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CIRCUITMORTEL - Page 219

  • F1, UN MONDE DE RUMEURS

    UN BRUIT QUI COURT…

             La F1 fait partie intégrante de l’univers de David Sarel, le héros dont Thierry Le Bras raconte les aventures dans ses romans parus aux Éditions Astoure (cf : http://astoure.site.voila.fr ) , notamment « Circuit mortel à Lohéac » et « Faits d’enfer à Carnac ».

             Freddy Vivien, un des héros de Circuit mortel à Lohéac, fut un des pilotes de Formule 1 les plus brillants de sa génération (il est né en 1952 et remporta plusieurs titres de Champion du monde). Le lecteur observera que héros de fiction issus du Clan Vivia et pilotes réels se mêlent dans l’univers des Aventures de David Sarel. Freddy répond ici une nouvelle fois aux questions du journaliste Sébastien Ménier, un personnage qui jouera un rôle important dans les prochains épisodes des Aventures de David Sarel.

    SM : Ferrari a gagné à Imola. Crois-tu que cette victoire annonce un retour au top des voitures rouges ?

    FV : Les Ferrari se montrent plus compétitives que l’an dernier, c’est indéniable. Toutefois, elles roulent avec des pneus Bridgestone dont la plage d’utilisation est plus limitée que celle des Michelin. Je ne crois pas que les Ferrari soient dans le coup partout. Et je reste convaincu que Schumacher gérera difficilement une concurrence vive avec son équipier et la jeune garde de la F1. Felipe Massa a connu un début de saison un peu difficile, mais au plus tard à la mi-saison, il devancera régulièrement le baron rouge. La motivation de Schumi s’épuisera. En outre, malgré son talent incontestable, il commet des fautes lorsqu’il se trouve en condition de concurrence exacerbée. Je ne parle pas seulement d’erreurs, mais aussi de comportements discutables, des sales coups qui le mettent en retrait par rapport aux autres rois de l’histoire de la F1 malgré ses records.

    SM : Certains circuits représentent un symbole particulier. Est-ce le cas du Nürburgring. ?

    FV : Bien sûr. Ce circuit développait à l’origine 22 km, soit beaucoup plus que toutes les autres pistes. Autant dire que si tu tombais en panne quelque part, tu pouvais prévoir une belle séance de marche à pied pour regagner les stands. Le tracé, au milieu du massif de l’Eifel, comportait du relief, des virages très variés, le tout dans un paysage forestier absolument superbe. Pour ma part, je n’ai jamais couru en F1 sur les 22 km de l’ancien circuit. Je suis arrivé en F1 en 1977. Or, ce circuit appelait depuis plusieurs saisons de nombreuses critiques de la part des pilotes. Il était trop dangereux et sa longueur ne permettait pas la présence de commissaires partout. En 1976, Niki Lauda est sorti de la route dans une grande descente à plus de 200 à l’heure. Sa voiture a percuté un talus et est revenue au milieu de la piste. Un autre monoplace l’a percutée. Niki a perdu son casque et sa Ferrari a pris feu. Deux autres pilotes, Arturo Merzario et Edwards l’ont sorti du brasier. Il souffrait de fractures, d’un enfoncement de la cage thoracique, de lésions aux poumons et de brûlures. Arrivé à l’hôpital, un prêtre lui a administré l’extrême onction. Niki Lauda s’en est finalement tiré et a repris le volant avant la fin de la saison. Mais la F1 n’est plus revenue sur ce tracé. Les Grands Prix d’Allemagne se sont déplacés à Hockenheim. Le tracé actuel est conforme aux normes de sécurité. Mais une rumeur insistante tend à laisser penser que le Ring va à nouveau perdre la F1. Le Nürburgring accueille désormais le Grand prix d’Europe et plus celui d’Allemagne qui est resté à Hockenheim. Or, il est fortement question que le GP d’Europe ait lieu à Valence dès 2008.

    SM : Ton pronostic pour dimanche ?

    FV : Je n’ai pas de boule de cristal. Mais je vais m’avancer en prédisant un triomphe des jeunes surdoués. Donc, je vois :

    1 – Damien Brémant (Priceley)

    2 – Kimi Raïkkönen (McLaren – Mercedes)

    3 – Nico Rosberg (Willams)

    4 – Jenson Button (Honda)

    5 – Felipe Massa (Ferrari)

    6 – Nick Heidfeld (BMW Sauber)

    7 – JC Fisichella (Renault)

    8 – Jarno Trulli (Toyota)

    SM: Les rumeurs les plus folles courent actuellement quant aux transferts. Qu’en penses-tu ?

