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RUMEURS ET POLÉMIQUES EN F1

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Freddy Vivien, l’ancien champion du monde de F1 et le journaliste Sébastien Ménier apparaissent régulièrement dans les romans racontant les Aventures de l’avocat – pilote David Sarel.

Ces personnages de fiction évoquent aujourd’hui les récentes polémiques qui secouent le monde de la F1.

Pendant ce temps dans les tribunes, casquettes Renault vissée sur le crane, les supporters d’Alonso soutiennent leur chanceux chouchou à Magny-Cours



Sébastien Ménier : Beaucoup de rumeurs cette année autour du Grand-Prix de France. Qu’en penses-tu ?
Freddy Vivien : C’est vrai. Lewis, Kimi et Alonso se trouvent au centre des déclarations les plus folles. Surtout en France et en Grande Bretagne. Alonso sort de chez Renault. En France, une partie de la presse et des spectateurs l’assimilent à un représentant de l’Hexagone. Cela lui vaut une certaine popularité quelle que soit la manière dont il se comporte. En Angleterre, patrie de la F1, les amateurs de la discipline reine se sentent frustrés de voir que Jenson Button, un excellent pilote et un type bien, ne dispose pas de la machine lui permettant d’exprimer son immense talent. Du coup, ils reportent toute leur passion sur Lewis, lui aussi très doué et très charismatique. Ce faisant, ils découvrent les limites d’Alonso. La presse anglaise se montre donc plus objective que nombre de médias français dans ces affaires.

Sébastien Ménier : Alonso, champion hors normes ou simplement bon pilote servi par la chance ?
Ferddy Vivien : La confrontation d’Alonso avec Lewis Hamilton répond à ta question. Alonso bénéficie de circonstances incroyables depuis quelques années. Les monoplaces Renault dominaient la concurrence en 2005 et 2006. d’où les titres d’Alonso face à Kimi et Schumi desservis par leurs machines. Cette année, le taureau des Asturies reconnaît lui-même que la McLaren de 2007 est exceptionnellement bien née et l’a surpris. Cela ressort de ses propres déclarations reproduites dans L’Équipe du 29 juin. Or, avec cette superbe machine, Alonso s’avère incapable de prendre la mesure d’un débutant. C’est très clair. Lewis a beau être vraiment très doué, il découvre la F1. Si Alonso était le grand champion que vantent ses supporters, il dominerait le jeune Anglais cette année.

Sébastien Ménier : Ses supporters se plaignent que Lewis piraterait ses réglages.
Freddy Vivien : J’entends et je lis tout cela. Cette rivalité fait couler beaucoup d’encre. Lewis soulève les passions. Mais il reçoit aussi quelques critiques sévères. Comme si certains ne supportaient pas de voir un homme de couleur devenir une star de la F1. Pourtant, Lewis mérite ce qui lui arrive. C’est un tout bon. C’est aussi un garçon souriant et aimable. Humainement, il n’y a pas photo avec son équipier. Maintenant, si Lewis copie les réglages d’Alonso, c’est le jeu de la F1. En leur temps, Jackie Stewart ne se faisait pas écraser par François Cevert, Ayrton Senna résistait à Mika Häkkinen, et Schumacher ne se laissait pas bouffer par Felipe Massa.

Sébastien Ménier : Alonso chez Ferrari, tu y crois ?
Freddy Vivien : Pas une seconde. Jean Todt s’est montré très clair à ce sujet. « Nous avons aujourd’hui des pilotes de 26 et 27 ans, a-t-il déclaré. Cela dit, Ferrari ne m’appartient pas. Un jour, j’ignore quand, lorsque le chapitre Todt se finira, ce sera à d’autres de prendre les décisions. Mais dans le chapitre Todt, il n’y aura pas d’Alonso. »

Sébastien Ménier : Tu es toujours très sévère avec Alonso.
Freddy Vivien : C’est parfaitement exact. Je reconnais que c’est un bon pilote. Mais son arrogance m’exaspère. L’an dernier, son attitude aux arrivées lorsqu’il gagnait me scandalisait. Par exemple lorsqu’il jouait au torero qui plante ses banderilles dans les côtes de Schumacher qui a tout de même construit un palmarès qu’il n’égalera jamais. C’est à cause de sa personnalité désagréable que je ne lui passe rien. C’est dommage que ce garçon se leurre lui-même au point de se prendre pour un surhomme autorisé à mépriser le reste du plateau. Enfin, à l’image de leur idole, trop de supporters d’Alonso expriment un grand mépris pour Kimi et Schumacher ainsi qu’une franche hostilité à Lewis. Cela m’énerve profondément et me donne envie de leur répondre qu’Alonso n’est pas Dieu.

