Cuisine et course automobile font bon ménage. Je le répète une nouvelle fois car j’ai observé que les gentlemen drivers sont souvent des gastronomes avertis. Tout comme un des plus grands espoirs du sport automobile français, Romain Grosjean. Après sa carrière en sport automobile, Romain projette d’acheter un restaurant et d’y œuvrer comme chef ! Jenson Button quant à lui a déjà inauguré son restaurant à Londres. Mettront-ils de la morue sauce piquante à leurs cartes ?
En fin de note, vous trouverez des liens vers des vidéos de l’ouverture du restaurant de Jenson Button, d’un portrait de Romain Grosjean le montrant entre autre en cuisine, et de Jarno Trulli présentant ses vins.
La dualité course automobile – art de vivre se trouve au cœur d’un prochain polar vintage et gourmand que je compte très bientôt publier. En attendant et pour célébrer dignement la première Fête de la gastronomie (pas moins de 2.000 festivités sont prévues le 23 septembre), je vous invite à lire une petite fiction. Elle est en parfaite adéquation avec le thème de Circuit mortel car le héros en est David Sarel, l’avocat pilote dont les lecteurs de mes romans ont déjà suivi les aventures à Lohéac, au rallye du Mans et aux 24 Heures du Mans.
Les lecteurs des Aventures de David Sarel le savent, l’avocat-pilote lorientais doit faire face depuis son adolescence à la haine implacable et active de Soizick Pierret, la seconde épouse de son père, une aventurière sans scrupules surnommée la morue, un escroc en jupon qui a détourné toute la fortune de son époux avant « d’accélérer » sa mort (1). David s’entretient ici avec deux amis, le journaliste Sébastien Ménier et le privé Benjamin Boden, ex-lieutenant du 36 quai des orfèvres converti à la nouvelle cuisine de l’intelligence économique.
Bon appétit de lecture. Et n’hésitez pas à mettre votre grain de sel en postant un commentaire.
Comment naît une morue ?
Comment Soizick Pierret, l’abominable marâtre de David était-elle née à l’état de morue ? La question intriguait Sébastien, le journaliste.
- C’est simple, précise David. Une morue, c’est une pute bas de gamme et vulgaire. Tout Soizick Pierret, la deuxième femme de mon père. J’ai commencé à faire circuler ce doux surnom sur elle quand elle est devenue sa maîtresse. A partir de là, tout le monde l’a appelée comme ça, à part sa grande copine Valentine Sorbet, une gourde toute cabossée qui sert de boniche à la morue sans même s’en rendre compte.
- Tu n’as pas eu envie de mettre les pieds dans le plat de morue quand tu as compris qu’elle prenait ton père pour un pigeon à rôtir ? interroge Sébastien.
- Non, elle l’avait déjà retourné comme une crêpe. Mais j’ai quand même livré quelques plats empoisonnés à la morue. Une année, j’ai fait circuler partout un pamphlet sur elle. Je l’avais écrit en m’inspirant de Voltaire. Je m’en souviens encore très bien. Elle aussi, je pense :
L’autre jour le long d’un muret,
Un serpent piqua Soizick Pierret.
Savez-vous ce qui arriva ?
Ce fut le serpent qui creva.
Le pamphlet fit beaucoup rire dans le quartier de la morue comme dans les entreprises de Grégoire, le père de David. La marâtre ne brillant ni par l’amabilité, ni par la beauté, ni par l’intelligence, le pamphlet fit un tabac. Soizick Pierret devint la morue sauce piquante. Enfin sauf pour ses amants, sa copine Valentine Sorbet et le père de David. Encore qu’un doute subsiste en ce qui concerne Grégoire, feu le papa de David. Une de ses maîtresses témoigne l’avoir vu rigoler de la satire en fumant un Havane.
La morue sauce piquante n’est pas un met recherché
- Tu oublies des qualificatifs à son sujet, complète Benjamin. Durant mon enquête sur elle, j’ai aussi entendu vieille poule, pintade, dinde, joues de coche en gelée. Un petit excité rouge comme du Beaujolais qu’elle prend pour un ami m’a affirmé qu’elle faisait du lard depuis qu’elle était débarrassée de ton père. Il se dit choqué qu’elle ne lui ait jamais accordé une miette d’affection alors que lui, il la gavait d’oseille. Une de ses voisines avoue qu’elle espère bien que la morue se fera prendre la main dans le pot de confiture et que ce sera le début de sa déconfiture. Elle est bien cuite. En plus, avec les derniers indices que j’ai récoltés, on va lui mettre une marmite, l’aplatir comme une galette, en faire de la marmelade.
- D’autres la traitent de boudin, persifle cruellement David. Tout le monde se moque ouvertement de son QI d’huitre ou ironise sur sa tête de vache prête à être accommodée sauce vinaigrette, Sa famille reproche à cette peau de vache de garder tout le gâteau pour elle et de ne jamais filer un radis aux autres.
- Jusqu’à présent, ça a été la fête de la morue, regrette Sébastien. Elle a engrangé tout le blé et elle a envoyé ton père bouffer les pissenlits par la racine.
