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LE RALLYE DE MONTE-CARLO 1984

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Le Rallye de Monte-Carlo se déroulait encore en trois phases : un parcours de concentration, un parcours commun, puis le final avec quelques épreuves mythiques comme le Turini dans la nuit du jeudi au vendredi. En janvier 1984, un séjour aux sports d’hiver avec des copains coïncidant avec les dates du Monte-Carlo, j’ai pu passer une nuit au bord de la route et suivre la première épreuve spéciale du parcours commun.

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Les voitures se regroupaient en parc à Aix les Bains le lundi soir avant la première ES. Un spectacle à ne pas manquer. Il faisait un temps de chien. Une pluie battante et ininterrompue. Je m’en moquais un peu. Quand j’étais gamin, j’écoutais tous les ans la dernière nuit du Monte-Carlo sur RMC. En cachette de mes parents bien sûr, qui n’auraient pas forcément apprécié que je passe une nuit blanche entre deux journées de classe. Alors, je branchais un écouteur sur mon transistor Gründig. Personne d’autre que moi n’entendait la radio dans la maison. Je m’endormais vers cinq heures, après le dernier secteur chronométré et je me levais à sept. A cet âge là, on se remet bien d’une nuit courte. Je me rappelle de quelques beaux duels. La victoire de l’Alpine d’Andruet en 1973, celle de la Lancia Fulvia de Munari l’année d’avant, les premières places des 911 avec Elford et Waldegard encore avant, la sortie de l’Alpine de Larousse sur de la neige placée sur la route par des spectateurs… Quand j’étais étudiant, le Monte-Carlo tombait à la fin du premier semestre, c.à.d. juste avant une période d’examens. Ensuite, l’année du service militaire, pas question d’y aller non plus. C’était donc la première fois que j’avais l’occasion de voir les rois du rallye en action dans une épreuve du championnat du monde. Une fête. Il aurait fallu plus qu’une météo capricieuse pour m’arrêter.

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La première chose qui m’a étonné, ce fut la diversité du parc. Si la victoire semblait promise à une Audi Quattro ou à une Lancia 037 (les Italiennes ne pouvant qu’espérer une route sèche), si des R5 Turbo, Nissan et autres Opel Manta 400 espéraient récupérer une place d’honneur, certains pilotes osaient engager des machines a priori peu adaptées aux rallyes hivernaux. Je pense notamment à la BMW 528 groupe A. Le plateau comprenait aussi de petites autos, Fiat Ritmo, Talbot Samba et autres voitures relativement abordables. A l’époque, l’épreuve était ouverte aux amateurs, tout au moins jusqu’à la fin du parcours commun, le final étant réservé aux 100 premiers du classement si ma mémoire est bonne.

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Après avoir admiré les bêtes de course en parc fermé, nous sommes repartis sur la spéciale avant la fermeture de la route. avant la première spéciale disputée de nuit sur les quatorze kilomètres du tronçon Veniper – Le Feclaz.. Un beau tracé. En bas, il pleuvait. Au fur et à mesure que nous montions, la pluie se transformait en neige. Nous avons repéré un coin sympa, un gauche avant un petit pont au bas d’une descente. Nous avons trouvé un petit chemin où garer mon Alfa Roméo Giulietta une centaine de mètres plus loin. C’est folklo le Monte Carlo. Les voitures des spectateurs s’entassent les unes derrière les autres dans les petits chemins. De toute façon, personne ne peut partir avant la réouverture de la route. Il faisait très froid en altitude. La neige tombait et le vent commençait à souffler. Heureusement, nous étions bien emmitouflés dans nos anoraks, nos écharpes, nos bonnets de laine et nos gants de ski. Nous avions prévu un sac à dos avec une bonne thermos de café, des sandwiches au jambon de montagne, du chocolat au lait et des bouteilles d’eau. Nous étions parés pour attendre les rois du rallye.

A suivre dans quelques jours : des photos des Groupe B en 1984. Des autos pilotées alors par Röhrl, Mikkola, Andruet…

UN LIEN A SUIVRE :

Un docu-fiction racontant entre autres les duels qui opposèrent les Cooper S au DS 21 sur les routes du Monte-Carlo au milieu des années 60 :

http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2009/11/06/le-retour-de-la-ds-citroen.html

(un texte à ne pas manquer à l’heure où Citroën et BMW s’apprêtent à nous faire revivre en WRC des duels DS contre Cooper)

 

Thierry Le Bras

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