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  • FORD SIERRA COSWORTH RS,

    la prédatrice du groupe N 

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    1987. Une nouvelle machine reçoit son homologation en groupe N. Une tueuse qui entend régner sans partage sur toutes les disciplines. 

     

    Rien, absolument rien, ne semblait prédestiner la Ford Sierra, berline familiale plutôt économique,  à une carrière sportive. Mais chez Ford, on sait s’associer à des préparateurs pour transformer  des modèles de série en bêtes de course. La recette a fonctionné avec des précédents modèles. Rappelez-vous les Mustang Shelby, les Cortina Lotus, les Capri 2600 RS et les Escort 2000 RS.

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    La Sierra Coswoth RS est un plat de choix fidèle aux bonnes vieilles  recettes Ford. Des solutions techniques simples, des looks agressifs, des moteurs puissants, des épices de performances et des saveurs de victoires.

     

    Un poids lourd sur le ring

     

    Au milieu des années 80, trois voitures dominent le groupe N, la BMW 325, le coupé Alfa GTV 6 et la R5 GT Turbo. La BMW a souvent l’avantage en côte, surtout celle d’Henri Vuillermoz. Les GTV 6 se révèlent redoutables en rallye, notamment celle de Jacques Pantiaticci. Les R5 GT Turbo, alors homologuées dans la catégorie des moins de 2 litres, s’avèrent performantes partout malgré un handicap de puissance. Plusieurs pilotes de l’Ouest la choisiront, parmi lesquels d’authentiques pointures comme Marcel Grué, Patrick Germain (vainqueur du challenge Fiat 2003) et Patrick Groheux.

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    La présentation de la Sierra Cosworth en 1986 va changer la donne. Son 4 cylindres 2 litres équipé d’un turbo Garret T3 développe 204 chevaux d’origine. Pas beaucoup plus que la BMW M3 E 30, elle-aussi homologués en groupe N, dont le moteur 2,3 litres 16 soupapes offre 200 chevaux. Mais voilà, le turbo de la Sierra permet de booster la puissance des versions développées en groupe N. Les meilleures afficheront  270 chevaux aussi vigoureux que belliqueux. Bien qu’homologuée en groupe N à peu près à la même époque et équipée également d’un turbo, l’Alfa Roméo 75 T ne tiendra pas davantage la comparaison face au rouleau compresseur de chez Ford.

     

    L’unification des titres dans toutes les catégories

     

    Dès le début de la saison 1987, les Sierra Cosworth RS groupe N font parler la poudre. La première fois que j’ai vu cette auto en course, c’était au Touraine. Pierre-César Baroni (photo inclue dans le paragraphe ci-dessus) et Jean-Pierre Rouget (première photo de la note)  jouaient les premiers rôles. Malgré une attaque sans relâche et un pilotage magnifique, ni Philippe Bugalski ni Patrick Groheux ne purent les inquiéter. Les R5 GT Turbo ne boxaient pas dans la même catégorie. Le poids des chevaux, le choc de la course à la puissance.

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    A la Course de côte du Mont-Dore, même domination des Sierra Cosworth RS groupe N. Six Sierra aux six premières places devant la première BMW, celle d’Henri Vuillermoz. Gilbert Sau, champion de France des rallyes 2ème Division 1982, faisait partie des pilotes de Sierra cette année-là. Le Rennais Gérard Rallu, Gilles Greuet, Bernard-Étienne Grobot et de nombreux autres défendraient aussi les couleurs de la Sierra RS Cosworth en côte. Henri Vuillermoz ne tarderait pas à les rejoindre. Tout comme en 1989 le jeune Serge Bermand (photo ci-dessus prise au Mont-Dore) qui piloterait très longtemps des Sierra Cosworth et deviendrait une des valeurs sûres du rallye dans le Sud-Ouest. La Sierra Cosworth RS était une bonne machine, mais pas facile à dompter et assez chère à préparer. Une voiture brutale qui ne se donnait qu’aux meilleurs pilotes !