- Pas faux, admet David. Elle s’est sucrée au passage la bestiole. L’addition est salée pour moi et pour Florent, le fils caché que mon père a eu avec une nana bonne pâte. C’est sans doute ce qu’on appelle un mélange sucré-salé. Une nouvelle recette de pâtisserie financière à l’arôme de morue. Quand je pense que mon père adorait la pêche et qu’il a mordu à la ligne de cette prédatrice. Au fond, il s’est fait pêcher par une morue qui a fait des tas de salades.
- Donc, il est grand temps de faire sa fête à la morue, intervient Benjamin… Il va falloir l’assaisonner parce qu’elle n’est pas bien appétissante.
- Quand les flics la mettront au frigo, je ferai monter la mayonnaise prévient Sébastien. Les canards où je bosse et ceux de mes potes vont faire leurs choux gras de ses déboires. En pimentant judicieusement l’histoire sur les réseaux sociaux, ce qui fait partie de la cuisine médiatique traditionnelle, on servira la soupe au grand public. De la bouillabaisse à la morue bien sûr ! Ce sera le plat du jour des Internautes.
Morue, patates et sorbet
La morue serait-elle indigeste, même bien accompagnée ? C’est ce pensent en tout cas Sébastien et David.
- Quand on parle de plat du jour, poursuit Sébastien, celui du bistrot en face des bureaux vendredi dernier, c’était de la morue aux patates. Je me suis dit que le chef avait cuisiné la morue et sa famille. J’ai préféré commander un steak frites. Même avec un Podere Castorani en provenance du vignoble de Jarno Trulli, ça craignait. Je n’avais pas envie de récolter une intoxication alimentaire.
- Sa copine Valentine Sorbet fondrait en larmes si elle t’entendait, s’esclaffe David. Mais tu as bien fait de te méfier. Moi-aussi je suis suspicieux quand je vois de la morue au menu. Je n’en mange que si j’ai entièrement confiance dans le chef et la traçabilité de la marchandise. La morue pas fraiche, c’est tout flasque, ça pue et c’est trop toxique. Peut-être que je me laisserai tenter si j’en vois au Victus, le restaurant que Jenson Button vient d’ouvrir à Harrogate, dans le North Yorkshire. Jenson est un ambassadeur de la nourriture saine et c’est quelqu’un de foncièrement honnête. Zéro risque quant à la qualité des produits servis dans un restaurant auquel il s’est associé.
- Elles sont gratinées celles-là, enchérit Benjamin.
- Tant qu’elles ne retombent pas comme un soufflé, conclut Sébastien…
Que va-t-il arriver dans le duel à mort qui se prépare entre David et la nageuse en eau trouble ? David rêve de réduire sa vieille ennemie en tartare de morue. Il va la mettre sur le grill. Qu’elle soit dure à cuire ne le dérange pas. David est patient et s’amuse à la faire mijoter à petit feu. Il se battra comme un samouraï, avec autant de rage que Kobayashi, fils d’un cuisinier japonais, sur les pistes de F1. La morue peut se faire du sushi. Bon, magnanime, il ne prévoit pas de faire de l’huile avec son foie. L’ignoble grognasse le traite d’avocat marron et elle aimerait le transformer en chair à saucisse. Un duel à suivre dans les prochains thrillers mettant en scène David Sarel et son clan !
DES LIENS GASTRONOMIQUES ET AUTOMOBILES A SUIVRE
Jenson Button inaugure son restaurant, le Victus
http://skiddplayer.com/video/42016/jenson-button-opens-the-new-vi
Romain Grosjean, chef pilote et cuisinier
http://videos.tf1.fr/auto-moto/sport-romain-grosjean-bientot-de-retour-en-f1-6662102.html
Jarno Trulli présente ses vins à Francorchamps
http://ma-tvideo.france2.fr/video/iLyROoaf2ehn.html
Gare à la main du diable, mon dernier roman : il ne s’agit pas cette fois d’un scénario mijoté avec David Sarel. Le diable dans cette histoire, ce n’est pas la morue. Ce sont forcément des forces obscures qui ont distillé cette créature imbuvable et il n’existe aucune chance qu’elle bonifie en vieillissant car elle n’a vraiment rien d’un grand cru, mais elle ne saurait figurer à tous les menus. A défaut de morue sauce piquante, les lecteurs de Gare à la main du diable étancheront leur soif d’angoisse avec une autre mauvaise femme qui pourrait être l’amie de la morue, une certaine mademoiselle Bistro…
http://polarssportsetlegendes.over-blog.com/article-g-83517093.html
La course, ça coûte bonbon, alors parmi ses premiers sponsors, le Team Vivia pour lequel pilote David Sarel avait trouvé un fabriquant de… galettes ! Une anecdote rapportée dans Chicanes et Dérapages de Lorient au Mans (1), polar qui relate aussi comment la morue ne fit qu’une bouchée de son pigeon rôti, le père de David http://www.endurance-info.com/article.php?sid=2844
66, cuisine sympathique
http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2010/09/06/66-cuisine-sympathique.html
Une recette de morue
http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2007/01/22/recette-de-morue.html
Thierry Le Bras
Commentaires
Je crois que la morue en question est plutôt grillée!!
attention à l'indigestion!!!!!