une année que nous espérons très heureuse mais pressentons dangereuse
2012 est passée à la vitesse d’un bolide.
Et nous voici sur la ligne de départ d’une nouvelle saison dans la compétition de l’existence.
Cette année 2013, je vous la souhaite :
très audacieuse,
très enrichissante,
très ambitieuse,
très enthousiasmante,
très harmonieuse.
Elle ne sera pas une longue piste tranquille. Alors, comme des pilotes automobiles, efforçons nous de placer nos aspirations sur la meilleure trajectoire et de nous donner les moyens de monter sur le podium.
Pour réussir, copions les méthodes des meilleurs teams
L’automobile est non seulement un formidable symbole de liberté individuelle fondamentale, celui de se déplacer où nous le souhaitons, quand nous le souhaitons, avec qui nous souhaitons, mais aussi un vecteur de progrès technique et un facteur d’emploi.
L’automobile contribue largement aux progrès en matière de rendement énergétique, d’aérodynamique, d’ergonomie et d’autres technologies. Elle emploie de nombreux salariés, pas seulement chez les constructeurs, mais encore chez les sous-traitants, les fournisseurs de pièces détachées, de pneus, de carburants, de services liés à sa diffusion, à son utilisation, aux passions qu’elle suscite. Sans oublier le secteur des matières premières. Comment peut-on s’attaquer à l’automobile tout en prétendant protéger l’emploi et des activités comme les hauts-fourneaux dont la possible fermeture entraîne la désapprobation des Français ? Un minimum de logique et d’intelligence s’impose, surtout en période de crise. Il serait démagogique et irresponsable de promettre tout et son contraire, à savoir le désamour de l’automobile c’est-à-dire la décroissance dans le but de faire plaisir aux verts, et la préservation de l’emploi qui est la condition impérative de la vie digne et assortie d’une minimum de plaisirs à laquelle ont légitimement droit nos concitoyens. Le nivellement par le bas n’apporte que tristesse et malheur. Il serait déplorable de continuer à copier la promotion de la haine qui a suivi 1789 et créé les conditions de la terreur.
C’est sans doute un vœu pieux, mais souhaitons une année 2013 raisonnable, apaisée, tolérante, sans vindicte. L’actuel locataire du Palais a fait de la lutte contre le GP de France un marqueur de son mandat. En réalité, c’est tout le sport automobile qui est visé. Le maire de Paris s’en prend quant à lui à l’automobile plaisir en souhaitant interdire la circulation dans la capitale aux voitures anciennes. Stigmatiser bagnole et compétition n’apaisera pas l’atmosphère lourde qui pèse sur la France. Seul le redressement économique est de nature à rendre le sourire au plus grand nombre. Pour ce faire, suggérons aux pouvoirs publics de s’inspirer d’une méthode de travail, celle des écuries automobiles. Elle suppose l’amour de l’effort, de la compétition, la remise en cause des solutions qui ne marchent pas, la mise en place d’organigrammes logiques compte tenu des compétences plutôt que d’influences « affectives » et de dogmes passéistes. Bien sûr, il faut encourager le talent plutôt que l’incriminer, il faut séduire les jeunes les plus doués - appelés à bien gagner leur vie, et aussi à servir de moteurs aux autres - plutôt que les effrayer et les pousser vers Londres ou d’autres capitales, il faut apprendre à garder son sang-froid malgré les contrariétés, il faut respecter l’autre et ne pas l’insulter publiquement, il faut comprendre pourquoi on n’est pas en tête du championnat plutôt que couper, fût-ce médiatiquement, des têtes pour les balader au haut de pics verbaux.
Quelques suggestions complémentaires
Un peu de pragmatisme s’impose. Un soutien au Grand-Prix de France serait un premier pas positif. Renault dont les moteurs brillent au plus haut niveau recueillerait des retombées bénéfiques. Ses salariés s’en féliciteraient.
A l’inverse, continuer à traiter l’automobile comme une ennemie signifie mépriser et insulter les classes populaires françaises qui, à partir des années 50 et 60, ont considéré les voitures abordables telles que les 4 cv, 2 cv, Dauphine et autres R8 ou Simca 1000 comme un authentique progrès social source de bonheur. L’autophobie persistante serait une faute politique et morale ainsi qu’une régression synonyme de volonté d’appauvrissement et d’asservissement de l’ensemble de la population. Après l’ENA, les politiques qui n’ont pas fait leurs preuves dans le privé ni dans la compétition ne devraient-ils pas effectuer un stage obligatoire auprès de coachs de sportifs ou de patrons d’écuries, d’équipes, de champions ? Une idée qui mérite réflexion.
