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1984

  • D’AUTRES PHOTOS ET ANECDOTES DU RALLYE DE MONTE-CARLO 1984

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    Troisième et dernière note sur le rallye de Monte-Carlo 1984. Avec 237 engagés, le spectacle durerait encore longtemps après les passages des candidats à la victoire au scratch. Parmi eux des pilotes de notoriété moins bien équipés que les rois du groupe B, des candidats à la victoire dans leur catégorie ou de simples amateurs venus réaliser leur rêve et côtoyer le temps d’un rallye les meilleurs pilotes du monde. Au volant de l’Opel Manta 400 numéro 15, l’équipage Salvador Servia – Jorge Sabater espérait sûrement des routes sèches qui auraient permis à leur propulsion de viser une place d’honneur.

    Au terme d’un rallye difficile, les espagnols rejoindront l’arrivée à la 79ème position. Qu’importe, le talent et la passion résistent aux épreuves. Servia disputera 13 Monte-Carlo au cours de sa carrière. Puis il se reconvertira en Rallye-raid. Cette année-encore, 27 ans après la photo ci-dessus, il prenait le départ du Dakar en Argentine au volant d’un camion T4 d’assistance rapide du Team Dessoude.

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    Karl Grundle et son navigateur Peter Diekmann ont contribué à la construction du palmarès de la Golf GTI en championnat du monde. En 1984, ils se classeront 9èmes au général entre la Lancia Rally 037 de Markku Alen et la Nissan 240 RS de Timo Salonen. Ils seront seconds du groupe A derrière l’Audi 80 Quattro de Bernard Darniche et Alain Mahé dont les quatre roues motrices furent fort utiles sur la neige.
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    La petite Toyota Corolla de Klaus Fritzinger et Henning Wunsch n’était pas à son aise sur ce terrain. Les Corolla groupe A furent rares en France en dépit de leur potentiel. Jean-Pierre Large réussit de belles performances en course de côte avec une voiture de ce type. Francis Dosières apparut aussi au volant d’une telle auto aux 2 Heures du Mans 1988 ; il y faisait d’ailleurs équipe avec Jean-Pierre Large. Qui sait si un Monte-Carlo 1984 sec n’aurait pas fourni l’occasion à la petite Corolla de se mettre en évidence sur nos terres et de séduire d’autres pilotes rapides susceptibles d’enrichir son palmarès ? L’expérimenté et éclectique Fritzinger sera contraint à l’abandon.

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    Reines du groupe N et du groupe A sur le sec, les Alfa-Roméo GTV 6 étaient à l’agonie dans de telles conditions. Yves Loubet était associé à Bernard Occelli qui naviguerait plus tard Dider Auriol. Ils abandonneront. L’honneur d’Alfa sera sauvé par la petite Alfasud d’Alain Cudini et Gérard Trouche, 12èmes.

