à l’attention des épicuriens de la vitesse et de la bonne chère
Pour cette note, je m’efface et je laisse la parole à Philippe Georjan, héros de VENGEANCE GLACÉE AU COULIS DE SIXTIES qui vous offre une promenade au temps de son adolescence, en1964.
« J’avais 12 ans à l’époque, commence le nouveau chroniqueur. Avec mon cousin Laurent, nous ne rêvions que de course automobile. Mon père roulait en Peugeot 404, un classique, et mon oncle (le père de Laurent) en DS. Mais ces berlines familiales ne correspondaient à nos idéaux de vitesse. »
La période se révélait favorable aux bolides qui faisaient se retourner les filles dans la rue et permettaient aux pilotes de gagner dans toutes les disciplines. 1964, ce fut l’année de naissance de la fameuse Ford Mustang !
Et naturellement l’arrivée de la R8 Gordini, chapitre majeur du sport automobile français.
La Cooper S, ma préférée, jouait les stars. Au mois de janvier, Paddy Hopkirk et Henry Liddon avaient remporté le Rallye de Monte-Carlo à son volant. Je me voyais déjà, quelques années plus vieux, triompher sur Cooper S à la Coupe des Alpes avec Laurent comme équipier. Nous rêvions tous les deux de nos photos dans les pages du cahier central que L’Automobile consacrait à la compétition. Nos vrais bons copains, Christian, Gogo, Michel, nous admireraient. D’autres, Brice en tête, seraient verts de jalousie et raconteraient des horreurs derrière notre dos. Les décennies passent ; l’envie et la mesquinerie restent des constantes…
Titine, la bonne de la Malouinière familiale, était une excellente cuisinière. Par contre, elle conduisait comme une patate. Elle se demanderait comment on pouvait gagner un rallye avec une voiture pas plus grande que sa Daf automatique. Quant à notre grand-mère, aussi « douce » qu’un jus de citron, qui ne faisait ni du bon café ni des bonnes confitures, elle mangerait des gâteaux secs avec nos mères en persifflant devant un thé amer que nous ne courrions que pour leur faire peur, les embêter et attirer l’attention… Une autre constante invariable…
La météo a toujours fait partie des préoccupations quotidiennes. Nous n’échappions pas à la règle. Passant le plus grande partie de l’été au camping de la Guimorais, nous souhaitions le soleil. A cette époque-là, bien avant l’avènement d’Évelyne Dhéliat et de Laurent Cabrol, le roi du soleil s’appelait Albert Simon et il officiait sur Europe N° 1. Fin juin 1964, il entreprit d’annoncer le temps jour par jour pour les mois de juillet et d’août. Une tâche difficile qui demandait beaucoup d’audace et ne résisterait pas aux analyses des spécialistes contemporains.
La station avait axé sa pub sur les prévisions de son champion au moins une semaine à l’avance. Aussi nous retrouvâmes-nous, Laurent et moi, assis à la table de la salle à manger avec des feuilles quadrillées sur lesquelles les dates avaient été préparées. Notre mission, noter le temps qu’il ferait chaque jour en juillet et en août. Nous avions prévu un système de relais digne des 24 Heures du Mans. Je notais sept jours, puis je me reposais pendant que Laurent notait les sept jours suivants. Puis je reprenais le stylo et ainsi de suite. L’idée venait de nos parents qui avaient décrété que nous serions bien contents, une fois au camping, de connaître le temps à l’avance. Franchement, je ne me rappelle plus la fiabilité des prévisions. Sans doute les probabilités équilibrèrent-elles les résultats justes et les erreurs. A moins bien sût que des bévues dans nos prises de notes aient faussé la donne.
De toute façon, s’il pleuvait, ce n’était pas si grave. Nous pouvions toujours écouter le transistor. Down town (Petula Clark), La plus belle pour aller danser (Sylvie Vartan), Les mauvais garçons (Johnny Hallyday), Zorro est arrivé (Henri salvador), Vous les copains, je ne vous oublierai jamais (Sheila), Sacré Charlemagne et Laisse tomber les filles (France Gall), Cha Cha Cha (Dalida), L’orange (Gilbert Bécaud)… Les airs entraînants ne manquaient pas à l’heure du tourbillon des sixties. Et vous allez rire. A l’époque, les artistes de variétés ne se prenaient pas pour les ambassadeurs d’une catégorie de la population, pas davantage pour des philosophes ou des personnalités politiques de premier plan. Ils se concentraient sur un objectif, apporter un peu de bonheur au public. Ce n’était déjà pas si mal.
