Le Dakar repart … en Amérique du Sud ! De quoi désespérer le corps enseignant qui va hurler face au pied de nez du Rallye Raid à la géographie.
Qui a eu cette idée folle
Un jour d'inventer l'école ?
C'est ce sacré Charlemagne
Sacré Charlemagne
De nous laisser dans la vie
Que les dimanches, les jeudis,
protesta France Gall en 1964. La future lauréate du Grand-Prix de l’Eurovision s’indignait contre la tyrannie de l’école sous les applaudissements des jeunes et les huées des maîtres des écoles. Nul doute que le transfert du Dakar va provoquer une levée de boucliers comparable à celle de la diffusion de « Sacré Charlemagne » sur les ondes.
J’avais 10 ans à l’époque de la chanson « Sacré Charlemagne ». Je me souviens encore de l’allergie de mon instituteur à France Gall. Mon maître du CM1 - CM2 à l’École Henri Barbusse à Lanester en 1964 – 1965. Un sacré bonhomme avec son mauvais caractère et son bon cœur. J’ai repensé à cette période récemment et j’ai d’ailleurs mis une photo de la classe en ligne sur Copains d’avant et Trombi.com.
Je conserve finalement des bons souvenirs de cette année, même si mon voisin - qui était aussi mon meilleur copain - et moi avons subi quelques retenues de sa part sous prétexte que nous aurions été trop bavards. Quoique je doive l’avouer maintenant qu’il y a prescription, nous travaillions bien, mais nous étions un rien dissipés. Pourtant, nous parlions de sujets intéressants derrière le dos du maître. Avouez que Michel Vaillant, Jim Clark, le duel Ford – Ferrari, ça valait bien l’arithmétique et la géographie ! Sans compter l’évocation de nos prochaines courses sur des Lotus et Ferrari motorisées par … Scalextric et le roman que j’avais commencé à écrire. J’y mettais en scène une bande de jeunes qui construisaient dans le garage du grand-père de l’un d’entre eux une petite série de GT. Le héros et un de ses amis en piloteraient une au Mans et se battraient vaillamment contre les AC Cobra et les Ferrari 250 GT. Je crois que je me projetais un peu dans le futur avec des copains. Naturellement, dix ans plus tard, nous ne ressemblerions pas à ce que j’avais imaginé. Je n’ai jamais fini ce roman et je ne sais pas ce que sont devenus les cahiers où je l’avais commencé. Je n’avais que dix ans quand même…
Je ne savais pas encore que j’inventerais David Sarel et Philippe Georjan, des personnages de roman qui évoluent dans le milieu de la course auto, l’un, David, à l’époque contemporaine, et l’autre, Philippe, à celle du tourbillon des sixties.
Et ce que je n’envisageais pas non plus malgré une imagination assez débordante, c’était l’intérêt, l’engouement même, que susciteraient les rallyes-raids.
Thierry Le Bras