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    Gastronomie et course automobile font généralement bon ménage. Normal, la cuisine et la course automobile excitent et réjouissent toutes deux nos sens. Ce n’est pas Yves Jouanny qui me démentira. L’homme de La Remise, la fameuse auberge d’Antraigues indissociable de la légende du Monte-Carlo ne s’est pas contenté de servir des repas conviviaux aux équipages et aux spectateurs. Il n’a pas davantage cantonné son implication dans l’univers du rallye aux parties de cartes avec les équipages et Jean Ferrat, lui-aussi client de l’auberge, notamment aux époques de préparation du Monte-Carle. Non, Yves Jouanny a mis la main à la pâte. Il a navigué deux fois son ami Jean-Claude Andruet et il a pris lui-même le volant en course. En 1984, il pilote une Opel Kadett GTE groupe A préparée par le Simon Clarr Racing. Son navigateur est Claude Maldjian. Le restaurateur d’Antraigues ne fera pas de salade de bielles mais devra tout de même renoncer avant l’arrivée, trahi par la suspension de sa Kadett GTE. Pour cette édition-là, les carottes étaient cuites. Avec une suspension en marmelade, mieux valait abandonner que se retourner comme une crêpe, ce qui eût été un comble pour un cuisinier auquel un autre dessert, la fameuse tarte aux pommes, assure une célébrité internationale ! Yves Jouanny revient sur les lieux de ses exploits et prend le départ du Monte-Carlo historique cette année au volant d’une R12 Gordini prêtée par Tchine. Nul doute que le chef de La Remise aura toujours la patate et mijotera à ses amis une course savoureuse. En tout état de cause, le mois de janvier 2011 aura écrit une page supplémentaire de l’histoire de La Remise. Le Prince Albert de Monaco en personne est venu y remettre une tarte aux pommes confectionnée par la famille Jouanny à Daniel Elena, le navigateur habituel de Sébastien Loeb qui s’accordait une récréation comme pilote d’une DS3. Voilà une tarte aux pommes qui mériterait la qualification de « cerise sur le gâteau » pour la famille Jouanny comme pour Daniel.
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    Il fallait du courage pour engager une Porsche 930 au Monte-Carlo. Le moteur Porsche turbo n’était pas réputé pour sa souplesse. La brutalité du turbo et le temps de retard à l’accélération comme à la décélération rendaient la voiture délicate à piloter. Peu de pilotes réussirent à tirer la quintessence de cette auto en côte et en rallye. Pourtant, le Suisse Jean-Robert Corthay participa deux fois (1983 et 1984) au Monte-Carlo avec sa Porsche 930. Il était associé à Bruno Reali. Ils sortiront de la route. Jean-Robert Corthay court encore en VHC.

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    André Recordier aussi participe toujours à des épreuves de VHC. En 1984, associé à P. Benivay, il ralliera l’arrivée à une très honorable 48ème place.

    Cette année-là, Pirelli organisait un challenge pour les concurrents qui feraient toute la course avec des pneus sans clous. De nombreux amateurs s’y étaient inscrits. Mais compte tenu des conditions météorologiques épouvantables, le challenge devint très délicat. Les voitures n’arrivaient pas à freiner avant le gauche où nous étions. Elles tiraient tout droit dans une entrée de champ. Une bande de jeunes spectateurs se dévouaient et les poussaient. Le tout se déroulait dans une ambiance de franche rigolade. Enfin, parmi les spectateurs car dans les habitacles, pilotes et copilotes devaient se demander ce qu’ils étaient venus faire dans un challenge de course sans pneus cloutés une année où la neige tombait dru…

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    Plus de la moitié des concurrents seraient contraints à l’abandon avant l’arrivée. Parmi les malchanceux, la BMW 528 groupe A numéro 135 de l’équipage Alexander – Burkhardt (première photo de mon avant-dernière note, Le Rallye de Monte-Carlo 1984, mise en ligne le 18 janvier). La 528 avait brillé en circuit comme en course de côte. J’avais un faible pour cette voiture que j’avais déjà vue en Championnat de France de la montagne aux mains de pointures comme HenriVuillermoz et Giovanni Rossi. En 1984, Francis Dosières allait encore aligner les exploits au volant de la 528 achetée à son ami Giovanni Rossi. Mais sur la neige, la 528 n’était vraiment pas dans son élément.

    UN LIEN A  SUIVRE

    Un site très complet sur l’histoire du Rallye de Monte-Carlo, illustré de nombreuses photos :

    http://rallyemontecarlo.unblog.fr

     

    Thierry Le Bras

  • LES REINES DU GROUPE B AU RALLYE DE MONTE CARLO 1984

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    C’était il y a 27 ans. La première nuit du parcours commun du Rallye de Monte-Carlo 1984 commençait. Cette année-là, j’étais au bord de la route de la première ES, un tronçon de 14 kilomètres, baptisé Veniper - Le Feclaz. Il neigeait abondamment (cf. le récit de la soirée dans la note précédente). En rallye, contrairement à ce qui se passe en course de côte, ce sont les grosses autos qui se battent pour le scratch et les pilotes de notoriété qui ouvrent le bal. Les reines du groupe B arrivaient donc les premières devant les spectateurs, comme la Nissan 240 RS de Timo Salonen – Seppo Harjanne (N°3) qui se classera finalement à la dixième place.