Si nous en avions assez d’écouter de la musique dans la caravane, nous pourrions aussi lire ou relire. Des albums de Michel Vaillant, Tintin, les romans de Georges Bayard retraçant les aventures de Michel, son héros récurrent,
Et dès que le soleil reviendrait, nous pourrions monter sur nos vélos et foncer le plus vite possible sur les routes côtières en imitant Jacques Anquetil, notre champion cycliste préféré. Bon, nous étions loin des performances de Maître Jacques, mais nous atteignions quand même des vitesses sympathiques dans la descente qui menait à la plage Duguesclin. Inutile de préciser que la côte du quintuple vainqueur de la Grande boucle grimperait encore lorsque nous apprendrions sa participation au Rallye de Monte-Carlo sur une Ford Mustang.
D’ailleurs, dans le duel Ford – Ferrari qui s’était engagé dans les courses d’endurance, nos suffrages allaient à Ford. Les GT 40 et Cobra nous fascinaient.
Nous ignorions encore que deux ans plus tard, nous allions avoir l’occasion d’assister aux 24 Heures au bord de la piste en suivant un jeune pilote de Ford. Un conte de fées ? Pas tout à fait car nous allions nous trouver confrontés à du gibier de potence décidé à nous envoyer sucrer les fraises. Eh oui, tous les gens que nous croisons ne sont pas des crèmes. Heureusement, nous étions déjà des durs à cuire malgré notre jeune âge.
A partir de cette période, nous allions avoir la chance de côtoyer des personnes aussi passionnées de bolides que nous. Alors, ça valait la peine de risquer de prendre un pruneau dans le buffet en tentant de rouler nos ennemis dans la farine. Cette aventure, je l’ai racontée à Thierry Le Bras, mon biographe, qui en a fait un roman policier. L’ouvrage s’appelle VENGEANCE GLACÉE AU COULIS DE SIXTIES. Il sera disponible dans les prochains jours. Angoisse, suspense, bons petits plats, tourbillon vintage et humour vache au programme. Sans oublier les bolides d’époque bien sûr !
QUELQUES LIENS A SUIVRE
NOTE MODIFIÉE LE 5 AOÛT 2014
VENGEANCE GLACÉE AU COULIS DE SIXTIES, LE polar vintage, gourmand automobile et humoristique. Plus de précisions et possibilité de lire gratuitement les premières pages en cliquant ICI http://bit.ly/1zmPqE6
C’est dans ce polar que Philippe, le narrateur, fait la connaissance de Xavier, son moniteur particulier de conduite sur Lorus, l’ami qui va l’aider à grandir plus vite !
Philippe Georjan raconte l’Estafette Gordini http://bit.ly/1gX19TJ
Alain, épicurien et personnage secondaire de VENGEANCE GLACÉE AU COULIS DE SIXTIES : http://bit.ly/M3i5uT
Le portail de la R8 Gordini, un des modèles les plus emblématiques des sixties ! http://www.r8gordini.com/
Le livre qu’il faut lire sur la Ford Mustang http://bit.ly/1ffi5Ea
Un blog sur les livres qui parlent de sport automobile et offre quelques courtes fictions illustrées gratuites http://polarssportsetlegendes.over-blog.com/
Ambiance été 1964 sur un autre site http://bit.ly/1iY1Yfh
Une aventure de David Sarel, autre personnage dont Thierry Le Bras est le biographe http://amzn.to/1jAhsoF
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Et pourquoi pas sur Facebook ? Vous pouvez y contacter Thierry Le Bras pour qu’il raconte la biographie de votre entreprise, de votre marque, de vos exploits… http://www.facebook.com/thierry.lebras.18
Philippe Georjan