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QUAND LE LION RUGISSAIT

de la 205 T 16 à la 908 du Mans

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 A l’heure où Peugeot se retire de l’endurance et condamne la 908 à une retraite anticipée, un clin d’œil à un épisode de l’histoire du constructeur mettant en scène la 205 T 16.

 

Peugeot ne disputera pas la victoire à Audi au Mans en juin prochain. Les 908 ne seront pas là, sacrifiées sur l’autel du budget, ou d’une communication interne frileuse. Grâce à ses victoires en rallye, au Mans (avec les 905 déjà), en Rallycross, en Rallyraid et en endurance, Peugeot a dynamisé son image depuis près de 30 ans. Les Peugeot ne sont pas simplement des voitures fiables  comme les 203 et 403 d’antan. Elles ambitionnent de séduire. En renonçant à un programme sportif ambitieux, la firme française banalise son image.

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 Il ne reste plus qu’à conserver  le souvenir de ses plus belles machines de course. Récemment la 908, et avant elle la 205 T 16. Espérons que dans l‘esprit du public, Peugeot ne deviendra pas la marque du passé.

 

L’heure de la déception


Certes, l’équipe Peugeot n’avait pas remporté Le Mans en 2010 et 2011. Mais elle avait tout de même conquis un magnifique palmarès (25 victoires) qui laissait espérer de grandes choses en 2012. Pourtant, le couperet est tombé le 18 janvier. Peugeot décapite son programme d’Endurance. La 908 hybride a effectué son dernier roulage le 2 février. Elle n’aidera pas la marque de française à développer ses ventes sur un créneau d’avenir, celui des véhicules à motorisation hybride. Un immense gâchis. Inévitablement des effets négatifs sur l’emploi chez Peugeot. L’archaïsme de la pensée française coûte cher, une fois de plus. Pourquoi ? Certains lecteurs vont peut-être s’indigner de mon propos. Mais il faut parfois sortir des formules consensuelles.

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Il paraît illogique, voire carrément incompréhensible, de stopper un programme sportif à une date où, compte tenu des dépenses déjà engagées et des indemnités de rupture à verser aux partenaires, renoncer à la saison coûte plus cher que la disputer. Mais les grands constructeurs sont soumis à des pressions. Comment ne pas suspecter celles des syndicats ? La course, c’est le symbole de l’effort et de la volonté de gagner, donc c’est incompatible avec les préceptes des amis politiques des dirigeants syndicaux français. Peu importent la vitrine technologique qu’offre la compétition, le vecteur de communication qui aiderait à se positionner sur le marché (notamment le créneau des modèles hybrides). Certains représentants du personnel, sensibles à la démagogie de quelques leaders de gauche « truffés » de doctrines et salades sectaires et passéistes, associent la course à l’argent sans rien comprendre au coefficient multiplicateur de l’investissement dans le sport. Alors, pour la paix sociale, des grands constructeurs choisissent d’arrêter la compétition sans en faire un fromage. Pour les apparatchiks dogmatiques et leurs compères des cellules politisées, mieux vaut des ouvriers au chômage que des emplois en plus, pourvu que l’image un peu prestigieuse de la course disparaisse de leur horizon étriqué. Surtout en période électorale…

 

La 205 T 16 de Jean-Manuel Beuzelin championne de France

 

Quelles que soient leurs velléités perverses, les esprits chagrins n’effaceront pas les exploits passés des plus formidables Peugeot. Parmi elles, la 205 T 16 év 2 avec laquelle Jean-Manuel Beuzelin disputa le Championnat de France 1990. J’ai recueilli les propos rapportés lors d’une interview du pilote réalisée pour Sports de glisse en 2005.

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 « J’avais fait de bons résultats les années précédentes avec des voitures privées, témoigne Jean-Manuel Beuzelin. Alors, fin 1989, on a discuté avec Wambergue et Jean-Pierre Nicolas. Et Peugeot a mis une 205 T 16 à ma disposition pour 1990. »

 

« Les 3 premières épreuves ont été difficiles, avoue le pilote. Je n’avais pas l’auto en main. Elle était beaucoup plus dure à conduire que mon Évolution 1 de l’année précédente. J’ai fini 3 fois second. »

Jean-Manuel organise une séance d’essais privés. Il fait évoluer les réglages, s’accoutume au pilotage du monstre.

 

« L’auto était très puissante et très vive. Mais j’avais compris comment la dompter. A partir de ce moment-là, le plaisir est devenu fabuleux. »

 

Jean-Manuel remporte les 8 dernières épreuves du championnat malgré une concurrence très sérieuse composée notamment de la Lancia Delta S 4 de Paul Châteaux (l’ex-voiture de Saby) et de la Porsche bi-turbo de Dumas.

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 « A Lessay, je me suis retrouvé dans des conditions météo épouvantables. Il pleuvait. Au bout du circuit, la piste ressemblait à un mini lac. C’était dur d’amener la voiture dans ces conditions. Pour la 3ème manche qualificative et la finale, j’ai fait monter des pneus terre qui étaient dans le camion depuis 2 ans. Mon préparateur me disait tu es fou, la gomme a séché. Je savais ce que je faisais. La dimension était idéale pour une piste inondée. J’ai gagné la manche et la Finale A. »

 

Champion de France 1990 de Rallycross, Jean-Manuel Beuzelin s’est ensuite orienté vers le rallye. Puis il a monté BSA, une structure qui prépara des Peugeot WRC et aida des jeunes pilotes à accéder au haut niveau. A chaque fois qu’il reprit le volant lui-même, il réalisa de superbes performances !

 

FICHE TECHNIQUE :

MARQUE : PEUGEOT

Modèle : 205 T 16

Moteur : 4 cylindres 1755 cm3 turbo

Puissance : 630 chevaux

4 roues motrices

Préparateur : Gaston Racing

Année : 1990

 

QUELQUES LIENS A SUIVRE

La relance décomplexée du plaisir automobile, une proposition pour relancer la croissance en 2012

http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2011/12/27/2012-l-annee-de-la-relance-decomplexee-du-plaisir-automobile.html

 

Guy Fréquelin remporta lui-aussi le Championnat de France de Rallycross avec une 205 T 16

http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2007/12/05/le-grizzli-vous-salue-bien.html

 

La première fois que j’ai vu Jean-Manuel Beuzelin, c’était à Trappes. Il était engagé sur une 309 GTI qu’il amenait avec beaucoup d’enthousiasme. Moi, j’y pilotais une Visa groupe B

http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2010/02/19/une-pige-a-trappes.html

 

Loïc Duval, associé à Olivier Panis et Nicolas Lapierre a fait Gagner Peugeot

http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2011/03/index.html

 

Souvenez-vous de Talbot

http://polarssportsetlegendes.over-blog.com/article-quand-talbot-roulait-pour-tintin-88675734.html

 

La 505 de Jean-Pierre Beltoise en Rallycross

http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2010/05/04/jean-pierre-beltoise-et-sa-505-echappee-des-circuits.html

 

Thierry Le Bras

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