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    Nous nous sommes placés à l’entrée du gauche repéré quelques minutes plus tôt. Le virage se situait à la fin d’une petite descente, ce qui annonçait des freinages délicats si la neige continuait à tomber. J’avais amené mon appareil photo et un bon flash. Où nous étions, je pouvais photographier les voitures de trois quarts arrière afin de ne pas gêner les pilotes. L’Audi Quattro de Walter Röhrl et Christian Geistdorfer, les futurs vainqueurs, portait le numéro 1. Elle déboula à une vitesse ahurissante, terrifiante d’efficacité, dans le grondement sourd de son 5 cylindres turbocompressé. La Quattro respirait la force, comme un boxeur poids lourd au sommet de sa forme. La Quattro, c’était la réunion chez un même athlète de la puissance brutale de Tyson, de l’agilité d’Ali, et de la hargne de Cerdan. En janvier 1984, les Audi étaient les seules 4 roues motrices en groupe B. La 205 T16 n’était pas encore engagée en compétition par Peugeot. La Delta S4 non plus, pas plus que la MG Metro 6R4 qui ne serait présentée à la presse que quelques semaines plus tard. Sur neige et sur glace, les Audi s’annonçaient imbattables. Elles rempliraient leur contrat en monopolisant le podium à l’arrivée. Derrière Walter Röhrl – Christian Geistdorfer qui remportaient leur 4ème Monte-Carlo après avoir déjà gagné sur Fiat 131 Abarth, Opel Ascona 400 et Lancia 037 Rally, Stig Bomvist – Bjorn Cederberg et Hannu Mikkola – Arne Hertz complèteraient le triomphe Audi en se classant respectivement seconds et troisièmes.

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    Tenantes du titre grâce à Walter Röhrl et Christian Geistdorfer l’année précédente, les Lancia 037 espéraient mener la vie dure aux Audi. Peut-être y seraient-elles parvenues sur route sèche. Mais sous la neige, elles ne purent rien faire malgré le sens de l’attaque de leurs pilotes. Ci-dessus Jean-Claude Andruet associé à Sergio Cresto (N° 5), Attilio Bettega et Maurizio Perissinot (N° 8), Massimo Biason et Tiziano Siviero (N° 9). Désolé pour les supporters de Markku Alen et Illka Kivimaki (N° 2) dont je ne trouve plus la diapo. La première Lancia, celle de Bettega – Perissinot terminera 5ème à plus de 29 mn de la Quattro des vainqueurs. Jean-Claude Andruet devrait abandonner, sa voiture refusant de redémarrer dans un parc de regroupement. A noter que son navigateur, Sergio Cresto, remporterait l’édition 1986 aux côtés d’Henri Toivonen sur une Lancia Delta S4. Henri et Sergio disparaitraient hélas au Tour de Corse la même année ; les monstres du groupe B étaient devenus trop dangereux. Attilio Bettega trouverait aussi la mort en course au volant de sa Lancia. Maurizio Perissinot, quant à lui, sortirait de l’accident indemne physiquement.

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    La meilleure R5 Turbo s’est bien comportée. Jean-Luc Thérier – Michel Vial (N° 6, ci-dessus) terminèrent en effet 4èmes et premiers des deux roues motrices. Dany Snobeck associé à Denise Emmanuelli (N° 20, ci-dessous)) terminerait 84ème sur la voiture privée qu’il avait engagée. François Chatriot – Daniel Brichot (R5T N° 16, en photo dans la note précédente au parc de regroupement d’Aix les Bains) se classaient 86èmes.

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    Dans quelques jours quelques photos Porsche, Golf GTI, Alfa GTV 6, Toyota Corolla, Opel Manta et Kadett GTE lors de cette éditions.

    DES LIENS A SUIVRE :

    Un hommage à Henri Toivonen et Sergio Cresto

    http://confidentielpaddocks.over-blog.com/article-henri-toivonen-prince-des-rallyes-49541064.html

    Quelques pages d’histoire du Rallye de Monte-Carlo

    http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2010/01/16/histoires-de-monte-carlo.html

     

    Thierry Le Bras

  • LE RALLYE DE MONTE-CARLO 1984

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    Le Rallye de Monte-Carlo se déroulait encore en trois phases : un parcours de concentration, un parcours commun, puis le final avec quelques épreuves mythiques comme le Turini dans la nuit du jeudi au vendredi. En janvier 1984, un séjour aux sports d’hiver avec des copains coïncidant avec les dates du Monte-Carlo, j’ai pu passer une nuit au bord de la route et suivre la première épreuve spéciale du parcours commun.

