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LA BMW STELLA AUX 24 HEURES DU MANS

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Que les plus belles voitures de compétition soient intrinsèquement des oeuvres d’art, les amoureux de la compétition en sont convaincus depuis longtemps. Les designers nous offrent des machines aussi belles à contempler qu’efficaces sur les circuits. Mais un gentleman driver audacieux est allé plus loin que les autres dans le mariage de l’art et de la compétition. Maître Hervé Poulain a en effet associé le génie de créateurs contemporains à des monstres mécaniques produits par BMW, McLaren, Venturi et Porsche.

Hervé Poulain est « un marteau de vitesse », comme il le rappelle dans son ouvrage « Le marteau et son maître » paru chez Plon. En fait, cette formule fut inventée par un journaliste du Figaro Magazine comme le mentionne fort loyalement le commissaire-priseur le plus rapide du monde.

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Tous les pilotes amateurs connaissent les difficultés à boucler un budget et à convaincre des sponsors. Hervé Poulain fut un gentleman-driver très rapide. Tous ceux qui l’ont vu en course de côte et en rallye le savent. En 1974, il faisait partie des meilleurs pilotes de R12 Gordini. Comme tout amateur de talent à cette époque, il avait envie de disputer les 24 Heures du Mans. Pour ce faire, il trouva une idée originale qui alliait sa connaissance des arts, son réseau relationnel et ses capacités au volant. Il s’agissait d’organiser une opération autour de la peinture d’une voiture de course par un artiste de renommée internationale. Calder s’enthousiasma pour ce projet. Hervé Poulain tenta de convaincre un grand constructeur français. En vain. La solution vint de Jean Todt rencontré par hasard à l’époque des premières démarches infructueuses du commissaire-priseur pilote. Jean Todt ne dirigeait pas encore une prestigieuse écurie ou la FIA. Il mettait sa personnalité et ses qualités exceptionnelles d’organisateur au service des pilotes qu’il naviguait en rallye. Et i connaissait beaucoup de monde dans le milieu de la course. L’idée d’Hervé Poulain le séduisit. Il le mit en relation avec Jochen Neerpasch, le patron de BMW Motorsport, dont la femme dirigeait une galerie d’art. Tel fut le point de départ de la saga des « Pop cars d’Hervé Poulain ».

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Après la 30 CSL Calder de 1975, le schéma se remit en place en 1976 avec la « Stella filante » (cf. les photos de cette note). Ce serait une « Silhouette » équipée d’un 6cylindres dopés par deux turbocompresseurs. Un monstre de 750 chevaux conçu pour atteindre 370 kilomètres/heure dans les Hunaudières. Le commissaire-priseur pilote serait associé à Brian Redman et Peter Gregg. Le papier millimétré zébré de lignes de force projeté sur la carrosserie du gros coupé BMW aux allures de lutteur symboliserait la science des ingénieurs et l’habileté des mécaniciens. Contrairement à la version atmosphérique de l’année précédente qui avait permis à Hervé Poulain de pointer un moment à la cinquième place du classement général et de rouler de concert avec la Ligier de Jean-Pierre Beltoise, la machine survitaminée de 1976 ne répondrait malheureusement pas aux espérances de ses pilotes. « Fais attention Hervé, c’est une voiture pour ingénieur, pas pour pilote », préviendrait Peter Gregg. Durant les séances d’essais qualificatifs, la BMW N° 41 connaîtrait de nombreux problèmes. Le premier jour, elle resta en panne à Arnage. Le second, son moteur martyrisa tellement le châssis que la custode arrière menaça de s’envoler. En course, elle abandonnerait rapidement. Mais Hervé Poulain reviendrait au Mans et connaîtrait la satisfaction intense de terminer parmi les équipages classés.

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Pour plus de détails et d’anecdotes sur les participations d’Hervé Poulain aux 24 Heures du Mans, je vous conseille vivement son dernier livre, « Le marteau et son maître ». L’ouvrage ne se limite pas au sport automobile. Vous y découvrirez les multiples facettes du métier de commissaire-priseur. Vous y croiserez Alain Delon, Mireille Darc, Alain Prost, Jean-Paul Belmondo, de nombreuses stars, des acteurs du monde politique… Un livre à lire absolument.

Pour ma part, je tiens à adresser à grand merci à Hervé Poulain. Il ne le sait pas encore, mais son parcours professionnel et sportif apporte de la crédibilité à un des personnages récurrents de mes romans policiers, David Sarel. Dans les polars où je le mets en scène, David exerce la profession d’avocat. Mais il est aussi un gentleman driver assez performant pour piloter des voitures d’usine en endurance, une discipline où il plaide parfaitement la cause de son écurie. Juriste et pilote d’usine, un cumul de fonctions vraisemblable grâce au précédent créé par maître Hervé Poulain !

 QUELQUES LIENS POUR EN SAVOIR PLUS SUR LE MANS 1976 :

1976, une édition très chaude des 24 Heures du Mans

http://www.sportauto-comite12.org/index.php?option=com_content&view=article&id=377:1976-une-edition-tres-chaude&catid=1:circuit&Itemid=3

 

1976 : quelques photos des pilotes de l’Ouest

http://www.sportauto-comite12.org/index.php?option=com_content&view=article&id=378:1976-les-pilotes-regionaux-en-images&catid=1:circuit&Itemid=3

 

Didier Pironi et José Dolhem, deux frangins sur la piste :

http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2009/06/08/didier-pironi-et-jose-dolhem-deux-frangins-sur-la-piste.html

 

UN ROMAN QUE J’AI COMMIS DANS L’UNIVERS DE DAVID SAREL :

http://www.ffsa.org/article.php?comite=comite12&titre_url=chicanes-et-derapages-de-lorient-au-mans&id=13352

 

Texte et photos :
Thierry Le Bras

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