    Vous pouvez également me retrouver sur http://circuitmortel.com , https://gotmdm.com/driver/ et http://polarssportsetlegendes.over-blog.com/

    QUELQUES LIENS A SUIVRES

     

    Ford Capri groupe 2, un autre monstre

    http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2008/11/19/ford-capri-groupe-2-la-rivale.html

     

    1966, Ford vainqueur au Mans

    http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2010/06/11/de-la-mk-ii-a-la-ford-gt-2010.html

     

    Une nouvelle présentation de mon roman Chicanes et Dérapages de Lorient au Mans

    http://sebsarraude.tumblr.com/post/23431276990/chicanes-et-derapages

     

    Un pilote de Sierra Cosworth raconte la Lotus Elan (fiction et docu-fiction)

    http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2009/01/14/la-lotus-elan-dans-l-univers-mecanique-de-philippe-georjan.html

     

    Une Dauphine Gordini au cœur d’une fiction illustrée

    http://polarssportsetlegendes.over-blog.com/article-une-dame-un-chapeau-une-dauphine-92333449.html

     

    Thierry Le Bras

  • Paul-Loup CHATIN

    s’empare des clés de la ville de Pau 

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    A Pau, le jeune Paul-Loup Chatin a superbement confirmé qu’il faisait partie des meilleurs espoirs du sport automobile français.


    Circuit Mortel traite le plus souvent de temps forts de l’histoire du sport automobile et de souvenirs personnels de l’animateur du blog. Mais si des épreuves passées nous ont offert des moments magiques, il ne faudrait pas croire que la magie de la course a disparu. Les pilotes d’aujourd’hui aussi sont enthousiasmants.  Peut-être ont-ils même plus de mérite à construire leurs carrières dans un monde en pleine mutation où l’automobile  est injustement attaquée.

     

    J’ai souvent consacré des notes à mes pilotes contemporains préférés en F1, Kimi Râikkönen, Nico Rosberg, Jenson Button et je parlerai bientôt de Vitaly Petrov, Sergio Perez et Charles Pic. Je vous rapporte aussi le plus souvent possible les grandes performances de Loïc Duval devenu une valeur sûre de l’endurance.

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    Cette semaine, j’aimerais attirer votre attention sur un jeune qui monte, un garçon que je suis convaincu de voir dans quelques saisons dans le baquet d’une Formule 1. Il s’agit de Paul-Loup Chatin,  récent vainqueur de la course ALPS du dimanche 13 mai à Pau.


    Un pilote très mûr

     

    Comme beaucoup, j’ai découvert Paul-Loup à l’occasion de la diffusion sur France 4 de la série documentaire « A l’école des pilotes de course » au début de l’année 2011. Paul-Loup y était un des jeunes pilotes les plus interviewés. Normal, il avait fait partie des des meilleurs élèves de l’Auto Sport Academy et avait notamment remporté le Volant Euroformula 2010.

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     Tous les pilotes professionnels l’affirment. Posséder un bon coup de volant ne suffit pas. Des jeunes qui vont vite, il y en a un certain nombre. Mais un futur grand doit posséder d’autres qualités. Parmi elles, l’humilité qui induit la conscience de la nécessité d’apprendre encore et toujours, la détermination absolue d’atteindre son but, la persévérance quand les choses se passent moins bien qu’espéré.  Et un sens de la communication  car aujourd’hui plus que jamais en raison de la crise économique, un pilote est un vecteur de communication pour les partenaires financiers qui l’aident dans sa carrière. Il doit leur assurer un retour sur investissement.

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     Dans le reportage, Paul-Loup manifestait déjà toutes Ces qualités indispensables à la réussite dans la jungle du sport automobile. Attentif aux conseils des formateurs, réfléchi, rapide, intelligent, le garçon apprenait vite et se montrait à la fois humble et déterminé à gagner. Il faut dire que Paul-Loup ne manque pas non plus de qualités intellectuelles. Pour preuve, il a obtenu son Bac S – comme Nico Rosberg - l’année où il s’est distingué à l’Auto Sport Academy.

