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rallye - Page 20

  • RALLYE D’ARMOR 1979 : six spéciales et puis s’en vont

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    J’aime bien la Course de côte de Saint-Gouëno et le Rallye d’Armor. J’ai raconté dans la précédente note ma participation agitée à l’édition 1977 de la CC organisée par l’Écurie Armor. Avant de rapporter dans quelques jours une course où tout s’est bien passé, voici quelques souvenirs personnels de l’Armor 1979.

    En 1979, j’ai décidé d’axer ma saison sur le rallye. J’ai commencé la course de côte en 1976, mais je n’ai participé à mon premier rallye qu’en septembre 1978. Et encore, par accident, comme navigateur de mon ami Patrick Germain qui disputait le Point d’Alençon avec la Rallye 2 groupe 5 de Jo Busnel. Mais il n’avait pas de navigateur. Le lundi soir précédant le rallye, il me demanda donc de le naviguer. J’ai accepté dans l’atmosphère conviviale de l’apéro. Je ne pouvais pas refuser ce petit service à Patrick qui m’avait tout de suite accueilli à l’Écurie Bretagne à mes débuts en 1976 et qui m’avait aidé à m’intégrer rapidement dans le milieu du sport auto. J’ai toutefois précisé que si quelqu’un d’autre ayant une expérience de navigateur se présentait d’ici le week-end, je laisserais ma place sans problème. Personne ne se proposa. Je participai donc à mon premier rallye dans le baquet de droite de la Rallye 2. Nous avons même remporté la classe des moins de 1300 cm3 en groupe 5. En 1978, j’effectuais mon service militaire et une grosse sortie de route au printemps – quatre tonneaux terminés dans un contrebas à la fin de l’enfilade de Corcoué sur Logne - avait gâché ma saison. En vérité, j’avais cru un moment pouvoir courir le Rallye des 1000 pistes grâce à l’Armée qui prévoyait une opération avec Peugeot. Dix 104 ZS devaient courir ce rallye avec des pilotes militaires dont une majorité d’appelés. L’ESEAT où j’étais affecté avait inscrit ma candidature et, compte tenu de mon palmarès en course de côte et de mon press-book, mes supérieurs s’affirmaient certains de ma sélection au sein du groupe des dix pilotes. Hélas, le naufrage de l’Amoco Cadiz entraînerait l’annulation de "l’opération 1000 pistes ». La participation de l’Armée au nettoyage de la marée noire représenta un coût qu’il fallut couvrir par des économies sur d’autres actions. Nettoyer les côtes était plus important qu’une opération de communication par le sport automobile. Je le compris très bien malgré ma déception de perdre une chance de courir les 1000 pistes. Je ne savais pas encore qu’il me faudrait attendre dix ans pour qu’une occasion de courir sur la terre se présente à nouveau.

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    Cette photo de la Fiat 131 Abarth de Michèle Mouton et Françoise Conconi, prise par Gilles Mahé, donne une idée précise des conditions qui nous attendaient à l’Armor 1979…