    FV : Certaines sont vraisemblables. Elles dépassent le stade de rumeurs pour devenir des possibilités, voire des négociations. L’arrivée de Valentino Rossi chez Ferrari par exemple me semble assez probable. Valentino a tout gagné en moto. Même s’il adore toujours autant cette discipline, tenter un nouveau challenge en F1 ne peut pas le laisser indifférent. Seul un pilote moto a réussi jusqu’à présent à devenir champion du monde en F1. Il s’agit de John Surtees. Je suis sûr que Valentino se voit bien relever le même défi.

    SM : Et Schumacher chez Renault ?

    FV : Je n’y crois pas une seule seconde. Alonso quitte Renault parce qu’il considère que son employeur ne le paye pas assez. Jamais Renault ne cédera aux prétentions financières de Schumacher. Ni Cesare Fiorio ni Carlos Ghones ne sont réputés pour leur générosité. Je te parie, tiens, un magnum de Champagne, que la rumeur n’est pas fondée. Sans compter que Schumi a l’habitude d’évoluer dans une écurie qui lui est toute dévouée. Il entretient des relations quasi familiales avec Jean Todt dont l’intelligence concourt grandement à ses succès. Je ne le vois pas quitter son cocon doré pour un marigot inconnu.. Pour moi, c’est de l’intox.

    SM : Prost reprenant ou créant une écurie ?

    FV : Faux. Prost a trop mal vécu l’échec de son écurie pour revenir en F1. D’ailleurs, la prochaine équipe admise au sein du Club F1 sera Prodrive. Je ne vois pas de place pour Prost.

    SM : Priceley rachetant Vivia ?

    FV: Faux, je peux te l’assurer. Lance la rumeur la plus folle dans le paddock, raconte par exemple à Monaco que Madona s’associe à Tom Cruise et Matt Damon  pour acheter McLaren, puis que PPDA va quitter le JT de TF1 et s’occuper des relations presse de l’écurie, la rumeur vivra. Cinquante magazines People la reprendront dans le monde entier.

                Au printemps 1982, la rumeur avait couru que Ferrari allait quitter la F1 avant la fin de saison. J’en avais parlé à Didier Pironi. Il m’avait affirmé que les pilotes n’étaient au courant de rien, ce qui rendait la thèse de l’arrêt de Ferrari fort peu crédible. De fait, la Scuderia Ferrari ne s’est jamais retirée.

  • UN RALLYE MAL ENGAGE (3)

    LE BOUQUET FINAL

                Le week-end, David Sarel défend la cause du Team Vivia sur les circuits. La semaine, il enlève sa combinaison et revêt sa robe d’avocat pour défendre celle de ses clients. David Sarel est un héros de fiction particulièrement attachant dont Thierry Le Bras raconte les aventures dans ses romans parus aux Éditions Astoure (cf : http://astoure.site.voila.fr ) , notamment « Circuit mortel à Lohéac » et « Faits d’enfer à Carnac »

    David raconte ici les péripéties d’un rallye couru avec son ami Nick

    Suite des textes mis en ligne les 1er et 3 mai 2006

                Malgré nos figures acrobatiques, nous restions en tête. Nous bénéficierions de 30 minutes d’assistance après la dernière spéciale du jour avant de rentrer au parc fermé. Notre chef mécano espérait en profiter pour résoudre notre problème de sélecteur.

                Encore fallait-il finir cette sixième épreuve chronométrée. Nous nous aperçûmes dès le départ que nous devrions sans doute attendre encore avant de remporter notre premier scratch en rallye. L’embrayage se mit à patiner méchamment. A chaque rétrogradage et à chaque montée en régime, nous sentions qu’il n’accrochait plus. La puissance du moteur ne passait pas.

                « C’est mort, annonçai-je à Nick. De toute façon, même si on arrive à finir la spéciale, il ne tiendra pas demain. »

                - Et si on mettait de l’Ajax sur le disque tout à l’heure, répondit mon équipier qui se rappelait avoir lu qu’un équipage avait terminé un rallye grâce à cette astuce.

                - On peut toujours essayer, mais je doute que cela tienne toute une journée, répliquai-je en profitant d’une ligne droite de 800 mètres.

                Puis Nick m’annonça le virage suivant, un 90 gauche sur graviers. J’ai rentré deux vitesses, et le disque d’embrayage a définitivement lâché prise. Une odeur de brûlé, le disque cramé, puis plus rien… Nous sommes allés nous immobiliser dans un petit chemin à droite. Les commissaires ont prévenu le PC course que nous abandonnions sur problème mécanique. Nous avons téléphoné à notre chef mécano qu’il vienne avec le plateau.

                Le rallye du Pays d’Armor se terminait pour nous.

    MINCE CONSOLATION

                La soirée s’est achevée à l’Hôtel d’Angleterre à Lamballe où le Team Vivia avait réservé des chambres.

                Comme nos copains Luc et Benoît qui pilotaient une Vivia groupe N restaient en course, nous avons décidé de rester les soutenir jusqu’à l’arrivée nonobstant notre abandon.

