Si le système Quattro se révèle formidablement efficace dans certaines conditions, notamment sur neige et verglas, il présente un inconvénient sérieux, son poids.
Au Monte-Carlo 1984, Audi remporta outre les trois premières places du scratch les groupes N et A avec des 80 Quattro.
Mais dans les rallyes traditionnels, le modèle 80 Quattro se montra plus discret. Ici, au Rallye d’Armor 1984, Guerbois prendra finalement la seconde place du groupe N derrière la Golf GTI de Guillotin.
Le pilote dut vraiment « aller au boulot » pour conquérir cette place. Normal, le rallye se disputait non un week-end, mais le lundi 30 avril et le mardi 1et mai, jour de la fête du travail !
La scène se déroule lors d’un contrôle routier au péage où 5 copains arrivent à bord d’une Audi Quattro.
Un motard de la gendarmerie demande les papiers du véhicule et du conducteur. Après les formalités d’usage, un dialogue s’engage entre le gendarme et le conducteur.
- Vous êtes dans une Audi Quattro, déclare très sérieusement le gendarme. Vous ne pouvez pas passer, ou alors l’un de vous doit sortir du véhicule.
- Écoutez, le nom du véhicule n’a rien à voir avec le nombre d’occupants, rétorque ironiquement le conducteur. Nous avons le droit d’être 5.
- Pas question, s’entête le gendarme. Vous êtes dans une Audi Quattro. Vous devez être 4 occupants au maxi. Si l’un de vous ne descend pas, je ne vous laisse pas passer.
- Je vous dis que le terme Quattro se rapporte à la propulsion sur les 4 roues, lance le conducteur d’un ton tranchant. Ça n’a rien à voir avec le nombre d’occupants.
- Pas question, rabâche le gendarme d’une voix butée. Je ne vous laisse pas passer tant que l’un de vous ne descend pas de l’Audi Quattro.
- Fini la plaisanterie !!! s’énerve le conducteur excédé. Vous êtes un incapable !!! Faites venir votre chef, que je puisse régler le problème avec lui.
- Ce n’est pas possible, répond le gendarme, imperturbable. Il est occupé avec 2 connards dans une Fiat Uno.
Thierry Le Bras