    C’est donc au Côte Fleurie 1979 que je disputerai mon premier rallye en tant que pilote. Ensuite, ce serait le Touraine, épreuve de Championnat de France, puis l’Armor, comptant aussi pour le championnat. J’ai reconnu sérieusement tout un week-end avec mon navigateur, Bernard Pesnel. Je suis revenu le jeudi tout seul pour « limer » une nouvelle fois le tracé. Le hasard m’a permis de faire la connaissance de Michèle Mouton et de Françoise Conconi, engagées sur une Fiat 131 Abarth groupe 4 officielle. Elles font partie des favoris pour le scratch. Malgré leur talent et leur notoriété, Michèle et Françoise sont très simples, naturellement sympas et elles ne vivent pas dans leur bulle. Certains pilotes contemporains d’autres disciplines dont les grosses têtes moins spirituelles que celles de Bouvard entrent à peine dans les casques, dont les joues bouffies d’orgueil font penser qu’ils ruminent à longueur de journée, et dont les chevilles enflées doivent nécessiter des bottines orthopédiques, feraient bien de s’inspirer des champions et championnes de cette génération. Nous savons que le rallye sera dur. Volkswagen France débarque avec ses Golf GTI groupe 1 officielles confiées à Jacques Panciatici, François Chatriot, Yves Evrard et Sintzel. Fourquemain (sur une Golf GTI ex-Ragnotti au Monte-Carlo) va fort aussi. Guillotin ne s’en laissera pas conter. Et plusieurs autres pilotes de Golf ne sont pas là pour faire du tourisme. Je réalise que nous manquons de moyens et de temps par rapport à certains de nos concurrents. Des gars comme Panciaticci par exemple passent toute la semaine en reconnaissance. Mais si nous devons raisonnablement nous attendre à nous battre en retrait par rapport aux pilotes officiels ou semi-officiels, nous aurons au moins le plaisir de participer à la même course que les Jean-Claude Andruet, Michèle Mouton, Jean-Louis Clarr, Jacques Panciatici, Gilbert Sau, Alain Cudini, Bernard Béguin, Francis Vincent et les autres têtes d’affiche du rallye français.
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    Lorsque je reçois la liste officielle des engagés, je constate qu’un ancien camarade de classe au temps de l’école primaire (CM2 à l’école Henri Barbusse à Lanester, année scolaire 1964-1965) est lui- aussi engagé sur une Golf GTI groupe 1. L’année suivante, je croiserai un autre ancien copain de la même classe à la Course de côte de Corcoué sur Logne. Nous étions des enfants de la société automobile à la fin d’une période économiquement favorable. Nous nous saluons cordialement dans le parc fermé, mais nous n’aurons pas le temps de parler du bon vieux temps, celui où nous rêvions plus ou moins secrètement de devenir les égaux de Jim Clark, Bruce McLaren ou Jochen Rindt. Le rallye part en début d’après-midi le samedi. Il pleut des cordes. Comme au début du Touraine. Pour nous, le premier pépin survient dès la sortie du parc fermé. Plus moyen d’engager la première. Il va falloir démarrer en seconde, que ce soit à chaque arrêt sur le routier ou au départ des spéciales. La première ES s’élance en descente. Au bout de 500 mètres de course, un drapeau jaune nous invite à ralentir. Et nous découvrons la Golf GTI de mon ancien camarade d’école plantée dans un talus. L’avant est détruit. Mais le pilote et son navigateur sont debout auprès de la voiture, occupés à évaluer les dégâts. La route est hyper piégeuse. Nous sommes très souvent en aquaplaning. Ce rallye n’est pas une fête. Pas évident du tout d’aller vite en restant sur la route. Je comprends rapidement ce qui se passe. Nous sommes en pneus mixtes car nous n’avons toujours pas de vrais pneus pluie. Question de budget. Or, nos mixtes ont le Côte Fleurie et le Touraine dans les gommes. Ils sont justes pour ces conditions de pluie, et en plus, ils sont un peu usés. Autant dire que nous sommes mal. Nous en obtiendrons la confirmation cinglante dans la seconde ES avec un tête à queue dans un changement de direction. Puis plus tard, nous allons connaître une grosse frayeur dans un gauche en descente. Bernard Pesnel, mon navigateur, est un garçon calme et placide. J’apprécie sa façon d’annoncer les notes et de gérer les situations sans jamais s’énerver. Sans passivité non plus. Quand il pense que j’attaque trop, il le fait sentir. Il a sa manière d’appuyer ce qu’il annonce. Par exemple, dans un gauche qui se referme, il va dire « gauche, se referme », et s’il pense que je suis trop optimiste, il va répéter, « se referme, se referme beaucoup… » Bernard m’a bien annoncé le gauche à temps. Un virage assez rapide. Seulement, je perds l’auto au freinage. La voiture chahute, amorce un travers. Ça ne passera pas. Bernard l’a compris. Il se tait. Il y a un échappatoire, trop court et trop étroit, mais nous n’avons pas le choix. Dans une manœuvre désespérée, j’attrape le frein à main. La Golf part en toupie dans l’échappatoire. Elle s’arrête enfin. Nous avons juste fait gicler une botte de paille. Merci Saint-Christophe. Le moteur a calé. Il redémarre au premier coup de démarreur. Nous repartons. Bernard reprend la lecture des notes avec sang froid. Échaudés par notre escapade dans l’échappatoire, je pilote avec circonspection. Nous ferons encore un tête à queue sur le routier. Puis nous arrivons au départ de l’ES 6. Maintenant, l’embrayage n’accroche plus. Mais la pluie ne tombe plus. Provisoirement… En tout cas, nos mixtes sont moins en difficulté, ce qui m’incite à tenter de claquer un temps. Et là, j’en fais un peu trop, ce qui nous vaut le quatrième tête-à-queue de l’après midi. « Quand ça veut pas, ça veut pas. » Confirmation dans les kilomètres qui suivent. L’embrayage cire franchement à la réaccélération. « On n’ira pas au bout », regrette Bernard qui est mécanicien et connaît la mécanique. Nous ne sortirons même pas de la spéciale. Au bout d’une ligne droite, il faut freiner fort et rentrer deux vitesses. Une odeur de brûlé envahit l’habitacle. Nous n’avons plus d’embrayage du tout. Nous poursuivons en roue libre pour aller nous ranger dans un échappatoire, puis nous poussons la voiture avec l’aide de commissaires pour la sortir de la zone dangereuse. La Ronde d’Armor s’achève dès la première journée. Nous ne disputerons même pas l’épreuve de nuit. C’est dur le rallye. Les déceptions y sont nombreuses.