     

    Les circuits en ville ne récompensent que les meilleurs

     

    Une année pour apprendre, une année pour gagner, tel était le principe de la défunte Filière Elf qui amena de nombreux pilotes français au plus haut niveau. Paul-Loup, désormais membre de l’équipe de France circuit de la FFSA,  apprend vite. Dès 2011, sa première saison au volant d’une FR 2.0, il a remporté trois courses.

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     Et le voici en tête du Championnat ALPS au terme du week-end palois. La première épreuve, celle du samedi, s’était déjà bien passée.  Malgré une légère touchette, Paul-Loup franchissait le drapeau à damier en deuxième position. Il savait pouvoir faire encore mieux. De fait, il partira en pole  position le dimanche. La piste semble sèche des pluies de la nuit, mais c'est un peu l'inconnue quant à l'adhérence. Prenant le meilleur au départ, Paul-Loup commence à imprimer son rythme à la course dès que le grip s'avère bon. Il met ses poursuivants dans l'incapacité de revenir. Il fait définitivement la différence lors des dépassements de retardataires, et franchit la ligne nettement en tête. "L'équipe a fait un super travail, y compris pour la seconde course avec un setup retouché", commentera-t-il après l’arrivée. Le jeune pilote n’a pas oublié de remercier son équipe, un geste qu’apprécieront  tous les membres du team Tech1 racing comme ses futurs employeurs potentiels. Car même dans un top team de F1, il est plus agréable et productif de travailler avec un pilote qui sait reconnaître les mérites des autres.

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     En apprenant la victoire de Paul-Loup dans les rues de Pau, j’ai pensé à d’autres victoires de pilotes français sur des circuits en ville. Didier Pironi en F3 à Monaco en 1977, la seule course qu’il disputa dans cette discipline. Olivier Panis, à Monaco toujours, en 1996, au volant d’une modeste Ligier. Sans oublier Jean-Pierre Beltoise, triomphateur en Principauté sous la pluie en 1972. De belles courses et de superbes vainqueurs.  A Pau cette année, un autre Français a fait étalage de tout son talent de pilote éclectique. Sébastien Loeb, vainqueur en Coupe Porsche. Les circuits en ville ne récompensent  décidément que les meilleurs.

     

    QUELQUES LIENS A SUIVRE

     

    Le site de Paul-Loup Chatin

    http://www.paulloup-chatin.com/

     

    Paul-Loup en Rallycross ? info ou intox?

    http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2011/03/26/bientot-une-renault-4-cv-gordini-wrc.html

    (un indice, regardez bien la date de la note)

     

    Le premier Grand-Prix d’un grand champion français

    http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2012/03/10/didier-pironi-debute-en-f1.html

     

    Un bon souvenir personnel en course de côte

    http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2010/11/17/course-de-cote-de-neuvy-le-roy-un-bon-souvenir.html

     

    La F1, son monde impitoyable

    http://polarssportsetlegendes.over-blog.com/article-david-joue-l-intox-101163259.html

    (une courte fiction illustrée avec David Sarel, héros récurrent de plusieurs de mes romans)

     

    Les Noires remettent la gomme, un nouveau recueil de nouvelles ayant pour cadre le Grand-Prix de Pau

    http://sebsarraude.tumblr.com/Grandprix2012

     

    Thierry Le Bras

  • DISPARITION DE CARROLL SHELBY

    le papa de la Cobra et d’autres géantes

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    Pilote puis concepteur de voitures géniales, Carroll Shelby restera à jamais un formidable symbole du tourbillon automobile des sixties.

     

    Il s’est éteint à l’âge de 89 ans à Dallas.

     

    Souffrant de problèmes cardiaques, il avait dû mettre un terme à sa carrière de pilote automobile plus tôt que prévu. Une carrière très honorable dont un des temps forts fut une victoire aux 24 Heures du Mans 1959. L’Américain partageait alors le volant d’une Aston Martin avec Roy Salvadori.

