Une épreuve dont je me souviens particulièrement bien, car c‘était ma première course de côte. Enfin, après avoir vibré aux performances des autres, j’arrivais sur le parcours armé non d’un appareil photo, mais d’une groupe 1 pour participer à la vraie course.
Le dimanche matin (9 mai), il pleut. Je n’ai pas de pneus pluie. Les pneus de route sont des savonnettes. De toute façon, je ne me fais pas d’illusions. Mon Ascona 19 SR groupe 1 ne marche pas comme la groupe 2 de Clarr que j’ai vue dans Échappement la saison précédente.
Et moi je suis là pour apprendre et ne pas m’en faire trop coller par l’autre Ascona, celle de Bertrand Guillois qui a une vraie préparation groupe 1 et une saison de compétition derrière lui. J’attaque quand même un peu trop et je me fais une frayeur dès la première montée d’essai. Un tête à queue dans l’avant dernier virage, un gauche un peu en fer à cheval. Heureusement, la piste est large. Je ne touche rien. Je serai moins agressif à la deuxième montée.
Premier classement dans Échappement
L’après-midi, le soleil est revenu. La piste est sèche. Je prends vraiment du plaisir à chaque montée de course. Seul problème, le carbu déjauge dans le gauche. J’aurai d’ailleurs le même souci aux M d’Avranches quelques jours plus tard. Je finis 53ème sur 67 en groupe 1 en signant un temps de 56’’40. J’avais la boite longue, le pont d’origine, même pas de pot piste, et aucune préparation moteur. Rien de rien à l’exception de quatre amortisseurs De Carbon piste. En plus, Saint-Germain, ça monte pas mal et il y a trois relances après des virages assez lents. A titre de comparaison, la meilleure 12 G groupe 2, celle de mon pote Dominique Gourden faisait 53’’41 et Ruallem remportait la classe 1300 en groupe 3 en 55’’74. C’était ma première côte et je découvrais les slicks en course puisque je ne les avais récupérés qu’en fin de matinée auprès de Marcel Grué à qui je les avais commandés. Mon nom figurera quand même dans Échappement puisque le magazine phare du groupe Hommel à cette époque où AUTOhebdo démarre tout juste reproduit l’intégralité des classements des courses de côtes nationales.
Et puis avec l’ami Dominique Gourden, nous rêvons déjà du temps où nous piloterons de grosses autos pour les victoires de groupes. Nous parlons des futures couleurs de nos bêtes de course, d’épreuves en équipage, de nous tester en rallye sur une de nos autos actuelles dès le Rallye de la Rochelle en fin de saison. Nous projetons de partager le volant dans les spéciales. Je crois même que nous rêvions de 24 Heures du Mans avec une Porsche. Pas tout de suite, mais un jour. Tout paraissait encore possible en 1976 ! Et même si nous n’avons pas atteint ce rêve, le simple fait de l’imaginer était fabuleux.
J’ai adoré l’Opel Ascona SR. Certes, elle manquait de puissance, mais c’était une auto incroyablement saine qui procurait un plaisir de conduite extraordinaire. Je l’ai gardée pour rouler au quotidien et tracter l’année suivante où les victoires de classe sont arrivées avec une Golf GTI. La première, ce serait à Saint-Germain sur Ille justement.
Les gros bras aux avant-postes
Je m’intéresse surtout à la course des groupe 1. Fabrice Malherbe, qui pilote une Opel Commodore GSE ex Jacky Ravenel l’emporte en signant un temps de 49’’50.
Le pilote Opel a dû s’arracher pour se débarrasser à la deuxième montée des meilleures Alfa 2000 GTV et de l’autre Commodore, celle de Rossi, qui le talonnent. Philippe Bernier, qui menait la catégorie au terme de la première montée, s’impose en 2 litres.
Christian Galopin (ci-dessus) se classera 4ème de groupe et 2nd des 2 litres en signant un chrono de 50’’35. Une nouvelle 2000 GTV couleur bordeaux débarque dans le western des groupe 1 à l’Ouest. Elle n’est pas encore équipée de toutes les homologations. Ce sera chose faite à la fin de l’été à Saint-Gouëno. Son pilote s’appelle Christian Rio et les victoires de classes et de groupes ne vont pas tarder à tomber.