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    Nous apprendrons plus tard que Jean-Claude Andruet, pilote Fiat France comme Michèle Mouton, a abandonné avant le départ de la première ES à cause d’un court-circuit dans le coupe circuit. Même les plus grandes équipes connaissent leur lot d’aléas. Les copains qui nous faisaient l’assistance arrivent assez rapidement avec le plateau. Un autre pilote qui nous a vus arrêtés les a prévenus. Ils ne s’inquiétaient pas trop car il n’y avait pas eu d’interruption de la course comme c’est généralement le cas après une sortie de route et que, connaissant nos problèmes de sélection de boite, ils s’attendaient à ce qu’ils empirent ou à ce que l’embrayage lâche. Notamment Patrick, fils du concessionnaire Lancia et Autobianchi de l’époque à Rennes, qui était mécanicien et ne croyait pas à un Père Noël automobile sauvant la transmission jusqu’au bout d’un rallye de deux jours. La seule consolation, ce fut le soir à l’Hôtel de France à Loudéac. « Normalement, nous devrions manger sur le pouce avant la spéciale de nuit, ai-je déclaré à mon navigateur et aux amis venus nous faire l’assistance. Mais comme le rallye est fini pour nous, je ne vais plus conduire ce soir. Donc, au programme, un whisky bien tassé, et une pièce de bœuf sauce au poivre avec un Saumur Champigny ». Il fallait bien apaiser la déception. Les deux épreuves suivantes à mon programme 1979 étaient des courses de côtes, Hébecrevon et Saint-Germain (cf. photo ci-dessus). J’y remportais la classe 1300 – 1600 du groupe 1, ce qui me remit du baume au cœur après un début de saison difficile. Un nouveau sponsor apparut sur la carrosserie. Entre ces deux côtes, la Golf GTI participa aussi à un slalom aux mains de mon navigateur, Bernard Pesnel qui découvrit ainsi la joie de piloter en course et se comporta fort honorablement.

    Les nouvelles publications de CIRCUIT MORTEL sont désormais mises en ligne sur http://circuitmortel.com

    Thierry Le Bras

  • Philippe Kruger tente l’aventure AUDI Quattro

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    Tout le monde se souvient des exploits de Röhrl, Mikkola et Michèle Mouton au volant des Audi Quattro préparées par l’usine allemande.

     

    D’autres pilotes ont engagé la Quattro en compétition. J’ai déjà eu l’occasion d’évoquer le  Suisse Claude-François Jeanneret, grand animateur du Championnat d’Europe de la montagne durant les années 80 et 90 :

    http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2009/02/17/l-audi-quattro-de-claude-francois-jeanneret.html

     

    Philippe Kruger s’était déjà illustré en rallye, notamment au volant de Golf GTI et de Talbot Lotus. En 1982, il s’aligna au volant de cette magnifique groupe B, loin de la préparation des voitures d’usine. Ici au Touraine, épreuve qui comptait pour le Championnat de France des rallyes, il espérait profiter des spéciales sur terre du samedi pour réaliser de jolies performances. Hélas, malgré une belle attaque, le pilote lorrain ne pourra jamais faire jeu égal avec les Porsche de Béguin, Fabre et Deyraut qui monopoliseront le podium. 1982 marquait une modification de la réglementation des groupes puisque ce fut la saison où apparurent les voitures des groupes N, A et B. Dans un premier temps en championnat de France, les machines des groupes 2 et 4 furent encore admises au départ à côté de celles des nouveaux groupes. Mais le changement de réglementation n’avait pas facilité la tâche des pilotes quant au choix d’autos performantes. Ce d’autant que les rallyes du championnat1982 intégraient à la fois des spéciales sur bitume et sur terre.

