Le Grand National Tour Auto était réservé aux licenciés nationaux. Il rejoignait le « grand tour » à mi-parcours. Il fut organisé de 1970 à 1974. En 1973, il s’élança de Dinard. La Porsche N° 376 de l’équipage Max Antichan – J Beaujon ne rejoindra pas l’arrivée. Mais cette magnifique auto faisait des envieux…
Le Tour Auto m’a toujours fasciné, tant par son histoire que sa durée et l’enchaînement d’épreuves très différentes. Spéciales de rallye, épreuves en circuit et ES empruntant des tracés de courses de côtes se succédaient à un rythme effréné. Un truc pour pilotes éclectiques, complets, endurants. Le Tour Auto réunissait des véhicules très différents, des machines de tourisme de série aux plus belles voitures de grand tourisme, voire certaines années aux protos. Le Tour Auto était passé au Cap Fréhel quand j’étais encore lycéen. Je n’avais pas réussi à décider mes parents à m’y amener. Et c’était trop loin pour y aller à vélo, d’autant que c’était une ES de nuit et que j’avais cours dès 8 heures le lendemain matin. Ç’aurait été pendant les vacances, nul doute que j’aurais organisé une rando à vélo avec des copains et que nous aurions planté les canadiennes le plus près possible de la spéciale.
J’avais été très déçu de manquer Gérard Larrousse, Henri Greder, Marie-Claude Beaumont et les autres têtes d’affiche de l’épreuve. En septembre 1973 par contre, bac et permis en poche, équipé d’une Austin, en vacances dans l’attente de la rentrée universitaire, j’étais libre comme l’air pour aller admirer et photographier les bolides qui allaient s’élancer dans un périple qui les conduirait jusqu’au circuit Paul Ricard. Je rêvais déjà de courir et je m’imaginais quelques années plus tard au départ au volant d’une Alfa Roméo 2000 GTV. Alors, armé de mon appareil photo, j’ai passé des heures à observer les préparatifs de la course.
Bon, c’était le Grand National, pas le Grand Tour avec les Ligier de Larrouse et Chasseuil, la Lancia Stratos de Munari, les Porsche d’Almeras et Henry, la Pantera de Vinatier. Mais c’était déjà génial de voir les concurrents tout près de chez moi. Et d’ailleurs, à défaut de Ligier et de Stratos, une De Tamaso Pantera de l’Écurie Franco-Britannic pilotée par Jean-Marc Seguin, nombre de Porsche et d’Alpine s’apprêtaient à livrer bataille.
J’ignorais encore que plusieurs des pilotes dont je fixais les autos sur la pellicule deviendraient quelques années plus tard des copains, comme Dominique Pigeon, engagé sur l’Alfa Roméo aux couleurs des Maisons de l’Avenir.
J’appréciais bien sûr les autos monstrueuses, J’aurais bien aimé voir les Matra sur une ES. Les Porsche groupe 4 me mettaient en transe, tout comme les BMW 30 CSL et Capri 2600 RS groupe 2. Sans oublier les fabuleuses Ferrari Daytona groupe 4. Mais j’ai toujours aimé aussi les voitures de tourisme de série et je m’y intéressais beaucoup. Sans doute parce que j’avais envie de rouler vite et de courir et que j’étais conscient que ce serait d’abord, voire seulement, avec des voitures de cette catégorie. Et quand on observe les meilleurs pilotes des petites catégories en action, on apprécie leur pilotage à la limite. Faire partie des meilleurs en Rallye 2 groupe 1 en côte ou en rallye quand il y avait 30 ou 40 voitures de ce type engagées, ça demandait du talent et un sacré sens de l’attaque. D’ailleurs les Dosières, Vuillermoz et autre « Gomme » sont passés par cette catégorie, tout comme dans l’Ouest les Sinsoulier (après avoir brillé sur d’autres autos), Hardy, « Hagar » (pseudo de Thierry Chouffeur), Renou, Merle, Cheutin, David, « Breb », « Heu El Paix », Boutin, Sorin, Poulard… Ici celle de Renou – Paineau qui finira 38ème au scratch au terme d’une très belle course.
D’autres photos des préparatifs de ce Grand National Tour Auto 1973 dans quelques jour (au programme des Berlinette, une VW Coccinelle, des Opel Ascona et Commodore, des Porsche et d’autres autos encore.
UN LIEN VERS D’AUTRES PHOTOS DE 1973 :
Quelques images de courses de côtes bretonnes sont en ligne sur :
Thierry Le Bras