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  • HOMMAGE A MIKE HAWTHORN

    un pilote anglais jusqu’au nœud papillon !

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     Né le 10 avril 1929, Mike Hawthorn disparut avant son trentième anniversaire, le 22 janvier 1959. Sa vie fut trop courte, mais bien remplie. Champion du monde de F1 1958, vainqueur les 24 Heures du Mans 1955, Mike aura accroché à son palmarès deux fleurons qui font rêver tous les pilotes. La période anniversaire de sa disparition offre l’occasion de lui rendre hommage.

     

    J’ai découvert Mike Hawthorn après son décès. Un jour, quand j’avais sept ou huit ans, mon père m’a offert une Vanwall au 1/43ème fabriquée par Solido. Il m’a expliqué que c’était la voiture de Mike Hawthorn, un très grand pilote. Mon père adorait la course automobile et les pilotes aux caractères bien trempés. Il renoncerait à cette saine passion, hélas. Ce serait plus tard, lorsqu’une créature peu recommandable lui ôterait sa personnalité puis l’intégralité de son patrimoine. Un schéma de piratage courant en vérité. Mais avant de se faire retourner comme une crêpe par la méprisable commise en cuisine manipulatrice et toxique, il vibrait aux sons d’un échappement libre comme à la voix passionnée de Tommy Franklin commentant les 24 Heures du Mans et les Grands-Prix.

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    Dès l’âge de six ou sept ans, je connaissais les noms de Fangio, Moss, Collins, Hawthorn, Rodriguez, Wimille, Moss, Brabham, McLaren, Trintignant, Clark, Gendebien, Gurney, Hill… Je leur prêtais plus d’attention qu’à ceux de mes condisciples qui n’étaient pas mes meilleurs copains. Ce fut donc tout naturellement que quelques années plus tard, je m’intéressai à leur histoire en lisant tout ce qui me tombait sous la main. Depuis, j’ai complété ma documentation sur mes pilotes préférés. Mike Hawthorn en fait partie et je me réjouis de partager avec vous quelques-unes de mes informations et réflexions à son sujet.

     

    Mike Hawthorn devance Juan Manuel Fangio

     

    Déjà remarqué en Angleterre puis à l’étranger par les spécialistes du sport automobile, Mike Hawthorn étala son talent à la face de tous le dimanche 5 juillet 1953. C’était au Grand-Prix de France, disputé sur le circuit de Reims. La course donna lieu à un final ahurissant.

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     A cinq tours de l’arrivée, Hawthorn sur Ferrari et Fangio sur Maserati étaient roues dans roues. Ils se livrèrent un duel acharné, se doublant et se redoublant sans cesse. A l’amorce du dernier tour, ils passèrent devant les tribunes côte à côte. Qui allait l’emporter ? Fangio sembla prendre un instant l’avantage, mais l’épingle du circuit lui fut fatale. Gêné par une première qui ne passait plus, il perdit du temps à la sortie du virage le plus serré  et franchit la ligne d’arrivée 36 mètres derrière Hawthorn. En Anglais soucieux de son apparence, Mike Hawthorn s’était présenté au départ vêtu d’un blouson en daim vert et d’un nœud papillon !

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    Mike avait abordé les sports mécaniques à 17 ans par la moto. Puis après une première saison automobile où il s’était montré à son avantage, Ferrari l’embaucha en 1953 et lui renouvela sa confiance en 1954. Ces débuts flamboyants semblaient le conduire au paradis.

     

    Du paradis à l’enfer

     

    L’enfer n’était pourtant pas loin. En 1954, la mort de son père et un accident dont il se releva avec de  douloureuses brûlures lui rappelèrent qu’il n’était pas un enfant chéri du destin. D’ailleurs, Mike le savait déjà. Il souffrait depuis longtemps de problèmes d’insuffisance rénale. Ses ennuis de santé lui  avaient valu d’être dispensé des obligations militaires. Soudain, en 1954, la presse anglaise se déchaîna contre lui. Elle lui reprocha de ne pas avoir fait son service militaire et de faire gagner des voitures étrangères, en l’occurrence des Ferrari. Un Chef d’État français déclara un jour que certains mots pouvaient tuer aussi sûrement que des balles. En tout cas, ils font très mal quand ils claquent avec la volonté délibérée de tuer au moins une carrière, sinon l’homme. D’autant que les pilotes les plus loyaux n’ont pas été préparés aux artifices machiavéliques des jeux politiques.

