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  • ICÔNES DES SEVENTIES

    Des voitures, des vinyles, un tourbillon d’insouciance

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    Avant d’allumer le feu sur la piste, les pilotes des seventies écoutaient avec plaisir les chansons des leurs vedettes préférées que diffusait la sono du circuit.

    Éric Trélor, personnage récurrent des Aventures de David Sarel, évoque des souvenirs des seventies avec son fils Fabien et un ami de ce dernier, Jeremy, qui apparaissent  dans Chicanes et dérapages de  Lorient au Mans (1). Éric se rappelle ici le temps où il pilotait une Alfa Romeo flamboyante, l'époque de l'insouciance de sa jeunesse, des copains, des soirées  à Larmor Plage, de l'enthousiasme des seventies... 

    - Quelle musique écoutais-tu à l’époque ? interroge Fabien.

     medium_J_AI_UN_PROBLEME_VINYLE.2.jpg- Moi, j’écoutais surtout du Sardou et du Sylvie Vartan, raconte Éric. J’aimais à peu près tout de Sardou, notamment Le France, J’accuse, Le bon temps c’est quand, Je vais t’aimer… Il possédait un répertoire très riche en fait. Il faisait un spectacle par an au Palais des sports à Rennes, et j’allais toujours le voir. J’adorais aussi Sylvie Vartan. Une femme et une chanteuse fascinante. Elle était encore mariée avec Johnny à cette époque. D’elle aussi, j’aimais tout le répertoire. De La Maritza à L’amour c’est comme les bateaux en passant par Baby Capone, J’aimais beaucoup Mon testament aussi. Sylvie l’a enregistrée sur le même 45 tours que Comme un garçon . J’ai rêvé Que sur un grand mur blanc Je lisais Mon testament A tous mes amis Je laisse bien peu L’occasion de souffrir A mes ennemis Je laisse bien mieux L’occasion de mentir C’est tellement juste comme analyse. Les paroles retracent si bien le cynisme des rapports humains. Dommage que cette chanson ne soit pas reprise aujourd’hui.

     - Et Johnny ? demande Jeremy. Mon père en était fou quand il était jeune et il va encore le voir en spectacle. Pourtant, il est devenu notaire, pas vraiment le genre à casser des fauteuils dans les salles.

     medium_GABRIELLE.jpg- Si bien sûr. Johnny, c’était déjà un mythe, et pas que pour les blousons noirs. Je l’aimais aussi. Surtout quand il chantait J’ai un problème avec Sylvie, mais pas seulement. Gabrielle par exemple, c’était irrésistible. L’été 1976, j’étais allé à un de ses concerts avec Mikaël et Ronnie qui était un vrai fan. D’abord, tout le monde était debout. Les numéros de places ne servaient à rien. Les premiers arrivés devant, les autres derrière. Heureusement que nous avions peur d’être en retard. Nous nous sommes trouvés dans les premiers rangs. Johnny se défonce en scène. Tu ne peux pas rester indifférent. Et quand la salle était bien chauffée et qu’il chantait : Dix ans de chaînes sans voir le jour, C'était ma peine forçat de l'amour Et bonne chance à celui qui veut ma place {oui ma place} Dix ans de chaîne sans voir le jour C'était ma peine forçat de l'amour J'ai refusé, mourir d'amour enchaîné Toute la salle levait les poignets comme si chaque spectateur était enchaîné. Tout le monde reprenait « mourir d’amour enchaîné » avec lui. C’était comme un sort sur la foule, une communion totale entre l’artiste et ses fans. Tu ne pouvais pas faire autrement.

     medium_VINYLE.gif- Ma mère aimait beaucoup Claude François, ajoute Jeremy. Elle a gardé précieusement ses vieux vinyles et racheté les nouveaux supports CD et DVD de ses chansons et spectacles. Mais mon père n’en parle pas trop en bien…

     - Je n’ai jamais accroché aux chansons ni aux spectacles de Claude François non plus, reconnaît Éric. Il était travailleur, exigeant, novateur, mais en matière de variétés comme dans toute discipline artistique, il existe un feeling qui passe ou pas avec ce que fait l’artiste. Je suis comme ton père. Je n’aimais pas vraiment. De toute manière, je crois que c’était surtout les filles qui l’adoraient

    . - Vous aviez un point commun avec ces artistes, lance Jeremy. La passion des bolides.