     

    De tous temps, certaines voitures firent le bonheur des pilotes privés en rallye. Ce fut par exemple le cas de la Berlinette Alpine dans ses versions groupe 4 et groupe 5, des Porsche groupe 4 puis groupe B et groupe F, des Talbot Lotus groupe 2, des R5 Turbo groupe B, des BMW M 3 groupe A et groupe F, et de bien d’autres encore. Mais si des privés ont fait gagner des Quattro en rallycross, je pense notamment à Caty Caly et à Jacques Aïta, la grosse groupe B allemande n’apparut pas souvent sur les routes du championnat de France et encore plus rarement au départ des rallyes français sur bitume hors championnat. Probablement parce qu’une bonne préparation coûtait trop cher.

     

    Quant à Philippe Kruger, si l’expérience Quattro ne lui apporta pas les résultats espérés malgré son excellent coup de volant, il enrichit plus tard son palmarès au volant de nombreuses autres bêtes de course parmi lesquelles des Samba groupe B, Toyota Celica GT 4, BMW M3, Peugeot 306 Maxi, Subaru Impreza WRX…

     

    Texte et photo :

    Thierry Le Bras

  • HISTOIRES DE MONTE-CARLO

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    L’équipage Thérier – Callewaert au Monte-Carlo 1969

     

    Qu’évoque le Monte-Carlo aux yeux du grand public ? Certains pensent d’abord aux casinos et à l’univers du jeu. Les cinéphiles se remémorent le mariage de Grace Kelly avec le prince Albert. Les avocats internationaux considèrent avant tout la Principauté comme un Paradis fiscal accessible à tout titulaire d’une grande fortune à condition qu’il ne soit pas français. D’autres encore rêvent aux voitures prestigieuses, aux yachts magnifiques, aux toilettes achetées chez les grands couturiers et aux bijoux conçus par les meilleurs joailliers, autant d’objets luxueux qui fleurissent dans ce cadre paradisiaque.

     

    Mais pour les amateurs de sport, Monte-Carlo symbolise en priorité trois événements majeurs internationaux : le tournoi de tennis, le Grand-Prix de Formule 1 le plus célèbre du monde, et le rallye que tous les pilotes ainsi que toutes les écuries veulent absolument inscrire à leur palmarès. Normal, parmi les Rois de Monaco figurent des champions aussi remarquables et charismatiques que Rafael Nadal, Ayrton Senna et Sébastien Loeb !

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    Une naissance difficile

     

    Il faut remonter à1911 pour découvrir l’origine du Rallye de Monte-Carlo. Il ne s’agissait pas alors d’une véritable compétition, mais plutôt d’un concours d’élégance original. Jalouse de la prépondérance que s’efforçait de conquérir Nice, la rivale voisine sur la Côte d’Azur, et consciente de l’effet attractif de la course Paris-Nice puis de la semaine automobile organisée dans la même cité, les professionnels du tourisme décidèrent de riposter. Afin de conférer à leur manifestation une audience internationale, ils mirent au point un règlement complexe qui imposait aux concurrents de partir de la capitale de leur pays. Le classement prenait en compte le kilométrage parcouru, la moyenne réalisée, le nombre de personnes transportées, le confort offert aux passagers et l’état du véhicule à l’arrivée. Les conducteurs ne devaient pas dépasser une moyenne de 25 kilomètres à l’heure. N’oublions pas qu’étymologiquement, rallye signifie rassemblement et non course de vitesse.