                « A une chose, malheur est bon, plaisanta Nick au dîner. Si nous étions encore en course, nous aurions pris une viande grillée avec de l’eau minérale. Comme nous ne repartons pas demain matin, nous pouvons prendre l’apéro, un bon vin, et commander une côte de bœuf sauce poivre ! »

                Nous avons trinqué en riant. Il y a bien sûr plus grave dans la vie que d’abandonner dans un rallye, mais nous étions tout de même bien déçus.

  • UN RALLYE MAL ENGAGE (2)

    TOURNEZ MANÈGE !

                Le week-end, David Sarel défend la cause du Team Vivia sur les circuits. La semaine, il enlève sa combinaison et revêt sa robe d’avocat pour défendre celle de ses clients. David Sarel est un héros de fiction particulièrement attachant dont Thierry Le Bras raconte les aventures dans ses romans parus aux Éditions Astoure (cf : http://astoure.site.voila.fr ) , notamment « Circuit mortel à Lohéac » et « Faits d’enfer à Carnac »

    David raconte ici les péripéties d’un rallye couru avec son ami Nick

    Suite du texte mis en ligne le 1er mai 2006

    PLUS DE PREMIÉRE

                Les ennuis commencèrent dès la sortie du parc fermé. Plus moyen d’enclencher la première ! Un problème de sélecteur qui ne s’était jamais produit auparavant sur cette voiture.

                « Ce n’est pas si grave, déclara Nick. Tu démarres en seconde. Les spéciales sont longues. Nous avons le temps de nous rattraper, ce n’est pas comme si le problème survenait en course de côte. L’assistance réparera tout à l’heure. »

                Nous nous présentâmes au départ de la première spéciale. Je démarrai en seconde en faisant patiner l’embrayage. Le tracé assez rapide ne comportait aucune épingle imposant de rétrograder en première. A ma grande surprise, nous réalisâmes le premier temps scratch.

                « Tu vois, triompha Nick, même avec une vitesse de moins que les autres, on est devant. »

    UNE BELLE FRAYEUR

                De fait, je me sentais de plus en plus en confiance et j’attaquais franchement dans les épreuves suivantes. Dans la quatrième, j’ai frôlé le tête à queue à la sortie d’un 90 gauche, mais j’ai rattrapé la voiture in extremis. Nous étions toujours en tête du classement général et nous faisions le trou sur nos poursuivants. En réalité, nous restions les seuls à attaquer à fond dès la première journée de ce rallye qui débutait dans des conditions très piégeuses. Le pilote d’une BMW M 3 qui avait tenté de nous donner la réplique avait pulvérisé sa voiture dans la seconde spéciale. La grosse sortie de route de cet équipage – qui s’en sortait heureusement indemne – avait calmé bien des ardeurs.

                Je m’étais habitué à démarrer en seconde. Dans la cinquième spéciale, je m’amusais bien. L’équilibre de la Vivia me satisfaisait pleinement. Je n’hésitais pas à l’engager dans de longues dérives des quatre roues. En rallye, le rythme d’annonce des notes compte beaucoup dans l’efficacité de l’équipage. Nick a toujours su me mettre en confiance et nous formons un tandem efficace dans la voiture.

                Nous abordions une descente qui se terminait par un gauche 145 (degrés) en dévers qui se refermait sur la fin. Sous la pluie, il fallait freiner et rentrer une vitesse avant de l’aborder.

                Soudain, j’ai perdu l’avant au freinage. La faute à une coulée de boue que j’ai aperçue trop tard. Je me suis récupéré mais nous allions entrer dans la courbe à une vitesse où la sortie de route serait inévitable. Nick s’est tu, se préparant au choc qui s’annonçait violent. Nous étions encore à près de cent trente.

                La solution s’est présentée sous la forme d’un échappatoire. La route sur laquelle nous roulions se poursuivait en ligne droite. La courbe que nous allions rater résultait d’un embranchement et d’un changement de direction à gauche. J’ai balancé la voiture dans un appel contre appel désespéré et j’ai serré le frein à main. La Vivia est partie en toupie dans l’échappatoire. Nous n’avons pas compté les têtes à queue. Quatre ou cinq à mon avis. Nous nous sommes immobilisés sans avoir rien touché d’autre que des bottes de paille en fin de course. La voiture était intacte. J’ai remis le moteur en marche et nous sommes repartis sous les applaudissements des spectateurs enchantés du spectacle que nous avions offert.

                Nick a recommencé à annoncer les notes, imperturbable. J’ai piloté prudemment jusqu’à la fin de la spéciale. Dans des cas pareils, il faut éviter de s’énerver et de commettre une deuxième erreur. Les indulgences de Saint Christophe sont limitées…

    A suivre le 5 mai 2006