Un seigneur de la course nous a quittés
Sa retraite de la F1 remonte à la fin de la saison 1970. Auparavant, Sir Jack Brabham avait remporté trois titres de Champion du monde dans la discipline reine. Comme Ayrton Senna, Nelson Piquet, Niki Lauda et Jackie Stewart.
Non content d’’être un pilote de premier ordre, Jack Brabham fut aussi un ingénieur talentueux et un entrepreneur audacieux.
Quelques souvenirs
Je ne me lancerai pas dans une biographie complète du champion australien. J’aimerais le faire, mais le temps me manque et de nombreux articles complets et bien conçus ont été publiés depuis le lundi 19 mai, date de son décès. Je préfère partager trois souvenirs qui m’ont marqué.
Bien que faisant partie des personnes ayant incontestablement réussi dans le milieu très rude du sport automobile, Jack Brabham était resté un homme simple et authentique. Pour preuve, cette anecdote lue à son sujet. Je ne me rappelle plus la référence, mais je suis certain de la fiabilité du souvenir. Pendant les années 60, un journaliste a rapporté avoir vu Jack Brabham quitter un circuit en tractant sa monoplace derrière une R 16. Comme un gentleman-driver rentrant chez lui après son week-end de course. Un autre esprit, une vision de la F1 que Bernie Ecclestone, qui rachèterait l’Écurie Brabham quelques années plus tard, ne comprendrait sûrement pas aujourd’hui…
Un autre souvenir fort date du Grand-Prix de Monaco 1970. Ce GP était l’un des rares à être diffusé intégralement et en direct à la télévision à cette époque. Jack Brabham avait 44 ans. Un vétéran ! Pourtant, il avait remporté le premier Grand-Prix de la saison en Afrique du Sud. A Monaco, Jack entame le dernier tour en tête avec une seconde et demie d’avance sur Jochen Rindt. A l’amorce du dernier virage, Jochen est revenu à vingt mètres de son rival. Malgré un dernier tour fantastique, il se trouve encore trop loin pour espérer surprendre Jack avant l’arrivée. Le dernier virage saute aux visages des pilotes. Piers Courage, en difficulté avec une voiture presque en panne, est devant l’homme de tête, au milieu de la piste. Jack doit le dépasser pour éviter de se faire surprendre par Jochen. Il double, bloque les freins et touche le rail. Jochen est devant. Jack repart et sauve sa deuxième place sur la piste monégasque qui ne pardonne rien.
La même année, en 1970, Jack Brabham court en endurance pour Matra. Aux 24 Heures du Mans, il est associé à François Cevert. L’équipage sera contraint à l’abandon. Mais en fin de saison, les deux hommes s’imposeront aux 1.000 kilomètres de Paris à Montlhéry.
Avec les Jim Clark, Bruce McLaren, Jochen Rindt, Pedro Rodriguez (sans oublier Ricardo Rodriguez – ici avec son frère Pedro - et Mike Hawthorn dont j’ai découvert l’histoire alors qu’ils étaient déjà disparus), Dennis Hulme, Jean-Pierre Beltoise, Dan Gurney et d’autres encore, Jack Brabham fait partie des champions qui m’ont fait adorer la course avant même mon dixième anniversaire. De sacrés pilotes, des hommes formidables !
QUELQUES LIENS A SUIVRE
Portrait de Jim Clark http://0z.fr/PcnDN
Portrait de Ricardo Rodriguez http://bit.ly/1kwABJ1
Quand j’avais 16 ans, les grands pilotes de cette génération étaient mes héros http://bit.ly/1nAL6L2
Formule 1, de Jean Périlhon, un roman de course exceptionnel à l’époque des géants http://bit.ly/1eCu0WU
L’art de courir sous la pluie, le roman que Patrick Dempsey veut adapter au cinéma http://0z.fr/D1MlcV
Tom Cruise sera bientôt Carroll Shelby au cinéma http://bit.ly/LHGHst
F1, paris, restaurant de luxe… Rien ne va plus, les F1 tournent http://0z.fr/KXy1G
Thierry Le Bras