avec une BMW Dinky Toys qui avait tout d’une grande
C’était il y a longtemps, l’été de mes 10 ans.
J’ai déjà raconté quelques anecdotes automobiles de 1964 sur Circuit Mortel (cf lien à suivre en fin de note).
Le début de l’été 1964 à Larmor Plage fut aussi pour moi la vraie découverte de BMW. Les marques Cooper, Lotus, Maserati, Jaguar, Alfa Roméo, MG, Triumph, Porsche, Panhard (avec la 24 CT), voire les dénominations de certains modèles Fiat ou Ford, sonnaient encore plus agréablement à mes oreilles que les tubes qui occupaient l’antenne de SLC Salut Les Copains. Je ne connaissais pas encore très bien BMW, la marque à l’hélice. Je me suis rattrapé depuis.
Je me voyais déjà… dans une BMW 1600
Mon père avait vu dans la vitrine du marchand de jouets de la rue Lafayette à Lorient une miniature qu’il avait trouvée belle. Il me l’avait offerte. Il s’agissait d’une BMW 1600 Dinky Toys au 1/43ème. Un modèle dont des versions dérivées et franchement sportives apporteraient de nombreux lauriers à la firme bavaroise dans des épreuves de voitures de tourisme.
La BMW était superbe, Une robe joliment dessinée, à la fois moderne et sobre. Déjà l’esprit et la classe BMW. Mais la firme allemande auréolée de son prestige et de son image semblait trop chère pour le budget de mes parents à l’époque. jusqu’au jour où j’aperçus une publicité sur un grand panneau, sans doute un 3 par 4. Le premier modèle BM était bien en-deçà de ce que j’avais imaginé. Une BMW au prix d’une voiture pour parodier une publicité assez récente. Dès notre arrivée à la maison, je me suis précipité sur le dernier magazine L’Automobile qui comportait déjà deux pages de tarifs. Le prix aperçu sur l’affiche ne constituait pas une publicité mensongère. Mais c’était celui de la 700, pas de la 1600 qui me plaisait tant.
Lorsque mon père changerait sa R8 (R8 Renault et pas R8 Audi qui n’avait pas encore été dessinée), ce serait pour une Ford Taunus 12 M et pas pour une BMW. Une déception parallèle à celle de la BMW me guettait. Lorsqu’au moment de changer la 12 M, il hésiterait entre divers modèles, nous regarderions les prix de la Cortina Lotus. Beaucoup plus chère que l’Opel Rekord par laquelle il se laisserait finalement séduire. Il faudrait attendre 1971 pour qu’il achète une voiture vraiment sportive (Opel Manta 1,9 SR), puis fin 1972 pour que son choix corresponde à mes aspirations (Alfa Romeo 2000 GTV).
Quant à moi, je me montrerais un peu volage dans mes amours automobiles, cédant au chant des sirènes d’Austin, Alfa, Opel, VW, Peugeot, Audi, Renault, avant de me stabiliser sur une franche préférence à BMW.
Génération vitesse et automobile
Ma génération aimait globalement l’automobile. Sûrement plus naturellement que celles d‘aujourd’hui polluées par les commandements autoritaires des écolos et des autophobes. Polluées mais pas perdues, heureusement. Les succès des fictions dans le cadre du sport automobile (Cars, Michel Vaillant…) prouvent que les jeunes d’aujourd’hui comme ceux d’hier ne demandent qu’à sortir des dictats que certains cherchent à leur imposer. Las enfants, adolescents et jeunes adultes sont prêts à affirmer leur liberté et à plonger à leur tour avec délice dans l’aventure de la course automobile.
Nous, nous pouvions assumer nos fantasmes sans interdits et nous voyions dans la voiture un symbole de liberté et un objet de plaisir. Le succès des courses de côtes et des rallyes jusqu’au début des années 80 correspond à cet engouement. Cooper, Simca 1200 S, R8 G, R 12 G, Simca (puis Talbot) 1000 Rallye, Golf GTI et autres Autobianchi Abarth surfèrent sur cette tendance.
En mûrissant sans perde le goût de la performance, beaucoup tombaient dans les baquets des BMW 2002, Alfa Roméo, Opel SR, GTE, voire GSE. Sans oublier les Alpine et Porsche pour les plus aisés. Il n’était pas souvent question de diesel, de monospaces, de boites automatiques… La vitesse, les accélérations, le palmarès sportif, le look agressif emportaient le choix. Tout le monde se moquait du CO2 et nous n’osions pas imaginer le cauchemar d’un malus écologique, de limitations de vitesse vraiment appliquées, d’un stationnement payant partout, d’une culpabilisation, que dis-je, d’une incrimination morale et permanente du conducteur, cet homme accompli au volant de la voiture correspondant à sa personnalité. L’automobile est le reflet de la société, particulièrement en France. A un tourbillon d’enthousiasme, d’espoir, de performances, succède un goulag de contraintes, de médiocre banalité, de frustrations, de chasse aux talents, de nivellement par le bas, de tristesse et de désespoir.
Franchement, je n’aimerais pas avoir 10 ans ni même 15 ans aujourd’hui. J’aurais trop peur de l’avenir que préparent les apparatchiks de la technocratie boulimique d’autorité absolue par le biais de l’omni-réglementation et de l’hystérie fiscale générées par des hypo-compétents fanatiques. J’ai retrouvé deux de mes copains de CM2 en course automobile quelques années plus tard. Nous avons donc été au moins trois de la même classe à courir ! Preuve que nous étions bien les enfants de la société automobile. Je me souviens aussi que mes meilleurs copains d’école à cette période étaient deux frères que je voyais souvent en dehors du cadre scolaire. S’ils ne partageaient pas mes rêves d’avenir (je me voyais alors pilote chez Lotus en F1, chez Ford en endurance et chez Cooper en rallye), ils n’en adoraient pas moins les voitures belles et rapides. Leurs parents disposaient d’un grand garage en sous-sol. Plus vaste que ne l’exigeaient leurs propres besoins. Aussi hébergeaient-ils dix mois par an une superbe auto appartenant à des personnes qu’ils connaissaient et qui travaillaient outre-mer.
Ces métropolitains n’utilisaient leur voiture que pendant les vacances au cours desquelles ils revenaient dans le Morbihan. Il s’agissait d’un coupé 404 Injection (modèle dessiné par Pininfarina) gris métallisé avec un intérieur en cuir fauve. Mes copains en rêvaient. A chaque fois que j’allais chez eux, ils soulevaient en cachette de leurs parents la housse qui protégeait la belle 404 et nous l’admirions, rêvant des bolides avec lesquels nous foncerions bientôt sur les routes de campagne…
Vous pouvez également me retrouver sur http://circuitmortel.com , https://gotmdm.com/driver/ et http://polarssportsetlegendes.over-blog.com/
QUELQUES LIENS A SUIVRE
1964, les copains, les rêves automobiles et les objets d’époque…
http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2012/07/26/larmor-plage-1964.html
Piloter une Alfa Romeo officielle en course, un rêve délicieux… http://bit.ly/1nGocrQ
Jour de gloire pour Ronnie, un pilote amateur comme il y en eut tant
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Thierry Le Bras