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    Ulcéré à la fois par les reproches qui s’abattaient sur lui et le récent décès de son père, Mike Hawthorn céda aux avances de Jaguar pour la saison d’endurance 1955 et se réfugia chez Vanwall en F1. La possibilité de passer plus de temps en Angleterre et de veiller sur le garage familial joua certainement un rôle dans ce choix. Au Mans 1955, il fit équipe avec Ivor Bueb. La première heure de course donna lieu à une bagarre incroyable entre la Jaguar de Hawthorn et la Mercedes de Fangio. Les deux pilotes roulaient comme en Grand-Prix. Le boulot de Mike était d’entraîner les Mercedes à suivre son train d’enfer. Tant pis s’il cassait pourvu qu’il épuise l’adversaire. Il est probable que ce duel sonna comme une revanche du Grand-Prix de Reims 1953. Même s’ils se respectaient, chacun des deux pilotes entendait montrer à l’autre qu’il n’avait pas peur de lui et qu’il allait le battre. En outre, Mike Hawthorn était anglais. Il avait déclaré qu’il « ne voyait pas pourquoi une voiture allemande battrait une voiture anglaise ». Son père s’était battu conte les nazis. Lui-même avait connu le traumatisme des bombardements sur l’Angleterre, la crainte des méfaits de la cinquième colonne, la peur de la folie meurtrière d’Hitler. La guerre n’était pas loin en 1955… Un concours de circonstances aussi improbable que dramatique fit de Mike un des acteurs du terrible accident du Mans 1955. Macklin (Austin Healey) et Levegh (Mercedes), à qui il avait pris un tour et qui le suivaient, n’anticipèrent sans doute pas sa manœuvre tardive d’arrêt au stand pour ravitailler. Ils s’accrochèrent, déclenchant un terrible accident.

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    Une décision judiciaire du 10 novembre 1956 considéra qu’il n’y avait pas lieu d’engager une action pénale contre qui que ce soit car il n’y avait pas de preuve de ce que quiconque ait pu commettre un homicide ou des blessures involontaires par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou non observation des règles. C’était sans doute la meilleure décision possible car il vaut mieux s’attacher à éviter d’autres drames dans l’avenir que chercher des coupables à tout prix pour des accidents que rien ne permettait raisonnablement de prévoir. Tout se passe  très vite en course. Les infrastructures peuvent être mises en cause, mais comment reprocher à un pilote qui est là pour rouler à la limite de sa voiture un concours de circonstances qui se produit en une fraction de seconde ? Mike Hawthorn et son équipier Ivor Bueb remportèrent les 24 Heures du Mans 1955, mais leur victoire ne fut pas célébrée comme les autres.


    Champion du monde


    Mike retourna chez Ferrari après un bref passage en F1 chez BRM en 1956. Il remporta le titre mondial 1958 mais arrêta la compétition en fin de saison. Il avait remporté trois Grands-Prix et dix-huit podiums. L’accident de 1955 l’avait beaucoup marqué. Les décès sur la piste de ses amis Peter Collins, Luigi Musso et Stuart Lewis-Evens l’année de son titre le peinèrent énormément. Ses problèmes de reins s’aggravaient.

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    II n’eut hélas pas le temps de profiter de sa retraite sportive et trouva la mort le 22 janvier 1959  dans un accident de voiture survenu sur une route de la campagne anglaise. Il conduisait une Jaguar MK I et  n’avait pas encore fêté son  trentième anniversaire.

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    Mike, le solide Anglais courageux au fighting-spirit de guerrier mérite que les passionnés de course automobile se souviennent de lui et s’intéressent à son histoire.

     

    QUELQUES LIENS A SUIVRE

    Pour en savoir plus sur Mike Hawthorn, n’hésitez pas à visiter le site qui lui est consacré :

    http://www.mike-hawthorn.org.uk/home.php

     

    Hommage à un autre pilote d’Outre-Manche  trop tôt disparu, Jim Clark http://confidentielpaddocks.over-blog.com/article-jim-clark-un-des-plus-grands-seigneurs-de-la-course-48083954.html

     

    Jenson Button, un Anglais au fighting spirit indéniable et à la classe naturelle qui en font un digne héritier spirituel de Mike Hawthorn

    http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2011/08/20/jenson-button-champion-des-chiffres-et-des-lettres.html

     

    Nigel Mansell, un autre lion britannique à qui David Bénard a consacré un blog très intéressant

    http://nigelmansell.free.fr/wordpress

     

    Le blog Polars, sports et légendes ; un blog où les sports mécaniques  sont très présents. Le texte mis en ligne le 5 janvier  présente un ouvrage qui se réfère à l’histoire du Grand-Prix de Pau des origines à nos jours. Le lecteur y croisera justement des pilotes qui ont écrit l’histoire du sport automobile comme Mike Hawthorn. Et une note prévue courant février sera une courte fiction qui rendra hommage à Mike :

    http://polarssportsetlegendes.over-blog.com/

     

    Thierry Le Bras