégories de spectateurs. En progressant à l’intérieur de la piste du virage Dunlop jusqu’au niveau de la chapelle, nous vîmes nombre de spectateurs dormant dans des sacs de couchage vaguement protégés par des sacs en plastique ou des bâches. L’humidité et le froid ne les dérangeaient pas. Le contenu des bouteilles d’alcool (surtout de la bière) amassées autour de leurs campements improvisés les avait anesthésiés pour un bon moment.

                « La Ford GT 40 bleue et orange du Team Wyer menait toujours la danse devant la Matra.

                «  A 9 heures 30, nous avons retrouvé Régine et mon grand-père dans la tribune. Le public exultait et les applaudissements crépitaient à chaque passage de la Matra qui se maintenait à la seconde position. C’était une belle surprise. Freddy et moi commencions à nous prendre au jeu alors qu’au départ, nous nous intéressions assez peu à cette voiture et portions nos espoirs sur les Alpine 3 litres.

                «  Nous avons décidé de nous rendre au-dessus des stands. Avec les billets dont nous disposions, cette zone était accessible jusqu’à midi. Nous surplombions ainsi la zone où les voitures s’arrêtaient ravitailler. Devant certains boxes, l’ambiance semblait morose. Les mécaniciens travaillaient longuement sur les moteurs ou les transmissions. Les tours de retard s’accumulaient. Les équipes ne se battaient plus dans pour un beau résultat mais seulement dans l’espoir de repartir, de terminer et de figurer au classement.

                - C’est aussi ça la course, commenta Freddy. Parfois on gagne, parfois tout va mal et on galère tout le week-end…

                - Nous connaîtrons sûrement ça aussi, déclarai-je.

                - Et oui, reprit philosophiquement Freddy. Même des pilotes de la trempe de Jim Clark, John Surtees  et Bruce McLaren ont connu leur lot de déceptions et d’abandons.

                - D’autant que plus on tente des choses difficiles, plus on a de risques de se planter de temps en temps, intervint mon grand-père. La critique est aisée, mais l’art difficile. Seuls ceux qui ne tentent rien n’échouent jamais. En sport comme dans la vie, il faut se remettre en cause tout le temps. Le jour où vous perdrez une course, il ne faudra pas vous décourager mais seulement vous dire, comment puis-je faire mieux la prochaine fois. Qu’est-ce que je dois travailler en priorité ?

                - Je sais répondit Freddy ? Je ne veux pas devenir pilote pour ne pas travailler. Je sais au contraire que je travaillerai sûrement beaucoup plus que dans un métier traditionnel. Seulement, je ferai ce qui me passionne.

                - Et tu auras ton lot de déceptions comme les autres, compléta Régine. D’autant plus dures à supporter que tout le monde saura que tu t’es planté. Si un comptable se trompe dans une écriture, personne ne le saura, ou au plus trois ou quatre personnes. Si tu touches un rail au Grand prix de Monaco, tous les téléspectateurs le verront, ce qui inclut tous tes voisins et tous les gens que tu connais.

                - Sans oublier la jalousie, ajoutai-je. Si on compte ses amis devant les difficultés, je suis persuadé que c’est pareil dans le succès. Certains n’hésitent pas à critiquer les autres ou à les poignarder dans le dos tout en essayant de profiter d’eux.

                Freddy hocha la tête en signe d’approbation.

                - On ne peut faire confiance qu’à un clan très réduit, approuva-t-il.

                Nous nous sommes souvent rappelés cette conversation depuis. Son caractère prémonitoire s’est souvent révélé justifié…

    _

                A SUIVRE

    _

    Pour tout savoir sur les Automobiles Vivia et le Team éponyme, comme sur l’histoire de la famille d’Éric Trélor et de David Sarel, son filleul, ainsi que sur la carrière de Freddy Vivien, plongez-vous, si ce n’est déjà fait, dans la lecture des romans de Thierry Le Bras parus aux Éditions Astoure :

    Circuit Mortel à Lohéac ;

    Faits d’enfer à Carnac ;

    Chicanes et Dérapages de Lorient au Mans.