Le temps passe vite, très vite, souvent trop vite. Un vrai bolide qui, contrairement aux aspirations de Lamartine, ne suspend jamais son vol.
2010 arrive. Puisse cette nouvelle année allumer l’étincelle de chance qui, alliée à vos efforts, vous permettra de foncer vers la satisfaction de vos finalités en entraînant les vôtres dans votre aspiration.
Au plan du sport automobile, 2010 s’annonce à la fois comme une année pleine de promesses, mais également de difficultés liées à la crise, et encore d’inquiétudes. Car si le championnat du monde de F1, le championnat WRC, les épreuves d’endurance et les disciplines les plus relevées s’annoncent disputés et donc pleins de suspense, beaucoup de pilotes, de teams privés et d’amateurs rencontreront des soucis pour boucler leurs budgets. Lorsque des grands constructeurs se retirent de la compétition, il serait vain de nier les problèmes financiers qui frappent les sports mécaniques comme l’ensemble de la société. Espérons que l’économie mondiale trouvera très rapidement un nouveau souffle propice à l’emploi, à l’enthousiasme, à l’éclosion des grains de folie qui rassemblent les pilotes, les propriétaires de voitures-passions et les spectateurs dans la communion de la belle automobile et de la compétition.
Souhaitons aussi qu’en Formule 1, tous les pilotes soient traités équitablement et qu’aucun jeu sournois ne fausse la compétition quelle qu’en soit l’origine, interne ou externe aux écuries. Le sport représente une microsociété et un exemple dont tous ou presque apprécieront qu’ils restent sains, y compris au plus haut niveau. Impossible de ne pas s’inquiéter de l’équité entre pilotes dans cette discipline entachée par de récents scandales et où les maîtres du jeu ne se préoccupent que de danser au son du dollar sans plus aimer la musique des moteurs ni la compétition au sens strict. Il serait par exemple dommage que des garçons comme Felipe Massa et Nico Rosberg soient moins bien servis que leurs équipiers et que leurs carrières en pâtissent. Il serait tout aussi insupportable que le pouvoir sportif sanctionne à nouveau des pilotes à tout va, en tout premier lieu Lewis Hamilton, pendant que d’autres acteurs de la discipline jouissent d’une totale impunité, parfois clairement affichée, parfois déguisée en sanctions si lourdes et si peu conformes aux principes généraux du droit qu’il est évident qu’elles seront inévitablement annulées après quelques semaines de pénitence. Il serait encore navrant que des artifices visent à fausser une superbe compétition entre dix ou douze pilotes susceptibles de remporter des Grands-Prix pour la transformer en duel médiatique limité à deux concurrents dont la rivalité serait montée en épingle et exacerbée au point de les présenter en caricatures d’eux-mêmes au nom du dieu audimat. Sur ces derniers points, l’arrivée de Jean Todt à la tête de la FIA donne des raisons d’espérer. Elle amènera certainement plus de clarté et de justice, Dieu merci. Mais il faudra certainement beaucoup de courage à Jean Todt pour préserver les intérêts sportifs face aux grands argentiers.
Et comment ne pas terminer ces lignes consacrées à la F1 par l’appel à un retour du Grand-Prix de France ? Qu’on nous rende au moins Magny-Cours en attendant une solution plus conforme aux vœux de monsieur Ecclestone ! D’autant que réunir un consensus autour de la construction d’un nouveau circuit semble encore plus compliqué que prévu. Opposition systématique et hystérique des lobbies écologistes, réunion des fonds, approbation des riverains, accord des collectivités publiques, voilà un parcours du combattant qui tuera définitivement le Grand-Prix de France à défaut de solution transitoire sur un circuit existant déjà. Que les Super VIP demandeurs d’hôtels 5 étoiles se logent à Paris et viennent en hélicoptère le jour de la course. Personne ne le leur reprochera. Nous, les vrais amoureux des exploits des pilotes, marcher dans la campagne ne nous dérange pas. Nous le faisons bien au Mans, au bord des routes de rallye, des pistes de course de côte et de rallycross. Alors, pourquoi pas à Magny-Cours le week-end du Grand-Prix ? Il suffit de mettre des tennis et un jean, plus pratiques que le smoking et le nœud papillon en de telles circonstances.
Et vous, heures propices !
Suspendez votre cours :
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours !
Les heures propices en 2010, ce seront bien sûr celles passées aux côtés des êtres chers, mais aussi celles vécues au bord des circuits et au cœur de manifestations automobiles qui constituent autant de fêtes tout au long de l’année !
Sur Circuit Mortel, je m’efforcerai modestement de partager avec vous quelques souvenirs, photos, recherches historiques, fictions dans les univers de la course automobile Vintage comme contemporaine, sans oublier quelques nouvelles de pilotes que j’apprécie particulièrement, stars confirmées, espoirs ou simples amateurs.
Je souhaite sincèrement que la lecture des notes à venir comme les séances de surf sur les archives de Circuit Mortel vous apporteront quelques moments de douceur en vous immergeant dans les univers dont nous partageons la passion.
Bonne année 2010 à vous et aux vôtres !
Thierry Le Bras