Pour moi, les autres faits marquants de cette édition sont les victoires de groupes de Raymond Touroul (groupe 4) et Maurice Ouvière (groupe 3). En juin, ils disputeront tous les deux les 24 Heures du Mans. Associé à Alain Cudini, Raymond Touroul finira sixième au général. Quant à Maurice Ouvière, qui ferait équipe avec Ségolen (pseudo de Dédé Gahinet, le pilote qui anesthésie ses adversaires) et Jean-Yves Gadal, il remporterait le groupe 4 au volant de cette même 911 atmo groupe 3 avec laquelle il roulait en rallye et en côte ! Une sacrée époque.
Bonne surprise au courrier
Éric K, un ancien copain de lycée passionné de photo (nous avions fait partie tous les deux des animateurs du club photo du Lycée Jacques Cartier à Saint-Malo en terminale) est venu me voir courir. Je sais donc que j’aurai quelques images de ma première course. Il a pris son réflex et plusieurs objectifs dont un télé 135. Il est l’auteur des photos de cette note prises à la sortie du virage de la Poste.
Mais la bonne surprise, c’est qu’en milieu de semaine, le facteur laisse dans ma boite aux lettres un avis de contre-remboursement. Quand je vais le chercher, je découvre cinq superbes images prises par Photo-Actualité. Elles sont encore en noir et blanc, mais ce n’est pas grave. Je suis ravi. Je pensais naïvement que les photographes de l’épreuve ne s’intéressaient qu’aux leaders qui jouaient la gagne dans leur catégorie. J’avais déjà eu l’occasion de sympathiser avec des pilotes ou co-pilotes de l’Écurie Bretagne, Patrick Germain, Jo Busnel, Bertrand Guillois, Robert Manach, Dominique Gourden et quelques autres, ainsi qu’avec Marcel Grué à qui j’avais acheté les équipements de sécurité de l’Ascona, les slicks, ma combinaison et mon casque (un GPA noir). Mais j’avais tellement de questions à poser sur les vérifications, les reconnaissances et toute l’organisation d’un week-end de course que j’avais complètement oublié de m’enquérir des photos !
QUELQUES LIENS A SUIVRE :
Première victoire : http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2010/05/10/premiere-victoire.html
Les spectateurs sont sympas (si certains mentionnés dans cette note ce reconnaissent, qu’ils n’hésitent pas à donner signe de vie) http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2010/01/04/les-spectateurs-sont-sympas.html
Des voitures de tourisme à l’honneur à Saint-Germain sur ille http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2011/03/10/course-de-cote-de-saint-germain-sur-ille-1973-et-1974-les-vo.html
1976, une édition très chaude des 24 Heures du Mans : http://www.sportauto-comite12.org/index.php?option=com_content&view=article&id=377:1976-une-edition-tres-chaude&catid=1:circuit&Itemid=3
1976 : quelques photos des pilotes de l’Ouest : http://www.sportauto-comite12.org/index.php?option=com_content&view=article&id=378:1976-les-pilotes-regionaux-en-images&catid=1:circuit&Itemid=3
Sans oublier un site qui parle de romans et nouvelles dans le monde du sport automobile et de la course au large : http://polarssportsetlegendes.over-blog.com
Texte : Thierry Le Bras
Photos : Éric K et Photo-Actualité
Commentaires
Bonjour,
Nous allons réorganiser la course de côte de saint germain sur ille sous forme de démonstration avec véhicules anciens "montée historique",et nous souhaiterions faire une expositions de photos de l' époques donc si vous avez des photos ou même des films nous sommes interessés.
Cordialement,Samuel Pasquer
Samuel, Bonjour,
J’en possède même pas mal en fait, de 1970 à 1982.
Contactez-moi directement sur mon mail :
thierrylebras@wanadoo.fr
Bien Cordialement,
Thierry
bonjour
pour info
Course de cote St Germain Classic - 15 et 16 septembre 2012
voir
http://anciennes-etang-apigne.over-blog.com/article-course-de-cote-st-germain-classic-103032812.html
vous viendrez ?
si oui envoyez moi photo de la voiture et quelques mots pour reportage
Denis