Le flamboyant Nico réalise une course époustouflante à Melbourne
Auteur d’un magnifique départ, Nico Rosberg s’infiltre et se hisse d’entrée à la quatrième place.
Lewis Hamilton réussit également un superbe envol et s’installe en tête avec autorité. Les plus doués de la jeune garde ne souffrent pas de la suppression de l’assistance électronique. Pas plus que Kimi qui gagne 8 places dans le premier tour avant de se trouver bloqué par un bouchon Honda nommé Barrichello. Beaucoup moins rapide que le Champion du monde en titre, le Brésilien utilise toute la rouerie apprise en 250 Grand-Prix pour fermer les portes. Rubens s’est apparemment débarrassé du complexe développé du temps de sa cohabitation avec Schumi, l’époque où, lorsqu’il voyait du rouge dans son rétro, une voix autoritaire hurlait « casse toi » à la radio.
Kimi viendra finalement à bout du bouchon récalcitrant, mais après avoir perdu beaucoup de temps. Signalons toutefois que le Finlandais semble à cet instant précis sauver une situation compromise lors de la Q2 où une défaillance de sa machine l’avait immobilisé prématurément. Quant à Felipe Massa, il est parti à la faute depuis longtemps. Oubli de la suppression de l’assistance électronique ou pression trop forte pour un pilote qui espérait sans doute profiter des malheurs de Kimi pour prendre quelques points de marge ?
Nick Heidfeld occupe la seconde place. Il a réussi lui-aussi son départ contrairement à son équipier Kubica.
Profitant de la première valse de ravitaillements, Nico s’installe provisoirement à la deuxième place.
Un autre pilote mène une course incroyable qui l’amène vers l’avant de la course, le Français Sébastien Bourdais. Il pointe à la sixième position avec sa modeste Toro Rosso. Lui-aussi a été handicapé lors des qualifications. Une autre voiture immobilisée sur la piste a freiné son élan lors de son tour le plus rapide. Solide, rapide, sérieux, Seb confirme en course ce que ses supporters savaient déjà. Ce garçon méritait sa place en F1 depuis longtemps.
Pendant ce temps, Massa et Coulthard jouent aux autos tamponneuses, ce qui provoque une nouvelle entrée en piste de la voiture de sécurité. Serait-ce le moment de faire rentrer Kimi au stand pour ravitailler ? Chez Ferrari, on pense que non. Le Finlandais s’est installé à la seconde place après le deuxième arrêt de Nico Lorsque la voiture de sécurité libère les concurrents, Kimi attaque son compatriote Kovalainen mais, trop optimiste, il met une roue dans l’herbe et part dans une figure qui lui coûte quelques précieuses places. Le podium s’éloigne.
Nico, quant à lui, a récupéré la troisième place derrière la BMW de Nick Heidfeld. La bagarre entre le pilote BMW et celui du Team Williams s’est gagnée au stand. L’écurie allemande s’est montée plus efficace que sa rivale anglaise au moment du ravitaillement.
Et l’excellente surprise de cette fin de course, c’est l’incroyable 4ème place de Sébastien Bourdais qui devance à la régulière une Renault pilotée par un ex champion du monde et la seconde McLaren qui a rétrogradé après son ravitaillement. Les tours passent, et Sébastien ne concède rien à ses rivaux mieux équipés. Avec sa Toro Rosso, une voiture de la saison 2007 puisque la nouvelle monoplace de la petite équipe ne fera son apparition que dans quelques semaines, Sébastien Bourdais signe un authentique exploit. Nul doute que Flavio Briatore songe alors qu’il a raté un pilote de tout premier plan lorsqu’il n’a pas souhaité lui accorder sa chance en F1 après son titre en F 3000. Car ce champion-là, rapide, travailleur, loyal, aurait représenté un vrai plus pour une écurie de haut niveau, notamment Renault.
Plus que 4 tours, plus que 3 tours, et Sébastien Bourdais toujours au pied du podium ! La Ferrari de Kimi rend l’âme. Le champion du monde n’aurait-il pas eu le cœur de laisser son chat noir tout seul à la maison ? Ou les Ferrari souffriraient-elles encore d’un défaut de fiabilité ?
Soudain, à deux tours de l’arrivée, alors que tous les espoirs semblent permis tandis que la McLaren et la Renault qui chassent derrière la vaillante petite Toro Rosso ne lui reprennent rien, un nuage de fumée s’échappe de ses échappements. C’est fini pour Sébastien Bourdais.
La Renault qui le suivait hérite avec l’aide de dieux bien cruels d’une bien chanceuse quatrième place. Le sort joue donc un rôle en F1. Et il ne récompense pas toujours les plus valeureux.
Aucun incident n’entrave heureusement la progression du trio de tête. Lewis Hamilton franchit la ligne d’arrivée en vainqueur. Il démontre qu’il sait régler et développer sa voiture sans l’aide d’un aîné. Nick Heidfeld et Nico Rosberg s’emparent respectivement de la seconde et de la troisième places. Nico et Lewis qui se connaissent depuis l’époque du karting tombent dans les bras l’un de l’autre. Nick les félicite à son tour. La cérémonie du podium se prépare dans une ambiance très chaleureuse. Elle consacre trois pilotes méritants et particulièrement sympathiques, trois combattants qui dominèrent en leurs temps la dernière discipline avant la F1, F 3000 pour Nick, GP 2 pour Nico et Lewis.
" Je suis vraiment très heureux, s’enthousiasmera Nico quelques minutes plus tard. C’est étonnant d’être sur un podium de F1. C’est tout simplement génial. Mon dernier podium, c’était y’a trois ans je crois ou quelque chose comme cela, donc c’est vraiment sympa de retrouver le podium et je suis également heureux pour l’équipe parce qu’ils ont travaillés très durs au cours de l’hiver. Ils ont vraiment fait du bon boulot et nous avons bien progressé. »
" C’est la façon idéale de commencer la saison , enchaînait Lewis. Je viens de dire à Nico, qu’il y a exactement huit ans, nous étions ensemble sur le podium en karting à l’époque. C’est génial d’être ici encore avec lui… »
Sébastien Bourdais et Kimi Räikkönen qui ont abandonné tout près de l’arrivée se classent finalement septième et huitième et marquent des points. Moins qu’ils l’auraient souhaité et mérité bien sûr, mais en fin de saison, il arrive que chaque point compte. Ils le savent tous les deux.
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