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    - Oui, c’est vrai, on peut dire ça, répond Éric. Johnny adorait les voitures puissantes et rapides. Il en a possédé pas mal, notamment une Lamborghini Miura. Durant leurs tournées, Michel Sardou, Johnny et Sylvie Vartan utilisaient souvent des Rolls parce qu’elles étaient confortables et sûres. Quelquefois de grosses américaines aussi. Quelques mois plus tard, Michel Sardou se laisserait tenter par une petite bombe, la Golf GTI, pour ses déplacements en région parisienne. Johnny quant à lui avait déjà participé à pas mal de courses dont le  Rallye de Monte-Carlo sur une Ford Mustang.

    - Quand je participe à une course, avoue Fabien, j’aime bien entendre des musiques que j’aime, même si ce n’est pas que « toute la musique que j’aime » avant le départ. Et toi ?

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    - Pareil. La sono diffusait souvent des bandes musicales avant la course ou avant les essais. En côte par exemple, les montées de course commençaient souvent vers 14 heures le dimanche après-midi. Quand j’entendais du Sylvie Vartan ou du Sardou à ce moment-là, je me disais que c’était de bon augure pour le résultat. En plus ça me détendait, car lorsqu’on est dans la file de voitures en bas du circuit en attendant que l’épreuve commence, on se sent quand même un peu stressé.

     - C’est à peu près le moment où tu as connu Yannick, non ? questionne Fabien.

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    - Absolument, répond son père. Yannick était un fan absolu de Johnny. Il ne roulait pas en Rolls, ni en Lamborghini, ni en Mustang, mais dans une vieille 4L orange. Il travaillait souvent sur les tournées de Johnny et de Sylvie. Il se coiffait comme Johnny, portait des blousons de cuir noir et des tiags, un gros médaillon et un ceinturon… C’était – et c’est resté - un type très sympa. Je venais de finir mes études et je commençais à travailler comme avocat stagiaire. Daniéla (2) le connaissait et me l’avait adressé parce qu’il n’arrivait pas à se faire payer son cachet par un producteur véreux pour qui il avait tourné un rôle secondaire dans un film. Bien que parisien, Yannick venait souvent à Larmor Plage parce que sa grand-mère s’y était retirée. Donc, lorsqu’il avait quelques jours de congés l’été, nous le voyions débarquer. Quand il faisait la fête avec nous, la soirée se terminait invariablement par ses exercices d’imitation de Johnny. Il possédait un charisme réel et avait parfaitement assimilé la gestuelle de l’idole.

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    Il nous avait confié que si un jour il devenait une vedette, il chercherait une Lamborghini Miura, comme celle qu'avait possédée Johnny. A défaut d'en faire une star, un copain qui exploitait un restaurant grill à Larmor Plage lui demandait d’animer la salle en fin de soirée quand il venait dans le coin. Lorsque notre Yannick-Johnny se défonçait sur le dernier couplet de J’ai oublié de vivre, A force de courir sur les routes du monde Pour les yeux d'une brune Ou le corps d'une blonde A force d'être enfin sans arrêt le coupable, Le voleur, le pilleur, le violent admirable J'ai oublié de vivre, j'ai oublié de vivre, Oui, j'ai oublié de vivre, j'ai oublié de vivre. Quand, en sueur, il s’agenouillait, qu’il lançait la tête en arrière et que ses yeux dirigés vers le ciel exprimaient un désespoir intense, qu’il cherchait sa respiration comme un boxeur sonné après la dernière note du disque original sur lequel il effectuait sa prestation, il souffrait vraiment comme son modèle. D’ailleurs, Ronnie, notre spécialiste es-Johnny, le décrétait tout à fait crédible. Yannick-Johnny n’est jamais devenu une star du rock. Mais il a tout de même fait carrière comme animateur ensuite. Sa passion a guidé sa vie professionnelle.

    Vous pouvez également me retrouver sur http://circuitmortel.com , https://gotmdm.com/driver/ et http://polarssportsetlegendes.over-blog.com/

    NOTES MODIFIEE LE 16 MAI 2015

    QUELQUES  LIENS A SUIVRE :

    (1) Un polar dans l'univers de cette nouvelle, au bord d'une piste de Rallycross  http://bit.ly/29fHooI

    Flash-back dans l’univers un peu fou de jeunes pilotes des seventies  http://bit.ly/2bAFnbr

    Mon interview sur Monsieur Vintage http://bit.ly/1w6ZleA

     

    1964, une autre époque avec des voitures tellement plus attachantes et une vie tellement plus simple… http://bit.ly/1iY1Yfh

     

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    Thierry Le Bras

     (1) Daniéla Merle, personnage récurrent des Aventures de David Sarel. Elle exerce le métier de comédienne et est l’épouse de l’ancien pilote de Formule 1 Freddy Vivien, autre personnage récurrent de cette série de thrillers.