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  • UN RALLYE MAL ENGAGE (2)

    TOURNEZ MANÈGE !

                Le week-end, David Sarel défend la cause du Team Vivia sur les circuits. La semaine, il enlève sa combinaison et revêt sa robe d’avocat pour défendre celle de ses clients. David Sarel est un héros de fiction particulièrement attachant dont Thierry Le Bras raconte les aventures dans ses romans parus aux Éditions Astoure (cf : http://astoure.site.voila.fr ) , notamment « Circuit mortel à Lohéac » et « Faits d’enfer à Carnac »

    David raconte ici les péripéties d’un rallye couru avec son ami Nick

    Suite du texte mis en ligne le 1er mai 2006

    PLUS DE PREMIÉRE

                Les ennuis commencèrent dès la sortie du parc fermé. Plus moyen d’enclencher la première ! Un problème de sélecteur qui ne s’était jamais produit auparavant sur cette voiture.

                « Ce n’est pas si grave, déclara Nick. Tu démarres en seconde. Les spéciales sont longues. Nous avons le temps de nous rattraper, ce n’est pas comme si le problème survenait en course de côte. L’assistance réparera tout à l’heure. »

                Nous nous présentâmes au départ de la première spéciale. Je démarrai en seconde en faisant patiner l’embrayage. Le tracé assez rapide ne comportait aucune épingle imposant de rétrograder en première. A ma grande surprise, nous réalisâmes le premier temps scratch.

                « Tu vois, triompha Nick, même avec une vitesse de moins que les autres, on est devant. »

    UNE BELLE FRAYEUR

                De fait, je me sentais de plus en plus en confiance et j’attaquais franchement dans les épreuves suivantes. Dans la quatrième, j’ai frôlé le tête à queue à la sortie d’un 90 gauche, mais j’ai rattrapé la voiture in extremis. Nous étions toujours en tête du classement général et nous faisions le trou sur nos poursuivants. En réalité, nous restions les seuls à attaquer à fond dès la première journée de ce rallye qui débutait dans des conditions très piégeuses. Le pilote d’une BMW M 3 qui avait tenté de nous donner la réplique avait pulvérisé sa voiture dans la seconde spéciale. La grosse sortie de route de cet équipage – qui s’en sortait heureusement indemne – avait calmé bien des ardeurs.

                Je m’étais habitué à démarrer en seconde. Dans la cinquième spéciale, je m’amusais bien. L’équilibre de la Vivia me satisfaisait pleinement. Je n’hésitais pas à l’engager dans de longues dérives des quatre roues. En rallye, le rythme d’annonce des notes compte beaucoup dans l’efficacité de l’équipage. Nick a toujours su me mettre en confiance et nous formons un tandem efficace dans la voiture.

                Nous abordions une descente qui se terminait par un gauche 145 (degrés) en dévers qui se refermait sur la fin. Sous la pluie, il fallait freiner et rentrer une vitesse avant de l’aborder.

                Soudain, j’ai perdu l’avant au freinage. La faute à une coulée de boue que j’ai aperçue trop tard. Je me suis récupéré mais nous allions entrer dans la courbe à une vitesse où la sortie de route serait inévitable. Nick s’est tu, se préparant au choc qui s’annonçait violent. Nous étions encore à près de cent trente.

                La solution s’est présentée sous la forme d’un échappatoire. La route sur laquelle nous roulions se poursuivait en ligne droite. La courbe que nous allions rater résultait d’un embranchement et d’un changement de direction à gauche. J’ai balancé la voiture dans un appel contre appel désespéré et j’ai serré le frein à main. La Vivia est partie en toupie dans l’échappatoire. Nous n’avons pas compté les têtes à queue. Quatre ou cinq à mon avis. Nous nous sommes immobilisés sans avoir rien touché d’autre que des bottes de paille en fin de course. La voiture était intacte. J’ai remis le moteur en marche et nous sommes repartis sous les applaudissements des spectateurs enchantés du spectacle que nous avions offert.

                Nick a recommencé à annoncer les notes, imperturbable. J’ai piloté prudemment jusqu’à la fin de la spéciale. Dans des cas pareils, il faut éviter de s’énerver et de commettre une deuxième erreur. Les indulgences de Saint Christophe sont limitées…

    A suivre le 5 mai 2006

  • UN RALLYE MAL ENGAGE (1)

    QUAND ÇA NE VEUT PAS,

    ÇA NE VEUT PAS !

                Le week-end, David Sarel défend la cause du Team Vivia sur les circuits. La semaine, il enlève sa combinaison et revêt sa robe d’avocat pour défendre celle de ses clients. David Sarel est un héros de fiction particulièrement attachant dont Thierry Le Bras raconte les aventures dans ses romans parus aux Éditions Astoure (cf : http://astoure.site.voila.fr ) , notamment « Circuit mortel à Lohéac » et « Faits d’enfer à Carnac »

    David raconte ici les péripéties d’un rallye couru avec son ami Nick

                En sport automobile, on constate fréquemment qu’un week-end qui commence mal se poursuit dans la difficulté, constate David. Je me souviens par exemple d’un Rallye du Pays d’Armor au cous duquel nous avons connu une série de galères alors que nous comptions réaliser une super perf.

                C’est un vieux souvenir qui date de 1995, mais il illustre ce principe que tous les pilotes connaissent dans toutes les disciplines.

    UNE NOUVELLE VOITURE

    J’avais vingt trois ans et je pilotais depuis trois ans. Après deux saisons et demie sur un coupé 2000 groupe N moins puissant et moins vif dans ses réactions, je découvrais le coupé groupe A à compresseur qui développait 325 chevaux. Une authentique voiture de course, une arme capable de lutter contre les BMW M 3, les Ford Sierra Cosworth., les Porsche groupe F et les Clio Kit Car.

    Notre voiture datait de 1988, mais elle restait compétitive. Éric l’avait utilisée plusieurs saisons dans les épreuves de l’Ouest. J’étais d’ailleurs monté à plusieurs reprises dans le baquet de droite de cette auto comme navigateur avant de prendre le volant à mon tour.

                Avec sa robe rouge métallisé sur laquelle se détachaient les dessins de chronomètres argentés de Time O’Clock, notre principal sponsor, la Vivia avait fière allure.

    Je m’étais habitué à notre groupe A en course de côte pendant l’été. Plusieurs victoires de groupe à son volant, notamment à la prestigieuse CC du Mont Dore, m’avaient mis en confiance.

    .Nick et moi, nous nous sentions prêts à remporter notre premier scratch. C’était compter sans la glorieuse incertitude du sport.

    UN TEMPS DE CHIEN

                Cette année là, le Rallye du Pays d’Armor se déroulait fin septembre. Il se disputait en deux étapes. Une première le samedi après-midi, composée de trois passages dans des spéciales tracées dans les environs de Plémet et de Saint-Gouëno, puis le lendemain, une ronde de vingt kilomètres autour d’Alineuc à parcourir six fois.

    Pas d’été indien au programme. Les nuages noires qui menaçaient la région depuis le samedi matin laissèrent échapper une pluie soutenue à partir de 13 heures. Nick tenta de me motiver en m’assurant que c’était bon pour nous. Nous avions souvent réalisé de belles performances sous la pluie avec la groupe N. Mais n’ayant jamais piloté la groupe A sur revêtement mouillé, j’angoissais tout de même un peu.

    A suivre le 3 mai 2006