     

    La Cobra, impressionnante et venimeuse

     

    Carroll Shelby voulait faire gagner des voitures américaines, Son idée, monter un gros Ford V 8 de 4,7 litres au couple extraordinaire sur le châssis Ace (A.C.) qu’il considérait excellent. Le résultat, un bolide au tempérament de feu, parfois difficile à dompter, mais d’une efficacité redoutable. Les premières Cobra accéléraient de 0 à 100 en 4,5 secondes ! Une version Coupé (baptisée Daytona), vit le jour en 1964. Six modèles originaux seulement furent construits. Puis à partir de 1965, le roadster 427 reçut un moteur 7 litres de 410 chevaux. Lors d’un essai de la bête pour le magazine Champion, Jean-Pierre Beltoise claquerait un 3,8 secondes au 0 à 100.

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    Je n’étais encore qu’un enfant quand une Cobra Daytona, pilotée par Dan Gurney et Bob Bondurant, battit les Ferrari au Mans dans la catégorie GT en 1964. Mais les lignes de la Cobra lift-back m’avaient fasciné, comme sa puissance brutale. La Cobra reste pour moi une des plus belles GT de tous les temps. J’en ai d’ailleurs fait une héroïne de mon prochain roman, un polar Vintage et gourmand qui se déroule en 1966 et trouve son dénouement aux 24 Heures du Mans. A cette occasion, j’imagine que le fabuleux Coupé Daytona reçoit le fameux 7 litres comme la 427.

     

    Mustang, GT 40, des icônes inoubliables

     

    Carroll Shelby joua d’abord involontairement un rôle expérimental pour Ford. La marque américaine avait envie de se lancer dans la compétition. Elle envisagea un moment d’acheter Ferrari. L’affaire ne se conclut pas. L’expérience menée par Carroll Shelby permit à Ford de vérifier qu’un bon V 8 issu de la série pouvait se montrer compétitif face aux mécaniques les plus pointues élaborées par Ferrari et d’autres horlogers de la mécanique de course. Carroll Shelby avait prouvé à son fournisseur de moteurs que le challenge était gagnable. En 1966, Ford lui confia la direction de son programme compétition sur les épreuves du championnat d’endurance. Il obtint de nombreuses victoires. Rappelons que cette année-là au Mans, la victoire revint à une Ford MK II pilotée par deux Néo-Zélandais, Chris Amon et Bruce McLaren. Le second nommé deviendrait lui-aussi un constructeur de génie dont le nom brille encore en Formule 1.

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    La collaboration entre Carroll Shelby et Ford serait longue et fructueuse. De nombreux modèles de Mustang seraient estampillés Shelby. Une Ford Shelby GT 500 est d’ailleurs prévue pour 2013.

     

    S’il avait dû lutter contre des problèmes cardiaques et subir une transplantation en 1990, Carroll Shelby ne manquait pas de cœur. Il fait partie des personnages qui ont écrit la belle histoire de la course automobile, une histoire qui apporta et continue à offrir du bonheur à des millions d’amoureux de la compétition à travers le monde. Tous auront une pensée pour ses trois enfants et sa femme Cléo.

     

    QUELQUES LIENS A SUIVRE

     

    Ford MK IV, Ford MK II, Cobra…

    http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2011/10/03/belles-de-course-de-la-ford-mk-iv-a-la-lotus-38.html

     

    La première victoire Ford au Mans, c’était en 1966

    http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2010/06/11/de-la-mk-ii-a-la-ford-gt-2010.html

     

    Ambiance 1964 : une petite fiction humoristique illustrée à l’époque des Cobra

    http://polarssportsetlegendes.over-blog.com/article-premiere-sortie-de-piste-pour-ronan-86011129.html

     

    Ford GT 40, l’arme du duel contre Ferrari

    http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2007/06/15/ford-gt-40-l-arme-du-duel-contre-ferrari.html

     

    La Shelby 350 GT présentée sur l’excellent site de Jean-Claude Besse

    http://club-3ascollection63.blog.fr/2007/10/07/shelby_350_gt~3099082/

     

    Thierry Le Bras