Sébastien Ménier : Au fond, c’est une technique de communication qui fonctionne. Tu parles d’Alonso parce que ses supporters t’énervent et que tu trouves le personnage antipathique.
Freddy Vivien : Sans doute. Heidfeld par exemple réalise de grandes performances et on en parle beaucoup moins parce que c’est un garçon gentil et discret.

Sébastien Ménier : Kimi connaît aussi sa part de soucis chez Ferrari.
Freddy Vivien : C’est vrai. Mais n’oublie pas que Kimi se trouve face à une pointure confirmée, Felipe Massa, qui débuta en F1 en 2002, pas en 2007 comme Lewis. En outre, il n’est pas évident de s’incorporer à la Scuderia, d’intégrer la véritable famille que forment Jean et Nicolas Todt, Felipe Massa, managé par ledit Nicolas, et Schumacher qui reste très présent. Mais je fais confiance à Kimi. C’est un garçon loyal, un des tout meilleurs coups de volant du plateau, un combattant fantastique qui ne tardera pas à s’imposer comme un membre incontournable de cette famille. Le comportement de la Ferrari 2007 ne lui convient pas tout à fait. Mais l’équipe travaille autour de lui. La situation se redresse et Kimi ne tardera pas à gagner à nouveau. N’oublie pas que Ferrari a tout de même été déstabilisée par le départ de Ross Brawn. Ils reviennent très fort. Kimi a signé le meilleur temps des essais libres vendredi. Il part en deuxième ligne. Et comme il embarque souvent plus d’essence que ses principaux rivaux, tous les espoirs sont permis.

Sébastien Ménier : J’ai remarqué sur le circuit que des supporters d’Alonso conservent des casquettes Renault.
Freddy Vivien : Oui, car ils assimilent encore l’Espagnol à l’écurie française. Ceci dit, ils ont raison de ne pas se défaire des attributs de la marque au losange. Alonso reviendra chez Renault en 2008. J’en suis convaincu. La rupture avec Ron Dennis sera consommée avant la fin de la saison. Je l’ai prévue dès mes premiers pronostics. Quand tu vois l’attitude d’Alonso à Indy lorsqu’il montre sa fureur en faisant une embardée devant les stands puis en adressant un geste non équivoque au même endroit au tour suivant, tu réalises que l’Espagnol ne digère pas que Ron Dennis ne le favorise plus comme au début de la saison. La réconciliation générale chez McLaren ne durera pas longtemps. Et si Briatore apporte aujourd’hui son soutien à Alonso, ne serait-ce pas parce que les deux hommes préparent déjà de leurs retrouvailles chez Renault ?

Sébastien Ménier : Ton pronostic pour le Grand-Prix ?
Freddy Vivien : Kimi devant Hamilton, Damien Brémant sur la Priceley, Massa, Heidfeld, et Nico Rosberg qui fait des courses fantastiques cette année au volant de sa modeste Williams. Si ce garçon disposait d’une McLaren, d’une Ferrari ou même d’une Renault, il se battrait pour la pole et la victoire. Je pense qu’Alonso ne terminera pas la course. Il commet beaucoup trop de fautes depuis le Canada.
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La F1 nous offre parfois des scénarios pleins de suspense. Les enjeux financiers comme les stratégies d’investissement les plus sauvages y jouent un rôle considérable.

Vous aimez les émotions que procure la course automobile et vous souhaitez les retrouver dans des fictions ?

C’est possible, découvrez les nouvelles et romans rédigés par Thierry Le Bras qui mettent en scène l’avocat –pilote David Sarel :
- des nouvelles (fictions courtes) sont en ligne sur http://www.fanaticf1.com/formule1/mot282.html
- d’autres dans les archives de ce blog ;
- les romans, pour l’instant « Circuit mortel à Lohéac », « Faits d’enfer à Carnac » et « Chicanes et Dérapages de Lorient au Mans » ont été édités par les Éditions Astoure (diffusées par Breizh).

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