Une note écrite au moment du départ en retraite de Guy Fréquelin
Le RAC 2007, un rallye historique. Non seulement il consacra Sébastien Loeb comme Champion du monde des conducteurs pour la quatrième fois consécutive, mais il clôtura la carrière de Guy Fréquelin chez Citroën Sport.
La vie de Guy aura connu plusieurs épisodes, tout aussi passionnants les uns que les autres. Pilote Renault en Rallye et au Mans, Guy Fréquelin devint Champion de France de la montagne en 1979, vice-champion du monde des rallyes en 2001 sur une Talbot Sunbeam Lotus avec pour navigateur un certain … Jean Todt. Autant dire une Dream-team !
Alors que Jean se consacrait déjà à d’autres fonctions, Guy continua à courir plusieurs saisons. Il remporta le Championnat de France des rallyes 1985 sur une Opel Manta 400, devint Champion de France de Rallycross en 1988 (nos photos) sur Peugeot 205 T 16, le monstre développé par le service compétition de Peugeot alors animé par Jean Todt.
1989 consacra un grand tournant dans la vie de Guy Fréquelin. De pilote, il devint patron d’écurie. Parmi ses grands mérites à cette fonction, la détection de l’extraordinaire Sébastien Loeb dans les formules de promotion.
Puis Guy Fréquelin et Sébastien Loeb ont fait progresser Citroën vers les sommets en Rallye. Comme tous les vrais grands, Guy ne met pas son rôle en avant :
« S’il (Seb) est devenu le meilleur pilote de rallye de tous les temps, comme le dit Malcolm Wilson, il le doit à son intelligence. Outre son talent et son calme, il a un sens aigu et immédiat des décisions à prendre. »
Guy et Seb ont construit une relation très forte chez Citroën Sport. L’un et l’autre sont des hommes discrets et déterminés. Des pilotes éclectiques aussi. N’ont-ils pas touché au circuit avec bonheur entre deux exploits en rallye ?
Nul doute que Guy suivra de près les futurs exploits de Seb et Daniel sur les routes du monde. Ou ailleurs. Car aujourd’hui, Seb essaie une F1. « Pour le plaisir », affirme-t-il. Mais ses supporters ne peuvent pas ne pas songer que le seul pilote de rallye capable de remporter le challenge du passage à la F1, c’est lui. Pas tout de suite bien sûr. Dans deux ou trois ans, après quelques titres supplémentaires en rallye. Certes, la suite de la carrière de Seb s’orientera plus probablement en proto. Mais il est permis de rêver.
Quant à Daniel, c’est sans doute sur les mers du globe qu’il poursuivra sa recherche de temps forts après le rallye. Les périples à la voile et au long cours le tentent. Peut-être en course. Daniel au départ de la Route du Rhum et du Vendée Globe dans quelques années ? Ce serait un très beau challenge pour le sympathique Monégasque.
S’il quitte Citroën Sport et laisse ses fils spirituels aborder les prochaines saisons sans lui, Guy ne se prépare pas pour autant à une retraite au coin du feu. Non, l’homme aime la montagne. Il a brillé dans cette discipline comme dans beaucoup d’autres en course auto. Aujourd’hui, il veut vivre cette passion d’une nouvelle manière, en escaladant des sommets avec ses copains. Des 6.000 mètres l’attendent dans les Andes !
Thierry Le Bras