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    Cette réglementation se révéla aussi incompréhensible pour le public et les journalistes qu’injuste pour les concurrents. A titre d’exemple, en 1912, Nagel part de Russie au volant d’une voiture fabriquée par la société Russo-Baltique. Après deux jours de course, il adresse un message significatif : « j’arriverai si les loups ne nous mangent pas en route et si nous ne gelons pas tout vif ». Il fait si froid que lorsque le pilote s’arrête dormir, il doit se lever et faire tourner le moteur toutes les deux heures pour éviter que l’huile ne se fige. Nagel arrivera le premier à Monaco après avoir parcouru à peu près deux fois plus de kilomètres que les concurrents partis de Berlin parmi lesquels figure le futur vainqueur, le capitaine Von Esmach. Quant à Nagel, il ne sera classé que neuvième. Comprenne qui pourra !

     

    Le rallye n’aura vécu que deux années sous cette forme initiale. La complexité des méthodes de classement et la première guerre mondiale faillirent le tuer.

     

    Un nouveau départ

     

    Il faudra attendre 1924 pour que la troisième édition s’organise. Peu à peu, des épreuves de régularité, d’adresse et de vitesse pure furent ajoutées au programme. Ces épreuves devinrent déterminantes dans les années 50. Le Rallye de Monte-Carlo se métamorphosa enfin en vraie compétition, même si le parcours de concentration était maintenu comme une sorte d’hommage à la tradition ancestrale.

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    Outre ce prologue à la course véritable, la spécialité du Monte-Carlo réside dans l’époque et le lieu qui lui servent de cadre. Le mois de janvier s’avère fréquemment le plus rude de l’hiver, surtout dans les régions montagneuses. La neige et le verglas furent souvent fidèles au rendez-vous. Les conditions rencontrées varient parfois énormément au long d’une même épreuve spéciale en fonction de l’altitude et des caprices soudains des dieux du ciel. De tout temps, ces aléas, s’ils élevèrent le Monte-Carlo au rang de légende, en firent aussi une course redoutable.

     

    Ils contribuèrent également à l’apport technologique incontestable de ce rallye à l’automobile de série. Les pneumatiques cloutés y furent utilisés pour la première fois, de même que les lampes à iode, les phares antibrouillard, l’alternateur et le lave-glace.

     

    Des vainqueurs parfois inattendus

     

    Ces conditions météorologiques particulières expliquent la variété des voitures qui se sont imposées en Principauté. C’est ainsi que sur la liste des vainqueurs successifs, de modestes Renault Dauphine, Panhard, Saab 850 cm3 ou Mini Cooper côtoient sans complexes de puissantes DS, Mercedes, Jaguar ou Porsche.

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    A propos du duel entre les Cooper et les DS, je vous invite d’ailleurs à consulter la note dont le lien suit. Il s’agit d’un docu-fiction un peu humoristique sur le retour de la DS, mais j’y ai intégré très fidèlement quelques éléments des duels Citroën contre Cooper sans omettre les conséquences qui faillirent en résulter pour le rallye en 1966 :

    http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2009/11/06/le-retour-de-la-ds-citroen.html

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    Même si comme dans tous les ports mécaniques, le rôle de la machine se révéla souvent prépondérant, il ne faudrait pas nier l’importance des pilotes et de leurs navigateurs, car le Monte-Carlo n’a couronné que les plus grands. A côté des pilotes engagés par les usines, nous n’omettrons pas les amateurs, fréquemment doués, qui durant des décennies, ont constitué le plus gros du plateau au prix de sacrifices financiers considérables. Sans eux, le rallye n’aurait pas obtenu ses lettres de noblesse.

     

    Il n’aurait pas davantage conquis sa notoriété extraordinaire sans l’enthousiasme des spectateurs. Bravant la neige et le froid, ils n’hésitent pas rester postés durant de longues heures au bord des routes, se réchauffant auprès des feux de camp, dans l’attente d’apercevoir quelques brefs instants le spectacle magique de voitures volant ou glissant de virage en virage entre les mains de virtuoses du pilotage.

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    Le Monte-Carlo a évolué pour s’adapter au format des rallyes du Championnat du monde WRC. Puis il est sorti de la liste des épreuves comptant pour ce championnat et figure maintenant au calendrier IRC. Sa couverture médiatique s’en ressentira forcément malgré la présence de pilotes très rapides.

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    Et si la nostalgie des meilleures années de l’automobile vous habite, ou si vous avez simplement envie de voir quelques VHC sur les routes de montagne, n’oubliez pas le Monte-Carlo historique qui se déroulera du 28 janvier au 3 février 2010 !

     

    Thierry Le Bras