Sébastien Loeb, un Français, parmi les meilleurs du monde
Au plan sportif, 2012 aura été une belle année. A part hélas quelques disparitions dont celles de Philippe Bugalski et de Gareth Roberts (disparu le 15 juin à la Targa Florio). Nous ne les oublierons pas. Ils resteront présents dans nos cœurs comme dans ceux de leurs proches. Philippe a contribué à la construction du triomphe de Citroën avec Sébastien Loeb. Gareth rêvait certainement d’une carrière auprès de son ami Craig Breen comparable à celle de Daniel Elena au côté de Sébastien Loeb.
Sébastien, sportif préféré des Français, a conquis son 9ème titre mondial. Un palmarès qui sera difficile à égaler. Sebastian Vettel a remporté un 3ème titre particulièrement mérité. Il s’est imposé sans artifices, sans manipulations contestables faussant des paris sportifs au préjudice de joueurs dans le monde entier, avec une voiture manquant de fiabilité et qui, si elle devint excellente en fin de saison, avait évolué grâce à ses capacités à l’adapter à son style. En outre, il dut composer avec la rivalité d’un autre champion, Webber, qui défend ses chances et ne joue pas les valets serviles. Voici Sebastian à égalité de titres avec des grands comme Brabham, Stewart, Lauda, Piquet, Senna. D’autres titres sont possibles, vraisemblables, même si la concurrence s’annonce rude. Autres satisfactions, les victoires de Kimi Räikkönen, qui aurait sans doute pu jouer le titre jusqu’au bout avec une gestion plus avisée du patron du Team Lotus, et de Nico Rosberg qui entra dans le club très select des vainqueurs de GP. Schumacher aurait lui-aussi mérité une victoire avant de partir. Il en était capable à Monaco. Mais ce jour-là, il y avait Grosjean, qu’il n’est pas la peine d’accabler davantage que le font les excellentes caricatures de Fiszman. Mais si le Franco-Suisse a beaucoup de chance que son agent soit le patron du team qui l’emploie, la saison aura apporté de belles satisfactions côté français. Charles Pic a réalisé une première année remarquable dans une écurie de second plan et Jean-Éric Vergne a montré un beau potentiel.
Quelques souhaits pour 2013
Chacun nourrit des espoirs et souhaite voir ses préférés au plus haut niveau.
Pour ma part, une victoire de Loïc Duval au Mans me comblerait. J’attends aussi de grandes choses de Nico Rosberg, Kimi Räikkönen, Jenson Button, Nico Hülkenberg et Sergio Perez. J’éprouve beaucoup de sympathie envers Charles Pic et Vitaly Petrov et je suivrai leur progression chez Caterham avec attention. Dans les formules de promotion, je suis convaincu que Paul-Loup Chatin fera un pas de plus vers la F1 et que Jordan Perroy confirmera les qualités montrées en 2012. J’aimerais que Craig Breen trouve un bon volant en WRC et qu’Evgeny Novikov remporte ses premières victoires en Championnat du monde. Comment ne pas vouloir aussi des victoires de Sébastien Loeb en GT avec ses nouvelles McLaren ? Sans oublier James Nash en WTCC.
Je n’évoquerai pas ici toutes les disciplines car ce serait fastidieux. Et je conclurai sur une note positive, en contradiction totale avec l’autophobie que nos gouvernants tendent maladroitement à promouvoir. Avez-vous remarqué le nombre de véhicules anciens qui circulent le dimanche ? De la 2 cv à la Mercedes 280 SL en passant par la 404, la Triumph GT6 et tant d’autres, nous avons l’impression de voyager dans le temps, de revenir à notre adolescence, à notre enfance. Parallèlement, les montées historiques sur les sites de courses de côtes se multiplient, comme ce fut le cas en 2012 à Saint-Germain sur Ille. La preuve que l’amour de l’automobile n’est pas mort, que nous ne sommes pas prêts à supporter les dictats de l’uniformisation et de la banalité, que nous aspirons encore à la liberté, au plaisir. Les moteurs n’ont pas fini de vrombir. Les pilotes amateurs ou professionnels continueront longtemps à donner le meilleur d’eux-mêmes sur des tracés excitants devant des photographes et des spectateurs en extase.
En 2013, je vous mijoterai avec passion de nouvelles tranches du succulent gâteau de la course automobile à travers le temps. Et je vous promets en outre quelques romans et nouvelles où vous retrouverez cette atmosphère qui nous est chère, celle des moteurs qui rugissent, des dérives dans les grandes courbes, des freinages tardifs, de l’engagement sec du train avant en entrée de virage et du survirage en sortie ! Dans quelques jours, des photos de la montée historique de Saint-Germain-sur-Ille serviront d’amuse-gueule à cette nouvelle saison !
QUELQUES LIENS A SUIVRE
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Thierry Le Bras