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    Les voitures se regroupaient en parc à Aix les Bains le lundi soir avant la première ES. Un spectacle à ne pas manquer. Il faisait un temps de chien. Une pluie battante et ininterrompue. Je m’en moquais un peu. Quand j’étais gamin, j’écoutais tous les ans la dernière nuit du Monte-Carlo sur RMC. En cachette de mes parents bien sûr, qui n’auraient pas forcément apprécié que je passe une nuit blanche entre deux journées de classe. Alors, je branchais un écouteur sur mon transistor Gründig. Personne d’autre que moi n’entendait la radio dans la maison. Je m’endormais vers cinq heures, après le dernier secteur chronométré et je me levais à sept. A cet âge là, on se remet bien d’une nuit courte. Je me rappelle de quelques beaux duels. La victoire de l’Alpine d’Andruet en 1973, celle de la Lancia Fulvia de Munari l’année d’avant, les premières places des 911 avec Elford et Waldegard encore avant, la sortie de l’Alpine de Larousse sur de la neige placée sur la route par des spectateurs… Quand j’étais étudiant, le Monte-Carlo tombait à la fin du premier semestre, c.à.d. juste avant une période d’examens. Ensuite, l’année du service militaire, pas question d’y aller non plus. C’était donc la première fois que j’avais l’occasion de voir les rois du rallye en action dans une épreuve du championnat du monde. Une fête. Il aurait fallu plus qu’une météo capricieuse pour m’arrêter.

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    La première chose qui m’a étonné, ce fut la diversité du parc. Si la victoire semblait promise à une Audi Quattro ou à une Lancia 037 (les Italiennes ne pouvant qu’espérer une route sèche), si des R5 Turbo, Nissan et autres Opel Manta 400 espéraient récupérer une place d’honneur, certains pilotes osaient engager des machines a priori peu adaptées aux rallyes hivernaux. Je pense notamment à la BMW 528 groupe A. Le plateau comprenait aussi de petites autos, Fiat Ritmo, Talbot Samba et autres voitures relativement abordables. A l’époque, l’épreuve était ouverte aux amateurs, tout au moins jusqu’à la fin du parcours commun, le final étant réservé aux 100 premiers du classement si ma mémoire est bonne.

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    Après avoir admiré les bêtes de course en parc fermé, nous sommes repartis sur la spéciale avant la fermeture de la route. avant la première spéciale disputée de nuit sur les quatorze kilomètres du tronçon Veniper – Le Feclaz.. Un beau tracé. En bas, il pleuvait. Au fur et à mesure que nous montions, la pluie se transformait en neige. Nous avons repéré un coin sympa, un gauche avant un petit pont au bas d’une descente. Nous avons trouvé un petit chemin où garer mon Alfa Roméo Giulietta une centaine de mètres plus loin. C’est folklo le Monte Carlo. Les voitures des spectateurs s’entassent les unes derrière les autres dans les petits chemins. De toute façon, personne ne peut partir avant la réouverture de la route. Il faisait très froid en altitude. La neige tombait et le vent commençait à souffler. Heureusement, nous étions bien emmitouflés dans nos anoraks, nos écharpes, nos bonnets de laine et nos gants de ski. Nous avions prévu un sac à dos avec une bonne thermos de café, des sandwiches au jambon de montagne, du chocolat au lait et des bouteilles d’eau. Nous étions parés pour attendre les rois du rallye.

    A suivre dans quelques jours : des photos des Groupe B en 1984. Des autos pilotées alors par Röhrl, Mikkola, Andruet…

    UN LIEN A SUIVRE :

    Un docu-fiction racontant entre autres les duels qui opposèrent les Cooper S au DS 21 sur les routes du Monte-Carlo au milieu des années 60 :

    http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2009/11/06/le-retour-de-la-ds-citroen.html

    (un texte à ne pas manquer à l’heure où Citroën et BMW s’apprêtent à nous faire revivre en WRC des duels DS contre Cooper)

     

    Thierry Le Bras